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Léo fait son cinéma

Nous, les vivants (Roy Andersson, 2007) Posté le Vendredi 20 Février 2009 à 10h46

Nous,

 

Nous, les vivants de Roy Andersson

 

 

Synopsis : Nous, les vivants parle de l'Homme, de sa grandeur et sa misère, sa joie et sa tristesse, sa confiance en soi et son anxiété. Un Homme dont nous voulons rire et pleurer à la fois. C'est tout simplement une comédie tragique ou une tragédie comique à notre sujet.

 

 

Nous, les vivants est un petit film suédois complètement atypique, rare, d’une originalité déroutante il faut bien le dire, tant par ce qu’il raconte que par sa mise en scène. Nous, les vivants ne raconte pas une histoire linéaire avec un début et une fin, mais « parle de ». C’est un film à saynètes (que l’on préfèrera à sketches) qui enchaîne, sans véritable lien entre elles, des scènes absurdes, grotesques, déroutantes mettant en scène des individus, des hommes dans tout ce que leur condition a de plus tragique. Si l’humour est omniprésent, par le ton décalé et déjanté, le fond du film est profondément sombre. Les décors dépeignent une misère et une pauvreté effarante, un milieu glauque, triste, apathique et déprimé. On se croirait en Union Soviétique il y a 50 ans, alors qu’il s’agit de la Suède aujourd’hui. Les personnages sont tous pitoyables, seuls, incompris, corrompus même dans leurs rêves. Roy Andersson dresse des tableaux désenchantés de ces personnages et de leur environnement, choisissant  de tourner ses scènes essentiellement à base de plans fixes. Procédé judicieux pour exacerber le côté pathétique et dramatique de chaque situation. De cette noirceur, le seul rayon de soleil vient de la musique, gaie (pas celle de l’hymne national qui laisse tout le monde de marbre), populaire ; elle semble unir les individus et les faire espérer. Pourtant, il ne semble y avoir guère d’espoir selon Roy Andersson, qui clôture son film sur un tableau bien noir et sarcastique (dans un dernier sursaut d’espoir les individus tournent la tête vers le ciel pour y apercevoir…).  

Si le parti pris absurde et l’humour décalé font leur effet, Nous, les vivants souffre assez considérablement de l’inégalité de ses saynètes. Il est difficile de réussir entièrement un film de ce genre tant il paraît ardu de captiver et de faire rire le spectateur sur l’ensemble de sa durée. Sa lenteur (1h30 de film que l’on sent bien passer) est par moment rédhibitoire, l’humour est trop souvent désamorcé par l’immobilité ou la passivité de certains passages. Le caractère humoristique du film qui doit captiver le spectateur s’efface progressivement au profit de sa tonalité tragique, ce n’est pas fondamentalement une mauvaise chose, seulement dans l’état cela ne sert pas le film.

Nous, les vivants est malgré tout un film audacieux, que l’on n’a pas l’habitude de voir sur nos écrans. Sa réussite, ne serait-ce que partielle, est déjà une bonne chose.  

 

 

Image 

 

Titre : Nous, les vivants

Titre original : Du Levande

Réalisateur : Roy Andersson

Scénario : Roy Andersson

Photographie : Gustav Danielsson

Musique : Benny Andersson

Format : Couleur

Genre : Comédie dramatique

Durée : 94 min

Pays d'origine : Suède, Allemagne, France, Danemark, Norvège

Date de sortie : 2007

Distribution : Jessica Lundberg, Elisabet Helander, Björn Englund, Leif Larsson, Ollie Olsson, Eric Bäckman…

Un commentaire. Dernier par napoléon le 20-05-2013 à 10h15 - Permalien - Partager
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