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On sait pas ce que l'italien lui a dit... Posté le Lundi 11 Août 2008 à 15h47

 

 

"On sait pas ce que l'Italien lui a dit..."

par Didier François

Récit des 140 minutes pendant lesquelles, en France et à travers le monde, le temps est resté suspendu.
Tour de France, et d'ailleurs, jusqu'au bout du suspense, conclu par la victoire italienne.
A Boulogne-sur-Mer
«Franck était meilleur que moi»
Boulogne-sur-mer, quartier du Chemin Vert, celui de Ribéry. Au PMU La Colonne, Gérald, 29 ans, carreleur, est là avec Luigi, 9 ans, et Enzo, 6 ans. Luigi est poussin dans le club des Aiglons, le même que «Ti-Franck» quand il était petit, et il veut devenir «footballeur» . «Ribéry, je lui ai parlé une fois. Je lui ai demandé si je pouvais aller manger chez sa grand mère, quand il viendra à Boulogne. Il a dit peut-être, en même temps que ses cousins.» Gérald : «Franck jouait avec nous quand il était jeune. J'ai cinq ans de moins, mais il était meilleur que moi.» Hurlements : un Italien vient de commettre une faute. But de Zidane. Materazzi égalise à la 19ème. Un gros blond: «Ouais, mais il fait 2 mètres 5 !» . Vincent, serveur, porte le maillot «Allez Ti Frank» , un Ribéry en bleu sur fond blanc, bouche ouverte. «Ma mère qui a 84 ans, elle veut que j'aille lui en acheter un», dit Jacqueline. Prolongations. Michel, 64 ans: «Si l'Italie gagne, on s'est dit, avec les copains du club de pêche, on mange plus de pâtes pendant trois mois.» Ribéry sort. Applaudissements. 103e, tête de Zidane, arrêtée de peu par le gardien italien. Michel : «Je préfèrerais qu'il soit dedans, mais le gardien, chapeau.» Zidane donne un coup de la tête à Materazzi : «Ca lui ressemble pas» , dit Jacqueline. Carton rouge. Michel : «Mauvaise note pour lui. C'est pas son genre, mais il est matraqué tout le temps par les autres.»

Haydée Sabéran
Sur les Champs-Elysées
«Qu'il est con ce Zidane !»
«Qu'il est con ce Zidane ! Enfin non, pas con...» Jack Lang essaye de se rattaper. Sous le coup de la déception, l'ancien ministre s'est lâché au moment du coup de boule du numéro 10 français puis de son expulsion. Jack Lang était venu assister au match au café Le Deauville, sur les Champs, un café dont le propriétaire est «un voisin» de la place des Vosges. Dès 23 heures 30, alors que les forces de l'ordre stationnaient encore en nombre dans les rues adjacentes, quelques pétards et l'avenue commençait déjà à se vider.
JOEL CARASSIO ET PIERRE PEROT
Au Chatelet, PARIS
«Ils vont pas regarder le match le ventre vide»
«Est-ce qu'il y a des gens qui n'ont pas mangé ?» , interroge Alioune Touré, travailleur social à l'Agora, un centre d'accueil de jour pour SDF géré par Emmaüs. «Un soir de finale de coupe du monde, les gens ne vont pas regarder le match le ventre vide» , dit-il. La salle a été décorée spécialement : revue de presse affichée aux murs et drapeaux français et italiens. On chante la Marseillaise et on crie «Zidane, Zidane» . Rachid Cherfi, un autre travailleur social a «préparé trois litres de café» . On passe dans les rang avec des gobelets. Mi-temps. On distribue des repas. La seconde période est plus tendue. Le carton rouge de Zidane suscite moult commentaires : «Il a déconné» , dit l'un. «Il a été insulté» , suppute un autre. Gérard prédit que «les Italiens vont gagner» aux tirs aux buts. C'est fait. La plupart des téléspectateurs de l'Agora s'en vont dormir dehors.
TONINO SERAFINI
A Strasbourg
«C'est triste d'avoir vu Zidane perdre sa sérénité»
La foule des supporters français a traversé la place Kléber sans un mot, sans un cri. Zidane ? «Ce qu'on va retenir de ce match, c'est son geste. Sinon, c'était 50/50» , dit Guillaume. Pour Antonietta, originaire de Calabre et supportrice de la Juventus, «c'est très triste d'avoir vu Zidane perdre sa sérénité» . Elle retient du match que l'Italie «a su conserver sa patience et sa détermination» . Amadeo, patron d'un restaurant italien, originaire de Naples, sifflet au bec et bouteille de champagne à la main, fête la victoire refusée en 2000 : «C'était très équilibré, un coup de chance pour le France, un coup pour l'Italie. Mais ce qu'a fait Zidane, je m'y attendais pas. Bon, on sait pas ce que l'Italien lui a dit...» «Mais quand on est capitaine, on montre l'exemple» , coupe Dominique, une cliente choquée par «l'anti-sportivité» de l'icône française.
THOMAS CALINON
En colonie de vacances, Le Porgue
«Au lit !»
 
