Anaba.com

Qui ne se souvient du blanc de la cité sic de Bassa à Douala ? Sapeur hors pair et grand amateur de femmes devant l’éternel. Issu d’une famille très pauvre et  manifestement pas très veinarde, notre bonhomme n’en menait pas large. Obligé qu’il fût depuis sa tendre enfance, de prendre en main son destin et de subvenir aux besoins de sa famille. Fils aîné d’une famille de sept enfants parmi lesquels le plus lettré n’avait pas obtenu son brevet d’études du premier cycle, « le blanc de la cité sic », ainsi qu’il se fera appeler plus tard, ne manquait pourtant pas d’ambitions.

« Un jour, je vais percer et je serai riche. » Ce refrain, il l’avait longtemps fredonné à ses amis qui à force de l’écouter avait fini par l’abandonner seul à ses rêveries.  Son disque était rayé et tous le prenaient pour un fou, un rêveur, une de ces épouvantables loques humaines comme seule l’Afrique, berceau de l’humanité sait en fabriquer., des années après les indépendances. Au – delà du rêve, c’était devenu pour lui une véritable obsession, une nécessité absolue, un impératif catégorique. Il fallait qu’il en soit ainsi. Pour lui, il était impensable que les choses puissent se passer autrement. Car, Dieu lui – même dans sa grande magnanimité ne l’aurait pas permis.

Plus le temps passait, plus le rêve de jour en jour, s’enracinait dans son esprit ; au fur et à mesure que les espoirs d’un avenir prometteur s’évanouissaient. Il avait tout fait, tout essayé, mais, peine perdu. Il lui semblait que, selon toute vraisemblance, un malin génie s’acharnait contre lui ; contre son destin, l’empêchant de goûter  aux délices d’une vie plus calme et plus aisée et plus confortable. une vie rythmée par les cadences suaves du luxe et le goût du lucre.(…) à suivre.