Breizh-Box

Il se tient la sur ma droite, en bas des gradins.

Il porte une chemise blanche et un pantalon de toile bleu marine.

Il se tient la, derrière les rangées de chaises qui entourent la piste.

Souvent il appuie ses fesses sur la chaise derrière lui et s'en sert comme balançoire.

Il a, disposé devant lui, un panier en osier en forme de rectangle où tronent fièrement des bouteilles d'eau Evian, des canettes de Coca Cola, des programes de la soirée et de longs batons en palstique surmontés d'un clown qui dispense de la lumière multicolore.

Il se tient la pendant l'entracte, attendant comme son collègue de l'autre coté du chapiteau, comme les vendeuses de barbe a papa ou celles qui vendent du pop corn,attendant que le spectable continue. Le cirque est un centre commercial ou on fait la pub de magasins de jouets ou de voitures, pitoyable...

Lui il est la et ne vend pas. Il fait pourtant si chaud sous le chapiteau, et avec cette odeur fauve, on n'a qu'une seule envie, un seul besoin, se rincer la gorge avec n'inporte quoi.

Mais non, il ne vend rien, faut dire qu'il n'est pas des plus jovial, en apparence, le crane chauve, mesurant sans doute plus d'un metre quatre vingt cinq, pesant au bas mot 100 kilos, il est de ceux qu'on n'a pas envie d'em......mener boire un verre après la représentation.

Et puis il a ce vilain tic, aussi, cette petite manie, ce geste pas très "glamour glamour" quand on le regarde un moment. Il se tient la et d'un coup, avec sa main droite, n'a de cesse de se toucher les parties génitales. Bon a vrai dire il fait ce qu'il veut si ca le gène apres tout...Mais à dire vrai je trouve que pour le commerce, c'est un peu...comment dire, petit?

Mouais, le mot est mal choisit, disons pas vendeur.

Alors il est la attendant que quelqu'un vienne lui demander une boisson et puis hop ostensiblement il replace son bazar.

Ah, une vente! Enfin! Une jolie petite fille vient voir son clown qui fait de la lumière et lui en achète un.

Par intermitence désormais, il écorne les programmes de la soirée et remonte d'un geste habituel ses petites affaires.

Il regarde les gens qui passent dans l'allée, ne s'attardant sur aucun des visages, il attend, il attend la que le spectacle reprenne et il reprend.      

 De sa main gauche il porte alors, autour de sa nuque, la lanière de tissu qui soutient son rectangle d'osier et prend sans attendre et sans regarder derrière lui, la direction de la sortie.

C'est seulement plus tard, au cours des numéros,que je me rendrai compte qu'il n'est autre que l'un des clowns du show...

Les temps sont durs pour les artistes...ils démontent même le chapiteau après la représentation...

De cette soirée je ne retiendrai qu'une chose, c est le plaisir des miens, et mon mien, de plaisir d'avoir vu du cirque, du vrai, du grand!

Vivement demain