Marcher, marcher toujours ...
Pareil au vaisseau qui, de son étrave,
Fend résolument les flots incertains,
L'homme, pas à pas, lourd de ses entraves,
Du levain des jours, pétrit son destin.
Il a tant cheminé, la nuit, le jour,
Cent fois trébuché, le coeur en déroute,
Et pourtant il lui faut marcher toujours.
Le lot de la vie, n'est-ce pas
A dos d'arc-en-ciel, à bras de mirages,
Qu'importe le sol rude à son pied nu,
Ou que l'air du temps ride son visage,
Il est riche même ayant tout perdu.
L'ombre et la lumière en lui se confondent,
Et l'onde et le feu. Mais de l'athanor,
Divine, jaillit la source féconde,
En souffle d'azur et paillettes d'or !
Au sein de l'Immense, il est une étoile
Eprise d'amour et de plénitude
Qui vers des lointains vogue à toute voile
Les yeux pleins de rêve et d'infinitude.
Alain Gautron