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Breizh-Box

Toujours à l'ouest !

Portrait 14 Posté le Mardi 24 Juin 2008 à 23h00

 

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Le lieu n a aucune importance, ce que vous pouvez savoir, c est que nous sommes dans un bureau, peu importe la raison, nous y sommes.

 

C est la fin de la matinée, il fait beau, encore, il fait chaud, déja.

 

Assis derrière son bureau gris, les yeux fichés sur son écran un homme.

 

Ce n est pas lui que je veux voir, c est la femme, a l autre bout de la pièce.

 

Lui, justement se tient a l entrée, tel cerbère gardant les enfers il est la.

 

En une demi-seconde on se rend compte qu il porte un handicap. C est dans son regard, c est dans ses traits, c est dans son phrasé, c est en lui et c est une évidence.

 

 

Il a les yeux bleus je crois, il porte une petite moustache qui masque quelque peu le défaut de sa lèvre supérieure, il approche sans nul doute de la soixantaine, mais il fait plus. Son sourire est carnassier, le fait que sa levre supérieure presque absente se surélève lui donne un air de requin.

 

Il est vêtu d une blouse grise et verte. Nous sommes dans l industrie et dans l industrie, les blouses sont encore a la mode.

 

Courtois, je m approche et je le salue. Je lui tends la main, il me tend la sienne.

 

Et c est la, en une fraction de seconde que cela me gène.

 

Sa main, sa main est incomplète.

 

Cela c est fait sans réfléchir, machinalement, et je serre.

 

Au creux de ma paume je sens le reste d un doigt, en un instant tres court j ai le temps de faire le compte, il en reste 3. Instinctivement je situe le pouce, l annulaire et l auriculaire.

 

Le reste  du majeur ( c est a dire la première phalange) me serre la paume, un contact étonnant quand on ne s y attend pas, une surprise en somme. L index est pratiquement sectionné a la base, je le sens a peine.

 

Le contact n est  désagréable en rien physiquement, c est mentalement que cela se joue, une sorte de dégout, mélangé a de l éonnement.

 

Je ne sais pas si il l a remarqué, je ne sais pas.

 

De toute facon il doit y être habitué et j imagine même qu il en joue parfois.

 

Quelques minutes plus tard, en sortant je le reprends en main, rapidement, le contact me crispe.

 

Longtemps, longtemps apres dans la journée j ai ressenti encore la pression de la première phalange de son majeur tout au creux de ma main. longtemps.

 

Vivement "demain"...

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