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Ambition et Action.youthaheadyouthahead2006-06-30frCopyright2024-03-19Quand faut-il sonner l’alarme ?
http://www.iblogyou.fr/youthahead/68792-quand-faut-il-sonner-lalarme-.htm
<p class="MsoNormal" style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 8pt 108pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; color: black; line-height: 120%; mso-themecolor: text1; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif;">Les habitants de la capitale économique veillent scrupuleusement dans leurs maisons, à tout moment de la journée et dans les carrefours, se déplacent à pas précipités car dans les rues, seules et même populeuses de la ville, se faufilent des personnes à l’esprit pernicieux, ne semant sur leur passage que détresse<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>et désolation. Les grandes villes comme les paisibles campagnes de l’havre de paix camerounais<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>demeurent de jour comme de nuit dans la peur, peur aussi bien des plus proches car comme dit l’adage, la mort ne vient jamais de loi. Ces malfrats rôdent dans les quartiers, libres de leurs actes, cogitant sur la plus rocambolesque machination pour parvenir à leurs crimes. <span style="color: #ff6600;">Le petit marchant de journaux crie au voleur, la vendeuse de beignets dans un marché crie au voleur, le voyageur nocturne à un stop crie au voleur, le caissier inoffensif devant son guichet crie au voleur, le gardien désarmé devant des bureaux administratifs crie au voleur, le voisin neutralisé devant la porte de sa maison crie au voleur mais avec leurs rangs qui grossissent, ces hors la loi, que plus rien n’arrête, sans scrupules ou sans conscience, continuent à contenir la terreur. </span>Mais sous les yeux de témoins affairés ou faignant de l’être, craignant ainsi dit pour leur vie, le malheureux, qui est pris entre leurs mains, livré à lui-même, sous la menace d’une arme blanche ou une arme à feu, et qui par orgueil, décide de leur fait face, se retrouve à coup sûr, des poings dans le ventre pour le plus chanceux. Le plus redoutable est d’avoir une balle lui transperçant le corps; et ce sera ainsi dit finit de lui. Et plus terrible alors de rencontrer ceux de la pire espèce qui s’écrient « shoot him » après avoir dépouillé de tous leurs biens <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>leur victime qui n’opposa, pourtant, aucune résistance.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 8pt 108pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; color: black; line-height: 120%; mso-themecolor: text1; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif;"><span style="color: #ff6600;">La télévision nous montre des images effroyables en continue sur l’écran.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Des hommes, femmes et enfants, lâchement amochés, démembrés, défigurés, sauvagement abusés, décapités, assassinés.</span> Se présentant très éloquents devant les micros et les caméras,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>des témoins sur la scène de crime, d’ailleurs passibles d’une accusation de non-assistance de personne en danger, racontent de manière convaincante aux officiers de police les faits ; lesquels faits sortis de leur imagination quelquefois perverse ; lesquels officiers retournent à leurs différents postes acceptant la lourde responsabilité de faire un rapport ; lequel rapport tombe dans les tiroirs et on en arrive à une affaire classée. La suite de l’histoire est reportée devant les écrans ou dans la presse. La plus décente des manières de rendre justice au regretté disparu est alors de colporter l’histoire avec des rajouts plus ou moins sordides. La famille qui réclame justice s’expose à des menaces et pire encore à la peine de piétiner pendant de longues années à reconstituer par eux même les faits tels qu’ils se sont vraiment passés. Après quelques temps, la malheureuse histoire deviendra une petite anecdote racontée sous les chaumières et « la détresse de la population n’avait jamais été à son comble » s’écria un matin une victime habitante de Douala. Des histoires de la déchéance de l’homme se racontent à Douala à chaque petit matin. Suivant l’expression populaire au Cameroun, « on va faire comment », les populations s’y habituent mais ne demeurent pas plus soumises au rythme de vie que leur imposent ces « tenants-tête » et mettent à mort tous ceux qui se manifestent dans les quartiers. Ni la vindicte populaire, ni les moyens d'auto-défense rudimentaires des populations atténuent jusqu’à lors la croissance de ce phénomène qu’est la criminalité. </span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 8pt 108pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; color: black; line-height: 120%; mso-themecolor: text1; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Le nombre de personnes tuées ou agressées dans les cités est certes négligeable comparé au nombre de morts par accidents enregistrés<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>chaque année<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>mais aujourd’hui comme hier les autorités ne prennent pas le taureau par les cornes et le phénomène s’accentue. La pauvreté est l’élément déclencheur de cette effroyable mal-être social mais il semble<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>pourtant que si on attend de résoudre ce fléau qu’est la pauvreté, la criminalité au Cameroun prendra une nouvelle dimension et nul ne doute qu’elle sera dans les deux grandes métropoles camerounaises ce qu’elle est dans les ghettos de Johannesburg, une poudre à canons. Il est possible de visualiser <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Douala et Yaoundé, quinze années plus tard, comme l’a fait le producteur camerounais, Jean-Pierre Bekolo, dans son film à polémiques, « les saignantes » <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>et reconnaître que l’environnement de ces deux villes est très changeant et les villes tendent à devenir des grands camps d’extermination. Alors que dans les villes françaises, c’est<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>la jeunesse immigrée dite sans occupation qui est visée depuis deux décennies, au Cameroun, les présumés coupables, semblent provenir en grand nombre des petits contrées défavorisées de la république et migrent vers les villes pour avoir une meilleure vie.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Invraisemblablement, <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>la grande majorité fait de petits jobs en parallèle dans le secteur informel, des occupations qui couvrent parfaitement leurs activité illicites<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Face à une police laxiste et aux abois et un système judiciaire corrompu, les populations sont irritées et ont capitulées. Mais derrière cette capitulation, reste un dernier espoir. La volonté politique. Ce qui rassurera la population ressortira du politique: sanctions, sensibilisation, lutte contre la corruption, le suivi des procédures judiciaires, la formation d’un corps d’intervention rapide de la police, une police de proximité dans les quartiers etc. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Une journée mondiale publique pour la sécurité, consacrée à la sensibilisation de toute la population aux risques majeurs rencontrés au quotidien, compté avec la police, et à la vulgarisation des moyens de défense a sans doute alors aujourd’hui beaucoup plus qu’hier son bien fondé. A l’aube des élections présidentielles de 2011, il est encore temps de présenter les quiétudes et les réclamations du peuple camerounais car il veut qu’on respecte son droit à la sécurité; sécurité de biens et de personnes.</span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 8pt 108pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; color: black; line-height: 120%; mso-themecolor: text1; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif;"> </span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 8pt 108pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; color: black; line-height: 120%; mso-themecolor: text1; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif;"> </span></span></p>2010-09-05T00:00:00+01:00La nuit..
http://www.iblogyou.fr/youthahead/48716-la-nuit.htm
<p><span><font face="Times New Roman">J’aime la nuit.. Le silence apaisant sur lequel comme de doux oreillers en coton mon esprit se couche, s’étale et se perd..</font></span></p>
<p><span><font face="Times New Roman">J’aime la nuit.. Cette sérénité de l’obscurité que je prends le temps d’écouter sans jamais sentir le besoin de comprendre.. </font></span></p>
<p><span><font face="Times New Roman"> </font></span><span><font face="Times New Roman">la
nuit.. Du temps s’écroulant paisiblement comme les murmures qui se
taisent.. Et la cadence ralentie d’un monde à la recherche de son
propre sens.. </font></span></p>
<p><span><font face="Times New Roman">J’aime la nuit.. La beauté des
paysages endormis, la fragilité des âmes errantes au milieu de nulle
part.. C’est le règne de la liberté retrouvée, d’une libération de soi,
d’une émancipation de l’esprit face aux lourdeurs de l’enfer diurne..
La nuit, cette terre d’exil dépouillée de toute amertume mais où la
nostalgie s’invite parfois pour titiller avec son caducée des
sentiments mal étouffés.. </font></span></p>
<p><span><font face="Times New Roman">J’aime la nuit.. La magie du
frou-frou de ces diamants parsemés sur l’infinie étendue qui brasillent
dans les ténèbres en soupirant quelques fois des mots d’amour à mon
oreille atteint de surdité aiguë à cause du tintamarre sanglant de
notre époque.. </font></span></p>
<p><span><font face="Times New Roman">J’aime la nuit.. Les senteurs
printanières de la nature recouvrent, comme un voile abaissé
pudiquement, les puanteurs automnales du quotidien.. Les douceurs du
vide remplissent chaque espace déserté par la saturante oppression du
superficiel, du matériel, de l’artificiel.. </font></span></p>
<p><span><font face="Times New Roman">J’aime la nuit.. Les morceaux de
mon âme recollés par petits bouts grâce à l’harmonie silencieuse d’une
véritable paix intérieure retrouvée.. La patience dans la construction
du puzzle de mon existence.. Le moment où je m’arrête sur le reflet de
ma propre mutation, du déploiement des ailes à la disparition des
cornes.. L’instant où je sens monter la nausée devant les défigurations
saillantes de mon esprit, de ce visage plaqué sur une glace
tremblotante d’effroi devant les sillons creusés par les balafres
affreuses de mes colères.. </font></span></p>
<p><span><font face="Times New Roman">J’aime la nuit.. L’invitation à
mourir pour naître à l’aube des premiers rayons d’une longue agonie..
L’anticipation de l’enfer du petit matin avec sa mécanique
abrutissante.. </font></span></p>
<p><span><font face="Times New Roman">J’aime la nuit.. L’amour qui
débat dans des draps.. Les inconnus qui se perdent dans l’immensité des
bras enlacés.. La postérité qui se met en route en se frayant un chemin
entre cet égout phallique si ridicule dont les semences blanchâtres
sont aspirées avec une consternante gloutonnerie par la superbe
décharge de l’utérus.. L’humanité grossissant en nombre à l’ombre de la
pudeur et de la morale.. Des préservatifs jetés dans un coin du
bonheur, baignant dans une marre visqueuse infestée de la vie.. Des
soirées réussies, arrosées par des ivresses souvent méritées, juste
pour faire oublier la perversité cruelle et le sadisme étonnant du
système qui n’a de cesse de tout vampiriser.. </font></span></p>
<p><span><font face="Times New Roman">J’aime la nuit.. L’espoir après
les désastres de l’ordinaire.. Le besoin de s’envoler pour mon âme, de
descendre sur terre ou simplement de se mettre en terre.. De choisir sa
mort, l’ultime acte de liberté.. </font></span></p>
<p><span><font face="Times New Roman">J’aime la nuit.. Elle me ramène à ce que je suis.. Du moins à ce que je crois être, de temps en temps, un être humain.. <br></font></span></p>
<p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"></p>2009-06-08T18:43:04+01:00Un soleil fugace..
http://www.iblogyou.fr/youthahead/48715-un-soleil-fugace.htm
<p><br></p><p>Ce ne fut pas un coup de foudre.. </p>
<p>Ce fut un coup, tout court.. D’une violence inouïe, d’une brutalité
étourdissante, asphyxiante.. Comme une énorme massue écrasant
l’insipide régularité du quotidien, assommant l’ennui grisâtre des
paysages urbains qui défilaient à l’extérieur de ce metro atteint de
vétusté aigue, et qui allait nonchalamment desservir les stations
perdues de la banlieue.. </p>
<p>Elle avait le charme foudroyant des beautés tranquilles..
L’Architecte dans sa grande intelligence lui avait refusé la magie des
illusions éclatantes qu’il m’arrivait trop souvent de croiser dans
cette ville capitale de la mode contemporaine, des coquetteries
standardisées dont raffolaient les mâles parce qu’elles avaient ce brin
de superficialité agréable, et qui possédaient l’atout formidable
d’ouvrir les cuisses aussi aisément qu’elles débitaient de délicieuses
inepties.. </p>
<p>Certaines femmes déshonoraient la gente féminine, avec une légèreté
affligeante pour les cléricaux, jouissive pour le reste des ordinaires,
elles réduisaient le féminin sacré à une sorte d’objet conçu pour
servir la boulimie insatiable des hommes.. Une telle liberté de
disposer de son corps et de l’offrir aussi facilement à toutes les
voracités phalliques ambulantes montrait à quel point l’on avait
parfait le ridicule à cette époque désolante où des combats
héroïquement inutiles continuaient d’être menés au nom d’une dignité à
laquelle même les concernées ne semblaient pas réellement tenir.. </p>
<p>Des strings largement étalés au regard du monde, des cambrures
accentuées par des étoffes raccourcies au fil de l’intensification de
ce machin que l’on enveloppe dans le « assumer sa féminité », la lutte
pour la libéralisation de la femme a tourné à une pornographie
deguelasse qui malheureusement, fortuitement, sert habilement les
discours machistes.. On en est arrivé à voir défiler dans les rues non
pas des intelligences capables d’atténuer la déchéance quasiment
inéluctable de la civilisation humaine mais de la pure bêtise dévêtue
passionnée par le coté obscur de la liberté, l’indécence.. Point de
pudibonderie de ma part en ces heures du déshabillage à l’extrême,
seulement beaucoup de peine à voir d’où nous sommes partis et où nous
avançons avec la sérénité terrifiante des animaux se dirigeant vers
l’abattoir.. L’homme a-t-il fait tout ce chemin, de la vermine
paleanthologique à l’homo christianus diorus pour que la femme le
ramène à l’état de nature, celle de la feuille d’érable posée sur
l’intimité.. A croire que l’évolution à reculons est notre destinée
commune..</p>
<p>Il faut avoir du respect pour les femmes, surtout pour ces mères qui
ont su recevoir et transmettre avec amour l’humanité, elles qui ont du
faire face aux plus grandes injustices, au mépris le plus
insupportable.. Il faut rendre hommage à ces femmes qui ont osé braver
le monopole du mâle dans tous les secteurs d’activité, elles qui n’ont
pas hésité à se jeter dans l’arène, dans la fosse aux lions, au péril
de leur propre vie.. La femme a toujours été l’artisane du progrès
humain, elle a inspiré le monde qui s’est trop souvent projeté en
elle.. Il y a eu, il y a, il y aura, des femmes conscientes de leur
rôle fondamental dans le débat civilisationel de nos époques, de leur
influence majeure dans la marche du temps, de leur capacité à porter
les révolutions sociétales et à inscrire durablement l’humanité dans
les valeurs de justice.. Mais il y a eu, il y a, il y aura aussi des
femmes esclaves de leur condition, incapable de briser les chaînes de
l’ignorance, faisant du féminisme la plus répugnante des libertés,
celle qui n’existe que par la haine des autres, celle qui trouve sa
force et sa virulence dans la détestation des hommes.. Un acharnement
qui a conduit à cette pseudo victoire qu’est l’émancipation de l’esprit
féminin, la libération du corps devenu en fin de compte une
vulgarisation nauséeuse du physique et une braderie insupportable de
l’intelligence.. Le féminisme est une faute dans le combat des femmes
pour plus d’égalité, il n’a de sens que pour masquer, à peine, toute la
frustration et la faiblesse d’une bataille, par ailleurs légitime,
menée sur un terrain boueux, salissant, suffisamment indigne de ce
qu’elles sont, c’est-à-dire les mères du monde.. Le féminisme a tué la
femme.. Il l’a éloigné de ses sentiers lumineux pour la conduire vers
les vallées ténébreuses du libertinage qui se veut dorénavant
décomplexé.. Les générations actuelles, comme ces filles qui font rimer
séduction avec provocation, assises sur elles-mêmes de l’autre coté du
metro, sont une illustration du malaise présent..</p>
<p>De nos jours, une jeune femme libre n’est pas celle qui sait à la
fois se tenir, rester insoumise sans vulgarité ni effronterie, susciter
le respect des autres en marquant son indépendance, mais celle qui
excelle dans l’absolue excentricité.. Quand l’on y regarde de plus
près, les véritables prédateurs sont désormais les femmes.. Que l’on ne
s’y trompe guère, je suis un homme qui aime les femmes et qui leur dit
en les caressant du regard qu’elles vont trop loin, qu’il serait
peut-être grand temps qu’elles s’interrogent à nouveau sur le sens
qu’elles accordent au mot « femme ».. </p>
<p>En attendant le miracle, c’est avec un air amusé que j’observais
cette marmaille de pies jacassantes près de cette inconnue désarmante
qui venait en un battement de temps de faire tomber le bouclier en
marbre vissé naguère sur mon cœur.. Malgré le tumulte de la machinerie
ferroviaire en mouvement, du brouhaha des passagers et de la ferveur
des discussions animées, elle absorbait toute mon attention par une
espèce de sérénité consciencieuse, de mise à distance du réel qui
m’intriguait profondément.. Derrière ses grandes paires de lunette, sa
chevelure aux couleurs du ciel déserté par la lune voilait timidement
une partie de son visage candide.. Elle avait l’air d’une none
béatifiée revenue parmi les hommes pour y redécouvrir la puissance de
l’ennui.. Contrairement à Renan Luce, je me découvrais une passion pour
les nones.. Et j’avais l’impression de ne plus pouvoir m’en passer.. </p>
<p>À l’abri de l’étrangéité du monde, elle guettait défiler les ombres
de la nuit en admirant la fuite silencieuse du paysage.. Je
m’accrochais à cette émotion mystérieuse, vivante que les retors de
l’existence semblaient avoir poussé à une certaine résignation du
bonheur.. Mes yeux tels les griffes d’un aigle s’étaient agrippés à
elle et malgré les feintes d’indifférence, les dérobades gestuelles, je
savais qu’elle les ressentait pénétrer douloureusement son être.. Elle
posait par intermittence son regard sur moi avec une curiosité qui me
faisait plaisir, on est curieux de ce qui nous intéresse.. Elle était
simple, dépourvu d’artifices, nue du superficiel, et je ressentais pour
cette apparition presque divine une adoration qui scandaliserait tout
chrétien du dimanche.. J’aurais aimé lui vouer un culte plus intense,
me fidéliser à la vie à la mort, suivre avec une attention
déraisonnable son intime liturgie et aller porter croisade en son cœur
pour la libérer du joug apparent de ses infidèles détrousseurs..
J’aurais aimé.. Mais comme à l’accoutumée je suis resté scotché à mon
siège, lâchement, contemplant cette destinée sublime se lever et
descendre à une station que j’ai depuis rebaptisé « Heartless ».. Je
l’ai regardé disparaître pour toujours dans la nuit un peu comme un
soleil fugace se perdant dans le crépuscule.. </p>
<p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"></p>2009-06-08T18:34:44+01:00Quelle armistice !
http://www.iblogyou.fr/youthahead/39739-quelle-armistice-.htm
<P class=MsoNormal style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt; TEXT-ALIGN: justify"><SPAN style="FONT-SIZE: 14pt"><FONT face="Times New Roman, Times, serif"><FONT size=3>Au moment où les occidentaux, vainqueurs et défaits célèbrent la fin de <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName w:st="on" ProductID="la Grande Guerre">la Grande Guerre</st1:PersonName>, un vent d’unité les anime. Des délégations africaines, asiatiques et européennes sont présentes sur le sol où a été signé le cessez-le-feu. Nombreux sont ceux qui tiennent à ce souvenir afin de ne plus répéter les erreurs du passé. </FONT></FONT></SPAN></P>
<P class=MsoNormal style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt; TEXT-ALIGN: justify"><SPAN style="FONT-SIZE: 14pt"><FONT size=3></FONT></SPAN> </P>
<P class=MsoNormal style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt; TEXT-ALIGN: justify"><SPAN style="FONT-SIZE: 14pt"><A href="http://iblogyou.fr/Photos/maxi/maxi_79546.jpg" rel=lightbox><IMG alt=Image src="http://iblogyou.fr/Photos/mini/mini_79546.jpg" border=0></A></SPAN></P>
<P class=MsoNormal style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt; TEXT-ALIGN: justify"><SPAN style="FONT-SIZE: 14pt"><FONT face="Times New Roman, Times, serif"><FONT size=3><?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p></FONT></FONT></SPAN> </P>
<P class=MsoNormal style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt; TEXT-ALIGN: justify"><FONT face="Times New Roman, Times, serif"><FONT size=1><SPAN style="FONT-SIZE: 14pt">Il a fallu près de 4 ans pour que le monde puisse être d’accord ; et cela est commémoré jusqu’à présent. Des millions de vies, donc beaucoup alors beaucoup d’énergies venues des quatre coins du monde ont été mises sur la balance. </SPAN><SPAN style="FONT-SIZE: 14pt; FONT-FAMILY: Georgia">Armistice !<o:p></o:p></SPAN></FONT></FONT></P>
<P class=MsoNormal style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt; TEXT-ALIGN: justify"><SPAN style="FONT-SIZE: 14pt"><o:p><FONT face="Times New Roman, Times, serif" size=1> </FONT></o:p></SPAN></P>
<P class=MsoNormal style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt; TEXT-ALIGN: justify"><FONT face="Times New Roman, Times, serif"><FONT size=1><SPAN style="FONT-SIZE: 14pt">Changeons de registre. La piraterie vous connaissez ? Bien sûr que oui ! Le capitaine Crochet ; non mais un style plus réaliste. Au large de certaines côtes africaines, elle fait rage. Douze jours plus tôt, le pays baptisé <I>l’Afrique en miniature </I>subissait une énième violation maritime de la part d’un de ces groupes armés. Cette fois-là ce n’était pas pour opérer un braquage sur la terre ferme, ni pour défier les hommes en tenue à quai, mais pour faire une prise d’otage en pleine mer ; ce n’est pas de la fiction. De concert avec les nations dont les ressortissants ont été pris, douze jours suffisent aux Lions pour libérer les otages, sains, sales mais saufs. Aussitôt fait, les voilà en direct d’Etoudi devant les caméras, et qui est en face d’eux ? Le Prince ! Echangeant tour à tour des poignées de mains avec les nouveaux ex-otages, il envoie des signaux visuels de réconfort aux opinions publiques étrangères jusque-là tendues. Vraisemblablement ils n’ont pas eu le temps de passer par les vestiaires, pourquoi cet empressement de présenter ce résultat : </SPAN><B><SPAN style="FONT-SIZE: 14pt; FONT-FAMILY: 'Century Gothic'">«</SPAN></B><B><SPAN style="FONT-SIZE: 14pt"> </SPAN></B><B><SPAN style="FONT-SIZE: 14pt; FONT-FAMILY: 'Century Gothic'">Le 11/11/08, libération des 10 otages pris au large des côtes<SPAN style="mso-spacerun: yes"> </SPAN>camerounaises après douze jours de captivité ». </SPAN></B><SPAN style="FONT-SIZE: 14pt">Pas mal, même pas de blessés ; un compromis a pu être trouvé.<o:p></o:p></SPAN></FONT></FONT></P>
<P class=MsoNormal style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt; TEXT-ALIGN: justify"><FONT face="Times New Roman, Times, serif"><FONT size=1><SPAN style="FONT-SIZE: 14pt">Une minute ; c’est le « 11/11 » ? Ben dis donc… </SPAN><SPAN style="FONT-SIZE: 14pt; FONT-FAMILY: Georgia">Armistice à la camerounaise. </SPAN><SPAN style="FONT-SIZE: 14pt"><SPAN style="mso-spacerun: yes"> </SPAN>Simple hasard du calendrier ou coup politique d’une administration qui fatigue et estompe ses tares ? Un « Bravo ! » quoiqu’il en soit ne fait pas de mal.<o:p></o:p></SPAN></FONT></FONT></P>
<P class=MsoNormal style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt; TEXT-ALIGN: justify"><SPAN style="FONT-SIZE: 14pt"><o:p><FONT face="Times New Roman, Times, serif" size=1> </FONT></o:p></SPAN></P>
<P class=MsoNormal style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt; TEXT-ALIGN: justify"><SPAN style="FONT-SIZE: 14pt"><FONT face="Times New Roman, Times, serif"><FONT size=3>Faut passer le mot aux autres gouvernants du continent ; par exemple pour le Darfour, les différents protagonistes pourraient profiter d’une célébration internationale pour surprendre aux plans national et international. Ou encore au Zimbabwe, en Mauritanie ou au Kivu, qui sait, cela pourrait marcher… <o:p></o:p></FONT></FONT></SPAN></P>
<P class=MsoNormal style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt; TEXT-ALIGN: justify"><SPAN style="FONT-SIZE: 14pt"><o:p><FONT face="Times New Roman, Times, serif" size=3> </FONT></o:p></SPAN></P>
<P class=MsoNormal style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt; TEXT-ALIGN: justify"><SPAN style="FONT-SIZE: 16pt"><FONT face="Times New Roman, Times, serif"><FONT size=3>Sacrée armistice, non ? <o:p></o:p></FONT></FONT></SPAN></P>
<P style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt"></P>2009-02-06T19:28:35+00:00Le Renouveau écarlate..
http://www.iblogyou.fr/youthahead/37907-le-renouveau-ecarlate.htm
<h1 class="sommaire_article_une_titre"><br></h1>
<p>
<table class="article_texte" width="93%" align="center" border="0">
<tbody><tr><td valign="top">
<b>Pendant
que le Cameroun d’en bas vit des périodes terribles, celui d’en haut
organise des festivités pour rendre gloire au Vieux Lion édenté et
malade, responsable des tragédies que vivent des milliers de foyers au
quotidien.</b><br><br>
<a target="_new" href="http://www.agoravox.fr/IMG/h_3_ill_1017046_course.jpg"><img src="http://www.agoravox.fr/IMG/h_3_ill_1017046_course.jpg" width="300" align="left" border="0"></a>
<!-- --> La paix n’est pas l’absence de conflits. La stabilité ne se
construit pas sur un tas de ruines, encore moins sur des hécatombes.
