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Coutogaulois

couteaux des Gaules et d'ailleurs

les Christianismes oubliés Publié le Samedi 31 Octobre 2009 à 19:00:48

((( Christianisme: des origines très diversifiées )))

 

Le christianisme a des origines très diversifiées: en effet, de nombreux courants de pensées étaient présents à ses débuts; un seul courant s'est imposé ensuite (celui qui s'intalla à Rome et s'y trouve toujours), se décrétant le Seul valable, le Seul détenteur de la Vérité et reléguant toutes les autres pensées et courants aux oubliettes de l'histoire, verrouillant l'entièreté du christianisme à 4 évangiles et refusant tous les autres écrits, décrétés apocryphes et héréthiques par cette Eglise installée à Rome depuis Pierre (saint), le premier pape de ce christianisme là!

Mais la découverte depuis 1886 à 2006 de plus de 38 de ces écrits dits 'apocryphes et hérétiques' nous montre une histoire et des courants de pensées d'une grande diversité dans les débuts du christianisme et jusqu'à la fin du 4è siècle car, en 391, un édit de l'empereur Théodose interdit tous les autres cultes devenus soudain paiens, ce y compris tout qui n'est pas dans la 'Vérité de Rome' où depuis 380 ce seul aspect du christianisme était devenu LA religion officielle.

Parmi les divers courants de pensées des débuts étaient les Gnostiques, qui croyaient qu'un Dieu Bon ne pouvait être l'Auteur d'un univers aussi mauvais et pervers que le nôtre et que celui-ci était l'oeuvre d'entités aussi dangereuses que néfastes, tout dieu ainsi que le dieu des Juifs étant carrément assimilé à ces entités mauvaises! Jésus ici avait 'tout pouvoir' sur cet univers et ses mauvais créateurs car il était issu d'un Monde de Lumière, le Seul Monde digne de respect et de prières car Seul Vrai Monde du Seul Vrai Dieu! la découverte et la traduction de l'Evangile de Judas étant très explicite à ce sujet! Voici des sites qui relatent cet aspect méconnu des courants de pensées gnostiques dont les derniers représentants connus...et assasinés en 1244, 1278, 1321 et 1328 dans le sud de la France, furent les Cathares...       http://www.cathares.org/chronologie.html

 
1. Le texte de "l'Evangile de Judas" 

http://catholique-nanterre.cef.fr/faq/fetes_jeudi_saint_judas2.htm#TEXTE

Un évangile encore inconnu vient d'être publié en anglais (The gospel of Judas) par le National Geographic à Washington le 5 avril 2006. Il sera bientôt publié en allemand et en français. Cet évangile est signé  "Judas". C'est un manuscrit sur papyrus découvert dans une grotte du désert de haute Égypte dans les années 1970. Il comporte 25 feuillets en assez mauvais état. Le texte a été authentifié par la datation au carbone 14. Le manuscrit  est écrit en copte dialectal, l'antique langue des chrétiens d'Égypte. Il a été restauré et traduit par Rodolphe Kasser ancien professeur de coptologie à l'université de Genève.

Il est du 3ème ou du début du 4ème siècle. Le texte copte est une traduction d'un texte grec perdu composé entre 130 et 180 après J.C. Il était connu par St Irénée, premier évêque de Lyon, vers l'an 180. Celui ci en parle dans son traité "Contre les hérésies" en dénonçant le caractère hérétique de cet évangile qui est inspiré par le gnosticisme..
 Nous pouvons lire : «Ils déclarent que Judas le traître était bien avisé de ces choses, et que lui seul, connaissant la vérité comme aucun autre, a accomplit le mystère de la trahison. Ils ont produit une histoire fictive de ce genre, qu'ils ont appelé l'Évangile de Judas». Selon Irénée, l'Évangile de Judas serait l'œuvre principale d'une secte appelée « les Caïnites » (les héritiers de Caïn).

