Breizh-Box

C etait un avant midi d ete. Nous etions sur la cote girondine. Il faisait beau mais pas suffisement. C etait apres une nuit d orages. Je crois que c etait un dimanche. Le sol etait encore humide comme savent l etre les sols d ete apres une nuit d orages. C est la que  se noua l intrigue. D une main peu habile ou un peu paresseuse, il le libera de son etreinte. Le lapin ne broncha pas et chu. Il chu de 80 centimetres, un enfant c est pas haut, meme s il est grand pour son age. Il chu donc ce lapin et se roula dans les epines de pins, s etira un peu plus loin et glissa dans la boue. Mon regard parti de ce lapin bleu vers un autre bleu celui des yeux de l enfant, meme s il parlait je ne saurai dire ce qu il a dit je crois qu il n a pas pleure. Le bleu du lapin vira au brun, le bleu des yeux s embruma. Je saisi avec adresse le petit corps de mousse, l etranglai dans mes poings pour en faire sortir la quintessence du jus d eau et de terre. Avec du mir express ( j aime cette odeur de propre un peu trop forcee) on nettoya le roi doudou. Une fois lave, sentant bon, il etait inutilisable, mouille jusqu a sa moelle immaginaire, jusqu au plus profond de ses fils. Il me fallait une solution, il me fallait la solution.

Bien sur en camping on n a pas de seche linge sous la main. Tres vite mon esprit chercha, il chercha, pas assez de soleil pour le pendre a un fil au dehors, il chercha,  le pendre a l antenne et faire un tour en voiture trop risque, il chercha, pas de fer a repasser a porte de main, il chercha, pas de centrifugeuse, non il me fallait autre chose, il trouva....un micro ondes par exemple!

Bingo, il etait la suspendu a son etagere, blanc pur, propre et reconfortant, nul doute que ce micro ondes la ferait, l affaire. Et pour faire l affaire il allait la faire.

C est avec empressement que j ouvris la porte, avec contentement que je programmai la minuterie, et top depart, une affaire qui roule, qui tourne en l occurence.

L enfant levait la tete vers son tresor et ses yeux allait du doudou qui tournait a mon visage rassure, et grace a ma totale certitude je vis cette tete se detendre.

Puisqu il fallait attendre autant attendre dehors!

Ca faisait quoi une minute, peut etre deux que le lapin etait au four. Dans mon soucis du bien etre de l enfant et du bien etre du lapin je revins vers l interieur. C est cette odeur qui d abord me pris aux narines, en une miliseconde mes yeux virent une petite fumee qui montait au plafond, au rien de bien extraordinaire mais....oui il y a un mais....

Mais il etait trop tard, il est souvent trop tard, et le cadavre tournait tournait encore...

D une main rapide, j ouvris et ne pu que constater que le lapin etait mort, consumme par trop de zele bienveillant.

Il etait mi bleu mi noir et l enfant de dire moi je veux pas le mettre sur ma figure comme ca!

Evidement non, pas comme ca, mais comment alors? S en etait fini du lapin bleu, qui avait vu les nuits blanches et les ciels gris. On jetta le lapin bleu dans la poublle ou il repose toujours, quelque part en bord de mer, sans fleur ni couronne.

L enfant fut courrageux, et moi j etais sans dessus dessous peine d avoir peche par empressement, triste pour eux, l enfant et le lapin.

Apres ce meutre au micro ondes, il nous fallu parcourir 20 kilometres pour des le lendemain  choisir un nouveau meilleur ami a cet enfant.

Je crois que cette histoire me hantera toujours, vous savez c est comme ces peaux de bananes qui vous font trebucher, oui, peaux de bananes et peaux de lapins!