Breizh-Box

 

 

 

 

 

Unité de temps : fin août milieu d après midi

Ciel : blanc/gris

Température : 19°

Lieu : une route

 

 

Mon dieu que ce fut pénible…….

 

Oui, je vous le confesse, ce fut pénible.

 

Goutte après goutte, muscle après muscle, souffle après souffle, mon corps se ressuscitait et réclamait miséricorde.

 

C est sur cette petite route de campagne, que cahin-caha j allais. C est sur cette petite route de campagne, où il ne passe qu une voiture a l heure que je filais sur un rythme pas très catholique. C est sur cette petite route de campagne où l odeur des fleurs de maïs m emplissaient les narines, que je m y suis remis.

 

Mon corps se souvenait encore de comment il devait faire, gauche, et plus forcé qu enthousiaste, droite, il l a fait, gauche.

 

Apres des années, droite, que je compte en plusieurs quinquénats, gauche, toute ma machine s est remise en route pour suivre ma nouvelle obstination : courir.

 

Qu est qui m a fait donc courir, vous dites vous ?

 

Est-ce que les J.O y sont pour quelque chose ? Non.

 

Est que de lire sur ma TV, « manger, bouger » y est pour quelque chose ? Peu probable.

 

Oui, plus qu une prière intérieure, ma tête vrillait sur cette obstination : courir !

 

Et c est ce que je fis, en bon breton têtu. droite, gauche

 

J avais plus l air d un diable rouge, gauche, rôtissant aux enfers, droite, que d un ange, gauche, soulevé par ses ailes graciles, gauche…..

 

Dieu, que le souffle était court. Droite.

Jésus, que la sueur perlait vite et drue. Gauche.

Marie, que l’air si frais fut ce t il ne parvenait pas à me rafraîchir. Droite.

Joseph, que cette route était longue…. Gauche.

 

Dans ma tête, droite, a cet instant précis, gauche, les voix qui me venaient, droite, n étaient pas celles du seigneur, gauche, non, droite, mais plutôt celles d un petit diablotin, gauche, perché sur mon épaule, droite, et qui me susurrait au début, gauche,  pour me crier ensuite, droite : A R R E T E   !  !  !

Gauche, droite, gauche, droite, gauche, droite, gauche, droite…………………………….

Mais, ce qui passerait pour un miracle aux yeux de mon entourage, s appelait aux miens : OBSTINATION.

 

C est donc ruisselant, gauche,  poussif, droite,  et glaireux, gauche, que mètres après mètres, droite, je fis le baptême de mon premier kilomètre, gauche. Et puis poursuivant encore ma route, gauche, j’eu cette surprise…stop !

 

Non, je n ai pas chu,

Non, je ne me vis pas pousser des ailes,

Non, la route ne s est pas ouverte sous mes pas, assurément.

 

Non, j ai simplement, par ma course effrénée, troublé la quiétude d une dizaine de bonnes sœurs ! Oui, a l ombre d un grand sapin (pourtant il n y en avait guère besoin, …d ombre), elles étaient là. Elles avaient mis tous leurs atours gris, leurs voiles blancs, et elles papillonnaient autour d une table de pique-nique en toute allégresse.

 

Troublant.

 

Je ne vous raconterai pas leurs visages, je ne les ai vu que dessinées en ombres chinoises au travers des branches. Je ne vous dirai pas si elles prenaient la communion ou si elle se gavaient de sandwichs pâté ou rillettes, je n en sais rien. Mais elles étaient bien la au cœur d une garden- party improbable, au milieu de nulle part pendant que moi comme un damné, j effectuais mon chemin de croix.

 

Avouez, que c est incongru de trouver en plein milieu de rien une escouade de religieuses batifolant dans l herbe haute !

 

Bien sur que non, ce n était pas une hallucination, j y ai regardé à 2 fois !

 

Et a peine les avais je repérées, que déjà elles s agitaient. Surprise partagée donc !

 

Je pris cette apparition pour un signe et songeai qu il fallait que je fasse demi tour avant de trépasser, au diable les Te Deum !

 

Alors, j opérai un virage, et refis le parcours dans l autre sens, un sourire aux lèvres (c est une image, je ne savais que souffler).

 

 

Je vous rassure néanmoins, le jour d après et les jours suivant, j ai gagné en souffle, Alléluia ! Mais j ai perdu en chasubles !

 

 

 

Vivement demain !