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Léo fait son cinéma

The Thing (John Carpenter, 1982) Posté le Mardi 7 Avril 2009 à 17h53

TheThing

The Thing
de John Carpenter

 

 

Synopsis : En Antarctique, durant l’hiver, douze hommes découvrent une chose calcinée, enfouie sous la neige depuis des milliers d’années. Décongelée, la créature reprend vie en adoptant la forme de celui qu’elle tue. Aucun des hommes ne peux se fier aux autres. Qui est humain? Qui est la chose?

 

 

Voilà probablement le chef d’œuvre incontestable de Carpenter et l’une des plus grandes réussites du genre ! Bien plus qu’un simple remake du film de Hawks et Niby (La chose d’un autre monde, 1951, qu’il surclasse sans l’ombre d’un doute) c’est une œuvre majeure à part entière issue d’un savant mélange entre plusieurs éléments : un style personnel et génial (celui de Carpenter), une nouvelle de John W. Campbell extrêmement captivante, des acteurs irréprochables, des effets spéciaux épatants, une photographie crépusculaire, une musique efficace et angoissante et bénéficiant accessoirement de l’apport indirect de deux autres œuvres auxquelles je n’ai pas pu m’empêcher de penser (et qui sont des merveilles dans leur genre selon moi) : Les dix petits nègres (le roman d’Agatha Christie) et Alien (sorti quelques années auparavant).

Avec The Thing Carpenter atteint la perfection. Sa mise en scène se marie à merveille avec le huit-clos et son ambiance paranoïaque et menaçante. Une menace qui se révèle être tout autant intérieure (la chose) qu’extérieure (le froid polaire) et surtout implacable ne faisant qu’amplifier le sentiment d’oppression et d’angoisse qui émane du film. La musique récurrente de Ennio Morricone (dont on distingue nettement le remaniement par Carpenter) participe grandement à la mise en place de cette atmosphère.

Grâce à un matériau de base plein de potentiel, Carpenter livre un survival ambitieux et terriblement efficace qui ne se limite pas à la banale accumulation de victimes. Le film tire au contraire toute sa puissance de la complexité de sa « chose » tout autant terrifiante qu’intéressante. Cette dernière en prenant l’apparence de sa victime est à l’origine d’une tension qui agitera profondément spectateurs et personnages, explosant lorsque celle-ci sortira forcée du corps du malheureux qu’elle habitait, dans un dernier cri démentiel ou dans une dernière congestion désespérée et sanglante. Carpenter nous donne d’ailleurs des scènes extrêmement tendues et captivantes autour de cette idée (le test sanguin, l’autopsie, le chenil) bénéficiant d’une mise en scène inspirée et forte.

Un autre point fort du film est clairement d’avoir réussi à montrer aussi frontalement et avec autant de crédibilité la chose dans tout ce qu’elle pouvait avoir de plus monstrueux et de plus terrifiant. Les effets spéciaux du jeune génie Rob Bottin (23 ans à l’époque tout de même) sont encore remarquables et particulièrement efficaces, ils participent sans aucun doute au statut culte et indémodable du film aujourd’hui.

Les acteurs, relativement peu connus, hormis le charismatique et intarissable Kurt Russell en meneur de troupe, sont tout simplement parfaits dans les personnages (assez similaires) qu’ils incarnent, toujours à leur place, jamais caricaturaux ni excessifs.

The Thing est une œuvre complète, jouissive, efficace, angoissante et captivante qui malgré des moyens relativement modestes arrive à se hisser au niveau voire au dessus des meilleurs films du genre grâce au talent indéniable et d’autant plus prononcé ici de John Carpenter et de son équipe. Si un seul film devait rendre compte de son talent, il s’agirait probablement de celui-ci.  

 

 

Image

 

 

Titre : The Thing
Titre original : The Thing
Réalisateur : John Carpenter
Scénario : Bill Lancaster d'après l'œuvre de John W. Campbell
Photographie : Dean Cundey
Musique : Ennio Morricone
Format : Couleur
Genre : Fantastique, Science-fiction
Durée : 109 min
Pays d'origine : Etats-Unis
Date de sortie : 1982
Distribution : Kurt Russell, Wilford Brimley, David Clennon, Keith David, Richard A. Dysart, T.K. Carter, Donald Moffat, Joel Polis, Charles Hallahan, Peter Maloney, Thomas G. Waites, Richard Masur et les chiens.

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