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CHART'S

La Lettre des Prévisions Boursières

Bourse : Tête de Turc Posté le Vendredi 13 Février 2009 à 14h57

ImageLes traders sont injustement désignés comme les boucs émissaires de la crise actuelle.

"Ne dites pas à ma mère que je suis trader dans une banque, elle me croit pianiste dans un bordel" serait-on tenté de réagir, en paraphrasant Jacques Séguéla, à l'écoute de l'opprobre jetée sur les membres de cette profession, qui se diffuse dans l'opinion et qu'alimentent les pouvoirs publics. Il n'y a pas de noblesse dans le trading, mais pas d'infamie non plus. Les traders ne sont pas des parasites. Par leur propension à consommer et les prélèvements dont ils sont l'objet ils jouent un rôle considérable d'entraînement de l'économie et de financement de la protection sociale dans les pays où ils sont à l'œuvre.

Surtout, les traders ne sont pas les principaux responsables de la crise actuelle. Leur culpabilité semble en effet dérisoire si on la compare à celle des inventeurs des prêts "subprime" à taux variable, conçus pour rendre possible l'accession à la propriété à des ménages sans revenus, sans emploi, ni patrimoine ; à celle des titrisateurs qui ont agrégé ces risques individuels pour en faire des créances négociables sur les marchés ; aux distributeurs de ces produits, qui ont cru que découper un risque en sous-éléments l'annulait alors qu'ils le disséminaient, depuis les Etats-Unis, au reste de la planète ; aux gérants de fonds ou de fortune enfin, qui ont voulu dynamiser la performance de leurs portefeuilles sans prendre véritablement la mesure de ce à quoi ils exposaient les intérêts de leurs clients.

Et que dire des autorités de tutelle, inertes, silencieuses et qui n'ont rien vu venir ? Les traders sont payés pour prendre des risques, dans des limites strictement définies, dans le respect de la réglementation et conformément à la mission que leur confie leur employeur. Cela n'en fait pas, à de très rares exceptions, des irresponsables.

Les activités de trading, très lucratives, permettent de surcroît aux banques dites universelles de "subventionner" leurs autres activités, et tout particulièrement les services aux particuliers. Bien sûr que des excès (bonus garantis, primes versées sans attendre les résultats complets des opérations initiées) doivent être combattus. Mais suggérer que ce faisant on a compris l'origine de la crise, qu'on la combat et qu'on empêchera son éventuel retour est une fable qui n'emporte l'adhésion que des simples d'esprit.


Edito CHART'S N°712

Prochain édito : vendredi 20 février

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