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L'Italie brise le rêve des Bleus Posté le Lundi 11 Août 2008 à 15h48

 

 

L'Italie brise le rêve des Bleus

par Erwan Le Duc
 

La quête d'une nouvelle étoile, de ce Graal footballistique que peut représenter une Coupe du monde, voilà ce qui attend Français et Italiens pour une finale rêvée à Berlin, en ce dimanche 9 juillet 2006. Un choc de champions entre la génération dorée des Bleus, déjà sacrée en 1998, et une Squadra azzurra qui a puisé une force à renverser des montagnes dans les scandales qui entourent son championnat.

Sûrs de leurs troupes, les deux sélectionneurs n'ont rien changé dans leur composition d'équipe. Les doutes qui persistaient sur la titularisation de Del Piero sont levés par Marcello Lippi, qui préfère la polyvalence de Simone Perrotta au talent de l'attaquant de la Juventus. Même conservatisme chez Raymond Domenech, malgré les rumeurs d'un retour surprise d'un David Trezeguet craint par les Transalpins. Les 22 acteurs semblent avoir des fourmis dans les jambes alors que les hymnes retentissent, et la tension est plus que palpable dans l'enceinte du Stade olympique de Berlin. Une atmosphère spéciale qui se vérifie sur le premier contact du match : après une minute de jeu, sur une récupération de Vieira, Henry est victime d'un choc violent, sa tête venant buter sur l'épaule de Fabio Cannavaro. Henry reste au sol, hagard, alors que ses partenaires inquiets appellent les soigneurs des Bleus. Après un arrêt de jeu important, Henry reprend finalement sa place.

ZIDANE OUVRE LE SCORE, MATERAZZI ÉGALISE


Après un nouveau tacle plus que rugueux de Zambrotta sur Vieira (5e), qui vaut un avertissement au latéral italien, un nouveau fait de match vient lancer cette finale sur un scénario incroyable. Profitant d'une erreur de placement de la défense transalpine, Malouda s'infiltre dans la surface, à la course avec Cannavaro. Mais Materazzi arrive également pour bloquer la course de Malouda, et le déséquilibre. La faute n'est pas évidente, mais l'arbitre argentin M. Elizondo n'hésite pas à siffler le penalty. Zinédine Zidane s'empare du ballon, se concentre avant son duel face à Gianluigi Buffon, son ancien partenaire à la Juventus. C'est tout un monde qui retient alors son souffle, et qui va partir en apnée devant le génie du numéro 10. Alors que Buffon plonge sur sa droite, Zidane place un petit ballon piqué à la "Panenka", qui rebondit sur la barre avant de franchir la ligne puis de ressortir des buts... Zidane se retourne vers l'arbitre, qui a bien vu et valide le premier but de cette finale en faveur de la France (1-0, 7e minute). Il n'y a guère que Zidane pour se permettre un tel geste dans le plus important de tous les matchs de football, et pour de surcroît bénéficier de cette chance qui dit-on sourit aux audacieux.

La rencontre vient de basculer dans les dix premières minutes, et la révolte italienne gronde. La Squadra azzurra confisque le ballon, et Pirlo distribue le jeu à sa guise. Les coups de pieds arrêtés se multiplient à l'approche de la surface de Barthez, et il faut un plongeon acrobatique de Thuram pour sortir un ballon très chaud (13e). Un corner suit, qui ne donne rien, mais le suivant sera fatal. Botté par Pirlo, c'est le grand Materazzi qui saute plus haut que Vieira pour propulser le ballon au fond des filets de Barthez (1-1, 15e). Les Italiens recollent au score de manière logique, et Materazzi peut exulter après avoir provoqué le penalty.

