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L'écriture pour m'exprimer

Parce que ma vie est une émotion

165 Posté le Samedi 7 Octobre 2017 à 15h49

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Les images se succèdent dans sa tête. Depuis plusieurs heures, elle revit les derniers jours. Chaque instant est gravé mais elle a peur d’oublier. Elle oscille entre l’envie, la peur et l’espoir. Alors, elle visionne encore et encore le film des dernières semaines.

 

Tout a commencé trois semaines plus tôt par un matin doux de septembre. Rien ne laissait supposer que ses pas la mèneraient vers la plus grande aventure de sa vie. Son unique pensée était pour le café qu’elle avait hâte d’avaler. Elle avait son endroit, un lieu accueillant qui lui avait permis de sympathiser avec le personnel et certains clients.

  

Mais pour déguster le breuvage revigorant, il faut faire le chemin jusqu’à lui. Après un dernier regard dans la glace pour vérifier sa tenue, elle a donc quitté son appartement. Elle ne ressentait pas grand-chose. Ce matin était la répétition de tous les matins précédents et c’est machinalement, par une habitude éculée et ancienne, qu’elle s’est dirigée vers l’abri-bus, qu’elle s’est assise et que l’attente a commencé.

 

Que s’est-il do nc passé à compter de ce moment ? Elle se revoit rêvassant, oublieuse peu à peu du monde environnant. Elle a gardé le vague souvenir d’une présence l’attirant à elle, et puis des lumières. Elle était montée dans l’autobus qu’elle n’avait ni vu ni entendu arriver.

 

A ce moment de ses souvenirs, elle se sent envahie d’une émotion puissante. Les images dans sa tête s’arrêtent de défiler. Le temps lui-même s’arrête. Elle sourit tristement, la peur prend le dessus. Elle est surprise dans son intimité qu’elle croyait inviolable. Pourtant, elle est seule.

 

Ce matin-là aussi, elle était seule. Seule face au conducteur du bus qu’elle n’avait jamais vu auparavant et qui l’avait attirée à lui à son insu. Il était là et elle était là et il n’y eut même pas un instant de suspens. Elle était face à une évidence.

 

Depuis trois semaines, chaque matin lui donne de l’espoir et des envies de sensations jamais éprouvées. Elle ne vit que pour le retrouver, se laisser envahir par la douceur de son sourire et sa joie de la voir. Le trajet est devenu trop court. Elle voudrait se fondre en lui, ne  jamais le quitter.

 

Mais chaque matin, il faut aussi descendre du bus.

 

Alors, le film redémarre. Elle est fatiguée d’attendre de ses nouvelles. Elle s’allonge. La lumière du jour l’agresse. Elle cache son visage sous une casquette qui traîne dans un coin. Oui, elle est fatiguée parce qu’elle l’aime et qu’elle voudrait son baiser qu’elle imagine chaud et envahissant.

 

Demain matin, elle montera dans le bus et elle sait qu’il ne le conduira pas.

 

 

Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuite.

 

 

 

Les mots soulignés correspondent à des mots imposés.

 

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Un commentaire. Dernier par mariejo le 10-10-2017 à 23h02 - Permalien - Partager
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