Breizh-Box

Ce n est pas grand chose, une chaise, non, deux, une verte une bleue et une brouette peinte en vert et en jaune.

C était lundi,  un lundi comme un autre. Ou pas.

Non tout mes lundis ne sont pas  comme ceux la.

Mes lundis ont d’ordinaire une autre couleur, un autre rythme, d’autres sons. 

Ce lundi là est un lundi solitaire, ou j’ai pris du temps, comme on ouvre une parenthèse, pour soi, juste pour soi, comme lorsque l’on cherche a voir ce qu’il y a derrière les points de suspension.

Et puis j’ai fait ce que j’avais a faire, tranquillement, méthodiquement.

 Et me voila au jardin,  le ciel est bleu, le temps est frais, je taille, je bine, je plante et je range aussi. C’est sans y prendre garde et sans y penser que j’ai vu la nostalgie, elle était la, tapie derrière la maison, elle était là en 3 morceaux. 2 gros bouts de plastique et un tas de ferraille.

Je prends en main ces petites chaises d’enfant en plastique une verte, une bleue, elles sont pour partie bringuebalantes, elles sont pour partie décolorées abimées par le temps qu’il a fait et par celui qui fut. Elles ne racontent pas grand-chose à la plupart des gens, rien de plus que ce qu’elles sont, deux sièges pour jeunes enfants. Mais pour moi, pour moi, elles racontent les jeux au jardin,  les gouters imaginaires, …

Et cette brouette, devenue ridiculement petite à mesure que mes géants ont poussés.

Cette brouette qui a promené le chat, les doudous, des pierres ou des mauvaises herbes….

Ca trainait là depuis des mois, des années, plus ça allait moins ça servait, ça prenait la pluie, le vent, le gel et tout ce que je peux vous dire c est qu’ici il pleut et il vente souvent.

J’ai tout mis dans le coffre de la voiture avec bien d’autres choses direction le cimetière des années mortes.

Et elle m’a prise par surprise, cette fichue nostalgie, cette prise de conscience du temps qui passe bien plus concrètement qu’un jour d’anniversaire….

Et c est dans une grande benne que j’ai jeté un morceau de l’enfance de mes enfants.

Elle finira brulée pour partie, fondue pour l’autre, elle finira comme finissent les printemps et la vie des enfants. abîmés par le poids du temps par l’irrésistible avancée des ans Elle finira, cette enfance, a moins que ce ne soit déjà fait ?

VIVEMENT DEMAIN!