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PROVINCIALE 2009

Liste unitaire FLNKS Sud

article LNC du 02 05 2009 ITW SYLVAIN PABOUTY Posté le Dimanche 3 Mai 2009 à 22h52

 

Sylvain Pabouty, : « Mettre en place une carte citoyenne d’identité »

Fervent défenseur d’une diversification de l’économie, Sylvain Pabouty veut appuyer sur l’accélérateur du transfert des compétences. « Quels que soient les états d’âme de certains. » Et mettre en place une carte citoyenne d’identité qui « ouvre aux citoyens des prérogatives en matière de droit et d’accès à l’emploi local ».

Les Nouvelles calédoniennes : Comment comptez-vous limiter la crise mondiale en Calédonie ?
Sylvain Pabouty, 3e de la liste unitaire du FLNKS dans le Sud :
Le secteur du nickel rapporte moins de recettes fiscales pour le pays, il faut donc trouver des solutions pour y remédier. D’abord en rétribuant chacun en fonction du travail fourni, ce qui n’a pas été réalisé en période de croissance où les bénéfices ont essentiellement profité aux détenteurs du capital et non aux salariés. Ensuite, en faisant participer chacun au juste effort fiscal en fonction de sa capacité. Dans cet esprit, le FLNKS propose de réhabiliter l’impôt en tant qu’instrument de partage des richesses et améliorer son rendement. Il faut aussi combattre la fraude fiscale, en particulier chez certains indépendants qui passent à travers les mailles du filet alors qu’ils perçoivent parfois 50 % des revenus globaux. C’est donc une véritable réforme de notre fiscalité qu’il faut entreprendre, même si elle touche à des intérêts particuliers, à des privilèges...

Comment comptez-vous lutter contre la vie chère ?
La taille de notre marché intérieur est petite et parce qu’elle est petite, on va y découvrir des monopoles, des duopoles ou oligopoles qui n’ont que faire de la concurrence qui fait pourtant baisser les prix. Il s’agit de positions dominantes où les abus sont permis, dans la grande distribution notamment. Face à ces constats, on peut mettre en place des lois antitrust, une législation pour réguler le marché afin d’éviter certains abus. Il faut, parallèlement, contrôler les marges qui sont trop élevées ici (60 %), comparées à celles pratiquées en France (30 %). Il faut également redonner toutes ses prérogatives à la Direction des affaires économiques pour lui permettre de faire véritablement le contrôle des prix.

Quelles solutions préconisez-vous pour protéger l’emploi local ?
La Calédonie connaît aujourd’hui une forte croissance économique qui ne profite pas réellement aux ménages les moins aisés, mais engendre plutôt une vague d’immigration difficilement maîtrisable qui engendre déjà et va inévitablement engendrer des troubles sociaux. C’est pour cela qu’il est plus qu’urgent de rendre perfectibles les deux projets de loi relatifs à la protection et à la promotion de l’emploi local qui ont été travaillés par les partenaires sociaux, en particulier celui concernant le secteur privé qui a fait l’objet d’amples discussions pendant deux ans. Par ailleurs, et même temps, il est important de mettre en place une carte citoyenne d’identité qui ouvre aux citoyens des prérogatives en matière de droit et d’accès à l’emploi local, à la formation et à l’insertion économique et sociale.
Je rappelle qu’une proposition de projet de délibération a été déposée dans ce sens en novembre 2008 au Congrès par les élus du FLNKS.

Que pensez-vous de l’irruption du thème de l’insécurité dans la campagne ?
Je voudrais reprendre à mon compte les propos de madame le procureur de la République quand elle distingue l’« insécurité » du « sentiment d’insécurité » qui sont deux éléments totalement différents. La peur est à l’origine du sentiment d’insécurité. Or on sait que nos adversaires politiques ont souvent utilisé la peur pour conserver leur électorat ! Cela étant, l’insécurité,
si elle n’est pas spécifique à la Calédonie, est une réalité à Nouméa et dans le Grand Nouméa. Il faut s’interroger sur les causes de ce phénomène. Car la répression est une chose, mais il faut également faire de la prévention.
La jeunesse est à cheval entre deux mondes : celui de leurs ancêtres et celui du monde occidental. Elle est en perte de repères et se sent exclue. Il faut donc créer les conditions pour permettre aux jeunes de s’intégrer socialement et économiquement au travers de la formation et de l’emploi.

