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CHART'S

La Lettre des Prévisions Boursières

Bourse : La finance des naufragés Posté le Vendredi 19 Septembre 2008 à 15h11

ImageWall Street est secoué par l'une des plus graves crises de son histoire.

 

Le répit apporté par la prise de contrôle des géants hypothécaires Fannie Mae et Freddie Mac par le gouvernement américain aura été de courte durée. Le monde de la finance s'est réveillé sous le choc lundi matin. La faillite de Lehman Brothers, la quatrième plus grande banque d'affaires de Wall Street était pour nombre d'intervenants impensable.

 

Et pourtant, les faits sont là. Les appels de détresse de l'institution bancaire vieille d'un siècle et demi seront restés lettre morte. Ni Bank of America, qui a finalement préféré jeter son dévolu sur un autre champion de la finance en déroute, Merill Lynch, ni l'anonyme banque coréenne KDB, n'auront endossé le rôle du chevalier blanc. Une telle issue était au fond inévitable malgré les discours de façade. Le passé nous l'enseigne, les crises bancaires sont les plus longues, les plus profondes et les plus coûteuses en termes de croissance. Tout le monde connaît l'origine du mal. Les banques ont toutes croisé la route, pendant l'été 2007, de l'iceberg des «Subprime». Si peu spectaculaire qu'il soit, le choc initial a provoqué des conséquences incalculables.

 

Et les canots de sauvetage n'embarqueront pas tout le monde. Bear Stearns a été sauvé in extremis des eaux par la Réserve fédérale américaine mais en bon commandant de bord, la Fed comprend désormais que la priorité du moment est de parer à un effondrement du système. Ignorant le soldat «Lehman», elle préfère ainsi tendre la main au géant de l'assurance AIG via une quasi-nationalisation de cet établissement, dont les opérations de couvertures des risques remplissent une fonction essentielle sur les marchés financiers. «Too big to fail» (trop gros pour s'effondrer) disent les Américains.

 

Au demeurant, ces défaillances, si douloureuses soient-elles, sont sans doute le point de passage obligé vers une sortie de crise. Le refus des autorités américaines de mobiliser ainsi une nouvelle fois l'argent public envoie un signal fort aux principaux acteurs qui ne devraient plus pouvoir tergiverser. La tâche qui attend les survivants du naufrage sera quoi qu'il en soit difficile. C'est tout un mode de pensée qui est désormais à reconstruire. Car les limites du modèle économique qui a prévalu depuis le début des années 2000, fondé principalement sur une titrisation des risques à outrance, semblent bel et bien atteintes. Nous sommes aujourd'hui au cœur d'un processus de destruction créatrice.

 

CHART'S N°693

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