La fureur de vivre de Nicholas Ray
Synopsis : L'Amérique, années cinquante : une bande de jeunes gens, étudiants et autres, s'adonne, pour tromper l'ennui et le mal de vivre, à des jeux dangereux qui ont cette fois une fin tragique.
Le film culte de toute une génération dans les années 50… Je comprends tout à fait que ce film ait pu faire écho au ressentiment et à la colère de toute une jeunesse en pertes de repères et à la recherche de nouvelles valeurs identitaires. Et nombreux sont ceux qui se sont identifiés au personnage de James Dean, alors devenu une véritable icône, dont le charisme est incontestable (et le jeu loin d'être mauvais).
Cependant, je ne comprends absolument pas l'engouement quasi unanime que suscite ce film. Mis à part un début de film plutôt convaincant (jusqu'à l'accident) où les scènes dans le commissariat, au planétarium et sur la falaise sont successivement plutôt bien écrites puis efficacement mises en scène, le film se voit miner par ses défauts au point d'en devenir passablement ennuyeux et pénible. Le scénario n'est guère passionnant et surtout totalement improbable, les personnages caricaturaux au possible (mention spéciale pour le père de Jim) et généralement très mal joués (mention spéciale à Platon cette fois ci), aidés en cela par des dialogues d'une subtilité et d'une profondeur inouïe (trop souvent risibles ou ridicules). La représentation de l'incompréhension entre les parents et leurs enfants rebelles est tellement grotesque, c'est de la peinture au rouleau, truffée de clichés et de caricatures (à l'époque et dans le « feu de l'action » pourquoi pas, et encore… mais avec un peu de recul on n'y croit absolument pas), qui soutient par ailleurs une morale des plus douteuses (mais passons). La mise en scène est très banale finalement et la photographie n'a rien d'extraordinaire. Il n'y a guère que James Dean qui arrive à tirer son épingle du jeu et qui donne tout l'intérêt (déjà bien faible) au film, pas étonnant que l'on ne se souvienne que de lui.
Bref, j'ai du mal à comprendre le consensus autour de ce film. Si je peux ne pas aimer certains chefs d'œuvre (de part ma sensibilité personnelle) je leur reconnais au moins de nombreuses qualités, ce qui n'est pas vraiment le cas ici.
Titre : La fureur de vivre
Titre original : Rebel Without a Cause
Réalisateur : Nicholas Ray
Scénario : Nicholas Ray
Photographie : Ernest Haller
Musique : Leonard Rosenman
Format : Couleur
Genre : Drame
Durée : 111 min
Pays d'origine : Etats-Unis
Date de sortie : 1955
Distribution : James Dean, Nathalie Wood, Jim Backus, Ann Doran, Sal Mineo, Dennis Hopper