Alternance et stabilité ne sont pas foncièrement antinomiques, au
contraire ce sont là deux idées complémentaires que les vraies
démocraticides ont su appliquer pour le grand intérêt de l’ensemble de
la communauté. Depuis une trentaine d’années, les mêmes choses se
répètent inlassablement, dramatiquement. On redonne au peuple qui ne
cesse de déchanter les mêmes recettes usées, lui qui, désabusé, se
regarde couler dans les eaux profondes et obscures de la pauvreté
généralisée. <o:p></o:p><o:p><br>
</o:p><p class="spip">Pendant que le Cameroun d’en bas vit des périodes
terribles, celui d’en haut organise des festivités pour rendre gloire
au Vieux Lion édenté et malade, responsable des tragédies que vivent
des milliers de foyers au quotidien. Des personnalités se succèdent
devant les cameras pour expliquer en cette année nouvelle, le pourquoi
du comment d’un règne à l’agonie et dont les diverses absurdités
s’étalent dans la presse. Les hommes forts du régime viennent témoigner
de leur incapacité à faire face aux enjeux actuels en ressortant des
placards de l’histoire de vieilles tirades politiques. On explique au
citoyen qui croule sous les dettes qu’il ne devrait pas trop être
exigeant, le plus important étant que son Souverain ait pu durant
toutes ses longues années préserver la « paix » et l’ « unité
nationale » alors que les pays voisins s’entredéchirent dans des
conflits fratricides. Voilà l’argument infaillible qui semble balayer
le catastrophisme toujours exagéré de ces petits donneurs de leçons, de
ces droitdelhommistes jamais satisfaits, de ces journalistes un brin
insolents qui osent dénoncer les abus répétés du système et qui ne
reconnaissent pas assez les efforts du gouvernement pour garantir la
« sereinité » sociale c’est-à-dire l’oppression implacable de toute
forme d’opposition, l’instauration à coup de matraque du silence
sanglant des agneaux. La paix sur une montagne de cadavres empilés les
uns sur les autres, la stabilité maintenue dans la brutalité
intransigeante, sur le sang versé dans les rues de Douala, de Bamenda,
de Buea, et de ces lieux où trop de souffrance a tué l’espérance. Mais
il ne faut pas le dire, l’essentiel c’est préserver la sereinité,
nécessaire pour donner l’image d’un pays civilisé, fréquentable, et
couvrir l’odeur nauséabonde des familles qui se meurent à l’ombre des
massacres économiques et sociaux. <o:p></o:p><o:p><br>
</o:p></p><p class="spip">Tout va bien au Cameroun. Normal, rien n’a
changé. Les mêmes fossoyeurs se succèdent à des postes gouvernementaux
vendus aux plus offrants. Tandis que des ambassadeurs meurent de
vieillesse dans des représentations oubliées, de jeunes diplômés formés
pour les remplacer sont affectés aux archives du ministère des affaires
étrangères, c’est là toute la place que l’on accorde aux nouvelles
générations, les archives de la république. Et les rares qui
parviennent à tirer leur épingle du jeu, ont eu l’intelligence de
retirer leur carte du parti. Survivre dans cette jungle où le faible
n’a aucun droit, c’est pouvoir être capable de se renier, de se
ridiculiser suffisamment pour plaire au monarque. Plus on est zélé plus
on a des chances de recevoir une miette tombant de l’assiette de
l’oligarque. C’est pourquoi il y a tant de personnes promptes à danser
au son du balafon et des tam-tams pour attirer l’attention de sa
Seigneurie installée bien haut sur son trône doré. A faire des
courbettes au point d’en avoir le dos brisée par cet excès d’hypocrisie
et de, disons-le, « léchage de bottes ». Rien n’a changé. Le Cameroun
reste le Cameroun. Le Président gouverne de l’occident – quand il lui
arrive de gouverner-, le Premier Ministre de son village et les autres
soldats de plomb, fidèles serviteurs d’une république qu’ils veulent la
leur, de ces lieux de villégiatures où en de bonnes compagnies
l’existence prend un sens plus paradisiaque.<o:p></o:p><o:p><br>
</o:p></p><p class="spip">Il y a quelques temps le Prince affirmait que
le pays était arriver dans une phase cruciale de son développement, que
cette lumière tout au fond du tunnel était celle de la délivrance et de
l’avènement d’une nouvelle société, plus juste et moins engluée dans la
misère. Mais il est apparu que la lumière au bout du tunnel était celle
du train de l’incompétence qui est arrivé tel un tsunami pour briser
les vrais faux projets sociaux et économiques. Depuis l’atteinte du
point d’achèvement marquant la fin du processus de désendettement
extérieur, les miracles attendus n’ont pas eu lieu. Au contraire,
jamais comme aujourd’hui la cherté de la vie n’aura atteint de tels
sommets et l’angoisse de telles proportions. De plus en plus de gens
dans la rue, de clochards et de mendiants hantant les carrefours des
grandes agglomérations, le désespoir dans le regard vide de ces enfants
qui se vendent à la sauvette. Pendant ce temps, les antennes
télévisuelles de la république sont réquisitionnées pour transmettre du
palais présidentiel, en direct, la cérémonie très officielle dans une
solennité froidement indécente, la remise des carnets scolaires des
rejetons princiers. Le budget de l’Etat explose lorsque celui du
citoyen fait une cure drastique d’amincissement. Les berlines dans les
parkings administratifs témoignent des priorités réelles des
gouvernants qui voient dans le service public « la » vache à lait par
excellence pour nourrir leur démagogie, soigner leur ego et entretenir
leurs multiples maîtresses. Le drame du Cameroun, c’est que ce sont des
personnes brillantes, bardées de diplômes, conscientes des réalités,
qui se livrent au plus inhumain des pillages avec la complicité de ces
chancelleries occidentales toutes heureuses de favoriser l’installation
anarchique de leurs multinationales dans un paysage politique
apocalyptique. Personne n’est vraiment regardant sur les déchets
toxiques déversés dans le golfe de Guinée et dans les rivières à
l’intérieur du pays, des forets que l’on abat pour récupérer le bois
précieux, des pollutions atmosphériques de certaines industries, avec
des milliards placés dans les comptes bancaires étrangers même le plus
virulent des politicards prend la peine de se taire et de regarder
ailleurs. En ces temps de grandes incertitudes, des chômeurs en masse
squattant le moindre espace pour quelques sous, des jeunes désocialisés
et s’accrochant au pire, quel fonctionnaire refuserait la possibilité
d’envoyer ses enfants fréquenter en occident sous le couvert de
« bourses d’étude de la coopération » en échange de petites magouilles
où tout le monde trouve son profit sauf bien évidemment le peuple ? <o:p></o:p><o:p><br>
</o:p></p><p class="spip">Le microcosme politique local est une
fumisterie commune à toutes les républiques bananières. La quête du
pouvoir supplante les actions sur le terrain, la mobilisation pour le
développement des microprojets est inexistante, tous les politiciens
attendent l’heure des élections pour offrir à boire et à manger au
peuple lassé de se soucier d’un avenir qui ne sera en fait que le
prolongement du présent. La culture démocratique est faite pour les
« longs crayons », le Cameroun d’en bas n’attend pas que l’on lui offre
de beaux discours, ni de révolution en carton, mais de quoi répondre
dans l’immédiat aux urgences sociales. Les jeunes peuvent dans une
certaine mesure répondre à ces urgences et être des acteurs du
développement, mais en même temps il faut souligner que
l’administration sème sur le chemin de cette jeunesse d’énormes
embûches administratives, financières, fiscales de telle sorte que rien
ne puisse se faire. L’université, au premier plan de cette volonté de
changement, manque d’ambition et de moyens. Elle diffuse encore un
enseignement sclérosé où le besoin d’idées nouvelles et l’appétit de
savoir sont étroitement étouffés par un système archaïque et
abrutissant. On encombre la mémoire sans développer l’intelligence, le
talent, des étudiants. Corruption, arbritaire, notes sexuellement
transmissibles, promotion canapé, les boulets de l’université au
Cameroun sont importants et imposants. Il aura fallu que des étudiants
descendent dans la rue, battent le pavé, pour que certaines situations
surréalistes puissent être remédiées. Mais nul n’est dupe,
l’inacceptable n’est jamais très loin, il revient toujours s’installer
là où il avait été chassé grâce au laxisme terrible qui autorise toutes
les fatalités. Le Cameroun restant le Cameroun.<o:p></o:p><o:p><br>
</o:p></p><p class="spip">La démocratie c’est aussi savoir encourager
l’alternance et le passage de témoins à de nouvelles générations de
responsables politiques. C’est accepter la contradiction, la
désobéissance civile et la revendication. Il est facile de trouver que
la paix règne au Cameroun, lorsque le moindre murmure est écrasé avec
une violence inouïe. Doit-on rappeler le nombre de journalistes,
d’intellectuels, de gens ordinaires enfermés dans les geôles étatiques
pour avoir dénoncer la pourriture d’un régime liberticide et
irresponsable ? Doit-on parler de ces camerounais récemment battus pour
avoir exigés plus de transparence dans la gestion des affaires
publiques par des forces de l’ordre enragées ? Avec un énième
tripatouillage constitutionnel le Vieux Lion voudrait s’assurer
l’immortalité au pouvoir, s’appuyant sur une armée balkanisée et tenue
par la cupidité. Mais il devrait être attentif au fait que
l’immortalité en politique est une chimère et qu’il faut savoir tourner
sa page avant que l’on ne la tourne pour soi. Car la majorité
silencieuse, à tort et d’une certaine manière complice, supporte de
plus en plus mal ce gâchis monstrueux qui s’est érigé en sport
national. <o:p></o:p><o:p><br>
</o:p></p><p class="spip">Avec des routes inexistantes alors que les
péages et autres taxes sont mis en place pour entretenir, construire,
fluidifier les déplacements des hommes ainsi que des marchandises, avec
des hôpitaux publics où l’on meurt sans être soigner faute de
compétence et d’argent, avec des écoles d’un autre âge dans lesquelles
les élèves sont entassés par centaines, avec une agriculture en friche
et une industrie embryonnaire alors que les projets de remise à niveau
et d’exploitation jaunissent dans les tiroirs des bureaucrates, avec de
jeunes ingénieurs transformés en chauffeurs de taxi ou vendeurs de la
friperie, avec des libertés bafouées par des flibustiers aux ordres du
Prince et de la mise à sac du trésor public, il est temps que cette
tragédie qui a vu s’éteindre tellement d’espoirs s’arrête
définitivement. Il est temps de mettre fin à ce « Renouveau » écarlate.
</p></td>
</tr>
</tbody></table>
<!--tableau réagissez à l'actu -->
<!-- ISI_LISTEN_STOP_1 -->
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<br>
<table class="article_texte" width="93%" align="center" border="0">
<tbody><tr><td valign="top">
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</td></tr></tbody></table>
</p>
<!--Fin Article-->
<!--Publication yahoo-->
<p style="float: right; clear: right; margin-right: 36px;"><a href="http://fr.news.yahoo.com/blogs.html" target="_blank"><img src="http://www.agoravox.fr/IMG/moton307.gif" alt="logo MOT 307" style="border-width: 0px;" class="spip_logos"></a></p>
<p style="width: 100%; clear: both;"> </p>
<p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"></p>2009-01-11T20:42:49+00:00Politique française : Le règne du Sur-Je.
http://www.iblogyou.fr/youthahead/37906-politique-francaise-le-regne-du-sur-je-.htm
<h1 class="sommaire_article_une_titre"><br></h1>
<b>De
la virilité et de l’excitation souvent amalgamée au dynamisme, au-delà
d’un véritablement changement institutionnel et social, voilà
l’essentiel de l’action de cet Empereur dont la brutalité témoignait
plus de son incapacité à négocier, à faire évoluer par la concertation
que de son impatience infantile et son mépris inné pour les plus
faibles, un comportement assez paradoxal quand l’on connaît ses
origines modestes.<br>
<br></b><br><br>
<a target="_new" href="http://www.agoravox.fr/IMG/9782020956314.jpg"><img src="http://www.agoravox.fr/IMG/9782020956314.jpg" width="300" align="left" border="0"></a>
<!-- --> La foule en délire acclamant son champion. Des artistes
légendaires et ephemeres entassés autour de l’Elu, des mécènes face au
peuple triomphant, des oligarques buvant du petit lait dans un de ces
restaurants où la France d’en bas n’a pas droit d’entrer faute de
moyens, le Messie tant attendu est arrivé pour sauver le pays de son
déclin programmé. La place de la Concorde, bondée, prise dans le
tourbillon infernal de l’euphorie populaire, jusqu’au bout ils y ont
cru, ils l’ont espéré, la rupture est désormais possible, inéluctable. <o:p><span style=""><o:p><br>
</o:p></span></o:p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="">Fatigué
par les excès de plus d’une décennie d’ « immobilisme », de magouilles
en tout genre, de népotisme, le peuple venait de choisir un héritier du
système pour reformer un univers fortement opaque et conservateur. Par
quelques artifices merveilleusement utilisés, on fit croire que le
preux chevalier, bien qu’illustre membre du gouvernement sortant, était
un homme neuf, digne d’aller en croisade contre les non-sens politiques
que lui-même en son temps avait participé à instaurer. De l’unicolore
grisâtre du vieux régime chiraquien, on passa rapidement à la brillance
maximale pour mieux aveugler les peuplades dans l’attente désespérée du
miracle. Il y eut donc à cette fin, la mise en place d’un concept fort
ancien, subtilement flou que l’on nomma « ouverture », une sorte de
débauchage des frustrés, cupides et avides qui se terraient chez les
adversaires, ils reçurent des postes plus ou moins prestigieux sans
réel pouvoir, car comme durant toute sa carrière politique l’Elu jouait
avec virtuosité sur l’apparence et l’illusion. L’ouverture ne
consistant pas uniquement à mettre dans sa gibecière gouvernementale
les hommes d’en face mais de s’ouvrir également idéologiquement aux
idées d’autrui et d’incorporer ses différences dans l’élaboration d’un
programme commun et élargie. C’est peut-être dans cette perspective
qu’il fallait comprendre le slogan « Ensemble tout devient possible »
qui fut son leitmotiv dans sa marche vers le trône présidentiel. <o:p></o:p></span><span style=""><o:p><br>
</o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="">Mais
tout le monde le savait le nouveau Prince ne comptait pas négocier sur
le fond, la foule délirante qui l’avait consacrée Roi pour qu’il redore
le blason d’un pays qu’il avait contribué à ternir, attendait de lui
autre chose que les sempiternels tergiversations politiques de l’ancien
régime. De la virilité et de l’excitation souvent amalgamée au
dynamisme, au-delà d’un véritablement changement institutionnel et
social, voilà l’essentiel de l’action de cet Empereur dont la brutalité
témoignait plus de son incapacité à négocier, à faire évoluer par la
concertation que de son impatience infantile et son mépris inné pour
les plus faibles, un comportement assez paradoxal quand l’on connaît
ses origines modestes. Peut-être a-t’il toujours cru que discuter sans
humilier était l’apanage des hommes médiocres, alors qu’il l’aurait
valu mieux écouter les autres que de s’écouter soi-même en longueur de
temps. Il est vrai comme le souligne souvent Alain Minc, l’homme qui
murmure à l’oreille du Prince, que Zeus n’est pas idiot. Peut-on être
idiot et rendre publique son divorce le même jour où le pays entier est
paralysé par un mouvement social d’une grande ampleur afin de détourner
cyniquement l’attention sur ce qui se passe dans le lit impérial ?
L’intelligence du Prince égale celle de Dieu lui-même. Qui pourrait
faire croire au monde que seule l’intervention de l’Impératrice, l’arme
au poing, a permis de sauver de la barbarie du berbère libyen les
pauvres innocentes bulgares, en faisant passer en silence les efforts
titanesques des diplomates européens et internationaux qui durant des
mois ont mené avec un certain succès des négociations discrètes ? Qui
pourrait laisser entendre que la libération d’Ingrid Betancourt est due
uniquement à la mobilisation permanente d’un Président à peine
installer dans le fauteuil présidentiel ? L’intelligence du Prince est
comme sa mission, divine. <o:p></o:p></span><span style=""><o:p><br>
</o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="">Et
comme toute vocation divine, toute forme de contestation ou de
protestation est systématiquement taxée de blapsheme haineux, le
« sarkozysme primaire », injure suprême aussi puissante que celle de se
taire face à un certain extrémisme israélien de peur d’être
« antisémite ». Dans le nouveau royaume, la critique est un luxe qu’un
nombre restreint de privilégiés peut encore se payer, mais pour combien
de temps ? Même les dinosaures disait-on indéboulonnables et
inaltérables, ont finalement été réduit au silence. Dans les
conférences de rédaction de cette presse au garde- à-vous, l’angoisse
est présente dans les esprits et la hantise d’être le prochain sur la
liste est palpable. Les medias, naguère contre-pouvoir, se soumettent à
l’autocensure et évite trop souvent d’aborder les questions de fond,
préférant se concentrer sur les faits divers moins risqués. Depuis son
accession, le Prince a fait de la communication un véritable acteur de
l’action politique. De plus en plus, l’égocentricité du surjeu portée
par l’invasion du « Je » à la place du « nous » collectif, et sublimée
par les « spotlights », a transformé le sens du politique en une
personnalisation étouffante. Grâce à cette nouvelle gouvernance basée
sur sa propre personne, sur l’omniprésence et l’omnipotence, on
centralise le débat sur soi en dictant l’actualité à ceux dont le rôle
premier consiste à s’arrêter un moment pour dégager le vrai de
l’ivraie. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette
personnalisation de la politique n’entraîne pas forcement une
responsabilité directe et accrue, lorsque les nuages s’amorcellent à
l’horizon, on trouve rapidement d’autres coupables, la crise
financière, les caisses vidées par les prédécesseurs, la conjoncture
internationale défavorable etc. Un exemple de cette escroquerie
intellectuelle, il y a quelques mois, Nadine Morano, ce pitbull avec un
rouge à lèvre, mettait la réduction du chômage sur le compte de
l’activisme présidentiel, alors que ce résultat était la conséquence
des efforts constants des gouvernements précédents que l’on accusait
aujourd’hui de paresse et de laxisme. Des semaines plus tard, la hausse
du chômage était par un tour de passe-passe le signe de la profondeur
de la crise économique mondiale. <o:p></o:p></span><span style=""><o:p><br>
</o:p></span></p><span style="">Il
arrive parfois que le Prince s’amuse à faire du « stand up » avec des
blagues pas très inspirées provoquant le fou rire mécanique des
courtisans qui ont tout intérêt à rigoler et à le trouver drôle. C’est
avec un étonnement terrible que l’on apprend au détour d’une de ces
interventions que « lorsqu’il y a grève en France, personne désormais
ne s’en aperçoit », et quelques mois après les lycéens en colère font
plier le gouvernement. <o:p><span style=""><o:p><br>
</o:p></span></o:p>
<p style="text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="">Le
dictat de l’image à entraîner la classe politique française vers une
sorte de damnation idéologique. Des grandes messes d’évangélisation où
l’on appelle à la FRA-TER-NI-TE aux ministres devenus des égéries des
marques du chic, la mutation est inquiétante. Il ne faut pas attendre
de l’opposition émiettée en clans qui se détestent farouchement,
qu’elle puisse être une force de proposition, une alternative
intéressante. Les intérêts personnels priment sur les urgences sociales
et les préoccupations citoyennes. Et le rare qui parvient à se faire
entendre, à cristalliser une certaine espérance, appelle à la mort du
capitalisme cannibale, un remake moderne de la lutte des classes. Le
reste se fond dans le paysage ou presque. Le démocrate chrétien de
droite devenu par opportunisme centriste, c’est-à-dire assis
politiquement le « cul entre deux chaises », dont le programme
électoral ressemble à la virgule près à celui du parti impérial comme
l’a justement souligné le très ambitieux et brillant François Copé au
cours d’un échange télévisé mémorable qui a mis à nu l’absurdité d’un
mouvement sans âme mais surtout sans capitaine. De l’autre coté on
assiste volontiers à l’agonie de l’extrême droite qui espère que
l’aggravation de la situation économique finira par provoquer un
apocalypse social dont les boucs émissaires idéaux seront ces
« sauvages » d’étrangers, voleurs d’emploi et ingrats. Avec une
politique d’immigration dite choisie puisque la France ne peut
« accueillir tout la misère du monde », misère dont elle est la cause
en pillant sans scrupule les ressources naturelles des pays du
Tiers-monde et en maintenant par tous les moyens leurs tyrans au
pouvoir, le parti impérial a su siphonner un flanc de la doctrine
frontiste remettant du coup en cause l’existence de l’extrême droite
sur l’échiquier politique nationale. Quand au parti à la rose, c’est
l’excellence du ridicule qui a prévalu depuis des mois. Entre
tripatouillages électoraux digne des républiques bananières et
déchirements viscéraux, le problème fondamental pouvait se résumer à
une folle opposition frontale et concentrée sur le prince et moins sur
son action, son agitation excessive, superficielle. En désignant une
représentante de la « gauche de la Gauche », le parti socialiste veut
désormais se donner les moyens de ne pas être une simple force
d’obstruction parlementaire mais d’incarner une autre « idée » de la
France. Mais avec une Ségolène, royale Diva, en embuscade, un Bill
Clinton français au Fond Monétaire International qui patiemment attend
son heure, les questions de leadership risquent de plomber durablement
une renaissance mal préparée. Tant que les mammouths de ce parti ne
permettront pas l’éclosion d’une nouvelle génération de jeunes
dirigeants incarnant la diversité de la société, qui permettent sa
reforme, l’on peut considérer cette formation politique comme morte et
enterrée. <o:p></o:p></span><span style=""><o:p><br>
</o:p></span></p><p style="text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="">La
nomination populaire du Prince a suscité bien des espoirs. Nombreux
sont ceux qui ont été déçus, nombreux sont ceux qui ont été satisfaits,
à commencer par les heureux bénéficiaires du paquet fiscal. Jamais en
cette fin d’année la détresse n’aura été si puissante et la colère si
intense. Malgré le satisfecit général sur le volontarisme du Prince
dans le Caucase comme lors des tribulations financières, le constat
froid et implacable s’impose, trop de bruit pour pas grand-chose. Il
aura fallu l’intervention américaine pour arrêter le géant russe dont
la Tsar Medvedev ironisera sur le manque de sereinité du leader
français. De même, l’organisation dans la précipitation d’une
conférence sur la crise financière n’a pas résolu les problèmes de
fond, et les engagements pris n’ont eu aucune portée à court mais aussi
à long terme sur la restructuration d’un système malsain. Si tout le
monde convient avec la catastrophe actuelle que reformer le
capitalisme, le moraliser est une exigence impossible à ignorer, il
faudrait du temps et de la concertation pour y parvenir tant les enjeux
sont énormes et les intérêts divergents. Ce qui est frappant dans cette
histoire très étrange, c’est que depuis l’éclatement de ce scandale
financier mondial aucun de ces fossoyeurs économiques n’a été
poursuivis ni incriminés pour avoir plonger le monde dans le chaos et
faire perdre à des millions de personnes leur sous. Comment moraliser
le capitalisme si l’on n’a même pas le courage de mettre en prison ces
gangsters à col blanc ? Il est plus aisé de traiter de racailles de
petits banlieusards et de se faire petit en profitant des largesses des
nantis, de la générosité de ses amis richissimes, on attend aussi que
l’on nettoie au karcher la finance internationale.<o:p></o:p></span><span style=""><o:p><br>
</o:p></span></p><p style="text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="">L’essentiel
n’a plus aucun sens dans ce royaume où la saturation qu’elle soit
médiatique ou politique a imposé de nouvelles considérations. Chaque
fait divers appelle une nouvelle loi répressive. On se soucie très peu
de comprendre le pourquoi du comment, trop lent, trop compliqué, il
faut aller vite et provoquer la polémique pour mieux écraser et
stigmatiser autrui. Sans le savoir, en quelques mois il s’est instauré
dans la monarchie républicaine française une gouvernance parasite et
toxique, le règne du Sur-Je. </span></p></span>
<p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"></p>2009-01-11T20:41:25+00:00Au royaume de Bob le Sanglant..
