Blog créé grâce à Iblogyou. Créer un blog gratuitement en moins de 5 minutes.

Projet Shogi

Mon journal

Terrador 19 Oréan : occupation du temps libre Publié le Samedi 19 Août 2006 à 19:58:25
        Ma journée a beaucoup mieux commencé que celle de la veille : j'ai pu me réveiller avec le soleil comme j'ai coutume de le faire. J'ai vu ensuite sur mon bureau le parchemin que je n'avais pas eu la force de finir de lire hier, l'excitation de mon acceptation prenant le dessus, et j'ai donc lu clairement ce qu'on attendait de moi et fait le point : il me reste quinze jours avant mon grand départ pour l'Académie, située dans la capitale du comté, Kemen. Quinze jours de repos mais aussi de préparation active à la rentrée. Se détendre, se reposer, tout en consolidant ses bases pour réussir, impressionner d'entrer. Ecraser la concurrence, montrer que tu es le plus fort : voilà les propos de César lors de son discours de présentation (de propagande devrais-je dire).
Concrètement, la lecture de trois parchemins est requise. Heureusement, mes maîtres de l'an passé préparant leurs élèves à entrer à l'Académie, avaient pris le soin de nous transmettre à l'avance les références des ouvrages. Il ne m'en reste ainsi plus qu'un à lire, mais pas des moindres... Bien qu'écrit dans ma langue maternelle, sa lecture va s'avérer ennuyante sans aucun doute... Il s'agit de philosophie, j'adore ça... J'aime philosopher à mon propre compte, sur des sujets intéressants, afin de me forger une opinion, étayée par des arguments que je comprends, puis dialoguer, débattre. Ainsi devrait être enseignée et pratiquée la philosophie. Enfin bon, de toute manière, on ne va pas nous obliger à lire des manuscrits intéressants, ce serait trop facile. Ensuite, il s'agira de se remettre à niveau dans les langues. J'ai toujours réussi à passer pour un fin linguiste alors que je ne pense pas vraiment l'être et que je n'ai jamais eu cette prétention... Toujours est-il que dans ma langue étrangère principale, le djéa, une grosse révision grammaticale est conseillée. Me sentant solide dans ce domaine, je mise mes révisions sur le vocabulaire. J'espère que ce choix sera payant d'entrée. Dans ma langue étrangère secondaire, l'odin, je m'abstiens de toute révision. Advienne que pourra... Et finalement j'étudie une troisième langue facultative qui demande énormément de travail, puisque c'est une langue runique, mais qui me passionne, le honfu. Il me sera difficile de sacrifier cette langue, puisqu'elle n'est qu'option, lorsque la charge de travail m'y poussera. Ensuite il n'est besoin de préparation aux matières dites principales, à savoir en sciences et en magie (fondamentale et élementaire), puisqu'on les débute seulement à l'Académie.
Image

Mais il ne faut pas croire pour autant que ma vie tourne autour de l'Académie (pas encore du moins...) ; en effet j'ai de nombreux loisirs : étant musicien et poète dans l'âme, je compose de temps à autre des odes, je "fais de la rimaille" comme je me plais à dire, et il m'arrive d'écrire des chants guerriers, rêvant de les entendre alors que, portant fièrement la bannière de mon comté, je charge l'ennemi... Quand j'en ai l'occasion, j'affronte mon professeur de l'an passé au Shogi, un jeu de plateau fabuleux, qui met mon intelligence à l'épreuve pour échaffauder des stratégies toujours plus complexes et plus vicieuses pour vaincre. Mais les Anciens l'avaient déjà compris : il faut cultiver et le corps et l'esprit ; je ne néglige donc pas les pratiques physiques. Aussi m'exercé-je à l'arc très souvent et un peu au combat au corps à corps. Mais je fais partie de ceux pour qui la vie n'est rien sans les autres, sans un contact humain, sans l'amitié. Or j'ai la chance d'habiter en face de la taverne du quartier : j'y descends donc très fréquement pour échanger quelques mots avec mes amis, ou quérir des informations. J'occupe ainsi mes journées, tantôt me divertissant, tantôt étudiant. Je te prie soeurette de me pardonner cet exposé ennuyeux de mes activités, mais j'ai l'impression que ma vie a changé depuis cette marche en forêt et surtout depuis que j'ai été accepté à l'Académie, je te les détaille donc puisqu'elles sont loin d'être celles qui m'occupaient du temps où je pouvais encore admirer tes sublimes yeux.
Une fois la nuit tombée, j'aime sortir, me promener dans les ruelles pavées de mon bon vieux quartier, Vilverin, éclairées par la faible lueur rougeâtre des lanternes, la tête en l'air, à rêver, à regarder ces grandes habitations en bois, hautes sans pourtant être agressives, se dressant vers le ciel, conduisant peu à peu mon regard vers les étoiles scintillantes des belles nuits d'été. Chaque soir, au détour de la même ruelle, mes yeux se posent sur une habitation, toujours la même, pourtant identique aux autres. Je sens une force en elle, peut être héberge-t-elle quelqu'un dont l'aura est tellement puissante que je peux la ressentir. Je fixe cette demeure, comme si pourrais parvenir à voir à l'intérieur à force de la regarder... Et je ne détourne pas mon regard, et alors chaque soir cette même sensation : comme si j'étais hypnotisé par cette demeure. Mon esprit se trouble, je sombre alors dans l'inconscience, dans une sorte de transe, je ne suis plus maître de mes mouvements.
Image
Mon quartier, Vilverin

Quand je redeviens conscient, après une durée variable que je ne saurais estimer, quelques secondes parfois mais j'ai souvent l'impression que ce sont des dizaines de minutes qui se sont écoulées, mes yeux ne regardent plus cette demeure, mais un point scintillant située au-dessus de celle-ci, un astre rouge très brillant, l'étoile du feu comme l'appelle Maman. Je ne la vois qu'en été, et elle me rappelle la berceuse que Maman chantait pour que je m'endorme... Cette étoile, c'est l'esprit de sa mère (de ma grand mère) qui veille sur moi, dit-elle... Je n'entends que très rarement parler de ma grand mère maternelle, j'ai bien compris qu'il vaut encore mieux pour moi que j'ignore son histoire... pour le moment. Mais je ne suis plus un gamin, j'ai dix-huit ans, pourquoi me cache-t-on encore des choses ? C'est ainsi tous les soirs d'été, mais ce secret ne me frustre pas, au contraire je passe des soirées magiques à contempler ce point scintillant dans le ciel, la douce voix de ma mère et de sa berceuse résonnant dans ma tête. Puis, resourcé, apaisé, je rentre chez moi, pousse la porte sans faire de bruit car toute la maison est endormie, me glisse dans mon lit et plonge dans une nuit paisible habitée de rêves divins.

Ecrire un commentaire - Permalien - Partager