Mercredi 28 janvier 2015,
deux semaines après l'attaque de Charlie Hebdo - vous vous rappelez ?
Ce matin je suis allée acheter mon Charlie Hebdo, le nouveau, que j'avais réservé il y a une dizaine de jours. Sauf qu'arrivée là-bas, la buraliste m'a expliqué qu'il n'y avait pas de nouvelle publication tout de suite. Que le directeur du journal s'était exprimé pour l'expliquer : que l'équipe n'en était pas capable. Il faut panser les plaies. [Il y a juste 15 jours à la même heure, on aurait dit "l'un des deux directeurs"].
Et ça me parait normal. Je me demandais tellement à quoi ça aller ressembler, comment ils auraient pu bosser, regarder à nouveau autour, dehors, la politique, les dépêches AFP... Avec un trou énorme dans le ventre.
Cette semaine, c'est du vide qu'ils mettent en kiosque. Un manque. Et c'est aussi une façon de laisser apparaître le traumatisme, dans cette société qui revient bien vite à la normalité.
Non il n'y a pas d'attaques, mais quelque chose ne va pas :
il manque un hebdo en kiosques.
Parce qu'on publie de plus en plus sur les réseaux sociaux de l'éphémère, je remets quelques éléments ici : ils s'inscrivent dans une temporalité plus lente, et vont rester au chaud autant qu'ils le voudront.
Semaine de rentrée de janvier 2015 : lundi mardi : "oui merci, à toi-aussi, et surtout la santé!" Mercredi, jeudi, vendredi : choc, incompréhension, larmes. Mal au bide, mal à la tête. Sommeil de merde, on bouffe n'importe quoi. Samedi : rassemblements, expressions. Dimanche : journée exceptionnelle. Le Monde parle de "la plus grande manifestation de l'histoire. Tranquille.
La semaine prochaine et toutes les autres sont à construire. Ensemble.
Voilà ce qui manquera : un procès pour rappeler les règles, un procès qui rappellerait que le blasphème, c'est de tuer au nom d'un Dieu. Qui rappellerait que pardon, mais on ne tue pas pour le blasphème, quand bien même il y en aurait un.
Un procès qui rappellerait que les dessins sont provocs, oui, même vulgaires des fois, mais qu'ils ne sont jamais seuls dans Charlie, et qu'il faut lire, aussi, pardon, les textes et les éditos qui les entourent, qui sont faits d'humour, de révolte, mais aussi et surtout d'envie de vivre ensemble, d'aimer, de foi en la solidarité, de tolérance. Pas de racisme ni d'incitation à la haine. Et que pardon petits messieurs, mais non la provocation, en rien, ne mérite d'être punie par la mort.
A qui faut-il rappeler que rien ne mérite d'être puni par la mort ? Il y a encore des gens qui en doutent? Oui, il y a l'émotion, la passion, la haine, qui sont des émotions, mais passé 18 mois, l'être humain commence à ne plus être entièrement géré par ses émotions.
Un procès qui aurait montré que ces gars-là étaient juste des connards sans cervelle - mais armés. Parce que pour tuer des gens il faut être un connard sans cervelle, et que non, pas besoin de théorie du complot, car oui, un connard sans cervelle peut garder ses papiers sur lui quand il fait une attaque meurtrière. Parce que ça n'est pas un génie, parce que ça n'est pas qqun de réfléchi, parce que le chemin qu'il a suivi n'est pas celui de la raison. Un procès. Ils ont tirés les premiers, ils savaient ce qui arriverait : ils se sont fait buter. Il n'y a pas plus de paradis que d'enfer pour les accueillir. ils évitent le procès, ils évitent la prison à perpétuité, ils évitent de payer leur dette, ils évitent que la justice lutte contre les amalgames, mais ça ne sont pas des martyrs. Ce sont juste des connards sans cervelle.
C'est dur d'être aimé par des cons, la bande... par Universcine
Et quand même aussi moi j'hésite à l'écrire depuis le début parce qu'il ne faut pas que ce soit contagieux.
Mais moi en vrai je ne suis pas Charlie.
Je suis triste.
Mais il ne faut pas que ce soit contagieux - de toutes façons on l'est tous déjà.
Et ça n'est pas grave :
parce que c'est normal,
parce que ça ne durera pas,
parce que ça reviendra.
Parce que c'est aussi ce qui nous différencie des extrémistes. Ils agissent par pulsions, pas par sentiment (pas par raison non plus).
La tristesse ils ne connaissent pas.
Tant pis pour eux - nous, on reste humains.
Amis de la frustration bonjour !
Je viens de rédiger un superbe article, assez long, sur les différentes étapes que j'avais suivies avant de me dire que oui, allez, j'allais peut-être me mettre à courir : les conseils, les avis... C'était hyper intéressant !
Et là, alors que je corrigeais les dernières fautes d'orthographes et que j'étais prête à le publier, d'une fausse manip j'ai tout effacé ! Tout.
Et à la question "tiens, si je réécrivais absolument tout ce que je viens d'écrire et dont j'étais bien contente et que d'ailleurs ça faisait au moins une bonne demi-heure que j'y étais?" la réponse est "la flemme!"
Il ne vous en reste que le titre. Et une image tiens.
Mais le jour où j'aurais commencé à courir, je serai probablement moins flemmarde !
<iframe src="http://player.vimeo.com/video/29939081?color=ffffff" width="400" height="300" frameborder="0" webkitAllowFullScreen mozallowfullscreen allowFullScreen></iframe>