http://www.iblogyou.fr/youthahead/37905-au-royaume-de-bob-le-sanglant.htm
<h1 class="sommaire_article_une_titre"><br></h1>
<p>
<table class="article_texte" width="93%" align="center" border="0">
<tbody><tr><td valign="top">
<b>Le
cholera prend des vies. Des populations sans eau, sans assainissement,
sans infrastructures, livrées à elles-mêmes, sont prises au piège et se
retrouvent souvent seules face à un destin deja scellé. Près de 600
morts en quelques semaines.</b><br><br>
<a target="_new" href="http://www.agoravox.fr/IMG/untitled-10.jpg"><img src="http://www.agoravox.fr/IMG/untitled-10.jpg" width="300" align="left" border="0"></a>
<!-- -->
<div>En septembre de cette année qui s’achève, une
épidémie de cholera emportait dans la quasi indifférence des centaines
de personnes dans l’une des régions les plus liberticides de la
planète, la Guinée Bissau. Quelques mois après, la même situation
sanitaire se répète au Zimbabwe attirant cette fois-ci toute
l’attention du monde. C’est vrai que depuis que le nom Zimbabwe est
devenu synonyme de chaos politique et d’apocalypse social, la
communauté internationale, ce formidable machin, prête aux litanies du
peuple zimbabwéen une oreille toute particulière. Plongé dans un
marasme économique sans précédent, ancien grenier d’Afrique australe,
se targuant naguère de nourrir la sous-région entière à lui seul, le
royaume de Robert Mugabe s’est enfoncé doucement dans les abysses du
népotisme et se laisse désormais dévorer par ses monstres ténébreux que
sont la corruption institutionnalisée, la divine impunité, la terreur
appuyée par une oppression mécanique et impitoyablement efficace.</div>
<div> </div>
<div>Les récentes élections tenues au cours de cette année 2008, malgré
des législatives remportées à la surprise générale par l’opposition,
furent l’occasion de montrer l’affligeante bouffonnerie d’un régime qui
non seulement est inapte et usé mais continue à s’accrocher
coûte-que-coûte au pouvoir avec la bénédiction d’une Union Africaine
honteuse et irresponsable. Pourtant, il ne faut pas être un spécialiste
des droits de l’homme ou un politologue averti pour voir que ce qui se
passe au Zimbabwe relève de l’absurdité de la démagogie. Pendant que le
peuple vit chaque jour dans les horreurs de la pauvreté et semble
épuisé par les batailles vaines du changement qui prend son temps,
l’opulent prince et son impératrice s’offrent dans une capitale
fantôme, Harare, une vie de pacha. Et les nombreux courtisans dansant
au son des cantiques à la gloire du dieu vivant Mugabe et autour du
veau d’or recouvert pour l’occasion de dollar américain, s’assurent
avec minutie de la pérennité d’une monarchie à l’africaine. Mugabe
n’étant pas le seul monarque du continent à s’enrichir allégrement sur
les souffrances de son peuple en le tyrannisant sous le regard
bienveillant des nouveaux parrains asiatiques qui ont rapidement
remplacé ceux d’hier, les moralistes occidentaux. Il n’est qu’un nom
sur une liste trop longue d’empereurs présidentiels africains qui font
dans le silence sanglant de la répression ce que lui ose faire à la
lumière des caméras des médias internationaux. Si l’on prend en pitié
le peuple zimbabwéen, l’on devrait ouvrir des centres de compassion en
Tunisie, en Egypte, en Angola, en Guinée Equatoriale, au Gabon, au
Congo, au Cameroun etc., dans tous ces pays africains où le mot liberté
est un crime de lèse majesté.</div>
<div> </div>
<div>Avec ces dizaines de milliers de malades souffrant de cholera et
près de 600 morts pour l’instant, le Zimbabwe, pays de toutes les
malédictions africaines réunies, attise toujours autant la fougue
dénonciatrice des dirigeants mondiaux, le courroux des vertueux. Les
populations dans l’attente d’une vraie mobilisation planétaire
s’entendent dire qu’il leur faudrait d’abord chasser leur prince,
soutenu durant des décennies par les Premier Ministres de sa Majesté,
avant d’espérer voir débarquer les médecins et les médicaments dont ils
ont urgemment besoin. A la place de réponse claire et appropriée face à
la situation sanitaire catastrophique du pays, l’énergie est focalisée
sur un individu que la raison a quitté depuis des lustres, et dont
l’humanité semble avoir déserté un cœur en poussière. Cela fait des
mois que Bob Mugabe méprise toutes les initiatives politiques et
diplomatiques visant à l’écarter d’une manière comme d’une autre de son
trône, et fait échouer régulièrement les négociations pour un partage
du pouvoir avec celui que le peuple et les leaders de la communauté
internationale ont deja choisi comme unique interlocuteur valable et
légitime, Morgan, Tsvangirai.</div>
<div> </div>
<div>« Mugabe must go ! » lançait il y a encore quelques jours
Condoleeza Rice devant les images d’enfants et de femmes en train de
s’éteindre dévorés par une cholera sans pitié, une exigence tout aussi
irresponsable que le gouvernement que la Secrétaire d’Etat dit
représenter. Le temps n’est plus aux pressions et autres sanctions qui
laissent de marbre un peuple dont les préoccupations sont de survivre à
chaque heure qui passe. Et qu’importe donc les milliards de dollar
confisqués que les fonds vautours s’empresseront à leur tour de
détourner par le biais de procédures opaques voire criminelles, des
interdictions de voyager pour l’entourage du prince qui d’ailleurs
préfère le luxe déroutant de Dubaï et de Singapour à la froideur des
rues de New York ou de Paris, des ultimatums et autres singeries dont
la communauté internationale sait offrir quand le moment s’y prête le
moins. Le malade zimbabwéen couché dans un grabat n’espère rien d’autre
que des soins médicaux rapide. L’on se garda bien de questionner
certains pays asiatiques touchés par le tsunami sur la crédibilité
démocratique de leur régime politique, alors au nom de quelle doctrine
devrait-on laisser mourir des populations simplement parce que leurs
gouvernants sont des « gangsters » ? Au nom de quelle logique, de quel
raisonnement, de quelle idéal devrait-on considérer que les malheurs de
certains peuples valent mieux que ceux des autres et donc méritent un
traitement différent ? C’est un tsunami silencieux qui touche
actuellement le peuple zimbabwéen. Même si les pleurs de ces familles
là ne pèsent pas autant que les cris des « traders » de Wall Street, et
que leur désespoir n’affole pas les pôles financiers mondiaux poussant
les « Grands » à débourser des milliers de milliards de dollar, ce sont
des larmes d’êtres humains qui n’attendent pas beaucoup, ni visas pour
l’occident, ni paternalisme arrogant, seulement un peu d’humanité et de
responsabilité.</div>
<div> </div>
<div>Tandis que des villages entiers sont décimés par un mal que l’on
croyait vaincu depuis des siècles, le cholera, les rois et empereurs
des Grandes Nations semblent décider à transformer cette urgence
sanitaire en une strangulation politique. Le « Bob » Mugabe,
Tout-Sanglant, se moquant bien de ces agitations de « blancs » et de
« traîtres » africains vendus à la cause occidentale, arrive par une
insolence qui le caractérise à faire un bras d’honneur aux nouvelles
sanctions internationales décidées contre son régime à l’agonie certes
mais ayant encore intacte toute sa capacité de nuisance. Malgré les
appels à la démission relayés par les médias, comme si au fond le
départ de Mugabe pourrait dans l’immédiat stopper l’inadmissible
carnage, le vétéran des luttes de libération nationale fait le sourd et
continue à régner sur un cimetière de plus en plus immense. Obligeant
presque l’Afrique du sud qui connait son lot de xénophobie à recevoir
les caravanes d’hommes squelettiques, vidés et au seuil de la mort. Il
est bien loin le fameux « We are the World ! », slogan fédérateur,
universel pour dire « Non ! » à la famine en Ethiopie. Aujourd’hui à
chacun sa misère.</div>
<div> </div>
<div>Et l’Union Africaine moribonde et mort-né regarde comme toujours
les cadavres s’empiler et les fosses se remplir en espérant que
d’autres viennent faire son travail. Sa seule réussite depuis sa
création étant sa folle tendance au gaspillage et à l’entretien de ses
bureaucrates ventripotents roulant dans de superbes berlines et logeant
aux frais du contribuable dans de confortables châteaux. Avec la
désignation du Très Transparent Ping, nouveau président de la
Commission, qui fut épinglé par une enquête journalistique française
sur des biens immobiliers étrangement acquis, cette Union, qui n’unit
de fait que les intérêts des rois africains et ignore les aspirations
des populations, a déjà écrit sans le savoir son épitaphe et qu’il
appartient désormais aux nouvelles générations de repenser les
fondations d’une autre organisation panafricaniste, active et
exigeante. Parce qu’il est inadmissible qu’en ce siècle de toutes les
ambitions, l’on accepte la régression permanente imposée par de vieux
dinosaures dont l’horloge mentale, économique, sociale et politique est
restée figée à l’heure des années 1960.</div>
<div> </div>
<div>Le cholera prend des vies. Des populations sans eau, sans
assainissement, sans infrastructures, livrées à elles-mêmes, sont
prises au piège et se retrouvent souvent seules face à un destin deja
scellé. Près de 600 morts en quelques semaines. Un bilan loin de
correspondre à l’ampleur réel du désastre. Nul été les efforts
titanesques entrepris dans un contexte difficile des organisations
onusiennes telles que l’Unicef qui distribue par jour environ 360 000
litres d’eau potable à ceux qui ne peuvent y avoir accès, c’est-à-dire
à une large majorité de la population, le nombre de décès serait plus
important. Un effort louable mais dérisoire. La Grande Bretagne dans sa
générosité si « british » va débloquer plus de 10 millions de livres
sterling, la France avance une première aide de « 200 000 » euros
pendant que les américains réfléchissent encore et que l’Union
Européenne discutaille. Entre temps, les charognards prennent d’assaut
les cieux d’Harare et laissent présager que la magie des fêtes de fin
d’année aura un arrière-goût de pompes funèbres au royaume de « Bob le
Sanglant »..</div>
</td>
</tr>
</tbody></table>
<!--tableau réagissez à l'actu -->
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<br>
<table class="article_texte" width="93%" align="center" border="0">
<tbody><tr><td valign="top">
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</td></tr></tbody></table>
</p>
<!--Fin Article-->
<!--Publication yahoo-->
<p style="float: right; clear: right; margin-right: 36px;"><a href="http://fr.news.yahoo.com/blogs.html" target="_blank"><img src="http://www.agoravox.fr/IMG/moton307.gif" alt="logo MOT 307" style="border-width: 0px;" class="spip_logos"></a></p>
<p style="width: 100%; clear: both;"> </p>
<p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"></p>2009-01-11T20:38:43+00:00Call me negro !
http://www.iblogyou.fr/youthahead/37904-call-me-negro-.htm
<table width="542" align="center" bgcolor="#f2f2f2" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0"><tbody><tr><td><object classid="clsid:D27CDB6E-AE6D-11cf-96B8-444553540000" codebase="http://download.macromedia.com/pub/shockwave/cabs/flash/swflash.cab#version=6,0,29,0" width="130" height="15"><embed wmode="transparent" src="http://www.agoravox.fr/dewplayer.swf?son=http%3A%2F%2Fasp.readspeaker.net%2Fcgi-bin%2Fagoravoxrsone%3Fcustomerid%3D1003368%26type%3D0%26id%3D1%26url%3Dhttp%253A%252F%252Fwww.agoravox.fr%252Fprint_article.php3%253Fid_article%253D48723" quality="high" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer" type="application/x-shockwave-flash" scale="exactfit" width="130" height="15">
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<td><img src="http://www.agoravox.fr/IMG/2006/action_articles.gif"> <a href="http://www.agoravox.fr/auteur.php3?id_auteur=36637" class="article_texte_petit">Articles de cet auteur</a> </td></tr>
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</tbody></table>
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<h1 class="sommaire_article_une_titre"><br></h1>
<b><div>Comment
expliquer qu’en pleine période de célébration de la déclaration
universelle des droits de l’homme, de cet engagement fort pour le
respect des différences, que l’on puisse encore être victime d’insultes
horribles ? Comment expliquer que le même individu qui traite l’autre
de primitif et d’animal à cause de sa couleur de peau soit le même qui
arborait il y a encore quelques jours un soutien clair à Obama ? Il n’y
a pas de logique à la bêtise humaine, encore moins à la barbarie de
l’esprit.</div></b><br><br>
<a target="_new" href="http://www.agoravox.fr/IMG/racisme-2.jpg"><img src="http://www.agoravox.fr/IMG/racisme-2.jpg" width="300" align="left" border="0"></a>
<!-- -->
<div>L’une des lois fondatrices de la société
contemporaine est établie en une belle phrase : tous les hommes sont
libres et égaux. Mais confronté à la rude réalité de l’existence, cet
idéal de liberté et d’égalité ne parvient pas à tenir toutes ses
promesses, celles du respect, de justice et de tolérance. Jamais
l’humanité n’a su se conformer à ses propres règles édictées trop
souvent après les carnages, les sombres hécatombes et les folies
désastreuses. Comme si la sagesse ne pouvait naître uniquement qu’au
travers des ténèbres de la haine. C’est donc de la violence que la
civilisation grandit, que la communauté des hommes est prête à évoluer.
Ainsi le mépris de la valeur d’autrui et la négation de sa dignité sont
des sentiments qui semblent s’être incustrés dans la génétique de
l’espèce humaine.</div>
<div> </div>
<div>L’histoire des hommes témoigne de cette propension au mal, de la
traite négrière à la shoah en passant par la discrimination quelle soit
raciale, ethnique ou sociale. Le quotidien nous offre son lot
d’attitudes étranges, confortant l’observateur dans cette logique que
l’être humain est foncièrement mauvais. Et que les moments de bonté,
aussi rares qu’accidentels, sont de parfaites illustrations de
l’impossibilité d’un humanisme durable, piégé entre la facilité du
rejet et la réalisation d’un idéal à la prétention trop grande.</div>
<div> </div>
<div>Il aura suffit d’un « sale nègre ! » balancé comme un crachat dans
un des RER qui dessert les principales stations parisiennes pour que
l’hypocrisie des grands discours sur la dignité de l’homme comme un
voile immaculé soit souillé par des comportements sauvages et
dégradants. Comment expliquer qu’en pleine période de célébration de la
déclaration universelle des droits de l’homme, de cet engagement fort
pour le respect des différences, que l’on puisse encore être victime
d’insultes horribles ? Comment expliquer que le même individu qui
traite l’autre de primitif et d’animal à cause de sa couleur de peau
soit le même qui arborait il y a encore quelques jours un soutien clair
à Obama ? Il n’y a pas de logique à la bêtise humaine, encore moins à
la barbarie de l’esprit.</div>
<div> </div>
<div>Je suis nègre. Je suis noir. Je suis humain. Que l’on trouve qu’il
y ait quelque chose d’impropre et de sale dans cette identité, que l’on
puisse la mépriser ou la condamner, cela ne changera pas grand-chose au
fait que le nègre appartient aussi à cette grande famille que l’on
nomme « humanité ». Et donc par conséquent mérite le respect et la
considération que l’on doit à tous. Il est tout de même formidable
qu’après des siècles de lutte et de libération, de batailles gagnées,
de combats menés et remportés, que le terme « nègre » soit encore
utilisé comme une balle de fusil pour transpercer le cœur des
mélanodermes. Une expression guillotine, puissante, odieuse tranchant
les politesses forcées pour mieux laisser gicler le sang de la négation
de cet autrui dont la puanteur nous paraît insupportable. Jamais face à
la violence de certains individus qui n’ont encore rien compris ou qui
refusent de comprendre, le sentiment de colère et d’impuissance n’aura
été aussi intense, aussi désespérant. La différence semble être à la
fois le talon d’Achille et la richesse de la Civilisation. Une sorte de
schizophrénie sociale règne partout où les diversités se côtoient, se
rencontrent, se mélangent même si des fois elles ont du mal à se
toucher. On se regarde en s’ignorant, on dresse des barrières mentales
et physiques en se félicitant des îlots de communautarisme qui
permettent à chacun de retrouver sa place et malheureusement d’y
rester. Un « bonjour » entraîne un réflexe de suspicion, un « puis-je
vous aider Monsieur ? » ouvre la porte à de malheureux malentendus.</div>
<div> </div>
<div>La différence raciale puisqu’il faut la nommer reste
problématique, on ne l’avoue pas souvent, non par crainte mais par
sournoiserie. Quand on la loue et la revendique c’est souvent pour
répondre autrement à la stupidité de ces attitudes qui font si peu
d’honneur au genre humain ou alors pour enfumer les consciences en leur
permettant de s’endormir dans la quiétude paisible d’une société
responsable. Pourtant, au-delà des vigilances étatiques, juridiques et
associatives, cette différence là reste la source principale des
déchirements qui ont autrefois conduit le monde au bord du précipice.