Quels sont, selon vous, les leviers du développement économique de la province dans laquelle vous vous présentez ?
Le nickel n’est pas une fin en soi et il doit être un tremplin pour développer les autres secteurs d’activité. En effet, on doit continuer à diversifier l’économie et à développer le tourisme, l’aquaculture, la pêche, etc. notamment en dehors du Grand Nouméa. Il ne doit pas y avoir un seul pôle d’activités à Nouméa mais des projets, qu’ils soient touristiques ou autres, doivent être réalisés dans le reste de la province Sud. Or, pour réaliser ces projets, on doit stabiliser la question foncière. Les terres coutumières peuvent également être un levier de développement économique si on arrive à trouver des solutions appropriées et à convaincre les investisseurs de s’y installer (Gouaro Déva). Quand le secteur privé est réticent, la puissance publique doit pouvoir amorcer certains investissements avant de se retirer.

Quel rythme souhaitez-vous donner aux transferts de compétence et avec quelles priorités ?
Pour le FLNKS, les transferts qui n’ont pu se faire dans la mandature précédente (2004-2009) doivent impérativement se faire pendant la mandature qui s’ouvre. Ceux-ci en plus des nouveaux programmés pour 2009-2014. Pour nous, la priorité demeure le transfert de toutes les compétences, quels que soient les états d’âme de certains.

Quelles doivent être les priorités de la prochaine mandature ?
Pour le FLNKS, il s’agit d’abord d’instaurer la carte citoyenne d’identité qui permettra aux citoyens d’être prioritaires sur le marché de l’emploi. Le projet de loi sur l’emploi local doit être amélioré notamment au niveau de la formation des cadres locaux. Le chantier des signes identitaires doit être mené jusqu’à son terme. Le FLNKS pèsera de tout son poids pour que notre fiscalité soit réformée. Cette réforme passe entre autres par la mise en place de la TVA qu’il réclame depuis plus de vingt ans.

Quel regard portez-vous sur le rééquilibrage ?
Je veux rétablir la vérité concernant certaines affirmations selon lesquelles le FLNKS n’a rien fait depuis vingt ans dans le Nord et aux Iles. En effet, le rattrapage entre ces deux provinces et la province Sud peut se vérifier. Entre 1996 et 2004, la différence de revenu par habitant entre le Nord et le Sud s’est réduite de 30 %. Mais le rééquilibrage ne doit pas se faire uniquement avec les provinces Nord et Iles mais également et surtout à l’intérieur de la province Sud. Car, aujourd’hui, toute l’activité économique est concentrée sur le Grand Nouméa. 

Comment voyez-vous la sortie de l’accord de Nouméa ?
Commençons d’abord par appliquer l’accord de Nouméa tant dans son esprit que dans sa lettre : les transferts de compétence, les signes identitaires… Puis, courant mandat 2014, les populations concernées seront consultées sur le transfert des dernières compétences dites régaliennes, à condition que le Congrès dispose d’une majorité d’au moins 33 élus (3/5) pour décider de la consultation. Il est malvenu d’évoquer une solution consensuelle avant 2014 au prétexte qu’il y aurait entre 60 et 65 % de vote contre les derniers transferts, cela ne repose sur aucun fondement !

Comment rassembler les forces indépendantistes lors de la prochaine mandature ?
Nous l’avons déjà décidé. Les élus indépendantistes du Nord et des Îles partis en listes séparées et ceux du Sud siégeront de toute façon sous la bannière FLNKS au Congrès du pays.

Après le 10 mai, si vous êtes en position de négocier un accord de majorité, avec qui pourriez-vous le faire et sur quelles bases ?

Les discussions devront se faire sur la base de nos programmes respectifs avec la préoccupation de respecter la lettre et l’esprit de l’accord de Nouméa comme on l’a toujours fait jusqu’à présent. On sera plus à même de réaliser des accords de majorité avec des groupes politiques ayant des points de convergence avec les nôtres.

Quelle est votre définition de l’indépendance aujourd’hui ?
Le droit à l’indépendance est un droit fondamental reconnu par les Nations unies. Ce droit, qui nous revient en tant que peuple colonisé, nous l’avons partagé avec les autres peuples venus d’ailleurs. Toutes les démarches sociales, économiques et politiques entreprises par le FLNKS, depuis les accords de Matignon jusqu’à l’accord de Nouméa, ont pour but de faire converger les populations concernées vers l’émancipation du pays. Le FLNKS offre ainsi à tout un chacun la perspective d’ouvrir de nouvelles pages dans lesquelles s’écrira un destin commun librement choisi.

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NB / Vous pouvez également retrouver le même questionnaire , dans le dernier numéro de " La Voie du FLNKS".

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