La partie s'équilibre alors, les Bleus ressortent mieux le ballon et c'est la Squadra qui fait le dos rond sur des accélérations de Ribéry ou Malouda. Cela n'empêche pas Materazzi de se signaler en reprenant un nouveau corner de Pirlo, mais l'arbitre avait sifflé une poussette sur Vieira (27e). La maîtrise italienne semble prendre le meilleur sur la détermination des Bleus, qui ne parviennent pas à développer leur jeu offensif. Zidane et Henry sont coupés de leurs milieux, Vieira et Makelele courent plus après le ballon qu'ils ne le tiennent. Au contraire, on assiste côté italien à une démonstration d'abnégation de la part de Gattuso, tandis que les montées des latéraux Grosso et Zambrotta sont souvent bien coordonnées. Les Bleus souffrent terriblement : Thuram sauve la patrie d'un tacle rageur pour contrer une frappe de Toni, avant que l'avant centre de la Squadra ne trouve la barre transversale de Barthez sur le corner qui suit (35e).

Le match se joue sur rythme intense, mais celui-ci est imprimé par l'Italie aux dépens de Bleus qui ont toujours un léger temps de retard dans leurs actions. Seul point positif à l'issue de cette première période qui se termine sur ce score de parité (1-1), la réussite est manifestement du côté des partenaires de Zidane. Mais il y a fort à parier que les Italiens ne laisseront pas passer leur chance très longtemps, et on voit mal comment les Bleus pourraient soulever le trophée sans se montrer plus dangereux pour Buffon, bien tranquille dans son but.

LE RÉVEIL DES BLEUS

La seconde période commence avec un déboulé de Henry, qui vient tester Buffon après avoir pris de vitesse les défenseurs adverses (46e). Après un corner italien mal dégagé par les Français, Henry reprend son envol sur une pénétration toute en puissance, mais l'avant centre est contré in extremis par le tandem Cannavaro-Zambrotta (48e). Henry montre la voie à ses coéquipiers, placés plus haut et plus vifs vers l'avant. Sur une déviation aérienne de Henry, Ribéry trouve un espace qu'il dévore sur son aile, puis sert Zidane dans l'axe. Le meneur de jeu lance Malouda dans la surface, mais le français est taclé par Zambrotta. L'arbitre M. Elizondo ne bronche pas, et siffle un 6 mètres généreux (53e). Alors que les Bleus jouent enfin dans le bon sens, en provoquant la Squadra sur ses côtés, la machine bleue perd un de ses plus beaux joyaux. Sur un geste anodin, Patrick Vieira se blesse au niveau de la cuisse et doit céder sa place au jeune Alou Diarra. Pour faire contre mauvaise fortune bon cœur, la France reprend sa marche en avant sous la baguette d'un Zidane parfait en début de seconde période. Marcello Lippi réagit sans tarder : il sort un Totti transparent et Perrotta pour lancer l'attaquant Iaquinta et le milieu De Rossi, de retour de suspension.

Après un but italien de Toni refusé logiquement pour un hors jeu, les duels reprennent de plus bel. Henry ne trompe pas un Buffon intraitable, Toni se heurte à Gallas (63e), puis Cannavaro arrache le cuir dans les pieds de Henry et Ribéry... C'est une finale jouée à fond par deux formations qui se rendent coup pour coup, au plus grand bonheur des spectateurs du Stade olympique de Berlin. Les Bleus tentent leurs chances de loin, mais ni Ribéry, ni Malouda, ni Abidal ne cadrent leurs frappes. La pression est française, sans pour autant que cela soit décisif. Les coups de pieds arrêtés bottés par Zidane ne trouvent pas preneur, puis c'est Pirlo qui fait rugir les supporters italiens sur un coup franc aux 25 mètres qui frôlent le poteau de Barthez (76e). Le milieu de terrain du Milan AC réalise un grand match, inspirant la construction de son équipe avec une maestria toute italienne. Un autre maestro, un certain Zinédine Zidane, est victime d'une charge régulière mais virile de Cannavaro, qui laisse le meneur de jeu français à terre. Le Français se plaint de l'épaule, mais à la manière d'un Beckenbauer en son époque, il reprend courageusement son rôle.