Aujourd’hui l’on nous dit que les races n’existent pas pour tenter de
faire barrage à cette idée qui veut qu’il y ait sur terre des races
supérieures à d’autres, des catégories d’hommes purs et parfaitement
humains, et d’autres qui descendraient d’animaux comme le singe et donc
moins intelligents. Malgré les études scientifiques démontrant par
ailleurs que nous ne sommes qu’un, le « Mein Kampf » continue à être
après la Bible l’un des livres les plus lus au monde, inspirant de
jeunes skinheads, hordes de barbares lancées dans le rues pour
signifier aux beurs, aux nègres, aux juifs que la société ne tolérera
pas plus longtemps leur souillure. Et l’intolérance raciale maquillée
en politique de responsabilité, à l’instar de la chasse à l’étranger
dans cette Italie qui n’a pas perdu ses élans fascistes, dans cette
France abreuvée par des discours indignes revendiquant que l’on lui
apporte sur le plateau de la faillite économique et sociale la tête
ensanglantée de l’immigré clandestin, s’enracine dans les esprits. « Ah
si j’étais un blanc ! » me souffla un ami, fatigué d’être contrôlé
systématiquement par des policiers courant derrière les primes des
quotas atteints. Le contrôle au faciès, voilà une manière de faire
ressentir à autrui qu’il est vraiment différent, pire qu’il est un
danger potentiel, un problème à surveiller, un fugitif perpétuel.</div>
<div> </div>
<div>La langue et le vocabulaire n’ont pas arrangé les choses. Tout ce
qui est immonde, répugnant, poisseux, l’horreur même, est « noir ». Le
« Black is beautiful » n’est ironiquement qu’une tentative bien faible
de montrer que ce qualificatif inapproprié, appliqué à une catégorie
d’humains est presque une condamnation à mort. Quant à « nègre » qui a
longtemps subsisté dans les discussions intellectuelles de ces Lumières
qui n’ont pas pu éclairer suffisamment leur propre ignorance, il porte
les cicatrices de l’inhumanité des souffrances, des injustices, des
tristesses d’un peuple mis au ban du monde. Et lorsqu’il arrive
d’offrir la gloire à un nègre c’est souvent pour demander au reste de
la peuplade d’arrêter de se plaindre. Un Mandela par siècle, un Soyinka
par millénaire, il n’y a pas de quoi réciter de longues litanies, la
reconnaissance sait sourire à qui sait attendre. Vivre avec le sceau de
l’infériorité marquée sur le front, c’est là le poids quotidien que
doivent subir ceux qui ont eu la malchance de naître du mauvais coté du
soleil. L’on aura beau se conformer aux règles, être meilleur et
talentueux, il y a toujours quelqu’un pour rappeler au « p’tit noir »
qu’il ferait mieux de retourner dans la forêt d’où il ne vient pas.</div>
<div> </div>
<div>Tous les hommes sont libres et égaux. La belle promesse dont est
constituée le socle de notre société. Une vraie escroquerie
intellectuelle qui se révèle chaque fois que nous posons nos regards
sur autrui, chaque fois qu’il faut se taire par peur, chaque fois que
l’on se voit pointer du doigt parce que l’on est différent, une sorte
de bête de foire, ou l’on se retrouve être le bouc émissaire idéal au
service du spectacle épatant de la bêtise humaine.</div>
<div> </div>
<div>Call me negro !</div>
<p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"></p>2009-01-11T20:34:53+00:00Paris by night
http://www.iblogyou.fr/youthahead/37903-paris-by-night-.htm
<h1 class="sommaire_article_une_titre"><br></h1>
<p>
<table class="article_texte" width="93%" align="center" border="0">
<tbody><tr><td valign="top">
<a target="_new" href="http://www.agoravox.fr/IMG/IMG_0779.jpg"><img src="http://www.agoravox.fr/IMG/IMG_0779.jpg" width="300" align="left" border="0"></a>
<!-- --> La plus belle avenue du monde est une princesse qui porte si
somptueusement ses plus belles parures, de précieuses scintillantes, de
petits flambeaux en or, des diamants clinquants déposés le long de ce
chemin onirique où les peuplades avides de luxure et de rêve viennent
se retrouver.<br>
<br>
La beauté des Champs Elysées dépasse de loin toute la littérature
qu’elle a pu engendrer. Il n’y a pas de mots, les mots ne pouvant pas
toujours dire l’indicible, qui puisse suffisamment, convenablement
traduire l’émerveillement de l’esprit devant cette sorte de caverne
d’ali baba où brillance rime avec opulence. La plus belle avenue du
monde est une princesse qui porte si somptueusement ses plus belles
parures, de précieuses scintillantes, de petits flambeaux en or, des
diamants clinquants déposés le long de ce chemin onirique où les
peuplades avides de luxure et de rêve viennent se retrouver. L’odeur de
la transgression matérielle caresse les portefeuilles égarés dans les
temples de la consommation. Dans ces églises de l’épicurisme
décomplexé, l’unique foi est celle de l’apparence, chacun se réfugiant
derrière un personnage savamment étudié pour mystifier autrui et jouir
de l’illusion formidable d’être aussi une étoile dans un univers
enchanté. La poursuite du bonheur passe par cette avenue mythique qui a
vu défiler les plus grands comme les plus anonymes, une exigence
presque rituelle pour des adeptes rigoureusement attachés à la magie de
ces lieux.<br>
<br>
L’effervescence populaire à coté de la froideur humaine, un paradoxe
parisien qui illustre la schizophrénie sociale française. Ce double
standard du vouloir vivre-ensemble et du renfermement individualiste
voire egocentrique, la méfiance primant sur la convivialité, la
défiance sur l’hospitalité, et le sentiment d’être une partie d’une
société tout en appartenant à des communautés différentes, radicalement
opposées. Aux Champs-Elysées, on se côtoie sans jamais se toucher, et
lorsque au détour d’un hasard les mains parviennent à se rencontrer
c’est souvent caché dans des gants de velours. Ainsi l’ivresse
parisienne est contagieuse mais elle reste terriblement solitaire, à
l’Arc de Triomphe, point de ralliement des noctambules fortunés, les
beaux quartiers se retrouvent dans leur élément tandis que les autres
regardent admiratifs la magnificence d’un pays qui semble arrogamment
leur tourner le dos, juste à quelques pas de cette Place de la Concorde
où il y a plus d’une année, dans leur majorité, ils célébraient le
sacre de celui qui leur promettait, enfin, en vain, la rupture.<br>
<br>
Marchant vers cette Tour Eiffel vêtue d’une robe bleue et d’un collier
d’étoiles, phare lumineux guidant les pas perdus du passant dans les
couloirs en pavés d’une ville prise d’assaut par les hordes de
touristes excités, il arrive que l’on tombe sur des sacs de couchages
rembourrés par la misère humaine, souvent près de grandes enseignes
dont la splendeur aspire et noie ces débris sociaux qui crient
« humanité » et « dignité ». C’est face à cette autre réalité
dissimulée derrière l’éclat du merveilleux que la féerie parisienne
montre toute sa fébrilité. De la rue de la Bourse à la rue de la
Banque, des centaines de personnes s’éteignent consommées par le
désespoir, l’abandon des hommes qui les traversent en se bouchant le
nez, l’indifférence de ceux qui savent qu’en bas de chez eux il y a une
âme qui se meurt, le mépris du reste se moquant bien des malheurs qui
ne les regardent pas. Pourtant ce ne sont que des hommes que l’on
estampille par la marque « SDF », sans domicile fixe, eux les nomades
des zones urbaines à l’instar des peuples migrants du monde, à la
recherche de leur havre de paix. Il n’y a plus grand monde qui prête
attention à la colère désormais légendaire de Coluche, « on n’a plus le
droit d’avoir faim ni d’avoir soif, un toit pour toi et pour moi », les
cadavres que l’on découvre chaque heure sont devenus aussi éloquents
que les grands discours sur la détresse des familles entières jetées
dans les rues en ces périodes de froid hivernal.<br>
<br>
L’esprit de Noel court les Galeries Lafayette, déserte les foyers
sociaux où les bénévoles, derniers mohicans, continuent péniblement et
quelques fois démotivés à assurer à ces âmes à la dérive d’ephèmeres
instants de convivialité. Sous les ponts, juste en dessous des couples
qui se jurent l’amour à vie, de petits corps gisent sous les cartons
pourris et les bouts de presse jaunis, la rue est devenue un cimetière
ouvert que se réapproprie désormais le peuple d’en bas, celui qui a
battu le pavé pour dire « Assez ! », il y a de cela une éternité deja,
et qui semble lassé depuis par les révolutions, car au fond ce sont
toujours les mêmes qui finissent par payer l’addition. Il y a dans les
avenues de cette ville cosmopolite, de ce centre mondial du chic, une
odeur d’abandon, de déshumanisation avancée, des couleurs vives du
dehors qui cachent à peine la beauté terne de ces milliers de spectres
déambulant dans les couloirs urbains. A Harare on meurt de cholera, ici
c’est du froid, celui du cœur. Le cholera se soigne, l’indifférence
pas, et c’est bien là toute la malédiction parisienne.<br>
<br>
Dans les stations de metro, fuyant la rudesse d’un climat impitoyable,
les clochards et autres badauds envahissent les quais avec des
accordéons d’où sortent des airs terribles d’un désespoir affligeant.
Quittant Saint Remy Les Chevreuils pour la Gare du Nord, des femmes et
des enfants se promènent dans le RER avec des cartes de la « pitié »,
un voisin chuchote à un autre que ce sont des personnes venues de
l’Europe de l’Est, un peu pour se donner bonne conscience et
sous-entendre que de « vrais » français ne pourraient certainement pas
se rabaisser à une telle honte. Comme si tenter de survivre dans une
société de plus en plus inégalitaire, prompte à sauver ses bourgeois et
à exiger des efforts de la part de ceux qui en font deja assez, n’est
pas suffisamment exécrable pour que l’on incrimine cette mendicité qui
nourrit tant de familles. Dans les yeux de ces femmes interpellant les
passagers accrochés à leurs bouquins ou à leurs journaux, faisant
semblant de lire, il y a la perte de toute dignité, un vide effroyable
creusé par les blessures d’une existence compliquée. Elles prennent le
risque de se faire emprisonner parce que dans ce pays encore fortement
influencé par la chretienneté, la mendicité est un crime. Comme
d’habitude on préfère réprimer, se concentrer sur les effets au lieu de
soigner les causes. D’un coté, il n’y a pas de travail, le chômage
grimpe, de l’autre coté on voudrait mettre fin à l’assistanat étatique,
réduire les allocations à un moment où des millions de personnes en ont
réellement besoin, et enfin on s’offusque de voir des gens dans la
détresse quémander un peu d’humanité. Les mains tremblantes de la
petite fille, jointes en forme de calice, implorent plus de générosité,
pour elle comme pour de nombreux autres enfants le réveillon est un
jour presque ordinaire, et le Père Noël, une sacrée belle ordure.<br>
<br>
On dit souvent que l’identité d’une ville apparaît lorsque la voûte
céleste s’assombrit, et lorsque les lumières des réverbères deviennent
les seuls soleils dans chaque ruelle, alors il arrive que l’on ressente
battre son pouls, suivre ses battements, deviner son état réel. Malgré
les feux de l’illusion citadine, la voracité financière des centres
commerciaux qui broient avec une rapidité déconcertante les cartes
bancaires des hommes pressés par la gloutonnerie matérielle, le
sentiment d’être spectateur d’une sorte de représentation théâtrale où
les rôles sont convenues et où il n’y a pas de place ni à
l’improvisation ni à l’émancipation, chacun devant rester à sa place,
s’impose de lui-même sans que l’on comprenne le sens de cette comédie
surréaliste. Molière n’a pas eu à aller bien loin pour trouver
l’inspiration, il n’a eu qu’à ouvrir les yeux et regarder autour de
lui. À chaque carrefour on pourrait écrire un best-seller, tellement
l’absurdité de certaines attitudes contrastent avec la réalité, la
cruauté de l’injustice que vivent une partie des hommes. Doucement, les
premiers rayons du soleil, cachés par des nuages rebelles, pointent à
l’aube, une pluie fine arrose les excès de la nuit, des couples s’en
vont, titubant, s’amourachant vers un avenir incertain, tout près des
cadavres frigorifiés gisant dans des tentes de fortune.<br>
</td>
</tr>
</tbody></table>
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<table class="article_texte" width="93%" align="center" border="0">
<tbody><tr><td valign="top">
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</td></tr></tbody></table>
</p>
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<p style="float: right; clear: right; margin-right: 36px;"><a href="http://fr.news.yahoo.com/blogs.html" target="_blank"><img src="http://www.agoravox.fr/IMG/moton307.gif" alt="logo MOT 307" style="border-width: 0px;" class="spip_logos"></a></p>
<p style="width: 100%; clear: both;"> </p>
<p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"></p>2009-01-11T20:30:31+00:00Chronique du temps qui lasse...
http://www.iblogyou.fr/youthahead/36452-chronique-du-temps-qui-lasse.htm
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<DIV>A force de scruter un quotidien saturé, zappant d’inutilités en futilités, on avait le pénible sentiment à chaque instant d’être spectateur d’une chronique du temps qui lasse..</DIV></B><BR><BR><A href="http://www.agoravox.fr/IMG/swisstxt20081126_10019636_4.jpg" target=_new><IMG src="http://www.agoravox.fr/IMG/swisstxt20081126_10019636_4.jpg" width=300 align=left border=0></A> <!-- -->
<DIV>Les images terribles de corps déchiquetés, ensanglantés, meurtris et à l’agonie, dans les rues de cette Inde autrefois grouillante de vie, passées en boucle, inlassablement sur les chaînes de télévision, charognards contemporains des sanglants non-sens, ont suscité partout le même sentiment de réprobation et de compassion. L’on a pu voir durant des jours entiers, le rouge salissant des vies arrachées, des douleurs indicibles, badigeonner les écrans de télévision, témoins presque oculaires du spectacle macabre que nous offre le monde, jamais satisfait de son lot quotidien d’horreurs, toujours à l’affût du moindre drame pour plomber un peu plus un moral en berne. Face à ce choc, il n’eut sur toutes les lèvres que cette expression toute trouvée qui illustrait judicieusement la sensation d’apocalypse total, le « 11 septembre indien ». Ce fameux chiffre 11 et ce triste mois de septembre supplantant en ce début de siècle le maléfique 666, tombé en ringardise grâce aux irréductibles ayatollahs de l’islamisme de la terreur.</DIV>
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<DIV>Depuis que les tours jumelles furent réduites en un amas de poussière il y a quelques années par des guerriers en conflit avec la Civilisation et ses « démoniaques » influences, chaque géant de la planète vivait dans la peur d’avoir à compter ses morts par centaines ou par milliers un jour où le soleil ne se lèverait pas au bon endroit et se coucherait plus tard que prévu. Des lois nouvelles avaient à cette fin de protection et d’anticipation été à la sagesse de l’émotion votées, tuant sans le dire les libertés et stigmatisant en passant une minorité de citoyens aux convictions religieuses soit disant à risque. Dans l’opinion l’on fit volontairement l’almagame entre islam et islamisme, entre modérés et radicaux, et l’on vit d’un œil plus suspect toute personne portant un nom aux consonances étrangement orientales et aux couleurs moins pâles que la majorité qui s’empressa de rappeler que le vieux continent selon la formule d’un illustre personnage était avant tout celui d’une société chrétienne et d’une civilisation gréco-romaine. Le même personnage hésita ce jour-là un instant sur le terme « blanc », le ravalant par précaution, mais l’assistance en furie contre ces étrangers ingrats le pensa tellement fort que l’on eut des frissons dans ces banlieues abandonnées où s’étaient entassés les infâmes barbares.</DIV>
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<DIV>Malgré donc des lois, des politiques sécuritaires répressives, le renforcement des contrôles aux frontières, les chevaliers ombrageux de l’islamisme moyenâgeux réussissaient à semer la zizanie là où ils le souhaitaient, créant une sorte d’anarchie momentanée qui favorisait la radicalisation des consciences et préparait tout en les poussant les peuples « impies » à l’affrontement final prochain. Cette stratégie du chaos n’avait pour seul but que le choc tant attendu des civilisations. L’Inde, petite puissance qui montait, ayant l’ambition de par l’importance de sa population, son arme nucléaire offert par l’ami américain, son économie florissante et ses discriminations persistantes, semblait devenue aux yeux de nombreux islamistes l’épine satanique de la sous-region. Elle, qui laissait sa jeunesse se corrompre à l’impureté de la modernité, s’offusquant contre des morales tombées en désuétude, devait être impérativement châtiée de sa témérité. Quelques bombes, quelques jeunes endoctrinés et armés, quelques hôtels luxueux regorgeant de touristes fortunés et d’hommes d’affaire richissimes, tout était réuni pour que le carnage soit mémorable à la hauteur de l’insolence d’un gouvernement sourd et aveugle à une menace pourtant sérieuse quand l’on sait que le Pakistan voisin est désormais le nid préféré de tous les monstres à la Ben Laden, et que les services de renseignement du monde civilisé n’ont cessé de mettre en garde les autorités indiennes contre une probable vague d’attentats. Incompétence ou insouciance, ce qui devait arriver arriva, et pendant des heures on fit le décompte quasiment en direct des dépouilles retrouvées et des cervelles explosant dans les suites présidentielles. Et comme cela était le cas pour tout évènement sensationnel, rassasié et repu, les mêmes charognards attirés par l’odeur du sang, s’envolèrent vers d’autres drames, laissant le peuple indien enterrer ses morts et faire le ménage.</DIV>
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<DIV>Depuis l’élection de Barack Obama à la tête de la future ancienne première puissance mondiale, la planète n’avait d’yeux que pour ce bel homme, charismatique, singulier, et messianique qui allait changer on ne sait par quel miracle le quotidien de chacun si ce n’est l’avenir de tous. Son élection opportune faisait ressurgir ça et là les sempiternels débats sur les minorités non visibles, de leur place dans les sociétés occidentales, du plafond de verre qui bloquait les plus ambitieux à un niveau que l’on jugeait raisonnable, de l’hypocrisie formidable des personnes qui louaient le phénomène Obama tout en estimant dans un sondage paru dans le Parisien que près de 81 pour cent des français estimaient qu’un Obama national était un rêve absolu. Devait-on y voir du racisme sincère et décomplexé ? Certainement pas. La question était en soi prématurée, il fallait procéder par étape, préparer les populations, mieux assimiler les prétendants aux fonctions suprêmes, leur faire confiance et s’assurer qu’ils articulaient convenablement les mots.</DIV>
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<DIV>D’ailleurs, dans son volontarisme débordant, l’impérial président français n’avait pas attendu Obama pour nommer à un poste ministériel fantoche une femme issue de cette minorité très colorée qui devait dire aux hordes fainéantes des quartiers difficiles que désormais tout était possible. Mais dans le 93 où l’on regardait amusé ce drôle d’oiseau qui se soupoudrait odieusement le visage avec du teint blanc, ressemblant aux masques des personnages des commedia del arte, la sous-ministre aux droits de l’homme n’était presque personne et aucun de ces jeunes banlieusards ne pouvait affirmer connaître son rôle dans l’amélioration d’une existence condamnée au pire. C’est vrai qu’entre des soupçons de tricherie sur un plateau de télévision et un livre ô combien utile sur les droits de l’enfant, un de plus, faute d’actions précises sur le terrain, elle n’avait pas chômé contrairement aux milliers de diplômés issus des ZEP qui poussaient les portes de l’Agence Nationale Pour l’Emploi chaque jour. L’effet Obama pouvait donc attendre quelques siècles encore, le temps de faire comprendre à la société que ce qui est différent n’est pas forcement dangereux, méprisable et incontrôlable.</DIV>
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<DIV>En outre, il ne fallait pas trop demander à la société. Le peuple n’avait-il pas choisi un fils d’immigré pour présider aux destinés de la nation ? Ne l’avait-il pas couronné roi, ce hongrois d’origine qui s’était donné tant de mal pour se faire accepter par les milieux conservateurs et dont l’énergie rassurait ? Lui qui osa pour la première fois de l’histoire nommer le premier préfet noir et qu’il veilla personnellement quelques années auparavant à s’assurer de son ascension avec le paternalisme qui sied aux hommes généreux. Non, la France n’était pas raciste. Elle avait déjà fait beaucoup d’effort, des efforts titanesques, gargantuesques. Elle avait créé un organisme pour lutter contre les discriminations, ce qui n’empêchait pas les minorités de pâtir de leur différence, elle avait toléré la création d’un conseil de représentants des noirs qui ne représentaient que les beaux discours dénonciateurs de ses dirigeants incapables de transformer cet appareil en véritable groupe de pression. Un cuisant échec alors ? La preuve, jamais reçu par la plus haute autorité du pays, lui qui recevait tout le monde, renvoyait ce machin communautariste à ses délégués et autres collaborateurs de seconde zone. La France n’avait rien à se reprocher, c’est elle qui inventa l’effet Obama. Cela se voyait sur le fronton de chaque bâtiment administratif inscrit comme un appel à l’universel : liberté, égalité, fraternité. Cela se voyait dans la composition du gouvernement où les Rachida Dati côtoyaient les Brice Hortefeux dans un ensemble homogène voire fusionnel. Cela se voyait tous les jours dans les entreprises, les partis politiques, les administrations publiques. C’est dire que Obama lui-même était sûrement français.</DIV>
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<DIV>Il y eut la liesse de la victoire historique, la ferveur du changement annoncé, les larmes d’un bonheur incommensurable. Le 4 novembre dernier fut le jour où tout bascula. L’on commença à croire en l’américain qui ne semblait plus si sot que l’on l’eut cru. L’américain qui avait envoyé par deux fois s’asseoir un sombre ignorant dans le prestigieux fauteuil de patron du monde, dont l’héritage était à l’image du célèbre tableau de Picasso, Guernica, d’une beauté morbide. Des milliards de dollars perdus dans des conflits armés sans fin, des doctrines idéologiques nauséeuses coupant le monde entre les forces du Bien, incarnées par les anges de la libération yankee, et les spectres de l’Axe du Mal, ces intransigeants tyrans des ténèbres qui menaçaient le sommeil paisible de l’occidental moyen. A l’intérieur, les dégâts causés par l’administration Bush furent aussi impressionnants que ceux de l’ouragan Katrina et des attentats du 11 septembre réunis. Aide sociale charcutée, économie branlante, désespoir galopant et pauvreté devenue plus populaire que lui, le cow-boy texan aura définitivement été à la hauteur de son intelligence, et de la naïveté d’un peuple qui a cru trop longtemps en sa puissance éternelle. Barack Obama hérite d’une Amérique en perte de vitesse et sur le déclin. Il lui faudra plus qu’un « Yes we can » pour que ce pays aux pieds devenus d’argile puisse continuer à assumer ses responsabilités politiques internationales tout en donnant l’apparence d’être solide économiquement. Un vrai challenge dont il semble avoir conscience, lui qui promettait la rupture avec l’establishment de Washington, voudrait dorénavant compter sur l’insubmersible Hillary Clinton qui s’accapare des affaires étrangères, le pragmatique Robert Gates qui rempile à la défense, et de nombreux autres briscards qui constitueront l’ossature d’une administration « All Stars ». Ce qui est clair c’est que le nouveau président américain a déjà gagné avant même d’avoir commencé dans la mesure où avec autant de désespoir il lui suffira de faire dans l’agitation et le sensationnel comme son « ami » de l’autre coté de l’Atlantique pour donner l’impression que les choses bougent alors qu’elles stagnent et s’enracinent dans le statu quo.</DIV>
