Les temps barbares
En son palais d'azur soupirait Polymnie*...
Que pouvait-elle encore espérer des humains,
De ces peuples rageurs, prompts à la barbarie,
Pour un oui, pour un non, les armes à la main ?
Ils justifient qu'on brûle et que l'on assassine,
Prennent pour idéal ce qui n'est que folie,
Brandissant leurs drapeaux quand fument les ruines ?
Voici les Temps barbares,
Sonnez cavalerie !
Le poète raillé gît dans la poussière.
On a jeté sa lyre indocile aux pourceaux.
Il n'entend même plus cette voix qui naguère
Répondait à son coeur, de
Lui qui chantait l'amour, on le montre du doigt,
Qui louait la beauté, voici qu'on l'injurie.
Le monde a pris soudain la couleur de l'effroi.
Voici les temps barbares,
Sonnez cavalerie !
Il espère, il implore, tend ses mains inutiles
Puis s'effondre, pleurant son destin malheureux.
Alors Elle descend, saisit les doigts fébriles
Et l'entraîne avec Elle au travers des cieux.
Sur
Des éclairs ont zébré les nuées en furie.
Rugissant, les Enfers aux Cieux ont répondu :
Voici les Temps barbares !
Chargez cavalerie !
AG
* Muse de la poésie