C’est à 26 ans que Luc Saint-Éloy rentre dans la troupe du « Théâtre noir » dirigée par Benjamin Jules-Rosette. Il devient ensuite directeur artistique du « Théâtre de l’Air Nouveau » après le départ de Marie-Line Ampigny avec qui il avait fondé en 1983 la compagnie, qui s’appelait alors « Théâtre de l’AIR », et qui s’est fixé pour objectif de faire vivre le répertoire théâtral antillo-guyanais en France. Il se consacre alors à l’écriture dramatique et à la mise en scène. En 1988, lors de la sélection au prix Gibert Jeune de sa première pièce Le prix de la terre, il fait la rencontre du dramaturge Bernard-Marie Koltès, qui devient pour lui un père spirituel et lui donne foi en l’écriture et en la création. En 1991, sa pièce Trottoir Chagrin obtient le premier prix au concours d’écriture dramatique de la Soif Nouvelle organise par le Centre Dramatique Régional de la Martinique. Il adapte et met en scène de nombreuses créations autour du conte, de la poésie et de la musique traditionnelle antillaise. Il revendique son appartenance aux traditions afro-caribéennes par l’intégration du tambour-ka sur la scène qu’il transforme en espace sacré pour communiquer avec les ancêtres. Son travail est résolument orienté vers l’affirmation d’une identité culturelle distincte des canons français et occidentaux. |