Contributions |
"Gouvernance, décence et licence" (suite 1) |
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L'anarchie républicaine Cette contribution sera peut être perçue comme une nième critique. Vous me direz « qu’avez-vous à proposer » ? Il faut d’abord cerner les contours du problème pour prétendre y apporter solution. Le drame c’est que ma petite personne n’a pas la capacité d’apporter une solution à une gangrène. Je me permets donc de diagnostiquer le mal. Dans un pays de tradition orale, il est quand même curieux que l’on s’enferme dans un mutisme coupable. Non pas que la chose ne soit pas envisageable dans notre pays, qui n’est plus montrable aux chérubins, mais surtout parce que ce schéma carnivore ne sied pas à une société qui ne broute plus que de l’argent. Avec une prédilection pour celui des plus pauvres. "Gouvernance, décence et licence" Si un gouvernement se permet de descendre à un niveau de faiblesse tel qu’on le voit, la construction de L'Etat-nation devient forcement un chantier en régression. Sans avancer comme Gossiaux que "l'ethnique est l'antonyme de civilisé, on peut, toutefois, souligner sans risque de se tromper que la parcellisation des intérêts que ne favorise pas la formation intégrée d'une identité nationale ni la constitution d'une nation. Tenez, cette petite déconnexion entre deux affaires quasi identiques : Entre la cassette de Bandiougou et l’affaire de la maîtresse, il y a des années lumière : Car l’enseignant a été d’abord entendu à la Sécurité d’Etat pendant deux jours et c’est de là-bas qu’il a été conduit au bureau du procureur Théra. Il a dit à ce dernier que lui-même n’était pas le premier auteur de ce texte qui est traité dans le lycée en question au moins depuis 3 ans. La preuve, a-t-il dit au procureur, est dans un vieux cahier que la Sécurité d’Etat a confisqué avant de le conduire dans son bureau. Les agents de la Sécurité d’Etat ont comparé les deux textes, l’ancien et le nouveau, et ils se sont rendu compte que les deux textes étaient identiques point par point et virgule par virgule. Ses propos allaient être confirmés plus tard par l’auteur de la pièce de théâtre d’où le texte a été tiré, une certaine Hawa Diallo, avec le titre originel de « Culotte baissée ». La pièce a même été jouée au Centre culturel français au temps du président Alpha. Quant au journaliste, il a fait savoir qu’il ne connaissait pas auparavant l’enseignant, ni d’Adam ni d’Eve. Tout cela conduit à une implacable injustice et nous fait dire que l’impasse qui s’installe, le manque d’initiative réaliste, l’absence de dépassement de soi, l’insuffisante mobilité, parce que criants, tirent la sonnette d’alarme sur une situation qui nous installe inconfortablement dans un face à face, tels des chiens de faïence. Aujourd’hui, il est impératif de donner le temps d’analyser et d’approfondir les questions qui nous préoccupent tous et ensemble. Si nous nous occupons tout simplement à ne chercher que la solution de la crise actuelle dans la perspective d’élections présidentielles (ou de 3ème mandat ? ? ), nous passerons, encore une fois, à côté de l’essentiel. Et nous aurons cultivé et nourri les mêmes germes qui ont conduits à notre instabilité politique. Les initiatives présentées jusqu’ici manquent, à mon sens, d’exhaustivité, aussi bien dans leurs formes que dans leurs profondeurs. Elles semblent vouloir seulement chercher une solution à la crise actuelle ou une façon de participer à l’événement, d’être à la mode ou d’être la vedette d’un moment. Pour conclure, je dois dire combien j’'adhère à l'esprit et à la lettre du dialogue concernant les possibilités et perspectives de dialogue politique dans notre pays. Pour chercher des cures à des problèmes existentiels ordinaires ou trouver des solutions à des phénomènes naturels ou pour expliquer les raisons d'un non engagement, d'un refus d'action c'est un exemple édifiant qui illustre l'ampleur du mal et ses ramifications. A cela s'y greffe une lecture biaisée et peu rigoureuse de certains concepts de religion qui obstrue l'horizon et ligote l'intelligence en prévenant tout effort émancipateur. Bamako, le 24 septembre 2009
Professeur Aboubacrine ASSADEK
Département de mathématiques et d’informatique de la FAST-Université de Bamako gsm : +22376434964
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