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<DIV>D’ailleurs en parlant d’agitation, l’on ne compte plus le nombre de conférences internationales et de réunions au sommet, organisées et à venir, pour montrer l’activisme de certains leaders face à une crise financière qui les dépassent et dont les solutions ne sont nullement à leur portée. On crée l’évènement, on multiplie les déplacements pour qu’au final les places monétaires continuent leur chute vertigineuse, que les bourses se vident et que le taux de chômage ne cesse d’augmenter. La tactique du tonneau vide est semble-t-il plus efficace que de vraies stratégies à long terme. On va visiter des usines en difficulté avec des légions de journalistes courtisans promettant de tenir ferme, engueuler ceux qui se lèvent tôt pour un salaire de misère, pour que le lendemain à la Une des gazetiers l’on découvre que les mêmes usines fermeront les portes et licencieront en masse des personnes qui auront consacré toute leur existence à se sacrifier pour les dividendes des actionnaires. Ce mois de décembre verra de nombreuses familles dans la rue, faisant la queue dans les centres de charité, ravalant leur fierté devant les tentes des restos du cœur. Et des sans domiciles fixes abandonnés dans le froid hivernal, s’éteignant au même moment que l’on dressera sur les places des communes de somptueux arbres de Noël. On apprendrait par des indiscrétions bien tenues que le budget du Château serait revu à la hausse pour répondre au rôle désormais de sauveur de l’humanité qu’à endosser l’homme trop excité qui donne tellement de fierté à la nation affamée. La décence n’étant qu’un sentiment commun aux personnes frustrées, la course à l’exhibition, des anneaux en diamant étalés à la première page des magazines dits sérieux, aux augmentations salariales exorbitantes des collaborateurs du Prince, continuera tant que le peuple ne comprendra pas qu’il n’existe que pour être la vache à lait de ses gouvernants.</DIV>
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<DIV>On célébra presque dans l’anonymat il y a quelques jours les luttes contre cette pandémie mondiale qui touche de plein fouet les plus miséreux de la planète, le Sida, en détaillant comme chaque année les réalisations toujours insuffisantes, et les attentes toujours nombreuses des organismes chargés de mettre fin à ce drame sanitaire. Comme à l’accoutumée on entendit les promesses succéder aux promesses, de grandes personnalités appeler à la compassion internationale, à la pitié généreuse des riches, pour que ces cimetières ouverts que sont l’Afrique, l’Asie et l’Amérique du Sud, puissent survivre dans la dignité. Il suffisait d’une dizaine de milliards pour éradiquer ce fléau mais c’était trop demander à ceux qui dans l’urgence de la crise financière parvenait à trouver des milliers de milliards pour se sauver des eaux. Quoi de plus légitime. Le Tiers-monde était « une source de grosses emmerdes » comme le chuchotait bas un diplomate occidental. Les populations passaient leur temps à quémander et à faire l’aumône aux portes de l’occident au lieu d’arrêter de se multiplier comme des virus et de commencer à se prendre en main. Décidément, avec le Sida et la famine, la « bite des noirs » selon la formulation d’un légendaire intellectuel des shows télévisés, est le vrai drame de l’Afrique. Il suffisait donc de la couper pour mettre fin à ce supplice insupportable qu’était le spectacle effroyable de peuples affamés obligés de se manger entre eux. C’était là près d’un siècle après Lévi Strauss, la panacée de la Civilisation aux indigènes encore trop primitifs. Alors exit la coopération qui ruinait les économies locales, l’aide humanitaire qui servait de levier politique, les réseaux mafieux politico-financiers qui empêchaient toute forme d’indépendance, la rupture devait se transformer en coupure. Cisailler le sexe des africains, c’était le nouveau mot d’ordre.</DIV>
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<DIV>Le Vatican quant à lui martela que l’abstinence était l’unique solution face au Sida et exigea des jeunes un meilleur contrôle de leur sexualité c’est-à-dire aucune sexualité avant le mariage, et dans le mariage seulement la fidélité des conjoints comme rempart. Et en cas de contamination autre que sexuelle de l’un des conjoints ? La réponse se trouvait dans les cieux impénétrables du Seigneur.</DIV>
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<DIV>La même impénétrabilité s’opposait à tout observateur du quotidien d’un monde qui valsait entre le délire de l’évènementiel et l’empressement à passer sur l’essentiel. Tandis que les inondations ensevelissaient des milliers de personnes au Bengladesh, que l’on assistait à un génocide dans le Congo que l’on disait riche et maudit, que des milliers d’individus chaque jour mourait de paludisme, que les injustices atroces étaient des conséquences des politiques cannibales, de l’autre coté on orientait l’attention vers la démesure, vers l’étincelant qu’il soit écarlate ou grisant, et vers cet étrange comportement qualifié de « bling bling » ou de « gore » afin de mieux démontrer de la drôlerie d’une époque en pleine mutation. A force de scruter un quotidien saturé, zappant d’inutilités en futilités, on avait le pénible sentiment à chaque instant d’être spectateur d’une chronique du temps qui lasse..</DIV></TD></TR></TBODY></TABLE><!--tableau réagissez à l'actu --><!-- ISI_LISTEN_STOP_1 --><!-- google_ad_section_end --><BR>
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<P style="CLEAR: right; FLOAT: right; MARGIN-RIGHT: 36px"><A href="http://fr.news.yahoo.com/blogs.html" target=_blank><IMG class=spip_logos style="BORDER-TOP-WIDTH: 0px; BORDER-LEFT-WIDTH: 0px; BORDER-BOTTOM-WIDTH: 0px; BORDER-RIGHT-WIDTH: 0px" alt="logo MOT 307" src="http://www.agoravox.fr/IMG/moton307.gif"></A></P>2008-12-09T21:06:19+00:00Au nom du Père et du Saint-Espoir…
http://www.iblogyou.fr/youthahead/36451-au-nom-du-pere-et-du-saint-espoir.htm
<P class=MsoNormal style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt"><STRONG>Dieu n’a pas quitté l’Afrique. Malgré la pandémie du Sida, les ravages du paludisme, les braises de l’ethnicisme, la pauvreté féroce, non malgré tout, Dieu n’ouvre plus seulement ses bras divins pour accueillir les milliers de morts du continent, Il est désormais la Voie qui mène vers l’illumination monétaire. </STRONG></P>
<P></P>
<P><STRONG><IMG height=371 src="http://pagesperso-orange.fr/bibliorare/images/cat-lib-davy-lwanga-afrique328.jpg" width=264></STRONG></P>
<P><FONT face="times new roman,times" size=3><STRONG></STRONG></FONT> </P>
<P><FONT face="times new roman,times" size=3>Le Dieu des pauvres et marginaux ne symbolise plus le renoncement à la volupté et au confort, le reniement des plaisirs du corps, c’est devenu le prétexte à la gloutonnerie matérielle et aux dérives insensés incarnés par ces nouveaux bergers qui mènent des foules de plus en plus nombreuses vers la « renaissance de l’âme ». Les <I>Born Again </I>ont pris d’assaut un continent déserté par l’influente Eglise qui après avoir ouvert les chemins du colonialisme sauvage, a contribué à maintenir les populations dans une sorte de laxisme révérencieux et à en faire de véritables zombis d’une foi falsifiée. A l’époque, l’ambition était un crime biblique car seuls les pauvres pouvaient se targuer de crever de faim dans des taudis et payer par cet ultime dénuement matériel, un sacrifice nécessaire, une place pour un paradis hypothétique. Durant des années on a fait comprendre aux nègres qu’ils ne devaient pas se préoccuper de leurs richesses naturelles pillées par les pionniers de la civilisation, mais se concentrer sur la survie de cette âme damnée par tant de naïveté que même le diable au fond ne voudrait même pas dans son brûlant empire. Les soutanes sont venues avec d’énormes crucifix et des fouets pour donner un peu d’espoir à ces peuplades, heureux de se perdre dans l’archaïsme de leurs croyances ancestrales, et les libérer de toute la barbarie de leur condition. De nos jours, l’Eglise a sombré en même temps que les économies locales, les sermons des serviteurs du Saint-Siège sonnent désormais creux dans les oreilles de fidèles assoiffés de richesses et souhaitant vivre pleinement le paradis de l’argent que l’enfer réel et atroce de la misère. Les chapelles se vident, et les lieux de culte où naguère se manifestaient la puissance du Vatican, ressemblent aujourd’hui à des cimetières péniblement entretenus par des espérances d’un autre temps.</FONT></P>
<P><FONT face="times new roman,times" size=3></FONT></P>
<P><FONT face="times new roman,times" size=3>Face à cette hémorragie de la foi, les serviteurs de Dieu, forcés à l’ennui et à une sorte de léthargie morale, s’adonnent aux pratiques de la chair, cédant aux tentations du plaisir et se mettant aux centres de honteux scandales. Ainsi, les armées du Salut se sont transformées en réserve de pédophiles, de vicieux en puissance et de dangereux pervers. A Douala, il se murmure qu’il serait judicieux de « ne plus laisser traîner son fils dans une église, et encore moins sa femme ! ». La méfiance et le désamour conduisent naturellement les populations à prêter une plus grande attention aux sirènes des nouvelles églises, revanchardes à souhait. Elle qui furent obligées à l’exil par l’Inquisition, condamnées par l’intolérance violente d’un catholicisme conquérant et tyrannique. Animées par un appétit vorace, elles se sont lancées dans un impérialisme religieux impitoyable, attaquant tous azimuts les pré carrés jadis inaccessibles et se retrouvant jusqu’aux sommets des Etats africains. On compte un nombre non négligeable de Chefs d’Etat africains partisans de la mouvance évangéliste. Du couple présidentiel ivoirien au putchiste centrafricain, illustre pilier sous-régional de l’Eglise Céleste, en pensant par ceux qui sans en être membres favorisent pour des raisons politiques inavouées cette vague d’évangélisation de la société africaine. Il n’existe plus une partie du continent qui échappe à l’assaut des pasteurs du renouveau messianique. Tandis que les armes dialoguent férocement dans le Nord Kivu et que les seigneurs de guerre apportent à la table de négociation les têtes ensanglantées du peuple que l’on assassine, dans les rues de Kinshasa fleurissent d’énormes affiches appellant les âmes pécheresses à se repentir et à « renaître » de nouveau. La paix ne venant pas des hommes, trop égoïstes, mais de Dieu, unique source de lumière dans ce monde de ténèbres. Une de ses sublimes sottises qui se vérifiaient d’ailleurs au Proche-Orient, en Irak, en Afghanistan ou récemment en Inde. Pourtant, jamais la ferveur chrétienne n’avait atteint une telle ampleur qu’à l’heure actuelle. L’engouement pour le spirituel est égal à l’absurdité de la situation apocalyptique de certaines régions. La parole de Dieu, revisitée et dépoussiérée par des prophètes modernes, propriétaires entre autres de villas d’un luxe insolent, fait renaître la flamme des lendemains merveilleux. On s’entasse par milliers dans des salles immenses, comme à Cotonou où il y a quelques mois on perquisitionna presque un hôtel, pour célébrer la rédemption des âmes, partager gloire et réussite à tous. Un succès spirituel suivi de près par de gros bénéfices financiers. Le prix de la délivrance dépendant du poids de la bourse de chaque fidèle.</FONT></P>
<P><FONT face="times new roman,times" size=3></FONT></P>
<P><FONT face="times new roman,times" size=3>Le phénomène évangéliste en Afrique est le nouveau business lucratif qui permet aux apôtres auto-proclammés et autres guides messianiques de détrousser des bourses deja vides pour enrichir leur ego, leur soif insatiable de mégalomanie. Partout sur le continent, les églises du Christ surgissent des hécatombes sociales des villes africaines, s’imposent grâce à un nombre impressionnant de campagnes d’évangélisation et de croisades pour sauver des êtres dépouillés survivant dans les faubourgs de l’inhumanité. Lorsque l’Eglise régnait par la terreur, humiliant les sauvages africains, les <I>Born Again</I> décomplexés, virulents et brillants se démarquent par le charisme irréfutable de leurs orateurs, la jeunesse et la fougue de leurs prêches, le respect de façade et une illusion bien tenue d’une modernité qui puise ses enracinements dans l’intransigeance du conservatisme. Certes les pasteurs ne sont pas condamnés au célibat, certes ils peuvent troquer les vieilles reliques vestimentaires catholiques contre des costumes taillés sur mesure par de grands noms de la haute couture, certes ils peuvent échanger les sandales usées par des chaussures en peau d’alligator ou rouler dans les dernières berlines toutes options, il n’en demeure pas moins qu’ils incarnent le retour à de dangereux idéaux dont l’Afrique se serait bien passée. Homophobie revendiquée, égalité des sexes bafouée, avortement, fornication et préservatifs etc., pratiques exclusivement diaboliques, voilà la véritable face cachée de ces missions évangélistes qui apportent de l’espoir tout en ôtant subtilement les libertés, ramenant la société à un idéal fondamentaliste pas très éloigné de celui des ayatollahs musulmans. Dans chaque rue, de Dakar à Johannesburg, un écriteau vient rappeler à la mémoire un peu trop évasive des hommes que seul « Jésus sauve ! » et aux jeunes de plus en plus libertins que « forniquer, c’est Mal ! ».</FONT></P>
<P><FONT face="times new roman,times" size=3></FONT></P>
<P><FONT face="times new roman,times" size=3>La société puritaine nettoyée de toutes ses déviances semble ne plus être une mauvaise blague, en sillonnant les sentiers des bidonvilles de Douala, on navigue en plein cauchemar. Les filles en tenue jugée provocatrice et indécente sont insultées voire malmenées, la police veille à la pudeur, l’administration publique interdit de cité les femmes vêtues de pantalons, la chasse aux pédés est devenu un sport journalistique et citoyen national. Chacun y va de sa liste d’homosexuels présumés. Dans les écoles et universités se forment des clubs du Christ, accueillant des jeunes en quête de réponses et hantés par l’angoisse d’un avenir incertain. On formate au travers d’activités ludiques, de forums de réflexions chrétiens, de solidarité collective et d’écoute, les mentalités de ceux qui demain feront les lois et décideront des orientations de tout un continent. L’intelligence de cette stratégie est d’assainir à la base les consciences et de pouvoir miser sur une jeunesse convertie et convaincue de la noblesse de la cause. En lançant les fameuses Journées Mondiales de la Jeunesse, l’Eglise a voulu montrer qu’elle aussi pouvait se rajeunir et compter sur une véritable force juvénile catholique. Malgré l’enthousiasme des débuts, aujourd’hui elles connaissent un succès mitigé causé par la volonté d’un retour aux sources du nouveau pape et les scandales de mœurs à répétition allègrement repris par les medias. L’Eglise est à l’agonie. Seul un miracle pourra la sauver de sa disparition programmée. Pendant ce temps, sans s’en apercevoir on assiste à un passage de témoin dans la quasi indifférence des populations. L’on est plus choqué de voir que les salles de spectacle qui voyaient se produire les artistes locaux aient cédés la place aux orateurs du nouveau christianisme. Les stades se remplir dans une ambiance euphorique. Le show chrétien dans une intensité incroyable secoue le curieux en le transportant vers quelque chose d’inouïe et de particulier, pour le sceptique cette débauche de moyens et cette adhésion populaire en masse n’est qu’une illustration de plus de la fumisterie de la foi ou de la folie presque satanique de hommes désespérés. Et ce ne sont pas les transes épileptiques et autres miracles retransmis instantanément sur God Tv qui finiront par convaincre les puristes du rite catholique ou les athées du Providentiel.</FONT></P>
<P><FONT face="times new roman,times" size=3></FONT></P>
<P><FONT face="times new roman,times" size=3>Dieu n’a pas quitté l’Afrique. Même s’il fuit les sommets régionaux consacrés aux résolutions des conflits, déserte les forums sur le développement ainsi que le cœur des dinosaures qui gouvernent des pays à l’agonie, et boude les palais présidentiels bâtis sur la détresse des affamés, Dieu est présent dans la verve du pasteur et dans la hargne du croyant qui dans une ferveur impressionnante reçoit en s’écroulant la grâce divine. Le Dieu tout neuf et beau vient de l’autre coté de l’Atlantique, drapé de la bannière étoilée, pour apporter le nouvel évangile et donner un sacré coup de vieux aux vieilleries du christianisme papale. Ce Dieu là, c’est Celui qui dit « heureux le pauvre qui veut devenir riche, car il est bénie ! ». Le phénomène évangéliste est devenu au fil des années extrêmement vivace en Afrique au point de mettre à mal la présence que l’on croyait indéboulonnable des religions dite traditionnelles. Les Eglises se sont vidées de fidèles attirés par un dogme en adéquation avec leur espérance.</FONT></P>
<P><FONT face="times new roman,times" size=3></FONT></P>
<P><FONT face="times new roman,times" size=3>Les nouvelles Armées Célestes apportent aux plus démunies une assistance matérielle conséquente, offrent à manger aux familles, construisent des écoles gratuitement, soignent sans frais dans des hôpitaux modernes des miséreux qui n’en demandaient pas autant, partagent des bourses d’étude aux jeunes pour l’Occident, et encouragent par un soutien financier majeur la création d’entreprises par de chômeurs diplômés. Qu’importe alors la rudesse de l’idéologie conservatrice prônée par ces nouvelles religions que de nombreux observateurs s’empressent de qualifier de « sectes » comme si les religions actuelles officielles ne sont pas quelque part des résidus de sectes, le plus important sur un continent ravagé par la désolation économique, la fracture profonde entre les nantis et les pauvres, l’instabilité politique et le despotisme, et un manque de vision et d’ambition pour demain, les populations africaines ne cesseront pas d’aussitôt de jurer au nom du Père et du Saint-Espoir..</FONT></P>2008-12-09T21:00:33+00:00Yaoundé by night
http://www.iblogyou.fr/youthahead/35057-yaounde-by-night.htm
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<TABLE class=article_texte width="93%" align=center border=0>
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<TD vAlign=top><B>Un regard sur les enfants de la rue à Yaoundé, capitale du Cameroun, pays situé au coeur de l’Afrique. Ils sont des centaines à hanter les rues dans la quasi indifférence des autorités locales.</B><BR><BR><A href="http://www.agoravox.fr/IMG/my_people.jpg" target=_new><IMG src="http://www.agoravox.fr/IMG/my_people.jpg" width=300 align=left border=0></A> <!-- -->Quand s’éteignent les lumières de la nuit, sous les réverbères mal éclairés dorment les oubliés des soirées folles de Yaoundé. Couverts par de vieux cartons, ils se protègent contre un froid devenu sibérien au cours des années. Que sont-elles, ces choses que l’on évite au détour d’une rue comme si elles portaient les plaies les plus sombres de cette ville ? Que sont-elles, ces épaves qui se sont échouées au coin de l’insouciance de cet univers magnifique où brillent de pleins feux les guirlandes de cette fin d’année ? Ce sont des enfants<A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=40786#_ftn1" name=_ftnref1>[1]</A>, de jeunes adolescents qui se sont réfugiés dans la rue à l’abri d’un passé qui n’est jamais très loin<A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=40786#_ftn2" name=_ftnref2>[2]</A>. Anciens enfants prodiges, futurs gangsters et déjà délinquants en puissance, nul ne sait exactement ce que leur réserve cette vie étrange dont le sens semble leur échapper. Ils sont désormais livrés aux féroces spectres de la nuit, ils ne manqueront à personne car au fond que sont-ils ? Rien d’intéressant, tout de déplaisant. Les passants qui s’en vont quelque part, à force de les voir tous les jours, se lassent de compatir et finissent par glacer leur sensibilité. A force de voir des corps couverts de papier journal sur les bancs publics, on finit par les effacer de ce champ qu’est le monde. Et à ne penser qu’à la magie de Noël et à se dire, un peu honteux, que la misère du monde on en est vraiment saturée.
<P class=spip>Le rond point central, carrefour de toutes les âmes solitaires, oasis nocturne de toutes les escapades amoureuses, étincelle la ville en lui donnant des allures féeriques. Surmontée par une tige l’étoile du berger éclaire le centre-ville comme pour indiquer aux passants qui se hâtent, le chemin du bonheur. C’est noël, l’on respire à chaque pas la vie. Les sourires sont accrochés à des visages joyeux, tandis que les centres commerciaux ne cessent d’accueillir l’enthousiasme monétaire des clients. Tels des spectres, ils hantent les lieux où l’argent coule à flot, ils s’agrippent aux bras des hommes et, avec leur français boiteux, réclament la charité, on leur offre de la pitié<A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=40786#_ftn3" name=_ftnref3>[3]</A>.
<P class=spip>L’unique vraie réaction des autorités c’est d’envoyer des policiers pour qu’ils nettoient la ville de ces indésirables. Les services sociaux ont depuis renoncé à faire leur travail, faute de moyens. Seules les associations et les ONG locales essaient encore d’y croire<A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=40786#_ftn4" name=_ftnref4>[4]</A>. Elles leur viennent en aide par une prise en charge afin de leur assurer une formation professionnelle concrète qui puisse leur permettre de sortir de la rue et de les arracher aux griffes de mafieux. Mais la tâche n’est pas aisée, surtout qu’un retour à cet enfer de la rue pour ces enfants, ces jeunes, ces frères n’est pas exclu.
<P class=spip>Il fait noir et froid en cette nuit de décembre, Yaoundé est en fête, des milliers de personnes viennent s’amuser et vivre de fabuleux moments. Il y en a qui traversent le Boulevard du 20 mai en trombe partagé entre les délires des festivals organisés ça et là, et les chants des sirènes de la rue de la joie. Arpentant les allées du Boulevard Kennedy, l’on retrouve en petites bandes ces adolescents de la rue, fumant du chanvre et buvant de la bière. A leur vue il faut être courageux pour rester sur le même trottoir, on dirait des pitbulls prêts à mordre. C’est la violence qui est leur langage, la seule politesse qu’ils connaissent, elle est l’expression de leur manière de vivre, d’être présent et accepté par un univers impitoyable. Doit-on pour autant les stigmatiser et les craindre ? Ce serait la pire attitude et de loin la plus irresponsable.
<P class=spip>Entre prostitution et esclavagisme moderne, la difficile existence des enfants de la rue dépasse tout entendement, il n’y a qu’à les entendre parler de leur quotidien pour mesurer l’ampleur du drame humain qui se joue dans les rues de cette capitale magnifique. Il ne faut pas être un expert en la matière ou un sociologue averti pour comprendre la souffrance de ces jeunes adolescents qui auraient pu avoir un parcours différent si seulement la vie ne leur avait pas réservé l’une de ses tragédies dont elle a le secret. Quand on regarde dans leurs yeux, on peut y entrevoir une envie de sortir de cette spirale infernale dans laquelle ils sont pris, en tenaillés entre les griffes des hommes décidemment plus prédateurs que loups. Il y a quelques mois, un journal local faisait sa une sur une histoire terrible d’un enfant retrouvé décapité et les organes génitaux volés, le corps fut retrouvé près d’une décharge municipale. Personne ne sait vraiment d’où il venait, on savait juste qu’il dormait dans la rue en compagnie d’autres adolescents de son age. Une nouvelle qui fit un grand émoi, et beaucoup de bruit. Malheureusement la mobilisation qu’avait suscitée cette affaire retomba en même temps que l’émotion qui l’avait porté. Nul ne sait encore combien d’enfants ont été victimes de ces réseaux depuis cette affaire, mais au fond qui se sent concerné ?
<P class=spip>Yaoundé ressemble à une princesse endormie aux premières heures de la matinée, quittant le cinéma Théâtre Abbia et en déambulant jusqu’à la Poste, elle offre à l’insomnieux une fraîcheur particulière, comme une sorte de caresse matinale. Mais pour ces enfants perdus qui grelottent sous le froid, les matinées sont rudes et moins imprégnées de romantisme. Une nouvelle journée a deja débuté, il faudra gagner quelques sous en multipliant les petits métiers, faire la manche ou s’adonner au larcin. Comme quoi la vie n’est pas toujours et pour tout le monde plein d’espoir.
