Chroniques ordinaires...

Incroyable ce que je peux ressentir comme rancune en moi quand je regarde froidement ce qu'il a fait de ma vie...

Il a tout cassé... il a cassé mes projets, mes espoirs, mes certitudes, ma confiance, il a cassé la vie de ses enfants... il a distribué de la souffrance à ceux qui avaient le plus confiance en lui... il me dégoûte, même si à côté de ça je relativise en gardant à l'esprit que c'est un être humain et à ce titre donc faillible... n'empêche...

je constate le mal qu'il nous a fait et surtout le mal que les enfants endurent à cause de lui... il a démissionné... il n'a meme pas essayé de se battre pour moi, pour nous, pour eux... je n'ai eu aucune chance...

je sais aujourd'hui que c'est mieux pour moi au final, mais les enfants n'ont rien demandé à personne et ils se trouvent écartelés entre lui et moi, ils sont brisés, leurs illusions de sécurité détruites, leur confiance en l'adulte, en l'autre, en la vie disparue à jamais...

C'est drôle je ne voudrais revenir dans mon ancienne vie pour rien au monde, je ne pourrais pas, je n'en ai pas envie du tout, je ne peux même pas l'envisager, et pourtant je garde une amertume terrible de l'innocence perdue : la mienne et celle de mes enfants...

Ce que ça peut être décevant quand même un homme...  ou alors c'est moi qui suis trop exigeante...

c'est trop d'attendre d'un homme qu'il soit juste amoureux de moi et me le montre ? qu'il soit amoureux et l'accepte simplement, sans essayer de se protéger d'un danger imaginaire ? (bouh, si je me montre tel quel elle va me manger ! la vilaine !...)

moi je rêve d'un mec qui n'ait pas peur de m'appeler quinze fois par jour, d'un mec qui me harcèle de sms toute la journée rien que pour me dire que je lui manque et qu'il m'aime... d'un mec qui me fasse envoyer une rose par interflora dans la journée juste comme ça pour me faire plaisir, d'un mec qui ne résiste pas à l'envie de faire quatre cent kilomètres à l'arrache, comme ça, juste pour me voir une journée, parce que je lui manque trop, et même si on est sensés se voir la semaine d'après... bref un homme qui ne puisse vivre sans moi quoi...

oui ben ce mec là je désespère qu'il existe : ou alors il n'y a qu'une femme pour penser à des trucs pareils... mais je ne me vois absolument pas lesbienne... et il est bien évident qu'oser crier à l'homme qu'on aime ces désirs là, il n'en est pas question ! eh oui ! cela lui ferait peur, au lieu de sentir là un défi à relever, il ne se sentirait pas à la hauteur et préfèrerait lâcher l'affaire, et fuir... la seule question est : se satisfaire de mon insatisfaction, ou risquer de perdre ce que j'ai pour un rien potentiel ...? mince... dur dilemme...

je déteste ce goût de déception dans ma bouche, ce creux juste sous le plexus, signe tangible du "trou noir" que je sens au fond de moi et qui m'aspire, me replie sur moi même, j'ai horreur de cette émotion là car elle élimine toute trace d'amour en moi et la remplace par une amertume immense, je déteste me sentir ignorée, oubliée, abandonnée, alors oui peut-être que c'est pas vrai, dans la vraie vie,  mais en attendant, moi c'est comme ça que je ressens les choses et ce sont ces émotions là dont je me sens totalement envahie, sensation d'envie de me vomir moi même, envie de haine, pleurer, mourir, punir... allez hop je me lâche, couche sur le papier tout ce que j'ose à peine verbaliser dans ma tête : pas grâve, théoriquement il n'y a que moi qui lise ça... et ces sensations là je les connais depuis tellement longtemps... trop longtemps...