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Léo fait son cinéma

Scarface (Brian De Palma, 1983) Posté le Jeudi 21 Mai 2009 à 16h58

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Scarface
de Brian De Palma

 

 

Synopsis : Tony Montana, petit truand expulsé de Cuba, débarque à Miami. Malin et sans scrupule, il entre en contact avec Frank Lopez, un patron de la pègre qui fait le trafic de cocaïne. Ayant attiré sa confiance, il devient un de ses hommes de main, puis son second. Tony, appelé "Scarface" à cause d'une balafre au visage, peut compter sur son ami Manny venu avec lui de Cuba, fidèle allié de son ascension.

 

 

Fresque immense retraçant l’ascension et la déchéance d’un truand cubain à Miami dans les années 80, Scarface est un monument du genre par la démesure et l’excès qu’il dépeint d’un homme, d’une époque et d’un milieu et par la démarche jusqu’au boutiste de son réalisateur. Remake du film éponyme de Howard Hawks, qui avait déjà fait couler beaucoup d’encre à son époque, le Scarface de De Palma en est une représentation outrancière et frénétique de laquelle émane une intensité mémorable.

Oliver Stone livre un scénario passionnant, d’une richesse incroyable et d’une efficacité rare, au sein duquel la violence côtoie la vulgarité de façon paroxysmique. Tout n’est qu’excès et démesure et cela fascine indéniablement. L’ascension hallucinante et foudroyante de cet immigré cubain, Tony Montana, nous hypnotise dès les premières images pour ne plus nous lâcher. Son interrogatoire annonce déjà la personnalité hors norme de son personnage et le charisme de son interprète. La suite confirmera sans mal cette première impression, Al Pacino livrant l’une de ses meilleures performances, à tel point que son personnage deviendra une véritable idole auprès d’un certain public. Il faut avouer qu’il y est tout bonnement remarquable, communiquant (verbalement comme physiquement) avec un talent, une aisance et une authenticité déconcertante le caractère extrême et excessif de son personnage, de son ambition exacerbée à sa folie paranoïaque. À croire que Scarface fut écrit pour lui et aucun autre. Il n’empêche pas cependant les autres personnages d’exister (et les autres acteurs de bien jouer), bien au contraire, puisqu’il s’enrichit et se complexifie grâce à leur présence.

Le film vaudrait la peine d’être vu simplement pour admirer le show de Pacino. À notre plus grand plaisir, il ne se contente pas seulement de cela. La démarche de De Palma est de livrer un film entièrement à l’image de son personnage, c’est-à-dire profondément outrancier et exagéré. Sa mise en scène l’illustre assez bien ; très dynamique (et très travaillée, la scène astucieuse et efficace de la baignoire en est un parfait exemple), elle insuffle un rythme infernal, limite étouffant, à cet opéra baroque que laissera exploser un ultime et inévitable bain de sang violent, frénétique et jubilatoire. Mais plus encore que la mise en scène, c’est probablement l’atmosphère exacerbée des années 80 qui frappe. De Palma affiche volontairement et très explicitement, mais avec aussi beaucoup d’authenticité, toute la vulgarité, la violence et le mauvais goût de cette période, de telle sorte qu’avec le recul que nous possédons le film pourrait paraître daté ou ringard. Musique, tenues, comportements, thématiques, tout est ancré dans les années 80 avec une emphase totalement assumée. C’est pourtant, selon moi, cela qui lui apporte une dimension supplémentaire tout à fait fascinante et qui participe à consolider son côté too much très jouissif.

Œuvre pleine et exubérante, Scarface n’en est pas moins maîtrisé et grandiose et laisse (généralement) un souvenir impérissable chez le spectateur. Si j’avoue préférer son opposé du même réalisateur, L’impasse, et s’il n’a peut-être pas la force et l’ampleur d’autres chefs d’œuvre du genre, il n’en demeure pas moins l’un des plus abouti dans sa démarche.

 

 

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Titre : Scarface
Titre original : Scarface
Réalisateur : Brian De Palma
Scénario : Oliver Stone inspiré du Scarface de Howard Hawks
Photographie : Edward Richardson
Musique : Giorgio Moroder
Format : Couleur
Genre : Drame, Policier
Durée : 170 min
Pays d'origine : Etats-Unis
Date de sortie : 1983
Distribution : Al Pacino, Steven Bauer, Michelle Pfeiffer, Mary Elizabeth Mastrantonio, Robert Loggia, F. Murray Abraham

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