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CHART'S

La Lettre des Prévisions Boursières

Relance : Qui trop embrasse mal étreint Posté le Vendredi 5 Décembre 2008 à 15h40

ImageEn multipliant les objectifs sans les hiérarchiser les architectes de la relance travaillent dans l'éphémère et s'exposent à des déconvenues.

 

A vouloir voir dans la crise actuelle la fille ainée de celle de 1929 les gouvernements, partout dans le monde, concoctent sans réticence des plans de relance. L'incendie bancaire semble éteint, le risque de crise financière s'estompe lentement et il est jugé désormais indispensable de tout faire pour que la débâcle ne gagne l'économie dite réelle : les ménages et les entreprises, qu'elles relèvent de l'industrie ou des services. La situation est grave et on se félicitera ici qu'il n'ait pas fallu trop argumenter pour que les pouvoirs publics en conviennent.

 

Hélas la confusion demeure, même s'ils veulent bien faire et - c'est l'essence de la politique - montrer qu'ils font bien. Tout le monde a compris que la bonde de l'orthodoxie financière a sauté - la belle aubaine - et on s'apprête donc à relancer sans retenue, et probablement sans discernement. Relancer quoi, avec quels objectifs, et comment ? Stimuler la demande ou renforcer l'offre ? Soutenir la consommation des ménages ou favoriser l'investissement des entreprises ? Construire l'avenir ou perfuser des secteurs (automobile et promotion immobilière en tête) dont la crise n'a fait que confirmer qu'ils n'avaient pas su se renouveler à temps ?

 

A ne pas choisir, à confondre action publique et clientélisme, la fameuse relance risque de n'avoir pour unique effet que de faire taire pour un temps les grognements corporatistes, sans préparer aucunement le pays à une sortie de récession à pleine puissance et sur des bases renouvelées. Il y a un vide sidéral qu'il paraît urgent de combler entre l'ampleur des moyens mis en œuvre et l'imprécision des buts qui semblent poursuivis.

 

Or la crise fournit une occasion remarquable d'une refonte de l'économie française ; et, osons le paradoxe, elle peut lui permettre de devenir plus forte qu'elle n'est actuellement. Les voies à emprunter sont tracées : privilégier l'investissement public et non les dépenses sociales de redistribution ; muscler les entreprises et non gonfler artificiellement la consommation des ménages ; investir dans les grands actifs mondiaux sur lesquels la France affiche une compétence et un talent réels : construction, transports, énergie, réseaux de communication et de transmission de données, environnement, économie de la connaissance. Choisir, en d'autres termes, l'avenir aux petits arrangements avec un présent trop pesant.

 

Edito CHART'S N°704

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