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CHART'S

La Lettre des Prévisions Boursières

Un échec heureux Posté le Vendredi 4 Juillet 2008 à 14h59

ImageFrance Télécom ne fusionnera pas avec l'opérateur finno-suédois TeliaSonera.

 

Un sentiment de soulagement généralisé prédomine indiscutablement après l'abandon du projet de rapprochement entre France Telecom et TeliaSonera. Le français a en effet préféré jeter l'éponge et ne pas donner suite à son offre indicative de 26 milliards d'euros dévoilée le 5 juin dernier.

 

 

Le bonheur n'est pas le lot de celui qui s'acharne et France Telecom démontre ainsi que l'obstination est une qualité d'autant plus louable qu'elle ne vire pas au déraisonnable. Car l'offre d'achat de l'opérateur hexagonal n'avait suscité que le scepticisme des marchés financiers et la défiance de la cible. TeliaSonera entendait en effet ne pas se laisser avaler si facilement, estimant que la proposition initiale était grandement sous-évaluée. Les analystes esquissaient quant à eux une moue dubitative au regard des ratios d'endettement élevés de France Telecom : l'opérateur aurait ainsi dû emprunter entre 17 et 18 milliards d'euros pour l'opération, soit une somme difficile à trouver ces temps-ci. Car les perspectives sur les marchés financiers se sont clairement dégradées depuis la première tentative d'approche. L'indice CAC40 a connu un mois de juin catastrophique. Le spectre de la crise des «subprime» et son cortège d'incertitudes sur le secteur bancaire sont réapparus au premier plan.

 

De quoi donner des sueurs froides aux dirigeants de France Telecom, pourtant tentés par un projet de croissance externe dans un secteur qui, quoi qu'il en soit, poursuivra son mouvement de consolidation dans les années à venir. Mais l'opérateur français n'avait clairement pas les reins assez solides pour faire monter les enchères. D'autant que la question de la pertinence du projet en termes de création de valeur se serait alors posée. Dans ce contexte, la direction a préféré temporiser.

 

Le marché a applaudi des deux mains cet avortement précoce tandis que les actionnaires de France Telecom retrouvaient le sourire. Le directeur financier du groupe, Gervais Pélissier, a admis que «si les liquidités [n'étaient] pas intégralement utilisées, il n'y [avait] pas de raison de ne pas en rétrocéder une partie aux actionnaires». Ainsi, tandis que les indices boursiers s'effondraient en début de semaine, France Telecom était l'une des seules valeurs à tirer son épingle du jeu à la Bourse de Paris.

 

Nicolas Suiffet - CHART'S N°685

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