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bienvenus chez Ghizlane

Ghizlane vous aime tous

Printemps Publié le Samedi 26 Avril 2008 à 18:05:43

Tendre, la jeune femme rousse,
Que tant d’innocence émoustille,
Dit à la blonde jeune fille
Ces mots, tout bas, d’une voix douce :

« Sève qui monte et fleur qui pousse,
Ton enfance est une charmille :
Laisse errer mes doigts dans la mousse
Où le bouton de rose brille,

Laisse-moi, parmi l’herbe claire,
Boire les gouttes de rosée
Dont la fleur tendre est arrosée, —

Afin que le plaisir, ma chère,
Illumine ton front candide
Comme l’aube l’azur timide. »

Afficher le commentaire. Dernier par Beauté fatale le 22-12-2012 à 09h54 - Permalien - Partager
A une Fleur Publié le Samedi 26 Avril 2008 à 18:03:59

Que me veux-tu chère fleurette,
Aimable et charmant souvenir?
Demi-morte et demi-coquette,
Jusqu'à moi qui te fait venir ?

Sous ce cachet enveloppée,
Tu viens de faire un long chemin.
Qu'as-tu vu? que t'a dit la main
Qui sur le buisson t'a coupée?

N'es-tu qu'une herbe desséchée
Qui vient achever de mourir ?
Ou ton sein, prêt à refleurir,
Renferme-t-il une pensée ?

Ta fleur, hélas! a la blancheur
De la désolante innocence;
Mais de la craintive espérance
Ta feuille porte la couleur.

As-tu pour moi quelque message ?
Tu peux parler, je suis discret.
Ta verdure est-elle un secret?
Ton parfum est-il un langage ?

S'il en est ainsi, parle bas,
Mystérieuse messagère;
S'il n'en est rien, ne réponds pas;
Dors sur mon coeur, fraîche et légère.

Je connais trop bien cette main,
Pleine de grâce et de caprice,
Qui d'un brin de fil souple et fin
A noué ton pâle calice.

Cette main-là, petite fleur,
Ni Phidias ni Praxitèle
N'en auraient pu trouver la soeur
Qu'en prenant Vénus pour modèle.

Mais elle est sage, elle est sévère;
Quelque mal pourrait m'arriver.
Fleurette, craignons sa colère.
Ne dis rien, laisse-moi rêver!

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Fin d'amour Publié le Samedi 26 Avril 2008 à 18:02:39

Le gai soleil chauffait les plaines réveillées.
Des caresses flottaient sous les calmes feuillées.
Offrant à tout désir son calice embaumé,
Où scintillait encor la goutte de rosée,
Chaque fleur, par de beaux insectes courtisée,
Laissait boire le suc en sa gorge enfermé.
De larges papillons se reposant sur elles
Les épuisaient avec un battement des ailes,
Et l'on se demandait lequel était vivant,
Car la bête avait l'air d'une fleur animée.
Des appels de tendresse éclataient dans le vent.
Tout, sous la tiède aurore, avait sa bien-aimée !
Et dans la brune rose où se lèvent les jours
On entendait chanter des couples d'alouettes,
Des étalons hennir leurs fringantes amours,
Tandis qu'offrant leurs coeurs avec des pirouettes
Des petits lapins gris sautaient au coin d'un bois.
Une joie amoureuse, épandue et puissante,
Semant par l'horizon sa fièvre grandissante,
Pour troubler tous les coeurs prenait toutes les voix,
Et sous l'abri de la ramure hospitalière
Des arbres, habités par des peuples menus,
Par ces êtres pareils à des grains de poussière,
Des foules d'animaux de nos yeux inconnus,
Pour qui les fins bourgeons sont d'immenses royaumes,
Mêlaient au jour levant leurs tendresses d'atomes.

Deux jeunes gens suivaient un tranquille chemin
Noyé dans les moissons qui couvraient la campagne.
Ils ne s'étreignaient point du bras ou de la main ;
L'homme ne levait pas les yeux sur sa compagne.