Ce soir, menu équilibré : lasagnes et camembert. Seuls trois petits «footeux» ont osé le maquillage vert-blanc-rouge. A la colonie de vacances Le Bourdiou, perdue au milieu des pins entre Bordeaux et l'océan, le réfectoire a été redécoré en tribune : matelas, bancs, chaises en plastique et tables, tout a été réquisitionné. Les monos lancent les chants et tapent dans les mains. «Qui ne saute pas n'est pas français !» 69 enfants déchaînés. Exclusion de Zidane: «On y croit pas, il peut pas lui mettre un rouge.» Pendant la séance de tirs aux buts, une petite qui suce son pouce rigole en voyant son moniteur en transe. Et quand vient le moment du dernier tir, le moniteur met le doigt sur la télécommande. L'Italie marque: «Au lit!» 
Laure Espieu
A Toulouse
«On va peut-être avoir la paix
Laurent le pilier de l'équipe de Tournefeuille (Haute-Garonne) se sent «obligé» de regarder: «Disons que le football, ça... m'ennuie.» Comme Marc, le deuxième ligne de l'équipe de fédérale 3 d'Alban (Tarn) : «Pour l'ambiance, pas pour le jeu». Le coq gaulois des rugbymen chante aussi pour les bleus de Zidane. Assis sur le bar, Manylle, 3 ans, qui applaudit quand la salle applaudit. Il y a des «Ah !» quand Zidane touche la balle et des «Oh !» quand il la perd. Laurent, le pilier, arrose la fin des tirs au but : «On va peut-être avoir la paix maintenant que le guignol de la coupe du monde est terminé» .
Gilbert LAVAL
A la Bastille
«Abrutissement de masse»
Ils sont de ceux qui ont dit non... au foot. Et qui osent même sortir à Bastille, haut lieu de ferveur. A 19 heures, ils sont une dizaine à aller assister au Voyage en Arménie au cinéma Le Bastille, au grand étonnement de la guichetière, qui pensait passer la soirée seule... Renaud affiche son hostilité au foot et à la «vulgarité» de l'engouement collectif. La plupart se retrouvent pour dénoncer le caractère «stupide» de l' «hystérie collective» et de la «fête obligatoire». Et Maria, portugaise: «Toute une partie des portugais de ma génération, anti-salazariste, détestaient le foot, considéré comme un abrutissement de masse au service du régime. Le régime était basé sur les trois F : Fatima/ Famille/ Football...» 
Thierry Thirault
A Rome
«Vive l'Italie !»
«Ramenons-la à la maison, ça fait vingt-quatre ans qu'elle nous échappe», avait lancé la presse italienne. Des dizaines de milliers de tifosi ont convergé vers les places des grandes villes. A Rome, près de 200 000 personnes au Cirque Maxime, sous le mont Palatin. «Cannavaro, c'est le mur de Berlin» , lance le commentateur de la Rai sous les applaudissements vite refroidis par le penalty accordé aux Français et aussitôt contesté. «Simulateurdi merda» , lance l'assistance. L'énervement dure peu. «Zidane n'est pas dans le match », se réjouit un jeune supporter qui exulte au moment de l'égalisation. Après la victoire, Rome n'est plus qu'une immense clameur. Dans le Circo Massimo une marée de drapeaux s'agite. «On est les meilleurs, vive l'Italie, vive l'Italie !» 
ERIC JOZSEF
A Moscou
«Davaï Italia»
«Davaï Italia !», «Allez Zidane !» Au stade Loujniki de Moscou, l'un des rares endroits de la capitale russe où quelques grands écrans retransmettaient la finale, le match des supporters était un modèle de bonne humeur. «Chez nous, les matheux sont pour la France et les psychologues pour l'Italie» , révèle Alexeï, 24 ans. Igor et Ivan sont frères de sang, mais rivaux d'un soir : Igor soutient l'Italie, pour «venger le Brésil» , tandis qu'Ivan défend la France : «Nous Russes, nous sommes plus proches de la France, car nous nous sommes fait la guerre, du temps de Napoléon. C'est comme si nous avions du sang commun, non ?» 
LORRAINE MILLOT
A Gaza
«L'opération ne va pas nous priver de match»
Oubliée l'incursion, dédaignés les bombardements, hier, le temps d'une finale, Gaza voulait mettre le conflit entre parenthèses. Abou Nasser, vétéran des combats du Liban où il servait dans les rangs du Fatah, soutient «la France, bien sûr», mais se souvient de la finale de 1982 suivie sur un écran neigeux au fond d'une cave dans Beyrouth assiégée. «Alors ce n'est pas l'opération israélienne qui va nous priver d'un beau match» , rigole ce colonel à la descente légendaire, « le plus dur reste de trouver une bonne bouteille» . Pas simple, non plus, de trouver un écran. D'autant que les passages des drones de l'armée israélienne, appareils sans pilote bourrés d'électronique, transforment le plus magique des dribbles en puzzle numérique. Frustrant.
Sources : Libération

Posté par Adriana Evangelizt

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