Qui est Charles Pemont?

C'est aujourd'hui la Saint-Valenin. On en dit la fête des amoureux. A cette occasion, on honorera le baiser comme un sacrément, de 22 heures à 2 heures du matin, avant de s'assoupir de sommeil et de rêves bleus.

Mais cette journée, en attendant la tombée de la longue nuit de soupirs et de désirs, les amours furtives se sont déjà vues, et le baiser a été porté aux nues, car ce n'est pas à tous les amoureux qu'il sera donné de passer la soirée ensemble.

Peu importe le jour ou la nuit, on se donnera des baisers d'affection. Ce sera le temps des baisers d'amour. Doux et tendres baisers. Tout petits baisers. Très gros baisers. Baisers ardents, avides, brûlants, enivrants, langoureux, languissants, voluptueux, enragés, farouches...

Pour certains, ce sera le premier baiser ; pour d'autres, le dernier baiser, hélas ! Mais baiser d'alliance ou baiser d'adieux, ne sera-t-il pas serti de diamant ?

Pour sûr, nous pourrons dire, en paraphrasant La Fontaine, que ce jour, "mille baisers de flamme seront donnés et mille autres reçus". Et puisque nous avons cité un auteur classique, poursuivons la route avec quelques autres, qui auront su célébrer le baiser au travers de leurs textes.

Ainsi, nous pouvons, comme Alfred de Musset, nous écrier : "Ô baisers ! Mystérieux breuvages que les lèvres se versent comme des coupes altérées."

Ce sera aussi le jour des réconciliations. Alors, ces amoureux auront donné raison à Gustave Flaubert, quand il écrit : "Ils s'étreignirent, et toute leur rancœur fondit comme une neige sous la chaleur de ce baiser." Il y a bien des baisers puissants, qui font oublier la faute des uns et des autres, et c'est tant mieux !

Cependant, restons lucides, car il faudra douter de cerains amants, ceux-là au sujet de qui Larbaud se demande s'ils s'aiment vraiment ; "peut-être n'aiment-ils que les baisers qu'ils se donnent..."

Heureusement qu'il est des amours qui ne trichent pas, et qui se vivent à la plénitude. Incapable de les décrire à la perfection, je fais appel au spécialiste des longues et mélodieuses phrases, Marcel Proust qui, à la recherche du temps perdu, écrit : "Chaque baiser appelle un autre baiser. Ah ! Dans les premiers temps où l'on aime, les baisers naissent si naturellement ! Ils foisonnent si pressés les uns contre les autres ; et l'on aurait tant de mal à compter les baisers qu'on se donne pendant une heure que les fleurs d'un champ au mois de mai."

Que peut-on encore ajouter quand les Maître de la plume ont fini d'écrire de telles Odes aux baisers ? Sinon que ce jour du 14 février sera celui des baiseurs et des baiseuses, c'est-à-dire, des personnes qui aiment à donner des baisers.

Peut-être aurais-je mieux fait de ne pas utiliser ces derniers mots, à cause de leur évolution vulgaire...

Bonne fête de Saint-Valentin !

Charles Pemont,

Ecrivain, éditeur, Abidjan - Côte d'Ivoire.

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