Elle dit, s'asseyant au revers d'un talus :
"Allez, j'avais bien vu que vous ne m'aimiez plus."
Il fit un geste pour répondre : "Est-ce ma faute ?"
puis il s'assit près d'elle. Ils songeaient, côte à côte.
Elle reprit : "Un an ! rien qu'un an ! et voilà
Comment tout cet amour éternel s'envola !
Mon âme vibre encor de tes douces paroles !
J'ai le coeur tout brûlant de tes caresses folles !
Qui donc t'a pu changer du jour au lendemain ?
Tu m'embrassais hier, mon Amour ; et ta main,
Aujourd'hui, semble fuir sitôt qu'elle me touche.
Pourquoi donc n'as-tu plus de baisers sur la bouche ?
Pourquoi ? réponds !" il dit : "Est-ce que je le sais ?"
Elle mit son regard dans le sien pour y lire :
"Tu ne te souviens plus comme tu m'embrassais,
Et comme chaque étreinte était un long délire ?"
Il se leva, roulant entre ses doigts distraits
La mince cigarette, et, d'une voix lassée :
"Non, c'est fini, dit-il, à quoi bon les regrets ?
On ne rappelle pas une chose passée,
Et nous n'y pouvons rien, mon amie !"
A pas lents
Ils partirent, le front penché, les bras ballants.
Elle avait des sanglots qui lui gonflaient la gorge,
Et des larmes venaient luire au bord de ses yeux.
Ils firent s'envoler au milieu d'un champ d'orge
Deux pigeons qui, s'aimant, fuirent d'un vol joyeux.
Autour d'eux, sous leurs pieds, dans l'azur sur leur tête,
L'Amour était partout comme une grande fête.
Longtemps le couple ailé dans le ciel bleu tourna.
Un gars qui s'en allait au travail entonna
Une chanson qui fit accourir, rouge et tendre,
La servante de ferme embusquée à l'attendre.

Ils marchaient sans parler. Il semblait irrité
Et la guettait parfois d'un regard de côté ;
Ils gagnèrent un bois. Sur l'herbe d'une sente,
A travers la verdure encor claire et récente,
Des flaques de soleil tombaient devant leurs pas ;
Ils avançaient dessus et ne les voyaient pas.
Mais elle s'affaissa, haletante et sans force,
Au pied d'un arbre dont elle étreignit l'écorce,
Ne pouvant retenir ses sanglots et ses cris.

Il attendit d'abord, immobile et surpris,
Espérant que bientôt elle serait calmée,
Et sa lèvre lançait des filets de fumée
Qu'il regardait monter, se perdre dans l'air pur.
Puis il frappa du pied, et soudain, le front dur :
"Finissez, je ne veux ni larmes ni querelle."
"Laissez-moi souffrir seule, allez-vous-en", dit-elle.
Et relevant sur lui ses yeux noyés de pleurs :
"Oh ! comme j'avais l'âme éperdue et ravie !
Et maintenant elle est si pleine de douleurs !...
Quand on aime, pourquoi n'est-ce pas pour la vie ?
Pourquoi cesser d'aimer ? Moi, je t'aime... Et jamais
Tu ne m'aimeras plus ainsi que tu m'aimais !"
Il dit : "Je n'y peux rien. La vie est ainsi faite.
Chaque joie, ici-bas, est toujours incomplète.
Le bonheur n'a qu'un temps. Je ne t'ai point promis
Que cela durerait jusqu'au bord de la tombe.
Un amour naît, vieillit comme le reste, et tombe.
Et puis, si tu le veux, nous deviendrons amis
Et nous aurons, après cette dure secousse,
L'affection des vieux amants, sereine et douce."
Et pour la relever il la prit par le bras.
Mais elle sanglota : "Non, tu ne comprends pas."
Et, se tordant les mains dans une douleur folle,
Elle criait : "Mon Dieu ! mon Dieu !" Lui, sans parole,
La regardait. Il dit : "Tu ne veux pas finir,
Je m'en vais" et partit pour ne plus revenir.

Elle se sentit seule et releva la tête.
Des légions d'oiseaux faisaient une tempête
De cris joyeux. Parfois un rossignol lointain
Jetait un trille aigu dans l'air frais du matin,
Et son souple gosier semblait rouler des perles.
Dans tout le gai feuillage éclataient des chansons :
Le hautbois des linots et le sifflet des merles,
Et le petit refrain alerte des pinsons.
Quelques hardis pierrots, sur l'herbe de la sente,
S'aimaient, le bec ouvert et l'aile frémissante.
Elle sentait partout, sous le bois reverdi,
Courir et palpiter un souffle ardent et tendre ;
Alors, levant les yeux vers le ciel, elle dit :
Amour ! l'homme est trop bas pour jamais te comprendre !"

