L’univers semble s’étendre à l’infini,
Lui qui se noie pourtant tel un naufragé dans le cœur.
La terre, le monde, les planètes, œuvres de grandeur ;
Une fourmi sur un rocher, un cœur…, l’oiseau dans son vol,
Mystères du Seigneur.La nuit debout, le vent frappe les forets,
La pluie enivre le sol pendant que les étoiles pleines de honte
Cachent leurs grands yeux embués par les noirs nuages des cieux.
L’horizon presque moribond sous ce spectacle tristement âpre
Pointe son visage clair devant le sourire azur du soleil.
Les oiseaux volent ensemble dans leur tunique de belle couleur
Le lion rassasié dort en compagnie de sa lionne sur son laurier.
Les proies effrayées, montées sur les ailes de la peur, un regard
En arrière, se jettent à vau-l’eau, dans la marre de la panique,
Carnaval de fuite avec sa foire de vies en danger.
L’enfant court l’habit remonté au-dessus du nez,
La morve dans le sourire et les larmes, délicieuse et savoureuse.
A toute vitesse circulent sur ce poussiéreux dédale les voitures ;
Les choses avancent un peu : on ne se coupe plus les cheveux,
Plus de mariages forcés.Les jeunes, braves hommes, comme le vent
Sont libres. On a l’école et le savoir, cependant la pilule du progrès,
C’est dur à avaler.Le sommeil, doux repos !les destins changent au réveil.
On est étudiant, une machette collée à la maîtrise, nous voilà premier ministre.
Indépendance-Téré, viens proclamer le chant de l’éveil de nos consciences !
Sur le chemin de Damas une lueur, sur les sentiers du progrès
Ethiopie, paradis des hommes à la peau brûlés, terre de nos Héros,
Sais-tu que l’Espoir seul ne suffit pas, et qu’un est supérieur à zéro.
Après toutes ses rotations, la terre même fait sa révolution
Ainsi doit éclore une ère nouvelle de la dure coquille du temps éternel.
Les jours passent avec leurs heures, les années avec leurs mois…pourtant
On tourne sans cesse en rond avec les autres, avec les sciences et l’évolution.
Une planète,
Où est la pierre de l’édifice des Fils de Lucie, notre grand-mère ?
Un continent, l’Afrique, terre paisible de jadis ; terre désespérée d’aujourd’hui
Où les démons vilains hantent les rêves qu’illuminaient les fées des promesses
Du changement : que c’est beau l’extérieur d’une vie éhontée
Comme les véroles répugnantes de l’âme qu’ignore le miroir !