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<P class=spip><A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=40786#_ftnref1" name=_ftn1>[1]</A> <I>Des milliers d’enfants vivant dans la rue sans surveillance, sans éducation, sans amour ni attention, habitués à la violence et aux brutalités quotidiennes. Quel avenir y a-t-il pour ces enfants et pour notre pays ? </I>–– Educateur d’enfants de la rue à Lubumbashi (recueillis par Human Rights Watch).<I><O:P></I>
<P class=spip><O:P>
<P class=spip></P></DIV>
<DIV id=ftn2>
<P class=spip><A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=40786#_ftnref2" name=_ftn2>[2]</A> <I>Après la mort de mes parents, je suis parti habiter chez mon oncle. Mais les choses allaient mal chez lui. Il était souvent ivre et alors il me battait. Il a pris des choses à mes parents mais il ne voulait pas s’occuper de moi. J’ai commencé à passer de plus en plus de temps dans la rue. </I>–– Garçon de la rue à Kinshasa (recueillis par Human Rights Watch). <I><O:P></I>
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<P class=spip></P></DIV>
<DIV id=ftn3>
<P class=spip><A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=40786#_ftnref3" name=_ftn3>[3]</A> La reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine est proclamée dans la Charte des Nations Unies. <O:P>
<P class=spip><O:P>
<P class=spip></P></DIV>
<DIV id=ftn4>
<P class=spip><A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=40786#_ftnref4" name=_ftn4>[4]</A> La Déclaration universelle des droits de l’homme, les Nations Unies ont proclamé que l’enfance a droit à une aide et à une assistance spéciales.<O:P>
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<P class=spip></P></DIV></DIV></TD></TR></TBODY></TABLE><!--tableau réagissez à l'actu --><!-- ISI_LISTEN_STOP_1 --><!-- google_ad_section_end --><!--Fin Article--><!--Publication yahoo--></P>
<P align=right><A href="http://fr.news.yahoo.com/blogs.html" target=_blank><IMG class=spip_logos style="BORDER-TOP-WIDTH: 0px; BORDER-LEFT-WIDTH: 0px; BORDER-BOTTOM-WIDTH: 0px; BORDER-RIGHT-WIDTH: 0px" alt="logo MOT 307" src="http://www.agoravox.fr/IMG/moton307.gif"></A></P></O:P></O:P></O:P></O:P></O:P></O:P></O:P></O:P></O:P></O:P>2008-11-18T01:34:28+00:00L’angoisse de l’avenir
http://www.iblogyou.fr/youthahead/35056-langoisse-de-lavenir.htm
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<TABLE class=article_texte width="93%" align=center border=0>
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<TD vAlign=top><B>La jeunesse camerounaise, comme toute la jeunesse africaine, face à la peur d’affronter un avenir sombre, entre chômage et délinquance, malgré des diplômes intéressants, s’interroge sur ces lendemains qui font déchanter. Pourtant, elle croit au changement même si le système tend à encourager le clientélisme, le tribalisme et la corruption.</B><BR><BR><A href="http://www.agoravox.fr/IMG/cameroun_protestation_rue_432.jpg" target=_new><IMG src="http://www.agoravox.fr/IMG/cameroun_protestation_rue_432.jpg" width=300 align=left border=0></A> <!-- -->Près d’un millier d’étudiants en ce jour de rentrée académique dans cet amphi de l’université de Yaoundé qui semble trop étroit pour contenir toute leur ambition et tout leur enthousiasme. Il fait près de quarante degré à l’ombre et ils sont entassés les uns sur les autres, jouant des coudes pour se faire de la place, comme si ici le véritable luxe c’est l’espace. Le professeur a du mal à se faire entendre, le microphone étant hors service depuis des lustres, sa voix fatiguée n’arrive plus à capter l’attention de cette petite chine qui lui fait face. Trublion, le public l’observe et lui envoie des paroles assassines qui, habitué, n’ont pas l’air de l’affecter. C’est de cette manière incongrue que l’on dispense les cours dans la plupart des écoles supérieures publiques au Cameroun. De nombreux jeunes étudiants entament ce parcours du combattant sachant déjà qu’ils auront tous peu de chance de faire carrière dans leur pays. En quête d’un meilleur avenir, ils donnent tout dans l’espoir de faire partie un jour à leur tour de l’élite impeccable qui se bronze au soleil monétaire. Mais ils le savent, la réalité est implacable, plus de 34 % des jeunes en Afrique subsaharienne sont des chômeurs selon un rapport du Bureau international du travail (BIT) de 2006 sur l’emploi des jeunes dans le monde, ce qui signifie qu’il y a peu de chance qu’ils puissent après l’obtention de leur diplôme trouver un travail décent. Le sous-emploi des jeunes est une préoccupation majeure dans l’élaboration des politiques de développement. <O:P>
<P class=spip>Le Cameroun comme la plupart des pays de l’Afrique noire connaît une crise profonde de l’emploi des jeunes. Avec les programmes d’ajustement structurel menés dans les années 90 sous le contrôle des institutions de Bretton Woods, le Cameroun a connu une terrible descente aux enfers qui a plombé le niveau de vie de ses habitants, surtout celui des classes les plus populaires. La baisse des salaires des agents de l’Etat, la revalorisation de la monnaie nationale et de la diminution significative de la productivité des secteurs industriels, miniers, forestiers et agricoles a accru la pauvreté des ménages ainsi que la misère des foyers modestes. Des entreprises publiques ont dû fermer ou ont été privatisées provoquant du coup un choc terrible dans le domaine de l’emploi et celui-ci s’est traduit par des licenciements massifs, mais aussi par le renforcement d’un climat d’insécurité sociale.<BR><BR>Les moyens alloués à l’enseignement et au Fonds national pour l’emploi (FNE), une sorte d’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) à la camerounaise, ont été considérablement révisés, laissant dès lors sur le carreau la qualité de la politique d’éducation nationale et de l’emploi. Le système éducatif entier a presque été anéanti et la formation professionnelle s’est sensiblement appauvrie. Une situation qui a conduit à plus de corruption et d’opacité, décrédibilisant au passage les diplômes nationaux.<O:P>
<P class=spip>Tous les observateurs sont unanimes sur le fait que le climat à l’heure actuelle est morose et cela se voit en partie à travers le taux d’échec record aux examens officiels, qui depuis ces dernières années plonge littéralement dans les abysses. C’est dans ces conditions particulières que les étudiants camerounais, à l’instar de ceux de l’université de Yaoundé, sont confrontés dès le début de leur parcours au problème du sous-emploi et à l’inexistence de débouchés. L’on peut facilement déceler dans les conversations et les débats, qu’ils ont aux heures de pause, une réelle angoisse de l’avenir. Quelle formation pour quelle vie ? Voilà en résumé la question qui taraude ces jeunes gens. Certains avouent que le choix de leur filière est motivé non pas par une certaine vocation, mais par le souci d’entrer dans les exigences du marché du travail. Alors, on constate que les filières professionnelles (économie, comptabilité, management, etc.) sont saturées tandis que les filières plus classiques comme les lettres sont désertées. Fait nouveau, le droit et la science politique ont depuis cinq ans le vent en poupe, sans doute à cause de l’amélioration de la fonction libérale et de l’impression que la politique enrichit.<BR><BR>Et lorsque ces efforts ne suffisent pas, les jeunes Camerounais n’hésitent pas à tenter leur chance par la voie de l’immigration, clandestine ou pas. Tous les réseaux menant à Paris.<O:P>
<P class=spip>Ils se donnent à fond, c’est indéniable les jeunes Camerounais sont de grands bosseurs. Et malgré la faiblesse de perspectives, ils cherchent à s’en sortir dans le secteur informel. C’est ici ce que l’on appelle la « débrouillardise ». C’est ainsi que l’on retrouvera dans les rues de Yaoundé de jeunes vendeurs à la sauvette, de « bensikinneurs », de laveurs de voiture, pourtant diplômés des plus sérieuses écoles. Souvent, en marge de cet informel dans lequel ils essaient tant bien que mal de survivre, il est courant que les jeunes Camerounais se réfugient dans les buveries, la prostitution et la délinquance, faisant des zones urbaines et industrialisées des lieux d’une forte dangerosité. Les agressions sur les personnes, les braquages et les délits de tout ordre sont le lot quotidien des habitants de Yaoundé dont les responsables sont dans la majorité des cas de jeunes, victimes des célèbres maux de Voltaire : l’ennui, le vice et le besoin.<O:P>
<P class=spip>A ce stade, un constat s’impose froidement, l’éducation, contrairement aux idées reçues, n’est pas toujours la clé du problème. « La formation ne constitue en rien une garantie pour trouver un emploi décent » comme le soutient Dorothea Schmidt, économiste au BIT et co-auteur du rapport sur l’emploi des jeunes en Afrique subsaharienne. Beaucoup de jeunes diplômés ne se retrouvent-ils pas, par exemple, chauffeurs de taxi ou agents de sécurité ? Et quand bien même ils travaillent, ils sont très faiblement rénumérés ce qui en fait des personnes extrêmement pauvres comme le souligne ledit rapport : « un seul jeune sur dix gagne assez pour s’élever au-dessus du seuil de 2 dollars par jour ».<O:P>
<P class=spip>Au Cameroun, le sous-emploi des jeunes n’est en fait que la partie émergée de l’iceberg qui cache d’autres réalités encore plus dramatiques comme l’incompétence et le clientélisme de l’administration publique. Ce qui a pour effet d’annuler toute volonté de réformer le système et de proposer des solutions rapides au sous-emploi des jeunes Camerounais. Les colloques et autres séminaires viennent et se succèdent sans que l’on puisse entrevoir une sortie de crise. L’atteinte du point d’achèvement, ultime étape du processus PPTE (Pays pauvres et très endettés), n’a pas jusqu’à ce jour apporté aux Camerounais la bouffée d’air frais qu’on leur avait promis. Il a fallu malheureusement qu’il y ait de fortes grèves estudiantines, "répressées" dans le sang et le silence, pour que le budget de l’enseignement supérieur soit revalorisé et que de nouvelles infrastructures soient construites. Un accord avec les partenaires sociaux et économiques visant à créer et à favoriser l’initiative individuelle au travers des petites et moyennes entreprises a été trouvé. Mais comme le remarquait judicieusement l’ancien ambassadeur américain à Yaoundé, Niels Marquadt, le problème du sous-emploi des jeunes réside plus dans la corruption, le manque de communication sur les différentes aides au développement allouées par les pays occidentaux, les ONG internationales et les organes onusiens et la lourdeur administrative que par l’absence de créativité et de qualification des jeunes Camerounais.<O:P>
<P class=spip>Pourtant, le Cameroun gagnerait à s’inspirer de l’exemple des autres pays africains subsahariens qui ont mis en place des projets qui permettent aux jeunes de rester dans leur pays et de sortir de l’informel, à l’instar du Sénégal. Avec le projet Reva (Retour vers l’Agriculture) à destination de ces jeunes émigrés rapatriés des Canaries, le Sénégal offre une alternative à sa jeunesse, inquiète de son avenir. Un pari allant dans le sens du BIT pour qui le secteur agricole « doit continuer de jouer un rôle important dans les stratégies d’emploi des jeunes et dans les stratégies globales d’éradication de la pauvreté » en dépit « d’un exode rural croissant ». Ce qui conviendrait à un pays comme le Cameroun dont le secteur agricole représente la majorité des revenus de l’Etat. Il faudrait impérativement entamer des réformes qui auront pour but de le moderniser et de la rendre plus apte au commerce international. Ce secteur agricole est pourvoyeur de 40 % des emplois dans le monde. Et en Afrique subsaharienne, c’est l’un des principaux employeurs, avec le secteur informel, des jeunes.<BR><BR>Mais il n’en demeure pas moins que l’Etat doit se diversifier en favorisant un climat propice à la création des entreprises par, d’abord, le renforcement de la formation professionnelle avec plus d’infrastructures et d’éthique, ensuite par l’allègement administratif et fiscal sur toute initiative de création d’entreprise en exigeant des quotas d’embauche de jeunes nationaux. Enfin, permettre l’innovation scientifique et technique par de pôles ou de centres de recherche, tout en adaptant les principes sociaux à la compétitivité, tributaire de la mondialisation.<O:P>
<P class=spip>En attendant que les mesures énoncées soient prises en considération, les jeunes Camerounais, comme en cette journée de rentrée académique, ressentent une drôle d’impression que tout est joué à l’avance et que la méritocratie est un mot rassurant qui sonne creux, mais surtout qui ne parvient par leur ôter cette angoisse de l’avenir. </P></TD></TR></TBODY></TABLE><!--tableau réagissez à l'actu --><!-- ISI_LISTEN_STOP_1 --><!-- google_ad_section_end --><!--Fin Article--><!--Publication yahoo--></P>
<P align=right><A href="http://fr.news.yahoo.com/blogs.html" target=_blank><IMG class=spip_logos style="BORDER-TOP-WIDTH: 0px; BORDER-LEFT-WIDTH: 0px; BORDER-BOTTOM-WIDTH: 0px; BORDER-RIGHT-WIDTH: 0px" alt="logo MOT 307" src="http://www.agoravox.fr/IMG/moton307.gif"></A></P></O:P></O:P></O:P></O:P></O:P></O:P></O:P>2008-11-18T01:33:49+00:00Homosexualité et jeunesse africaine au XXIe siècle
http://www.iblogyou.fr/youthahead/35055-homosexualite-et-jeunesse-africaine-au-xxie-siecle.htm
<P class=MsoNormal style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt"><STRONG>L’homosexualité chez les jeunes Africains est une pratique courante qui tend désormais à se banaliser avec le consentement des populations presque résignées à cette évolution des mœurs.<BR><BR><!-- --></STRONG>« L’homosexualité est une tare blanche qui ne s’applique pas aux Africains ». Cette déclaration, un peu à l’image de son auteur, est de Robert Mugabe, président éternel de cet enfer austral qu’est le Zimbabwe. Loin d’être isolée, cette sortie sans ambages reflète l’opinion de la forte majorité d’Africains sur un sujet qui dérange et dont on aimerait ne pas en discuter. L’ancien président nigérian affirme lui que l’homosexualité est « perversion du droit divin », tandis que son homologue ougandais le président Yoweri Museweni trouve que les homosexuels sont coupables de « crimes contre nature ». Selon Alex Siewe dans <EM>Jeune Afrique :</EM> « l’Eglise a condamné sans réserve l’homosexualité pendant la guerre coloniale ; les régimes marxistes ou de parti unique ont présenté plus tard ces pratiques comme une déviance propre à la bourgeoisie, conséquence du capitalisme décadent ; aujourd’hui, c’est paradoxalement au nom d’un retour à des valeurs ancestrales africaines que le sujet est combattu avec véhémence comme une maladie occidentale ».<BR><BR>Pourtant, malgré ses discours, la réalité semble de nos jours dépasser l’imagination. L’homosexualité chez les jeunes Africains est une pratique courante qui tend désormais à se banaliser avec le consentement des populations presque résignées à cette évolution des mœurs. En dehors de quelques pays maghrébins tenus sous pression par des islamistes plus que vigilants, en Afrique subsaharienne, certains jeunes ne se cachent plus et affirment sans complexe leur choix. Ainsi, il n’est plus surprenant de croiser dans les cybercafés des villes africaines, des jeunes personnes à la recherche d’un partenaire du même sexe, ces « tchat » gay qui sont de plus en plus prisés loin des regards des vieux, ces <EM>« has been »,</EM> qui surjouent à la perfection la comédie du conservatisme. De Cotonou à Douala en passant par Abidjan et Johannesburg, la jeunesse africaine se cherche et se trouve parfois au-delà des barrières et des interdits. Des orgies aux pratiques de la fellation et de la sodomie, les frontières de l’acceptable sont moins immuables. Le désir de bien-être guidant ces générations à la découverte des plaisirs encore inconcevables il y a cinq ans. <BR><BR>Mais qu’est-ce donc que cette homosexualité qui suscite publiquement une telle levée de bouclier de la part des dirigeants africains ? Quelle est donc cette malédiction, cette malchance, qui sous l’ombre blanche cache la plus perverse machination occidentale ?<BR><BR>L’homosexualité est simplement – scandaleusement – le fait d’avoir de l’attirance pour une personne du même sexe que soi. Elle englobe les gays et lesbiennes et se situe bien au-delà de la pratique sexuelle pour symboliser la relation sentimentale. Contrairement aux idées reçues, elle n’est pas le propre de l’Occident, presque chaque civilisation et chaque culture a entretenu – entretient – sa propre histoire avec cette pratique venue du fond des âges. Charles Gueboguo, sociologue camerounais, l’a brillamment démontré dans ses recherches sur l’homosexualité en Afrique, on la retrouve dans les rites, les codes et les coutumes, inscrite en lettres d’hypocrisie sur le marbre froid des traditions ancestrales. Que ce soit chez les vaillants guerriers Massaï du Kenya comme chez les Haoussa du Nigeria, l’homosexualité a traversé les époques, survivant difficilement aux assimilations politiques et institutionnelles des indépendances, pour refaire surface aujourd’hui dans la peau de jeunes Africains décidés à se faire accepter pour ce qu’ils sont. <BR><BR>Il y a quelques mois, au Cameroun, la presse lâchait aux populations des listes de présumés homosexuels sur lesquels se retrouvait tout ce que le pays compte d’hommes influents, de politiciens aux financiers en passant par des sportifs et artistes de renom. Une affaire qui a fait grand bruit et a alimenté pendant les moments de disette les chaumières en attisant un peu plus la haine des homosexuels, décidément responsables de toute la misère du pays. Une autre histoire a été au centre de toutes les attentions dernièrement. Celle de ce groupe de lycéennes accusées d’homosexualité après les avoir surpris s’adonnant à des pratiques « malsaines » et « indécentes » au sein de l’établissement scolaire. Au Cameroun comme dans la quasi-totalité des pays africains qui se respectent, l’homosexualité est un délit passible d’une peine d’emprisonnement et de grosses amendes. <BR><BR>Des dispositions légales qui n’inquiètent pas les jeunes. Car ceux-là même qui les condamnent devant les caméras, viennent à la nuit tombée, dans la discrétion nocturne, solliciter les services d’éphèbes obligés de jeter leurs corps en pâture aux loups pour tenter de survivre à la pauvreté ambiante de nos sociétés. Des fonctionnaires, des businessmen, des hommes ordinaires, mariés ou pas, nourrissent ce marché noir où se libèrent les penchants soigneusement camouflés. Cette schizophrénie a un drôle de nom au Cameroun. C’est le « bilinguisme ». C’est-à-dire l’état d’un homme qui est obligé de jouer à un double jeu pour sauver les apparences. Le jour, hétérosexuel convaincu, chrétien, fidèle et souvent marié, perdu quelquefois dans ce personnage. La nuit, plongé dans l’obscurité, se retrouvant enfin libéré dans les bras d’un autre homme. Le bilinguisme ici c’est savoir parler le langage de la « raison » le jour et celui du « cœur » la nuit. Ainsi, les jeunes sont désormais conscients que le malaise social actuel n’est en fait que les derniers soubresauts d’une société condamnée à se regarder dans les yeux et à accepter cette partie d’elle qui loin de la déshonorer, la réconcilie avec son identité. <BR><BR>Dans les lycées, les collèges, les universités, les zones rurales et urbaines, l’homosexualité se vit tous les jours, chez les jeunes. Si le lesbiannisme est plutôt largement toléré par les jeunes, au point où il s’érige en fantasme sexuel absolu, la gay attitude souffre encore d’une incompréhension, dans des cas, assez violente. Il n’est pas surprenant d’entendre des adolescents fiers de leur hétérosexualité trouver que les législations ne vont pas loin dans la répression de l’homosexualité, qu’il faudrait les exécuter sur la place publique. Mais souvent les mêmes jeunes, dans leur intimité, n’hésitent pas à sodomiser leurs amies et à exiger cette fellation qui moralement est aussi répréhensible. De nos jours, il suffit de discuter avec des jeunes, des deux sexes d’ailleurs, pour comprendre que l’épanouissement sexuel est une quête qui brise les chaînes de la morale et s’émancipe des carcans du rigorisme calviniste. <BR><BR>N’est-ce pas dans cette optique de libération que le droit à la différence s’affirme et que le droit de choisir émerge pour s’ancrer dans les consciences. Il n’est pas pour moi question de faire l’apologie de la déviance et du libertinage, certains diront du vagabondage, sexuel chez les jeunes Africains. Le but, c’est de souligner que chaque génération a ses aspirations et ses idéaux. Ses mœurs et son langage. Tandis que le « string » traumatise les parents, les éducateurs ou les religieux, que les jeans sexy et les minijupes ultra courtes provoquent des arrêts cardiaques dans les rues des métropoles africaines, ce style hautement tendancieux est revendiqué et assumé par des générations qui vivent simplement leur temps, comme d’autres avant eux. <BR><BR>La question de l’homosexualité chez les jeunes Africains, en ce siècle nouveau et fébrile, est une illustration du changement profond qui est en train de se faire au cœur de nos sociétés. Une évolution qui se fait dans la souffrance, se frayant péniblement un chemin jusqu’à une reconnaissance claire des pouvoirs publics, que ce soit dans l’accès aux soins antiviraux (VIH/SIDA), que ce soit dans la prise en compte du taux de suicide particulièrement inquiétant chez les jeunes homosexuels. Peut-être un pas symbolique vers la fin du calvaire, la célébration d’une journée mondiale contre l’homophobie. Une journée arc-en-ciel. Gay en somme. </P>2008-11-18T01:32:57+00:00Les kamikazes sociaux du XXIe siècle et les chemins de l’espoir
http://www.iblogyou.fr/youthahead/35054-les-kamikazes-sociaux-du-xxie-siecle-et-les-chemins-de-lespoir.htm
<P class=MsoNormal style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt"><STRONG>A l’heure où une nouvelle directive européenne sera présentée au Parlement européen visant à mettre en place une politique commune sur l’immigration, et où l’on préfère le plombier polonais au malien, il est necessaire de revenir sur cette immigration venue des pays africains et incarnée par une jeunesse qui se cherche...<BR><BR></STRONG><A href="http://www.agoravox.fr/IMG/kamik.jpg" target=_new><STRONG><IMG src="http://www.agoravox.fr/IMG/kamik.jpg" width=300 align=left border=0></STRONG></A> <!-- --></P>
<P class=MsoNormal style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt; TEXT-ALIGN: justify">Ils sont des milliers chaque année à s’échouer sur les plages blanches de l’autre côté de la Mer Rouge, à défier les murs de fer barbelé couvrant les frontières occidentales. Ils sont des centaines chaque jour à tenter l’aventure de leur vie en quittant leur misère pour aller se faire esclave d’une réalité plus cruelle, violemment impitoyable. Ils sont jeunes et désespérés, venant de tous les coins du continent noir, qui n’a jamais aussi bien porté son nom. De Soweto à Lagos passant par Bamako, ils ont décidé d’aller à la poursuite du bonheur. Qui sont-ils donc ces nomades de la souffrance humaine ? Des jeunes gens, pleins de vie et le regard endurci, souvent ravagés par la violence, la destruction, et le désespoir. Ils traversent comme des caravanes fantômes les déserts les plus rudes, jouant au jeu du cache-cache avec les gardes frontaliers des pays. En 2006, l’organisation internationale pour la migration (OIM) a dénombré plus de 27 000 migrants irréguliers quittant les côtes de l’Afrique de l’Ouest pour l’Occident et ses illusions. Un chiffre en augmentation en 2007 qui reflète l’ampleur du phénomène, et dont le constat interpelle les gouvernements africains, incapables jusqu’ici d’y apporter des solutions concrètes.<BR><BR>L’Afrique se vide de ses enfants, de sa force et son avenir semble lui échapper comme si elle n’avait toujours été qu’une mère indigne, cocufiée et abusée par ses nombreux amants. Les jeunes Africains ont des désirs de partir, à tout prix, qu’importent les risques. Quels risques ? Les 500 morts repêchés par les autorités espagnoles en 2006 au large des Canaries, ces candidats à l’immigration dérivant sur des navires de fortune, tués par le froid, la déshydratation, l’appât du gain des passeurs ou par les requins. Des risques négligeables pour ces amis qui prennent tous les jours la route du non-retour, car comme ils le disent si bien, <EM>« le pire, c’est rester ici »</EM>. Une expression en wolof illustre froidement cet état d’esprit : <EM>« Barça mba Barzakh »</EM> ou <EM>« Barcelone ou mourir »</EM>. C’est dire leur détermination à fuir l’enfer dans lequel ils ont essayé, en vain, de survivre. Quand on habite le même ghetto depuis sa naissance, que l’on n’a pas les moyens de poursuivre une scolarité de base normale, qu’il faut marcher des kilomètres pour trouver un peu d’eau potable, et que le moindre bourdonnement démocratique appelle une répression sanglante, les existences que l’on promet à chaque conférence internationale et à chaque plan national, sont trop étroites pour les rêves de réussite sociale.
