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Projet Shogi

Mon journal

Amarok 24 Oréan : Luna Publié le Jeudi 24 Août 2006 à 22:49:04
            Voilà déjà plus de trois heures que la nuit est tombée ; la pleine lune permet cependant de se diriger assez aisément dans ce bois touffu. J'ai l'impression que je marche depuis une éternité, mes bottes me font mal. Ne sachant trop à quoi m'attendre pour cette quête, j'ai pris et mon arc et ma hache, et j'avance donc hache à la main, l'arc en bandoulière. Mais la corde de l'arc me cisaille l'épaule... Pourtant ce n'est pas très lourd, un arc. Je dois me ressaisir et continuer de marcher dans la direction de l'étoile Alkarinke. Soudain, j'aperçois une lueur droit devant moi, à une centaine de mètres, que j'identifie comme étant un feu de camp. Vraisemblablement une patrouille du royaume qui surveille la frontière. Pourtant, je n'entends ni le rire bruyant de soldats simples d'esprit, ni le ronflement du grassouillet qui s'endort le premier puisqu'il ne supporte pas plus d'une pinte de bière ; non, je n'entends rien de cela. Qui pourrait-ce être alors ? Je m'approche donc le plus silencieusement possible, et même si la discrétion n'est pas mon point fort, je parviens à me faufiler suffisamment près de la clairière pour découvrir que la lueur provient effectivement d'un feu dont les flammes me laissent apercevoir une jeune fille avec une panthère noire dans les bras. Je ne peux apercevoir d'autre personne dans cette clairière et décide donc de m'approcher de la jeune fille, en prenant soin de rester dissimulé par les arbres. Je ne suis plus qu'à quelques mètres de la fille, et je peux ainsi remarquer qu'elle soigne l'animal blessé à la patte. Je m'avance alors de manière à être aperçu par la demoiselle sans que pour autant elle ne s'effraie.
- Bonsoir
- Bonsoir, répond elle en relevant la tête.
Des cheveux noirs comme l'ébène encadraient son visage ovale, et des grands yeux, bleus comme un océan glacé illuminaient la blancheur de sa peau. Je décide de me présenter simplement, puis de prétexter ce qui me paraissait le plus crédible pour entamer la conversation.
- Je m'appelle Jethro. Je me demandais si à tout hasard vous n'auriez pas besoin d'aide pour soigner cet animal.
- Je suis Luna. Je vous remercie pour votre aide mais je n'en ai pas besoin, je viens de finir de panser la blessure de Sangha. C'est mon plus fidèle ami, il me suit partout mais a marché dans un de ces pièges de chasseur.
Craignant que la conversation ne s'arrête là puisque je ne lui suis d'aucune utilité, mon aide n'étant pas nécessaire, je décide de prendre le chemin le plus court.
- Luna, tu m...
- Ne dis rien, j'ai lu dans tes yeux que tu me désires.
Sur cette réponse pour le moins inattendue, elle pose Sangha à terre, enlève délicatement mon arc et m'embrasse tendrement. Je me couche sur le sol et elle s'allonge sur moi, mes mains trouvent une position fort confortable sur ses fesses, les épousant parfaitement.
 A l'aube, après ce qui me semble être des heures de calins, tellement Luna a la capacité par ses baisers de faire oublier le temps qui passe, mais aussi seulement quelques secondes, car mes mains et mes lèvres ne demandent qu'à recommencer une fois qu'elles ont été dépossédées du contact de la chair de Luna, je me rhabille et reprends mes armes. Quelques vers étranges résonnaient dans ma tête, en djéa qui plus est : "Ta chair blanche m'excite tellement, ta chair blanche m'illumine". Je me retourne pour un dernier baiser et pour savoir quand je la reverrais mais elle a déjà disparu, ainsi que Sangha.
Je me trouve alors en plein centre de Kemen, assis au comptoir d'une taverne à boire de l'hydromel tout en écoutant un barde chanter. Tout à coup, j'entends une voix m'évoquant de tendres souvenirs, sans que je parvienne pour autant à mettre un nom dessus. Je me retourne donc puisque ma mémoire me fait défaut et vois Luna entrer dans la taverne, sous le bras d'un homme qui devait bien avoir dix ans de plus qu'elle. Je m'arrange pour qu'elle ne m'aperçoive pas. Je comprends alors, bien trop tard, que je me suis leurré. Luna n'en avait que faire de moi. Elle cherchait un peu de tendresse auprès de ce feu, tout au plus essayait elle de me faire plaisir sachant que j'avais envie d'elle. Mais l'image de son corps sur le mien n'appartient qu'à cette nuit magique... Je me suis fait avoir, je ne peux revendiquer devant cet homme que Luna est mienne car elle a accepté mes avances que je n'ai eu le temps de faire. Cet homme c'est le sien. Je me résouds donc d'oublier ce visage aux couleurs si froides mais qui savait me procurer tant de chaleur.
Un soir, pendant ma traditionnelle promenade nocturne, alors que mes yeux allaient se poser sur l'étoile de feu comme ils le faisaient chaque soir, la même voix m'appelle. Luna est derrière moi et m'accueille par un baiser qui me rappelle de bien douloureux souvenirs et me confirme qu'elle ne m'avait pas vu dans la taverne. Je suis incapable de refuser ses baisers ainsi que ses calins et nous nous retrouvons tous les deux dans un position semblable à celle de la clairière, sauf que cette fois-ci nous sommes dans l'herbe des berges de la petite rivière qui traverse Vilverin, l'Averroës. Luna ne m'a donc pas oublié, et se donne à plusieurs hommes en même temps. Ou alors je ne suis pas un homme, je ne suis que deux lèvres charnues qu'elle apprécie, et l'homme de la taverne est son homme. Je préfère éviter d'en parler et rester dans cette relation ambiguë, où elle ne sait pas que je sais. Mon corps qui demande des calins a apparemment la priorité sur mon esprit qui demande des explications.

Image
Comment aurais-je pu résister à Luna ?

Autre lieu, autre scène : nous chevauchons, elle et moi, vers le crépuscule. Je suis heureux ; elle a l'air de l'être. Nous poussons nos montures à aller sans cesse plus vite, mais finalement la sienne prend de l'avance sur la mienne. J'essaie de rattraper Luna mais elle me distance, s'éloigne. Je fouette mon cheval encore plus fort, le forçant à aller plus vite mais il ne le peut plus, Luna disparait dans la nuit. Désolé, dépité, je chancelle, je vacille, puis tombe lourdement à terre.

Je me réveille brusquement avec un ours en peluche serré dans mes bras. Luna. Tout ça n'était qu'un rêve. Qui est-elle ? L'ai-je déjà rencontrée ? Tout est-il déjà fini ? Je suis désarçonné. Allez, Jethro ressaisis toi, et fais quelque chose d'utile au lieu de questionner un rêve : demain, mes amis viennent chez moi, je vais plutôt m'atteler aux préparatifs. Adieu, Luna.



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