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Breizh-Box

Toujours à l'ouest !

Portrait 29 Posté le Mercredi 4 Novembre 2009 à 23h09

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Unité de temps : 12 h 22

Ciel : mélange de bleu, de gris, de noir et de blanc

Température : 13°

Lieu : hôtel restaurant bord de mer

 

 

 


 

Je  sais qu’il lui  fait l'amour

 

Il ne peut en être autrement, il lui fait l’amour.

 

 

 

On ne vient pas dans un hôtel de bord de mer un mercredi pour regarder au loin sur la baie, les ondées qui passent ou les couleurs changeantes du ciel et de l'eau, non, on  n’y vient pas pour ça.

 

A dire vrai, je l’ai remarquée dès que je suis entré dans le restaurant. A vrai dire, je ne suis pas le seul. On ne voit qu’elle de toute façon.

 

 

 

Moi, ce sont ces yeux que j’ai vus en premier. Ces yeux bleus qui se plissent quand elle sourit.

 

 

Et ses ongles lui lacèrent le dos.

 

 

Elle se dessine en ombre chinoise devant une baie vitrée ou l’on voit la mer, grise et blanche ondoyer sous les vents d’ouest.

 

Quelques rayons de soleil timides, enflamment ses cheveux blonds.

 

 

 

Et elle parle avec lui, et il parle avec elle.

 

 

 

De ce que j entends, elle à l’accent des pays de l’est, je ne sais pas ce qu’elle dit, je sais juste qu’elle a un accent des pays de l’est.

 

 

Elle danse dans mes yeux je ne vois qu’elle. Elle est belle dans la lumière de la mi-journée.

 

 

Je pense qu’elle a plus de 40 ans. Elle porte des cheveux courts. Courts et blonds.

 

 

Et les vagues vont, et les vagues viennent, le ressac est continuel, le flux et le reflux : permanent.

 

 

Et de sa main gauche, elle parcourt sa cuisse. Elle descend vers son genou, puis remonte. Et la repose sur le coin de la table, sur la nappe blanche.

 

Et il la serre plus fort, il l’étreint encore. Plus fort.

Ils tournent, les draps se froissent, glissent.

 

 

Son teint pale se découpe sur le gris du ciel, les nuages avancent en rangs serrés et dans une cadence infernale. Ils jettent sur la mer, quelques gouttes d’eau de plus quelques gouttes d’eau de pluie. Elle a des anneaux d’or aux oreilles, et une bague en argent à l’index.  Pas d alliance.

 

 

Ses jambes élancées sont  gainées par des cuissardes de cuir noir. Ses petits talons carrés lui font atteindre plus du mètre 70,  je le verrai plus tard, pour l’heure elle est à table sur d’elle sous mon regard.

 

 

 

Et leurs bouches se cherchent, et leurs bouches se trouvent. Et leurs corps s’agitent, et leurs corps se reposent,  ils se portent, s’emportent. Et la pluie bat à la fenêtre. Plus fort.

 

 

 

Une robe très courte  et très près de son corps en  tissus léopard habille des formes exquises.

Elle parle, elle rit, elle mange aussi.

Ses mains s’agitent souvent, elles caressent ses cheveux, frottent le bord de la chaise, et se posent sous la table juste en haut de ses cuisses.

 

 

Délicieusement, elle  porte à sa bouche un sarment de chocolat, tourne la tête. La mer danse, le vent souffle, la pluie tombe, tombe, et le temps se suspend.

 

 

 

Ils s’en iront avant nous, je me demande ce qu’elle fait avec lui, plus vieux, plus moche, plus riche que la moyenne. Et ils monteront dans une chambre, qui s’ouvre sur la mer. Ils oublieront le temps l’un avec l’autre. Puis iront, j en suis convaincu, marcher main dans la main au bord de l’eau. Apres la douche, sans doute.

 

 

Pour certains, c’est une professionnelle, mais moi je n’en suis pas sur.

 

 

Très vite, j’avais juste envie de rentrer, et de prendre ma femme dans mes bras. Par ce qu’elle a des yeux plus bleus encore, parce qu’elle n’a c’est vrai pas l’accent des pays de l’est, mais elle sait, elle,  me faire perdre le nord.

 

 

Vivement demain

 

 

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