<P class=spip>
<P class=MsoNormal style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt; TEXT-ALIGN: justify">Tout le monde le sait, mais on s’efforce de l’ignorer, l’ascenseur social en Afrique est resté bloqué, pour la plupart des cas, dans les hautes sphères. Et pour la jeunesse minée par le sous-emploi et ses vices, les guerres, le salut vient d’ailleurs. Comment ne pas comprendre ceux qui s’en vont chercher une meilleure vie dans ces contrées où tout peut être possible à force de travail et d’acharnement ? Peut-on leur reprocher de vouloir connaître le rêve yankee, de goûter à la liberté française, de jouir de la méritocratie anglaise et d’incarner le dynamisme allemand ? Tandis qu’à Ndjamena résonnent les coups de fusil, qu’à Mogadiscio les bidasses font régner la terreur et qu’à Abidjan tout est dévasté. La jeunesse africaine est en quête de repères. Elle s’identifie aux modèles importés de réussite et exige de pouvoir faire de même. Obnubilés pour certains par le clinquant cliché de l’Occident-or, conscients des réalités pour d’autres, les jeunes Africains migrant clandestinement sont porteurs des espoirs et des espérances de leurs familles. Ce sont les kamikazes sociaux de ce siècle qui vont, au prix de leur propre vie, accrocher une promesse d’avenir. Au Sénégal, d’après des analyses du Fond monétaire international, les transferts de fonds réalisés par les émigrés clandestins au bénéfice de leurs familles, restées sur place, représentent près de 15 % du PIB - produit intérieur brut - du pays. C’est fort de ce constat que Laurent de Boeck, représentant régional de l’OIM a déclaré que : <EM>« très peu de mesures sont prises pour arrêter l’immigration irrégulière parce qu’elle génère bien plus de fonds que l’aide au développement »</EM>. En outre, à l’instar de Yaoundé, l’influence culturelle et artistique de cette « diaspora » est considérable au point de faire oublier et taire les critiques les plus acerbes des ONG locales de lutte contre l’immigration clandestine. C’est ainsi qu’immigré clandestin hier, un frère ou une sœur s’érige aujourd’hui en idole des jeunes. Toutes les voies menant finalement à Rome.
<P class=spip>
<P class=MsoNormal style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt; TEXT-ALIGN: justify">La gestion calamiteuse de la crise économique de 1973 par la majorité des pays africains, a eu un impact désastreux sur l’ensemble du tissu économique, social et politique du continent. Déchirée par des conflits armés fratricides et obligée de se plier aux plans d’austérité des institutions de Bretton Woods, l’Afrique a plongé dans la misère et la pauvreté faisant ressurgir des maux jusque-là sous contrôle tels que la corruption, le clientélisme, le conservatisme politique et le réflexe ethnique. Du même coup, le niveau de vie est devenu moins important, les zones urbaines se sont ghettoïsées littéralement, le chômage a dépassé tout entendement, et l’insécurité sociale s’est imposée comme étant la préoccupation majeure des jeunes Africains. Plus qu’une hantise, cette insécurité s’est heurtée au sentiment d’inertie et de marginalisation de la part des gouvernants et de la société civile. D’où la forte tendance à l’expatriation par de voies tortueuses et illégales.
<P class=spip>
<P class=MsoNormal style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt; TEXT-ALIGN: justify">Mais le plus inquiétant dans ce phénomène, c’est sans nul doute le cas des filles qui évitant les déserts du Sahara, tombent dans les réseaux de prostitution et de l’esclavagisme sexuel. Elles font le plein des « cybercentres », connus sous le vocable de « cybercafés », à la recherche du providentiel « blanc » qui viendrait les tirer de leur misère. Et malgré le durcissement des législations occidentales en matière de lutte contre l’immigration clandestine, le nombre de mariages « blancs » en Afrique subsaharienne n’a de cesse d’augmenter. On garde encore à l’esprit les images épouvantables de ces jeunes filles africaines forcées de copuler avec des animaux pour essayer d’envoyer quelques centaines de milliers de francs à leurs familles endettées. Un sacrifice acceptable.
<P class=spip>
<P class=MsoNormal style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt; TEXT-ALIGN: justify">Récemment, environ 220 immigrants illégaux ont été interceptés au large de l’île italienne de Lampedusa, un chiffre qui autorise et legitimise les politiques xénophobes, mais qui masque en fait la réalité d’un flux migratoire tout aussi préjudiciable pour l’Afrique, celle de la fuite des cerveaux. Ces centaines de jeunes Africains allant chaque année enrichir les pôles académiques et économiques des capitales occidentales au détriment de leur continent en manque de cadres qualifiés et payant au prix fort les coopérants étrangers. Des jeunes qui reviennent difficilement s’installer sur le continent, préférant à tort ou à raison les trompettes de la considération et de la reconnaissance de leur pays d’accueil. Un mouvement d’autant plus pervers qu’il semble encouragé par les nouvelles politiques de l’immigration que les Occidentaux veulent « choisie ». Entre le pillage intellectuel et la possibilité d’aider l’Afrique à s’en sortir en formant ces jeunes diplômés, le débat qui secoue le microcosme politique détourne l’attention mais ne fait pas oublier que la grande majorité des initiatives nationales pour empêcher la migration des jeunes Africains comme le plan REVA – Retour vers l’agriculture – au Sénégal, est un échec. Un de plus qui jette sur les chemins de l’espoir des milliers de kamikazes sociaux, cette jeunesse africaine que rien ni personne n’arrêtera.<BR></P>2008-11-18T01:32:20+00:00Les démocraticides africaines
http://www.iblogyou.fr/youthahead/35053-les-democraticides-africaines.htm
<P class=MsoNormal style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt"><STRONG>Durant des décennies, l’Afrique n’a été que l’ombre d’elle-même, déchirée par les influences occidentales, emprisonnée dans la spirale des luttes fratricides au nom souvent de cette liberté que l’on s’empresse de bâillonner au contact de cet opium qu’est le pouvoir. </STRONG><O:P><BR><BR><A href="http://www.agoravox.fr/IMG/A21ACD125586E8C46FFD104875332A.jpg" target=_new><STRONG><IMG src="http://www.agoravox.fr/IMG/A21ACD125586E8C46FFD104875332A.jpg" width=300 align=left border=0></STRONG></A> <!-- --><B><O:P></B></P>
<P class=spip><B><O:P></B>
<P class=spip>Ils s’appellent Wilfried et Ferdinand. Personne ne se souvient d’eux aujourd’hui, pourtant cela fait cinq mois seulement qu’ils sont tombés dans les rues de Douala, fauchés par les balles des forces de l’ordre. Des noms de jeunes qui sont allés mourir dans l’anonymat comme ceux de ces héros nationaux enterrés loin de la splendeur des palais de marbre où se maintiennent les pires tyrans africains. Plus de quarante années après les indépendances<I> </I>fêtées dans l’allégresse des promesses de liberté et de souveraineté, les désillusions ont accompagné l’appauvrissemement du continent, avec et toujours le même goût amer. Le néocolonialisme, couvert par des noms d’emprunt tels que la coopération, la françafrique et l’amitié, a fait et défait les rois africains au gré de nombreux intérêts, piétinant au passage avec mépris les volontés des peuples. Durant des décennies, l’Afrique n’a été que l’ombre d’elle-même, déchirée par les influences occidentales, emprisonnée dans la spirale des luttes fratricides au nom souvent de cette liberté que l’on s’empresse de bâillonner au contact de cet opium qu’est le pouvoir. <O:P>
<P class=spip><O:P>
<P class=spip>En marchant du côté de Douala, il est étonnant de remarquer que les rues sont hantées par les « fantômes des autres », de ces personnages venus d’ailleurs et qui furent pour la plupart les fossoyeurs de ce continent. « Avenue Charles-de-Gaulle », « Boulevard Sarvognan-de-Brazza », « Rue Foch », « Avenue Kennedy »<A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=40842#_ftn1" name=_ftnref1>[1]</A>, tous ces noms prestigieux qui ont mis l’Afrique à feu et à sang avec le résultat que l’on connaît : liberticides et génocides. Le drame africain n’est pas celui dénoncé à Dakar, c’est celui d’avoir continué son assimilation au-delà de la colonisation. D’avoir cru se libérer des chaînes de l’aliénation pour mieux s’engluer dans une mentalité cannibale qui égoïstement a fragmenté la société africaine en strates d’individualisme où l’on ne veut pas voir son frère atteindre le même bonheur que l’on s’offre à soi-même. Quand les balles ont fusé ce mois de février dans les ruelles de Douala, criblant les poitrines de jeunes manifestants contre la pauvreté et criant leur angoisse, c’est l’espoir de toute une nation que l’on a tué. Et ce sang qui a souillé cette terre déjà rougeâtre, est allé nourrir les frustrations des nouvelles générations. Qu’importent les discours de rupture de la bouche de ceux-là qui vont rendre ensuite hommage aux dinausores africains, dans les beignetariats de New-Bell où se réunissent les jeunes des quartiers populaires, autour d’une bouillie infecte qui donne malgré tout plaisir à boire, l’on ne se soucie plus guère de cette macabre comédie dont les meilleures représentations se font dans les conférences internationales. <O:P>
<P class=spip><O:P>
<P class=spip>Les années succèdent aux années, tandis que les marchés de Douala deviennent de vraies porcheries à l’image de toute la ville, les mêmes dirigeants se succèdent à eux-mêmes lors de consultations électorales qu’ils organisent à l’africaine<A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=40842#_ftn2" name=_ftnref2>[2]</A> selon le bon mot d’un Pascal Lissouba à son firmament à l’époque. Une tradition bien ancrée dans les mœurs et ce depuis les années de guerre froide jusqu’à l’avènement du multipartisme dès 1990. Imposé par le sommet de la Baule, le multipartisme n’est venu multiplier que la misère des peuples, mais aussi le nombre d’affamés, pseudo politiciens, faussement légitimes qui exploitent la faim des populations pour assouvir leurs ambitions. Au travers d’incessants tripatouillages constitutionnels, les pères de la nation et autres démagogues se sont offert l’éternité et la démesure. Une démesure qui défile indécemment dans les avenues de Douala au volant des voitures les plus onéreuses, dévalisant les magasins de luxe et s’offrant des séjours paradisiaques dans ces pays où viennent être brûlés les pensions de retraites de milliers de Camerounais. <O:P>
<P class=spip><O:P>
<P class=spip>Douala est une ville magnifique avec sa pollution sauvage et son insalubrité grandissante. Pétillante et vivante, la nuit ici les chats deviennent gris, et elle s’impose comme le carrefour des folies africaines. Rebelle à l’ordre, à l’autorité mais aussi au changement, Douala aspire à un <EM>statu quo </EM>qui plaît aux plus fortunés, aux oligarques, aux détrousseurs de vies et autres imposteurs. Pour cette écrasante population asphyxiée par le dénuement matériel le plus impressionnant et parquée dans ces quartiers populaires où se conjugue douloureusement le présent, Douala est un vaste cimetière ouvert dont la puanteur incarne parfaitement tout l’état de décomposition des sociétés africaines. Lorsque à Bonanjo on dira que le vie est belle, à Bonamoussadi on répondra « ah bon ? laquelle ? », c’est dire que la fracture sociale est immense et l’injustice monnaie courante. La liberté a un prix, trop souvent élevé pour les troubadours des grands idéaux. Comme partout en Afrique, on y massacre les journalistes sérieux<A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=40842#_ftn3" name=_ftnref3>[3]</A>, et on laisse pour sauver les apparences quelques serfs qui propagent la parole divine gouvernementale, souvent en distrayant les masses par des exclusivités<A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=40842#_ftn4" name=_ftnref4>[4]</A> tirées du caniveau.<O:P>
<P class=spip><O:P>
<P class=spip>Ils s’appellent Wilfried et Ferdinand. Ils étaient descendus dans la rue pour exiger la fin de la précarité et la revalorisation de leurs conditions de vie. Ils sont partis définitivement, eux qui se considéraient comme la jeunesse africaine sacrifiée, victimes parmi tant d’autres de la cruelle perversité des démocraticides africaines. Ils sont partis anonymement un jour de février, à Akwa, loin des flashs et de la lumière des caméras. Sans fleurs ni couronnes.<O:P>
<P class=spip><O:P>
<P class=spip>
<DIV><BR clear=all>
<HR SIZE=1>
<DIV id=ftn1>
<P class=spip><A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=40842#_ftnref1" name=_ftn1>[1]</A> A Yaoundé<O:P>
<P class=spip></P></DIV>
<DIV id=ftn2>
<P class=spip><A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=40842#_ftnref2" name=_ftn2>[2]</A> « On organise pas les élections pour les perdre. »<O:P>
<P class=spip></P></DIV>
<DIV id=ftn3>
<P class=spip><A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=40842#_ftnref3" name=_ftn3>[3]</A> Il y a quelques jours, des journalistes étaient arbitrairement écroués pour s’être mêlés un peu trop à une affaire de corruption, une de plus, aux ramifications multiples : l’affaire Albatros. <O:P>
<P class=spip><O:P>
<P class=spip></P></DIV>
<DIV id=ftn4>
<P class=spip><A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=40842#_ftnref4" name=_ftn4>[4]</A> Les listes des présumés homosexuels du Cameroun (ndlr : l’homosexualité est interdite par la législation sous peine de prison ferme et d’amende). <O:P>
<P class=spip></P></DIV></DIV></O:P></O:P></O:P></O:P></O:P></O:P></O:P></O:P></O:P></O:P></O:P></O:P></O:P></O:P></O:P></O:P></O:P></O:P>2008-11-18T01:30:42+00:00L’iPhone et la fracture numérique
http://www.iblogyou.fr/youthahead/35052-liphone-et-la-fracture-numerique.htm
<P class=MsoNormal style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt"><STRONG>Il y a quelques jours, les génies d’Apple ont présenté la nouvelle version de l’iPhone. Mais pour le reste de l’humanité les prouesses technologiques de ce nouveau bijou de modernité sont l’expression du terrible fossé entre les pays riches et les autres plus pauvres.<BR><BR></STRONG><A href="http://www.agoravox.fr/IMG/apple-iphone-local-search.jpg" target=_new><STRONG><IMG src="http://www.agoravox.fr/IMG/apple-iphone-local-search.jpg" width=300 align=left border=0></STRONG></A> <!-- -->Il y a quelques mois le monde découvrait l’iPhone, le nouvel appareil multifonctionnel fascinant et révolutionnaire d’Apple. Il a donné au monde un avant-goût de ce que sera ce siècle naissant : innovant et impressionnant. Et il y a quelques jours, les génies d’Apple ont présenté la nouvelle version de l’iPhone. Mais pour le reste de l’humanité qui n’a pas les moyens de s’offrir un iPhone et qui se contente de suivre péniblement la marche du siècle, les prouesses technologiques de ce nouveau bijou de modernité sont l’expression du terrible fossé entre les pays riches et les autres plus pauvres. </P>
<P class=spip>Même si aujourd’hui les efforts pour permettre aux populations les moins nanties d’avoir un accès facile aux nouvelles technologies de l’information et de la communication sont considérables, force est de constater qu’ils sont loin de permettre la réduction significative de cet écart abyssal. Car comme le constate chaque année les principales organisations internationales (Unesco, Onu, Commonwealth), le fossé numérique entre l’Occident et les restes du monde est toujours important. Et la principale victime de cette situation est sans nul doute la jeunesse. Surtout celle de l’Afrique subsaharienne qui a du mal à comprendre le sens de l’expression « nouvelles technologies de l’information et de la communication » (NTIC) et de saisir du coup toutes les implications de ce concept.
<P class=spip>Il n’est pas étonnant, ni guère surprenant, de rencontrer des jeunes en Afrique noire ne sachant pas comment se servir d’un ordinateur, encore moins d’un téléphone mobile. Ils sont souvent les acteurs des conflits armés qui embrasent le continent, comme en République Démocratique du Congo ou au Tchad, enrôlés souvent dans des milices et victimes des plus graves violations du droit international des droits de l’homme et humanitaire. Ou les victimes d’un système qui du mal à se construire sur de véritables piliers. Pour eux, survivre au quotidien de plus en plus difficile est un exploit. Ainsi la survie devient l’unique but de leur existence. Des régions entières plongées dans une sorte de black-out et coupée en partie du monde moderne, où la pauvreté et la misère humaine se sont durablement installées. Car il est vrai que parler de NTIC, c’est supposer un minimum d’infrastructures et de développement, donc plus de stabilité institutionnelle, des avancées dans le processus de démocratisation et de bonne gouvernance. C’est seulement dans ces conditions que la vulgarisation des NTIC, dont le plus célèbre composant est l’Internet, peut atteindre tous ses objectifs, c’est-à-dire une véritable ouverture culturelle, sociale et économique sur le monde, mais aussi un support dans le développement individuel et collectif. Quelquefois il contribue au triomphe de la vérité.
<P class=spip>L’iPhone constitue un phénomène important en Occident, l’on parle déjà d’objet culte, tellement il est vrai l’intelligence humaine n’avait pas, depuis des années, atteint une pareille dimension, au point de faire dire à certains spécialistes que la seule limite de l’intelligence humaine à présent, c’est sa propre imagination. Loin de ce tumulte, le petit Berbère du Sahel, conduisant son troupeau à la recherche de verts pâturages et sans GPS, pourrait presque se moquer de cet « événement » en montrant ses pieds nus brûlés par le sable chaud du désert. Seulement avec près d’1 % de taux d’alphabétisation en Afrique subsaharienne en 2007, la majorité des enfants africains est maintenue dans une insupportable ignorance. Pourtant, les NTIC peuvent être un moyen d’apprentissage nouveau alliant l’interactivité et la créativité afin de proposer à ces jeunes esprits un éventail d’options pour leur avenir. Nombreux sont les gouvernements appuyés par les instances internationales, tels le Pnud ou l’Unicef, qui ont mis en place des programmes nationaux qui peuvent renforcer les systèmes de formation et d’éducation de leur jeunesse mais également favoriser l’éclosion de l’initiative individuelle économique et ainsi de lutte contre le sous-emploi des jeunes. De cette volonté de vulgarisation, est née un tout autre phénomène en Afrique noire, celui des cybercentres plus connus sous le nom de « cybercafés », une sorte d’Internet de proximité qui a permis de combattre les discriminations numériques et d’atténuer, du moins en apparence, le sentiment d’injustice sociale.
<P class=spip>Mais cet impact des NTIC demeure limité aux zones urbaines ou aux grandes métropoles, faisant de ces espaces abandonnés des territoires où l’on continue à s’accrocher à l’archaïsme et au rudimentaire. C’est dans cette perspective de désenclaver numériquement les zones rurales qu’une équipe de jeunes étudiants de l’université catholique de Yaoundé au Cameroun a proposé, au cours des universiades réunissant la crème du talent académique, la réalisation d’un projet qui pourrait permettre, par un système de connection en ligne, à certaines localités et bourgades retirées de pouvoir vendre directement à d’éventuels acheteurs occidentaux leurs produits agricoles. Un projet qui exige la familiarisation à l’outil informatique entre autres, un moyen judicieux d’inciter les autorités à soutenir l’appropriation par les milieux populaires des nouvelles technologies de la communication et de l’information.
<P class=spip>L’on peut alors s’étonner de voir l’immense succès de l’iPhone ébranler la vie des gens quand en face une certaine catégorie de la jeunesse mondiale n’a jamais vu un ordinateur et ignore tout de ce que c’est qu’un téléphone mobile. Une étude belge menée par le Centre de recherche et d’information des organisations des consommateurs (CRIOC) en 2006 a montré que plus de 80% des jeunes belges âgés de 9 à 18 ans possède un GSM. En Afrique, le GSM est encore un luxe que ne peut s’offrir la plupart des jeunes, et même quand ils y arrivent c’est plus dans un certain conformisme étranger, un besoin de s’assimiler quelquefois au-delà de leurs moyens financiers que dans un esprit d’enrichissement personnel.
<P class=spip>Ceci pour dire que la jeunesse africaine a du mal à s’approprier les NTIC et à participer par ricochet à la construction du « village global ». Il en va de même pour le « web 2.0 », une expression à la mode que l’on accroche à chaque propos pour faire chic, intelligent et branché. Cette jeunesse africaine est aujourd’hui spectatrice d’un monde qui est en train de bouger, et elle ne parvient pas à s’arrimer au train de la modernité à cause du gaspillage et de l’irresponsabilité des gouvernements. Et malgré la profusion des « blogs » qui montrent la soif des jeunes Africains à plus de démocratie participative, de libéralisation de l’opinion, d’exposition culturelle et de reconnaissance artistique, ils sont très peu à réellement tirer, en Afrique noire, avantage de cette révolution. Les atouts des NTIC ne sont finalement que modestement exploités. Tandis que dans certains pays à l’instar du Congo Brazzaville, du Gabon et du Cameroun, l’on a réduit considérablement la taxe sur les produits en rapport avec les NTIC (matériel informatique), on constate paradoxalement que ceux qui profitent des efforts gouvernementaux ne sont pas ceux qui en ont le plus besoin. Le business des NTIC est devenu tellement juteux qu’il constitue, dramatiquement, l’une des sources de corruption des pays africains.
<P class=spip>Dans les années 1990, bien avant l’hystérie que suscite l’iPhone, sous « l’impulsion des ONG internationales, l’Internet a été introduit en Afrique, ce qui concordait avec la concrétisation du processus de démocratisation dans la majeure partie des pays d’Afrique noire ». Il fallait absolument « pallier les difficultés des moyens de communication traditionnels tels que la route, la poste, le téléphone, etc. mais aussi ouvrir les cultures, les civilisations et les économies africaines à la mondialisation en soutenant le développement social ». Près de vingt ans après, le bilan est fortement mitigé, et la jeunesse de ces pays semble être au ban de son temps. Il est vrai que d’une part, il convient de se réjouir de la profusion des cybercentres, de la multiplication des instituts de formation professionnelle liés à l’innovation technologique, de la création des filières techniques, et de la vulgarisation - timide - de l’outil informatique dans les écoles primaires et secondaires. Mais également, d’autre part, l’on peut s’interroger sur les effets pervers de ces NTIC sur l’ensemble des jeunes Africains. Ces derniers ont tendance à l’acculturation au contact de ces nouveaux outils, à la déviance en voulant imposer à leur société des « acceptations » d’ailleurs, à l’usage plus immoral de ces armes, à trouver des moyens - fuyant l’oppression politique ou l’insupportable pauvreté - pour s’évader plus ou moins clandestinement vers l’Occident au travers des réseaux de prostitution. L’une des conséquences majeures de cet abus chez les jeunes est la recrudescence ces dernières années de l’adoption de comportements dangereux et criminels comme l’escroquerie ou l’arnaque sur le web.
<P class=spip>L’iPhone porte la vision de ce siècle naissant, une vision de renouvellement incessant, de dépassement des limites et de refoulement de toutes les complexités. Un monde sans frontières, plein de créativité et d’audace. Un monde où la jeunesse africaine se doit de trouver sa place en mettant pleinement à profit les opportunités qu’offrent les NTIC. C’est de cette manière aussi qu’elle pourra peut-être atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement et relever le défi du millénaire.
