Bonjour tristesse,
Je sais que je ne réponds pas forcément à ce genre de critères. J'imagine qu'il est difficile de montrer une semblant de force et d'être pris au sérieux, quand à 38 ans, on a ni situation professionnelle, ni marmots, ni femmes qui vous aiment pour ce que vous êtes, même si ce n'est pas grand-chose.
Aimer pour aimer, être à l'écoute de l'autre et lui apporter le bonheur auquel nous avons tous le droit.
Pour ce qui est de ma dernière relation, j'ai peu être voulu aller trop vite. Aurait il fallu que je m'efface devant elle quand elle a commencé à aller si mal ? Elle qui allait pourtant si bien au début de notre amour !
Je pensai la connaître depuis si longtemps, de l'aimer depuis autant de temps. Nos premières approches étaient pourtant riches, intéressantes, spontanées et fraîches.
Nous avions besoin d'être l'un avec l'autre, nous avions trouvé une certaine complicité et pourtant, il n'a pas fallu plus de trois mois pour que tout sombre dans le cauchemar le plus noir.
Je ne suis pas naïf, non plus, je sais que j'aime passer du temps sur mes loisirs, que le sale côté qui me caractérise est ce putain d'égoïsme. Pourtant, je l'ai apprivoisé depuis des années, et même si il a tendance à remonter à la surface, je me bat et le transforme en quelque chose de bon.
Je me suis retrouvé, du jour au lendemain, propulsé dans une vie qui n'était plus la notre. J'ai vu mon petit ange changer du tout au tout. Il n'y avait entre nous, plus rien. Enfin, surtout, plus rien provenant d'elle. Ni complicité, ni baisers, ni câlins, ni tendresse, ni regards. Toutes ces choses qui pourtant, nous avaient bercées pendant ces quelques mois.
Je me suis senti totalement inutile. Mes essais de discutions pour comprendre n'ont rien apportés.
Quel horrible ressenti de se retrouver « nu », face à la femme de sa vie, sans plus d'arguments pour la soulager. Il est bien difficile de partager ces sentiments de dépits, de colère, de douleur et de doute, tellement l'incompréhension est grande.
Mon côté excessif et jouissif, aussi, peut sembler déstabilisant. Je ne peux m'empêcher d'aller au bout de mes limites dans la trivialité et la facilité.
Il est peu être inconvenant et immature, d'avoir gardé cette vision de môme, à bientôt 40 ans. Il doit être tellement difficile pour une femme, même au-delà de sa conscience, de vouloir faire sa vie avec quelqu'un qui semble si instable, si perméable et sans cette farouche volonté à devoir prendre les bonnes et difficiles décisions quand ces dernières appellent à vouloir faire le contraire, pour seulement un moment de plaisir. Et peu importe les conséquences !
Pourtant, il y a une chose importante que je ne supporte pas, c'est la lâcheté. Celle de corps et celle d'esprit. Peut être même, encore plus cette dernière, puisqu'elle est mûrement réfléchie.
Certaines personnes vous diront que c'est une force de cacher ses sentiments, de ne pas communiquer son mal être. Qu'il est important de pouvoir s'en sortir et se débrouiller seul avec ses propres douleurs et ses démons.
Moi, je trouve ça lâche et stupide. Lâche parce qu'il est confortable de penser quand parlant de ses sentiments, quels qu'ils soient, nous laissons une chance aux « autres » de s'installer et d'avoir de solides prises sur notre intimité. Stupide, car cela remet en question nos peurs et nos doutes quant à notre propre force et notre propre contrôle.
Et puis le mutisme et le refus de communication entraînent immanquablement l'incompréhension de ceux qui nous aiment et qui tentent de nous aider en paroles et en faits.
N'est il pas prouvé qu'en gardant pour soi de vilaines choses, elles finissent immanquablement par nous pourrir le cœur et nous précipiter vers l'aigreur. Et ces blessures là finissent par ne plus pouvoir se refermer.
Nous avons pourtant cette chance extraordinaire, de pouvoir nous exprimer au travers d'une langue, de pouvoir expliquer toutes sortes de choses. C'est un comble de ne pas vouloir s'en servir. Nous savons pourtant, au plus profond de notre être, que la seule alternative à un conflit, même intérieur, c'est de pouvoir l'exprimer, le crier et de se faire entendre de ceux que nous aimons et qui sont prêts à se donner pour nous sortir la tête hors de l'eau, même si cela doit prendre des années.
Les seules conditions, pour se faire, c'est d'être conscient de notre état et de tenter par tout les moyens possibles, de ne pas faire souffrir gratuitement cet entourage si précieux, et bien plus encore si il ou elle est cette moitié dont on a temps besoin pour avancer.
Je ne pourrai mentir en disant que je n'ai pas eu quelques éléments de réponses, mais je peux sérieusement penser que malgré tous mes efforts pour lui alléger le cœur, je deviens, chaque jour, une peu plus inutile à ses yeux.
Il est clair que toutes personnes lisant ce texte, ne pourraient penser qu'une chose : « Quel con, il le sait, il continue et il s'étonne du résultat ». Pourtant, je peux dire que ma vie sans, non plus, vouloir rentrer dans les détails, et jouer les « Calimero », n'a pas toujours été facile (Comme nous tous je présume).
Je pensais enfin pouvoir me reconstruire avec elle, réellement. Je ne lui ai rien caché de ma personnalité avant que l'on décide de vraiment sortir ensemble. Je n'ai jamais omis de lui dire combien il était important de me dire toutes les choses qui pourraient l'agacer dans mon comportement.
De plus, nous avions chacun notre appartement, avec le plaisir de nous retrouver quand nous en avions envi, sans jamais imposer nos choix à l'autre.
J'ai toujours pensé que quelqu'un qui voulait partager ma vie, ne m'appartenait pas et qu'il pouvait prendre le temps de vaquer quand il le voulait, à ses propres occupations.
Du moment que je pouvais ressentir cet immense bonheur de se donner l'un pour l'autre une fois réuni.
Et plus je cherche, plus elle se referme, et plus la distance qui nous sépare se précise. Et par-dessus tout ça, se greffe des faits qui vous brûlent les entrailles et vous empêche de dormir.