Speed Racer des frères Wachowski
Synopsis : Speed Racer est un jeune prodige de la course automobile, né pour la course au sein d'une famille de pilotes. Or, lorsqu'il défie M. Royalton, PDG corrompu des Industries Royalton, le jeune homme découvre que tout n'est pas rose dans le sport qu'il adore.
Peu de temps après, la famille Racer est contactée par l'Inspecteur Détecteur et l'énigmatique pilote masqué Racer X, qui demandent à ce que Speed collabore avec les autorités afin de piéger Royalton et mettre au jour la corruption du monde automobile. Leur proposition : participer au Crucible, dangereux rallye automobile qui a par ailleurs coûté la vie au frère aîné de Speed, Rex.
Speed Racer est le blockbuster ($100 millions) le plus audacieux, courageux et suicidaire de l'année 2008 tant ses partis pris visuels et esthétiques ont du en rebouter plus d'un. Pourtant il s'agit d'une véritable réussite, 2h10 d'euphorie et d'émerveillement de tous les instants. Car Speed Racer est un film rare et unique (que l'on ne risque pas de revoir de sitôt sur grand écran), un petit bijou sans prétention, si ce n'est celle de divertir, qui va jusqu'au bout de ses idées, de son concept quitte à perdre ses spectateurs en route. Ceux qui accepteront de rentrer dans cet univers ne le regretteront pas.
Speed Racer nous entraine donc dans un univers imaginé, irréel, coloré et étincelant, où la course automobile est l'opportunité à un maelstrom de couleur, à un feu d'artifices des sens, à une explosion des codes visuels. Le côté très kitsch, bariolé et cartoonesque des personnages côtoie l'ultra modernisme quasi révolutionnaire des effets spéciaux. Les courses automobiles sont des moments d'une intensité et d'une richesse sans mesure, tout simplement jubilatoires desquelles émanent une énergie et un dynamisme qui nous submergent pour notre plus grand plaisir. On est ébahi devant la réussite du rendu de la vitesse (on pense évidemment beaucoup à certains jeux vidéos), de la frénésie des courses, des décors surréalistes et fantastiques.
L'histoire qui sert de trame de fond, plutôt banale, n'est que le prétexte à des extravagances visuelles, à des créations esthétiques et il serait incongru de lui reprocher une certaine légèreté. Car si elle est n'est guère originale, elle participe pleinement au dynamisme et à la vitalité du film (il n'y a pas vraiment de temps mort même si l'on peut reprocher malgré tout certains dialogues un peu trop explicatifs et longuets). Les personnages ne sont d'ailleurs pas sacrifiés au profit de l'excitation et de l'exaltation ambiante et le scénario prend le temps de les faire exister en laissant retomber pour quelques instants la pression (ce qui intensifie d'autant plus les moments forts). Ces scènes sont l'occasion de flashbacks ou d'effets de styles particulièrement créatifs et innovants. C'est un plaisir de voir autant d'idées visuelles, inventives et stimulantes pour le spectateur, les frères Wachowski sont véritablement aller très loin dans leur réalisation et le rendu est extraordinaire.
Il ne faut pas non plus oublier la musique qui participe amplement à la réussite de l'ensemble grâce à son harmonie avec le style du film et sa capacité à tonifier et dynamiser chaque scène.
C'est un film à voir dans les meilleures conditions possibles pour profiter au maximum de ses qualités (on perd forcément sur petit écran, malheureusement c'est le genre de film que l'on risque de ne pas revoir sur grand écran) et qui n'a clairement pas eu les critiques qu'il méritait lors de sa sortie.
Speed Racer est une expérience cinématographique enrichissante et exaltante de laquelle on ressort revigoré et en pleine forme.
Titre : Speed Racer
Titre original : Speed Racer
Réalisateur : frères Wachowski
Scénario : frères Wachowski adapté de la série d'animés de Tatsuo Yoshida
Photographie : David Tattersoll
Musique : Michael Giacchino
Format : Couleur
Genre : Action, CGI
Durée : 135 min
Pays d'origine : Etats-Unis
Date de sortie : 2008
Distribution : Emile Hirsch, Christina Ricci, John Goodman, Susan Sarandon, Matthew Fox