Breizh-Box

Dans sa voiture vert foncé, elle lit. Calée dans son siège, elle lit. Elle lit et elle mange. Il se fait plus de 12 h 34 et elle nourrit ce corps déja trop lourd, encombré par plusieurs kilos de trop.

 Je la vois. Elle tourne les pages dans un geste mécanique, elle tourne les pages rapidement. Soit elle lit vite, soit les caractères sont imprimés en gros. La couverture de son livre rouge tranche avec la couleur de la voiture, et avec la couleur du ciel, malgré  le va et vient incessant  des véhicules autour d elle, tout a sa concentration, elle lit. Ce qui m amuse c est qu en lisant, elle mange.

Elle mange, bouchées apres bouchées. Mais le plus drôle c est que non seulement elle porte délicatement avec ses doigts son repas a ses lèvres, mais elle pose ensuite systématiquement sa main  en baillon sur sa bouche. Etrange...

L une des questions que je me pose en la regardant ainsi manger, est :

Ce peut-il que son repas soit si apre qu elle doive le contenir de force dans sa bouche? A moins que, sa lecture ne lui perturbe les sens et qu elle soit par réflexe obligée de se préserver ainsi.

Et elle tourne les pages,(décidement, qu est ce qu elles tournent ces temps ci, les pages!).

Une gorgée de soda a l orange, et la lecture reprend. Rien n évolue, une bouchée, une main, une page, une gorgée de temps a autre, une bouchée, une main, une page..... Meme le soleil ne semble pas la gèner.

Je la connais de vue cette femme. Elle vend des sandwiches au centre commercial, je crois même que j ai déjà entendu son prénom, mais je ne m en souviens plus.

Et elle mange, elle lit, elle boit, et elle lit......

Ces lunettes posées sur son nez, ses cheveux longs attaches dans son dos, sa blouse blanche fichée sur ses épaules, elle mange, et elle lit.

C est bizarre, rien ne semble devoir dévier sa concentration, faut il que son livre soit passionnant! Ce qui m interpelle c est le nombre de voitures sur ce parking, tout le monde mange. Même moi.

Elle tousse, elle tourne une page encore, il fait beau, il faut que j avance, je la laisse dans mon rétroviseur.

Vivement demain