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Africa Rudia

Tourisme équitable au Sénégal

Concept Posté le Mardi 18 Août 2009 à 16h05

Constats

-         Le tourisme est le deuxième secteur économique pour les pays du Sud après le pétrole, et représente actuellement à peu près 10 % de l’activité économique mondiale. Cette industrie, devenue planétaire, est en pleine expansion. De 10 à 20 millions de déplacements touristiques hors des frontières nationales dans l’immédiat après-guerre, on est ainsi passé à quelque 200 millions de vacanciers internationaux en 1975, 500 millions en 1995, 700 millions en 2002, 808 millions en 2005 ! Et l’Organisation Mondiale du Tourisme prévoit 1,6 milliard de touristes en 2020. Le chiffre d’affaires du secteur devrait être alors de 2 000 milliards de dollars.

-         Le Sénégal constitue l'une des premières destinations touristiques en Afrique sub-saharienne.

-         Le Sénégal est un des pays les plus pauvres de la planète.

-         Sous certaines formes, le tourisme peut être un moteur économique puissant (apport de devises, création d’emplois, amélioration de la balance commerciale, stimulation des investissements, soutien aux services locaux, valorisation des ressources naturelles et culturelles, …). Toutefois, le plus souvent, les pays du Nord restent les principaux bénéficiaires (compagnies aériennes, tours opérateurs, chaînes hôtelières.) et il ne profite qu’à une minorité de la population locale. Les effets positifs sont parfois largement compensés par des effets négatifs, déstructurant et considérables :

Ø      Des salaires très bas du personnel local dans l’hôtellerie, la restauration, l’animation, voire les transports

Ø      Le développement de réseaux de prostitution et du travail des enfants. Selon le Bureau international du travail, environ 20 millions d’enfants de moins de 18 ans travaillent dans le secteur touristique.

Ø      L’importation de produits et de services du Nord pour offrir un service standardisé au Sud.

Ø      Les tensions que peut susciter le développement d’une activité moderne dont les emplois vont entrer en concurrence avec les secteurs économiques traditionnels.

Ø      Une pression directe sur les écosystèmes fragiles, provoquant la dégradation de l’environnement physique et perturbant la faune et la flore sauvages.

Ø      Une concurrence pour l’utilisation de ressources rares, principalement le sol et l’eau. A titre d’exemple, un terrain de golf moyen en Thaïlande use autant d'eau que 60.000 habitants locaux par an… A Agadir au Maroc, on peut voir les pelouses des hôtels irriguées jour et nuit alors que la population des quartiers périphériques de la ville n’a pas accès à l’eau potable.

Ø      Le renchérissement du foncier induit par la pression touristique,

Ø      Le rapatriement des bénéfices par les investisseurs étrangers. En Thaïlande, seuls 30% de l’argent dépensé par les touristes revient au pays.

Ø      L’accueil d’un nombre de touristes largement supérieur à la population locale, ce qui risque de désorganiser les sociétés traditionnelles.

Ø      La perte de biodiversité, notamment par des constructions massives le long du littoral.

 

-         Crise mondiale actuelle (principalement économique mais pas uniquement, également sociale, …). Remise en cause du système capitaliste dominant, nécessité de repenser d’autres modes de vie, d’autres modes de consommation (y compris d’autres modes de voyager)

-         Changement climatique. Idem, nécessité de s’organiser autrement pour y faire face.

 

Le tourisme équitable/responsable, la solution ?

Ainsi, les conditions sont réunies pour des rencontres riches d’échanges entre les habitants et touristes qui n’exploitent pas les premiers mais qui leur fournissent des moyens de vivre dignement. Le respect mutuel et le désir de mieux connaître l’Autre sont à la base de ces programmes, qui offrent une possibilité de plus dans le champ de la solidarité internationale. On passe d’une « citoyenneté en vacances » à une « citoyenneté pendant les vacances ».

On le voit, le tourisme équitable peut apporter sa pierre au but des Objectifs de développement du Millénaire des Nations Unies : la réduction de la pauvreté dans le monde d’ici 2015. Il répond également à la préoccupation du Parlement européen qui « insiste sur la nécessité de réinvestir les gains économiques engendrés par le tourisme dans le développement local; demande aux organisateurs de voyages de revoir leurs formules de voyages à forfait qui empêchent les communautés locales de bénéficier de retombées, et encourage ces voyagistes à recourir autant que possible aux ressources matérielles et humaines locales, y compris pour les postes d'encadrement.

 

Tourisme responsable : C’est tout simplement appliquer les principes du développement durable au tourisme, c’est-à-dire concilier développement économique, approche sociale et respect de l’ environnement. Pour le voyageur, cela signifie passer de bonnes vacances dans un cadre préservé tout en portant un regard attentif aux autres et à l’équilibre du lieu visité.

 

L’un des attraits du voyage tient à la diversité des peuples et des cultures rencontrés. Or, chaque culture, religion et mode de vie est soumise à des règles et à des traditions qu’il convient de respecter et de comprendre, plutôt que de juger.

 

« Le voyage est un moyen privilégié de lien et de compréhension entre les peuples. Il doit permettre l’épanouissement du voyageur et de l’accueillant sur les plans personnels, culturels et économiques. Ses ressources doivent profiter équitablement aux populations d’accueil et contribuer au développement durable de leur territoire d’accueil. »

                                                                              Charte du tourisme équitable.


2 commentaires. Dernier par club monaco le 10-09-2013 à 20h43 - Permalien - Partager
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