VICTOR ARTISTE PEINTRE

   DES  PAS  QUI  S'AFFIRMENT . . .

     Pour marcher, nous avons besoin de nos deux jambes. Nous titubons, lorsque nous sommes petits, tant cet apprentissage nous semble jonché de difficultés. Hésitations fébriles, le monde est si grand ! Mais la curiosité l'emporte, peu à peu, sur la peur, et nous nous lançons, conquérants, pour braver l'univers, sans avoir la notion des interdits ou des dangers. Et la vie, petit à petit, se charge de nous tracer un chemin que nous ne suivons pas forcément, trop attirés et trop curieux que nous sommes à vouloir explorer les sentiers de traverse. Les années passent, bonnant mallant, et l'on se rend compte qu'on à toujours besoin, au plus profond de soi, de cette main invisible et secourable qui nous apaise et nous rassure. De cette constatation est né ce projet de réunir nos quatres mains. Les miennes sont calleuses, sentent la peinture et la thérébentine. Les siennes . . .  Les siennes, direz-vous ? Oui, les siennes, ces mains qui s'unissent aux miennes depuis quelques années, avec fragilité et désinvolture, ces mains douces et diaphanes qui sentent l'encre et l'appel de la feuille blanche. Je dessine des enluminures à ses écrits, de mes toiles elle fait des poèmes et nous nous inventons d'autres couleurs pour mettre à nos rêves . . .