Marcello Lippi tente son coup de poker habituel en remplaçant Camoranesi par le joker de luxe Alessandro Del Piero (86e). Le combat est terrible, intense, ni la Squadra ni les Bleus ne relâchent leur emprise sur cette finale dans les dernières minutes. La charnière Thuram-Gallas intervient avec à propos devant un Iaquinta aux aguets, Ribéry et Malouda se démènent et combinent sans parvenir à forcer le verrou italien... A l'issue du temps réglementaire, les deux équipes sont toujours au coude à coude (1-1), et devront en passer par la prolongation pour se départager.

ET ZIDANE CRAQUE...

Une prolongation qui débute sur un rythme plus heurté, tant les deux équipes paraissent épuisées. Malgré tout, les Bleus insistent encore et toujours, porté par un Makelele énorme d'activité au milieu de terrain. Ribéry passe tout près de l'exploit sur un enchaînement avec Malouda, mais la frappe du junior de l'équipe de France manque de la précision nécessaire pour battre Buffon (100e). C'était la dernière ruade du boulonnais, qui laisse sa place à David Trezeguet, tant craint par les Transalpins. Ceux-ci sont véritablement à la peine dans cette première période de la prolongation. La Squadra peut même dresser une statue à son gardien Buffon, qui réalise une parade exceptionnelle sur une tête de Zidane à la 103e minute. Zidane hurle de dépit, l'arbitre siffle la mi-temps. M. Elizondo devient lors de la seconde période des prolongations l'homme du match. Dans une rencontre que les Bleus maîtrisaient, Zinédine Zidane s'illustre de la pire des manières. Sur un échange verbal avec Materazzi, le grand bleu craque. Il s'énerve et assène un coup de tête dans le torse du grand défenseur. Les Italiens crient au scandale, l'arbitre ne semble pas avoir vu le geste impardonnable du meneur de jeu français... Mais après consultation de son assistant et du quatrième arbitre, M. Elizondo prend sa décision : il expulse Zinédine Zidane. Les Bleus perdent leur capitaine, les Bleus sont à 10, mais surtout, le plus grand joueur des vingt dernières années quitte définitivement le football sur un carton rouge. On ne saura probablement jamais les mots prononcés par Materazzi, mais ils ont été de trop pour Zidane. L'issue de cet accrochage n'est à la gloire de personne, ni de Zizou qui sort par la petite porte, ni de Materazzi, en provocateur honteux qui restera dans l'histoire comme l'homme qui a fait expulser Zidane en finale de Coupe du monde. La stupeur envahit le stade, rapidement remplacée par les sifflets... Des sifflets qui accompagnent la fin de la prolongation, sans qu'aucun but ne soit marqué. Après celle de 1994, la finale de la Coupe du monde 2006 se joue aux tirs au but.

L'accolade entre Barthez et Buffon décrispe un peu la scène, avant que Pirlo n'ouvre la séance des tirs au but en trompant le portier français. Wiltord égalise, puis Materazzi redonne un but d'avance aux Italiens. Le coup du sort viendra de l'homme du but en or de la finale de l'Euro 2000. David Trezeguet, face à son partenaire de club Buffon, expédie son tir sur la barre transversale... La Squadra prend un avantage décisif, et plus aucun tir ne sera manqué. Grosso se charge de finir le travail, pour faire de l'Italie le vainqueur de cette Coupe du monde.

Thuram reste digne avant de laisser les larmes couler, Trezeguet a le regard perdu dans le vide, Wiltord est prostré sur la pelouse du Stade olympique de Berlin... Et la joie italienne est légitime. Mais les pensées des Bleus vont vers Zinédine Zidane. Seul dans le vestiaire, Zizou quitte la scène sans même un tour d'honneur, après avoir marqué un but d'une audace sans nom, après être sorti sur un carton rouge logique sanctionnant un geste tout aussi inqualifiable... La tristesse est réelle, non pas tant pour une défaite aux tirs au but face à une Italie qui fait un beau champion du monde, mais à cause de cette sortie indigne pour un artiste du ballon. Le rêve bleu s'est éteint, l'Italie est championne du monde (1-1, 4-2 tab).

Sources : Le Monde

Posté par Adriana Evangelizt

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