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Raphaël Zacharie de IZARRA

Un bel esprit dans ses hauteurs

L'usine foraine Posté le Jeudi 28 Mai 2009 à 09h41
Les fêtes foraines sont devenues des usines à abrutir. Finie la poésie des manèges d'antan ! Les hauts-parleurs débitant insanités musicales et martèlements de synthèse ont remplacé tambourins et cymbales des artistes.

Assourdissements assurés.

Les machines à divertir "made in Disneyland" peintes comme des enseignes de discothèques proposent leurs tourbillons hollywoodiens aux mangeurs de gaufres blasés. Partout de la fureur et des néons pour mieux éblouir avec du vent.

Les forains ont des têtes de mafieux affairés et les guichetières dans leur antre minable ont des allures de maquerelles fatiguées attendant le client, pions peu aimables qui distribuent à la chaîne tickets et mauvaise humeur. Tarifs élevés pour plaisirs insignifiants. Matraquage de cervelles et saccage de tympans garantis.

Pour ces forains reconvertis dans l'exploitation des machines à sensations fortes la fête est un filon, ni plus ni moins qu'une pompe à fric. Acteurs d'une arnaque planifiée à l'échelle industrielle, les travailleurs de ce nouveau "secteur d'économie en pleine expansion" sont plus racoleurs qu'artistes. Plumer le pigeon des grandes villes avec des engins clignotants pilotés par ordinateurs semble être la raison d'être de ces marchands de rêves frelatés. Le talent des saltimbanques a depuis longtemps fait place aux machines sophistiquées crachant décibels numériques et feux factices. La fête foraine s'est dévoyée, uniformisée, américanisée.

Chez ces exploitants-investisseurs aux airs crapuleux (forains sur le papier, briseurs de rêves sur le terrain) le vrai roi de la fête ça n'est pas le gamin qui s'émerveille (il est déjà trop abruti et ne s'émerveille plus, gavé qu'il est de produits dérivés en tous genres), mais le chiffre d'affaires.
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