<P class=spip><SPAN style="FONT-SIZE: 12pt"><BR></SPAN></P>2008-11-18T01:29:58+00:00Journée Mondiale de l’Environnement : sur fond de crise alimentaire mondiale
http://www.iblogyou.fr/youthahead/35051-journee-mondiale-de-lenvironnement-sur-fond-de-crise-alimentaire-mondiale.htm
<P class=chapo_article><B>En célébrant la journée mondiale de l’environnement, la communauté internationale confrontée à de multiples attentes de la part des populations de plus en plus alertes sur les questions environnementales, doit s’interroger aujourd’hui sur les moyens à apporter pour le renforcement des dispositions et des politiques de protection de l’environnement.</B></P>
<P class=MsoNormal style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt"><BR><BR><A href="http://www.naturavox.fr/IMG/jpg/Poubelle-a-Abidjan.jpg" target=_new><IMG src="http://www.naturavox.fr/IMG/jpg/Poubelle-a-Abidjan.jpg" width=300 align=left border=0></A> <SPAN class=spip>Or après le cinglant échec de la Conférence de Bali sur le changement climatique tenue en décembre 2007 et visant à élaborer une suite au Protocole de Kyoto qui prendra fin en 2012, l’on voit mal comment elle pourra dans les prochains mois donner un nouveau souffle à ce processus quasiment au point mort. Pendant près d’une semaine, toutes les attentions ont été emprisonnées à Rome où s’est tenu le sommet du FAO, les dirigeants du monde ont tenté de trouver des solutions à la crise alimentaire mondiale qui menace de déstabiliser des régions entières et de provoquer l’une des plus grandes famines de ce début de siècle. Ils ont tenté. Sans plus, sans moins. Cette journée mondiale aura été l’occasion de rappeler aux principaux acteurs – pollueurs - de la planète, leur responsabilité quant à la nécessité de parvenir à des accords sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la préservation des ressources naturelles et leur gestion rationnelle. <?XML:NAMESPACE PREFIX = O /><O:P></O:P></P>
<P class=spip>Il faut se souvenir que les changements climatiques sont l’un des facteurs déterminants dans la désertification, l’affaiblissement des agricultures dans les pays pauvres, la régularité des cyclones et la virulence des ouragans touchant principalement les régions d’Asie, d’Océanie et d’Amérique comme le récent cyclone Nargis en Birmanie dont le bilan ne cesse de s’alourdir. En effet, en gérant l’urgence à Rome les leaders mondiaux ont choisi de soigner les effets et non les causes. Le changement climatique est un problème de fond qui devrait constituer l’une des priorités de la communauté internationale. D’après le <A title=" expertise intergouvernementale sur l’évolution du climat - nouvelle fenêtre, en anglais" href="http://www.ipcc.ch/" target=_blank>Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC)</A>, on estime que le changement climatique pourrait être à l’origine des bouleversements environnementaux, économiques et politiques majeurs au 21e siècle. Des inondations de plus en plus importantes, une sécheresse accrue et des incendies extrêmes, qui pousseront les populations à la migration. Ce qui aura un effet désastreux sur l’agriculture et la gestion des forets.
<P class=spip>
<P class=spip>Avec le « petit » incident « nucléaire » survenu en Slovénie, l’Europe a montré que les craintes d’un accident nucléaire grave à la Tchernobyl ne sont pas totalement disproportionnées. Quand l’on sait les conséquences dramatiques dans le court comme dans le long terme, d’un tel accident sur les hommes et sur les écosystèmes, trouver une alternative au nucléaire est une question de survie pour l’ensemble de l’humanité. On pourrait en dire de même pour le pétrole qui atteint des sommets, encore inimaginables il y a peu de temps. Provoquant les angoisses que l’on connaît sur un avenir définitivement pris en otage par la préservation d’intérêts inavoués. La grogne des pêcheurs européens se joignant aux cris de détresse des paysans kenyans, thaïlandais et mexicains illustre le ras-le-bol général qui règne au sein de cette catégorie de personnes qui ne demande qu’à vivre décemment de leur travail.
<P class=spip>
<P class=spip>La mode actuelle c’est de parler et de revendiquer « bio » et chacun de faire son « grenelle de l’environnement ». Si l’on peut se réjouir des progrès constatés dans l’éducation des masses aux questions environnementales : la nécessité d’appliquer au quotidien les règles de base pour réduire par exemple la consommation d’énergie et de l’eau, ou bien encore la pratique régulière du recyclage, l’utilisation des transports en commun pour les déplacements etc. Il convient de souligner que ces efforts aussi louables qu’ils puissent être, sans une révision des politiques énergétiques et une vulgarisation de nouvelles sources d’énergie dites propres, le monde ne vit que les débuts du pire. Et comme toute mode, la conscience verte vit son temps et finira un jour ou l’autre par lasser les populations qui en auront assez d’être les seules à payer l’ardoise lourde de l’immobilisme de la communauté internationale.
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<P class=spip>Ainsi, la journée mondiale de l’environnement montre que même si l’environnement hante l’actualité au point de faire croire aux gens que cette journée se fête tous les jours, il n’est pas encore pleinement incorporé dans l’élaboration des politiques nationales et régionales. Seule l’Union Européenne a lancé il y a quelques mois un plan historique sur la réduction des émissions de Co2. Un signe encourageant et significatif mais pour le moment incroyablement isolé.<O:P></O:P>
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<P class=spip>Gérer la crise alimentaire en distribuant, honteusement, plus de 6 milliard de dollar, c’est faire semblant de croire que le problème se règlera aussi facilement. L’urgence ne devrait être qu’un prétexte pour pouvoir mettre sur la table les vraies questions et discuter des problématiques fondamentales pour notre planète.
<P class=spip>La célébration de cette journée mondiale de l’environnement est intervenue à un moment crucial dans la prise de responsabilité des leaders mondiaux. D’un coté le baril de pétrole s’envole avec le pouvoir d’achat des populations et de l’autre on rend responsable les biocarburants de l’envolée des prix des matières premières agricoles, de plus en plus de personnes s’interrogent sur la place que l’on devrait accorder à la protection de l’environnement, devrait-elle se faire au détriment de l’autosuffisance alimentaire ? Une belle bataille qui a commencé à Rome et qui risque de durer longtemps. En attendant, des millions de personnes et des générations entières risquent d’être les prochaines victimes de l’inaction et des tergiversations de nos leaders.</SPAN> </P>2008-11-18T01:27:26+00:00L’Obamavalanche
http://www.iblogyou.fr/youthahead/35050-lobamavalanche.htm
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<TD vAlign=top><B>La barackie s’est emparée de l’Amérique. Il n’y a plus un seul coin de ce géant, qui n’a scandé comme un tube des années Kennedy, ce « Yes, we can » porteur d’espoir.</B><BR><BR><!-- -->Une partition jouée avec brio par un homme au carrefour des cultures, un maestro qui a su à coup d’audace et de charisme rassembler, autour de lui, les désabusés de l’ère W<A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=40690#_ftn1" name=_ftnref1>[1]</A>. Son nom a lui seul incarne ce changement qu’il veut apporter à l’Amérique tout entière. Barack Hussein Obama, l’homme qui venait d’ailleurs. Né à Hawaii d’un père africain et d’une mère blanche, le jeune sénateur de l’Illinois a grandi au contact du monde, s’imprégnant de la diversité des autres civilisations. Il y a quatre années seulement, cet esprit brillant impressionnait les observateurs lors de <ST1:PERSONNAME productid="la Convention" w:st="on">la Convention démocrate avec son <EM>« Audacity of Hope »</EM> peignant sa vision d’une société libérée de ses propres démons et osant croire en elle-même. Un discours qui fit sortir de l’ombre le diplômé de Harvard, en même temps qu’il traça son destin jusqu’au seuil de <ST1:PERSONNAME productid="la Maison Blanche." w:st="on">la Maison-Blanche. <O:P>
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<P class=spip>Après une décennie d’administration Bush, plusieurs guerres et des milliards de dollars sur le carreau, l’Amérique est à bout de souffle et épuisée par cet énorme gâchis. Elle a besoin d’entrer véritablement dans le XXIe siècle, de se repenser et d’envisager un rôle certes prépondérant dans les affaires du monde, mais fondamentalement différent. C’est pourquoi, le <EM>« Change, we believe in »</EM> de Barack Obama a séduit le cœur des Américains, de cette jeunesse qui, dégoûtée par les mensonges de l’establishment, veut redonner de la fierté à un pays de plus en plus mondialement contesté. Le phénomène Obama a dévalé sur la scène politique américaine, emportant sur son passage telle une avalanche tous les prétendants à l’investiture démocrate, y compris Hillary Rotham Clinton, grandissime favorite. Drainant des foules entières dans ses meetings, adulé à l’instar des « stars » hollywoodiennes, Barack Obama électrifie ce qu’il touche et laisse en transe des milliers de personnes. Quelque chose de profond est en train de se passer du côté de l’oncle Sam, quelque chose qui va au-delà de la nouveauté et de la personnalité. <O:P>
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<P class=spip>Inexpérimenté, dit-on, Barack Obama aura prouvé qu’il est un redoutable stratège qui sait prendre des coups et en donner si nécessaire. L’homme marche vers sa destinée, qui pourrait l’arrêter ? Peut-être lui-même. Car s’il n’a fait que d’une bouchée de ses adversaires démocrates, il a montré des signes de fébrilité au cours de cette course à l’investiture, qui, dans un futur proche, pourront lui coûter plus cher qu’il ne le croit. La profonde Amérique blanche n’oubliera pas ses propos élitistes, encore moins le racisme anti-blanc de son pasteur, lui qui s’est donné tant de mal à être le premier politique de couleur à transcender la question raciale. Pour d’autres, son angélisme politique pourra poser un problème pour la sécurité américaine et la préservation de ses intérêts stratégiques. Il ne serait pas prêt pour diriger un pays de la stature de l’Amérique. Mais Bush l’était-il ? On ne devrait juger un arbre qu’à ses fruits. Pour l’instant, rien de concret n’indique que Barack Obama n’assumera pas efficacement la direction de ce pays. Au contraire, sa jeunesse et sa fougue, son insatiable boulimie sont autant de qualités qui font croire qu’avec lui l’Amérique ne sera plus jamais la même. Il y aura dans l’histoire des Etats-Unis, un avant et un après Obama. Car l’obamavalanche a déjà commencé à bouleverser tous les repères, toutes les idéologies, pour réconcilier l’Amérique avec elle-même, mais aussi avec le monde. C’est aussi là un signe que le changement n’est qu’à son début. <O:P>
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<P class=spip><A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=40690#_ftnref1" name=_ftn1>[1]</A> W comme Walker George Bush, président actuel des Etats-Unis.</P></DIV></DIV></TD></TR></TBODY></TABLE></O:P></O:P></O:P></O:P></O:P></ST1:PERSONNAME></ST1:PERSONNAME></P>2008-11-18T01:26:42+00:00Racisme arc-en-ciel
http://www.iblogyou.fr/youthahead/35049-racisme-arc-en-ciel-.htm
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<TABLE class=article_texte width="93%" align=center border=0>
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<TD vAlign=top><B>Si pour Descartes la raison est la chose la mieux partagée, la négation d’autrui est le sentiment le plus commun à cet ensemble que l’on appelle, un peu pour masquer la réalité, humanité. <BR><BR>(Que l’on soit clair, mon propos n’est pas de victimiser une catégorie de personnes au lieu d’une autre, ou de diaboliser qui que ce soit, mais de montrer que le racisme n’est pas l’apanage d’une civilisation, mais qu’il réside ailleurs, dans d’autres cultures et que chacun trouve une justification et une légitimité au racisme, au lieu de le combattre fermement.)<O:P></B><BR><BR><A href="http://www.agoravox.fr/IMG/144354642_small.jpg" target=_new><IMG src="http://www.agoravox.fr/IMG/144354642_small.jpg" width=300 align=left border=0></A> <!-- --><EM>« Schwarze sind hier unerwünscht ! »</EM> Ces paroles sont celles d’un videur allemand à l’endroit de trois jeunes personnes de couleur qui souhaitaient entrer dans un <I>club</I> la semaine dernière à Berlin. Une scène qui aurait pu se dérouler en Asie, en Amérique et même en Afrique. Car le racisme n’a pas de frontière et il n’est pas propre à une culture. Le racisme porte la haine du monde<A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=41075#_ftn1" name=_ftnref1>[1]</A>. Et la haine, malheureusement, est universelle. Si pour Descartes la raison est la chose la mieux partagée, la négation d’autrui est le sentiment le plus commun à cet ensemble que l’on appelle, un peu pour masquer la réalité, humanité. Pourtant, les blessures causées par les excès nationalistes du siècle dernier ne sont pas totalement cicatrisées, et dans les mémoires reviennent encore les images de ces camps où l’animosité humaine a atteint son paroxysme. Auschwitz, Treblinka, Birkenau, Dachau ou Buchenwald. Personne n’a oublié que le racisme a laissé dans l’Histoire des pages entière écarlate souillées par le sang de millions d’innocents. Mais l’on continue à penser que les « chambres à gaz » avec leurs morts en millions ne furent pas « particulièrement atroces », que la colonisation a eu des « effets positifs » (la construction de routes par la mise en indigénat des « autochtones », l’extermination culturelle au nom de la chrétienté etc.) de façon à faire de « la repentance une haine de soi ». L’oubli, la volonté de relativiser les souffrances passées et le révisionnisme viennent conforter les intolérances actuelles, contribuant à l’éclosion de comportements « légitimes ». Comme si l’on pouvait justifier l’inacceptable.
<P class=spip>Entre cimetières musulmans et juifs profanés, entre jeunes étudiants africains assassinés dans le froid russe et les expatriés occidentaux brutalisés par la police zimbabwéenne, entre la montée de l’extrémisme de droite, des stades de football se transformant en arène pour skinheads et autres néofascistes, entre les discours xénophobes et le réflexe communautaire, entre les regards condescendants, le plafond de verre et les injures dans la rue, le racisme revêt toutes les formes de notre perversité au point d’être intellectualisé, idéalisé et même idolâtré. On en est fier, on l’exhibe en revendiquant sa haine pour autrui. Cet autrui responsable de tous les maux sociaux (pauvreté, précarité, chômage, insécurité), de la perte identitaire, du cannibalisme économique et de l’autoritarisme politique. La colère et les frustrations sont les fertilisants qui font grandir le racisme, les préjugés et l’ignorance des excuses qui encouragent les actes les plus honteux.
<P class=spip>Malgré les effets d’annonce, les collectifs et les multiples associations, des législations courageuses et des condamnations heureuses, le racisme est une tare qui se transmet de génération en génération d’une manière plus ou moins assumée. En pensée, en parole, par omission ou par action, un jour ou l’autre nous avons tous été racistes. Et la jeunesse africaine n’échappe pas à cette « tradition ».
<P class=spip>La jeunesse africaine<A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=41075#_ftn2" name=_ftnref2>[2]</A>, pourtant ouverte à une mondialisation inéquitable et principalement fondée sur le marketing de l’illusion, n’est pas exempte de tout reproche. Au contraire. On retrouve en son sein deux formes de racisme. Le racisme anti-blanc<A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=41075#_ftn3" name=_ftnref3>[3]</A>, le plus répandu. Le racisme africain anti-noir<A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=41075#_ftn4" name=_ftnref4>[4]</A>, présent en Afrique du Nord. Et la xénophobie, qui est un phénomène omniprésent<A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=41075#_ftn5" name=_ftnref5>[5]</A>. Le tribalisme<A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=41075#_ftn6" name=_ftnref6>[6]</A> quant à lui, touche toutes les couches des sociétés africaines, expression des pires conflits armés et motif des plus grandes boucheries. En marchant dans les rues des capitales africaines, il n’est pas rare de croiser des Occidentaux pris à parti par des groupes de jeunes, ou traqués, violentés lors de crises sociales, au nom d’une colère totalement injustifiée, illégitime et trop facile. Il n’y a pas si longtemps à Abidjan, au plus fort de la guerre civile, la chasse au <EM>« Frenchy »</EM> était devenu un sport national. Aujourd’hui, c’est à Harare où il n’est pas bon d’être « Britannique ». Entre insultes dans la rue, regards méprisants, et rancœurs historiques tenaces, quelquefois dans les capitales africaines, les Occidentaux subissent l’antipathie de ces jeunes Africains qui semblent y trouver un moyen de dire leurs frustrations. A tort.
<P class=spip>Pour rappel, dans l’Egypte antique, hautement glorifiée par un bon nombre d’Africains, la mise en esclavage des populations étrangères était monnaie courante, et les Egyptiens n’hésitaient pas à sous-humaniser toute personne qui ne parlait pas leur langue. Une pratique que l’on retrouvait chez les Romains mais aussi dans la Grèce antique, berceau de la pensée occidentale. Il est connu le mépris des Asiatiques pour les navigateurs étrangers qui foulaient leur sol, et le dédain des Espagnols pour les peuplades d’Amérique latine. Les autochtones n’étaient que des animaux, dépourvus de toute dignité et utilisés pour remplir des objectifs dits civilisationels. En 1865, les Etats-Unis mettent fin à l’esclavage sans proscrire le racisme, et leur belle déclaration d’indépendance deviendra, pour paraphraser quelqu’une, un paillasson sur lequel durant des siècles, les Blancs, mais aussi les Noirs viendront, tour à tour, essuyer la souillure du plus sombre racisme. Il y eut le Ku Klux Klan, les abus des Black Panthers, le nazisme, le colonialisme et l’apartheid, avec le nombre astronomique de victimes que l’on sait, le même sang rouge et noir abreuvant une terre repue. Au XXIe siècle, le racisme est devenu plus subtil, mais n’en est pas moins efficace. Il se retrouve dans des formules du style « les étrangers, moi je les aime, du moment qu’ils restent chez eux ! », « les Blancs sentent tous mauvais ! », « les Chinois, ce sont tous des mangeurs de chiens ! », etc.
<P class=spip>Il aura suffi, il y a cinq mois, d’un scandale sur l’exclusion d’un immigré clandestin gabonais et un reportage sur les conditions « musclées » de retournement de sans-papiers pour mettre le feu dans le cœur de jeunes Gabonais et exiger le rapatriement illico presto de tous les « Blancs » sans carte de séjour qui vivent depuis des années dans ce pays. Un discours repris par le gouvernement qui exigea le droit de « réciprocité ». On pourrait croire que le racisme anti-Blanc en Afrique se nourrit exclusivement des dérives racistes occidentales, qu’il est une réponse spontanée aux attitudes paternalistes, mais le mal est plus enraciné qu’il ne paraît. En fait, le racisme anti-Blanc est comme tous les racismes du monde, il est historique, générationnel et contextuel. Comme partout ailleurs, il suffit de peu de chose pour radicaliser les esprits et les pousser à l’extrémisme.
<P class=spip>A l’heure où se fait l’Occident forteresse, où les attitudes subtilement hypocrites et clairement moralisatrices s’imposent face aux « invasions » venues des contrées « perdues », les tensions semblent ne pas s’apaiser, et les propos de certains politiciens occidentaux ne font qu’attiser un feu qui risque de devenir, avec le temps, incendiaire. Dès lors, il est important de ne pas encourager l’arrogance afin de calmer les frustrations. Les injustices et les incompréhensions nourrissent les intolérances. Ainsi plus que jamais le dialogue des cultures, l’ouverture aux autres, les politiques économiques équitables, le poids des mots et le respect des différences doivent être des piliers dans la lutte contre le racisme<A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=41075#_ftn7" name=_ftnref7>[7]</A>.
<P class=spip>Le racisme est un phénomène arc-en-ciel qui n’est pas spécifique à une culture particulière ou à une civilisation. C’est simplement le reflet de la bêtise humaine, universelle et presque inscrite dans les gènes de l’homme. L’Histoire peut en témoigner. Des jeunes Maghrébins traitant de sous-hommes leurs frères parce qu’un peu plus colorés qu’eux<A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=41075#_ftn8" name=_ftnref8>[8]</A>, aux hordes de néofascistes élevées à la soupe hitlérienne, en passant pour les communautaristes qui revendiquent le piteux <EM>« For Us By Us »,</EM> le racisme est partout, surtout quand ça va mal, économiquement ou politiquement.
<P class=spip>Du Chinois qui vit sous les tropiques à l’Africain qui étudie à Pékin, souvent la soif d’acceptation et de reconnaissance se heurte à l’hermétisme culturel, individuel et social. Lentement sans s’en rendre compte le monde va vers un « clash » des civilisations qui risque d’être encore plus sanglant que toutes les autres guerres réunies. Un scénario catastrophe que l’on ne souhaite pas, mais que l’on ne devrait pas trop minimiser. La jeunesse africaine doit donc jouer un rôle majeur dans le rapprochement des peuples, en commençant par se reconstruire elle-même, en essayant de comprendre les peurs des autres, en mettant fin aux déchirements fraternels, et en s’ouvrant encore plus aux autres cultures (non pas à leur matérialisme ou modernisme, mais à l’essence – la profondeur - de chaque culture). C’est là-dessus que réside tout espoir.
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<P class=spip><A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=41075#_ftnref1" name=_ftn1>[1]</A> Des dizaines d’Africains tués en Russie, et récemment en Ukraine.
<P class=spip></P></DIV>
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<P class=spip><A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=41075#_ftnref2" name=_ftn2>[2]</A> Croire que tous les jeunes Africains sont racistes, c’est croire que tous les jeunes du monde sont racistes, à l’instar de l’Occident, de l’Asie ou de l’Amérique.
<P class=spip></P></DIV>
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<P class=spip><A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=41075#_ftnref3" name=_ftn3>[3]</A> « Blanc » ici regroupe tout ce qui n’est pas Africain (Occidentaux, Asiatiques etc.)
<P class=spip></P></DIV>
<DIV id=ftn4>
<P class=spip><A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=41075#_ftnref4" name=_ftn4>[4]</A> Les récents événements en Afrique du Sud, une vingtaine d’Africains tués par leurs frères noirs par xénophobie, mai 2008.
<P class=spip></P></DIV>
<DIV id=ftn5>
<P class=spip><A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=41075#_ftnref5" name=_ftn5>[5]</A> Les récents événements en Afrique du sud, avec une vingtaine d’africains tués dans les violences xénophobes.
<P class=spip></P></DIV>
<DIV id=ftn6>
<P class=spip><A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=41075#_ftnref6" name=_ftn6>[6]</A> Le génocide rwandais est une parfaite illustration de cette dérive, environ 1 million de morts.
<P class=spip></P></DIV>
<DIV id=ftn7><A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=41075#_ftnref7" name=_ftn7>[7]</A> Sommet Panafricain de la Jeunesse organisé sous le thème, “LES JEUNES EN LUTTE CONTRE LA DISCRIMINATION RACIALE, LA XENOPHOBIE ET L’INTOLERANCE EN AFRIQUE : AFRICAINS UNISSONS-NOUS !’’</DIV>
<DIV id=ftn8>
<P class=spip><A title="" href="http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=41075#_ftnref8" name=_ftn8>[8]</A> L’esclavage en Afrique du Nord est culturellement toléré, le racisme africain anti-Noir y est parfaitement illustré.
<P class=spip></P></DIV></DIV></TD></TR></TBODY></TABLE></O:P></P>2008-11-18T01:25:17+00:00