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Amour Publié le Samedi 26 Avril 2008 à 18:01:08

Amour! "Loi", dit Jésus. "Mystère", dit Platon.
Sait-on quel fil nous lie au firmament? Sait-on
Ce que les mains de Dieu dans l'immensité sèment?
Est-on maître d'aimer? pourquoi deux, êtres s'aiment,
Demande à l'eau qui court, demande à l'air qui fuit,
Au moucheron qui vole à la flamme la nuit,
Au rayon d'or qui veut baiser la grappe mûre!
Demande à ce qui chante, appelle, attend, murmure!
Demande aux nids profonds qu'avril met en émoi
Le coeur éperdu crie: Est-ce que je sais, moi?
Cette femme a passé: je suis fou. C'est l'histoire.
Ses cheveux étaient blonds, sa prunelle était noire;
En plein midi, joyeuse, une fleur au corset,
Illumination du jour, elle passait;
Elle allait, la charmante, et riait, la superbe;
Ses petits pieds semblaient chuchoter avec l'herbe;
Un oiseau bleu volait dans l'air, et me parla;
Et comment voulez-vous que j'échappe à cela?
Est-ce que je sais, moi? c'était au temps des roses;
Les arbres se disaient tout bas de douces choses;
Les ruisseaux l'ont voulu, les fleurs l'ont comploté.
J'aime! -- O Bodin, Vouglans, Delancre! prévôté,
Bailliage, châtelet, grand'chambre, saint-office,
Demandez le secret de ce doux maléfice
Aux vents, au frais printemps chassant l'hiver hagard,
Au philtre qu'un regard boit dans l'autre regard,
Au sourire qui rêve, à la voix qui caresse,
A ce magicien, à cette charmeresse!
Demandez aux sentiers traîtres qui, dans les bois,
Vous font recommencer les mêmes pas cent fois,
A la branche de mai, cette Armide qui guette,
Et fait tourner sur nous en cercle sa baguette!
Demandez à la vie, à la nature, aux cieux,
Au vague enchantement des champs mystérieux!
Exorcisez le pré tentateur, l'antre, l'orme!
Faite, Cujas au poing, un bon procès en forme
Aux sources dont le coeur écoute les sanglots,
Au soupir éternel des forêts et des flots.
Dressez procès-verbal contre les pâquerettes
Qui laissent les bourdons froisser leurs collerettes;
Instrumentez; tonnez. Prouvez que deux amants
Livraient leur âme aux fleurs, aux bois, aux lacs dormants,
Et qu'ils ont fait un pacte avec la lune sombre,
Avec l'illusion, l'espérance aux yeux d'ombre,
Et l'extase chantant des hymnes inconnus,
Et qu'ils allaient tous deux, dès que brillait
Vénus, Sur l'herbe que la brise agite par bouffées,
Danser au bleu sabbat de ces nocturnes fées,
Éperdus, possédés d'un adorable ennui,
Elle n'étant plus elle et lui n'étant plus lui!
Quoi! nous sommes encore aux temps où la Tournelle,
Déclarant la magie impie et criminelle,
Lui dressait un bûcher par arrêt de la cour,
Et le dernier sorcier qu'on brûle, c'est l'Amour!

Afficher le commentaire. Dernier par blog de photographie des peluche le 18-07-2013 à 09h17 - Permalien - Partager
Tristesse de la Lune Publié le Samedi 26 Avril 2008 à 17:58:39

Ce soir, la lune rêve avec plus de paresse;
Ainsi qu'une beauté, sur de nombreux coussins,
Qui d'une main distraite et légère caresse
Avant de s'endormir le contour de ses seins,

Sur le dos satiné des molles avalanches,
Mourante, elle se livre aux longues pâmoisons,
Et promène ses yeux sur les visions blanches
Qui montent dans l'azur comme des floraisons.

Quand parfois sur ce globe, en sa langueur oisive,
Elle laisse filer une larme furtive,
Un poète pieux, ennemi du sommeil,

Dans le creux de sa main prend cette larme pâle,
Aux reflets irisés comme un fragment d'opale,
Et la met dans son coeur loin des yeux du soleil.

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