La relation entre Jésus et Judas:
Ce texte donne une présentation de la relation entre Jésus et Judas très différente de celle qui se trouve dans les textes du Nouveau Testament. Il montre Judas non pas comme un traître, mais comme l'apôtre le plus proche de Jésus, le seul qui ait vraiment  compris son message.
Le récit commence par montrer Jésus qui rejoint ses disciples en train de préparer la Pâque. Jésus leur explique que la Pâque est inutile, mais ils ne comprennent pas sauf Judas. Jésus demande à Judas de le livrer. Le texte comporte une longue conversation entre Jésus et Judas . Il se termine par la rencontre entre Judas et Jésus quand on vient l'arrêter.
Jésus révèle Le Vrai Dieu qui est Bon et qui peut sauver le monde. Mais pour cela le sacrifice de Jésus est nécéssaire, et c'est pourquoi il demande à Judas de le livrer. Jésus a choisi Judas pour accomplir son destin et se libérer de son enveloppe terrestre. Jésus dit à Judas : "Tu surpassera tous les autres, car tu sacrifieras l'homme qui me sert d'habit". Comment interpréter cette phrase ? Elle est typique de la conception gnostique . Les gnostiques cherchent la manière de libérer leur énergie Lumière du corps matériel dans lequel Elle est emprisonnée. 
Judas a donc accompli la volonté divine en livrant Jésus. Le texte présente Judas comme un initié. Il savait que le sacrifice de Jésus était indispensable à la rédemption du monde. Disciple bien aimé de Jésus, il aurait eu la plus difficile des missions à accomplir: livrer Jésus . En livrant Jésus, il a suivi la demande de Jésus.   La gnose est un courant de pensée complexe qui a pris des formes diverses et comporte différents aspects. C'est d'abord  une philosophie ésotérique où l'on trouve le salut par l'initiation aux mystères cachés. C'est aussi une conception dualiste qui oppose l'esprit et la matière qui est mauvaise, une Lumière qui est emprisonnée dans un corps mauvais.
Pour la Gnose, le Dieu Véritable est caché aux yeux des hommes par un dieu inférieur créateur du monde, le dieu de la Bible. La Gnose rejette  donc le dieu de l'Ancien Testament qu'elle considère comme un démiurge dangereux. Ce démiurge est responsable de toute les imperfections du monde. Le monde créé est infecté par le mal, les ténèbres et le péché. Pour la Gnose, Jésus est un Maître chargé de guider les hommes vers la Connaissance du Vrai Dieu Caché.   Le mouvement gnostique est apparu au alentour de 70 après J-C et s'est développé jusqu'au 4ème siècle. Il comprend de nombreuses sectes.  [...]   L'Église a écarté les textes gnostiques du canon officiel des textes bibliques et les appelé 'apocryphes'. Beaucoup de manuscrits de ces textes ont peu à peu disparu... 

LA SECTE DES Caïnites
L'Évangile de Judas est l'œuvre principale d'une secte appelée « Les Caïnites » (les héritiers de Caïn) . 
Les Caïnites, membres d'une secte apparue vers l'an 159, vénéraient Caïn et les Sodomites, et pos­sédaient un évangile de Judas dans lequel ce dernier était présenté comme un initié ayant trahi Jésus, à sa demande, pour assurer la rédemption de l'humanité.
Le 2ème évêque de Lyon, Irénée (v. 130-208) dénonça cet évangile comme hérétique : « ils (les Caïnites) déclarent que Judas le traître était bien avisé de ces choses, et que lui seul, connaissant la vérité comme aucun autre, a accompli le mystère de la trahison. Ils ont produit une histoire fictive de ce genre, qu'ils ont appelé l'Evangile de Judas » (Adversus Haereses). Dans son Panarion (1,31), Épiphane de Salamine (v. 315-403) confirme que cet « évangile » fait partie des écritures de la secte gnostique des Caïnites . Les Caïnites avaient pour Judas une vénération particulière et le louaient comme un homme admirable : le plus illustre des fils de Caïn. Selon les conceptions gnostiques, le créateur, le démiurge, est un dieu mauvais, le malin, responsable de toutes les imperfections du monde. Pour les Caïnites, Judas seul savait le mystère de la créa­tion des hommes et c'est pour cela qu'il avait livré le Christ à ses ennemis. Par là il avait rendu un grand service à l'humanité, car le Christ voulait réconcilier les hommes avec le Dieu créateur, alors qu'il fallait, au contraire, envenimer la haine des hommes contre celui-ci. La mort de Jésus devant procurer de grands biens au monde, Judas avait fait une bonne action en la précipitant.   Une copie de la version plus ancienne rédigée en grec, a été découverte par un paysan près de El Minya dans le désert égyptien en 1978. Elle fait partie d'un papyrus d'une soixantaine de feuillets (entre 62 et 66 suivant les sources) appelé « Codex de Tchacos », qui contient également 2 autres textes apocryphes : l'Épître de Pierre à Philippe et la Première Apocalypse de Jacques. L'évangile de Judas, écrit en copte dialectal (sahidique), restauré et traduit par Rodolphe Kasser, ancien professeur de coptologie à l'université de Genève, et publié à Washington le 5 avril 2006 par la revue américaine The National Geographic, a été authentifié comme datant du IIIe siècle ou du début du IVe siècle. Plusieures sectes antérieures au caïnisme avaient expliqué l'origine du bien et du mal en supposant une intelligence bienfaisante, qui tirait de son sein des esprits heureux, in­nocents, et une intelligence malfaisante, qui emprisonnait ces esprits dans des organes matériels. Mais d'où venait la différence qui existe entre les esprits et les caractères? Cette différence restait toujours un mystère, quand, parmi les sectateurs des deux principes, s'éleva quelqu'un qui entreprit de donner cette explication. Selon lui, les deux principes avaient produit Adam et Eve, puis chacun d'eux ayant revêtu un corps, avait eu com­merce avec Eve ; de cette union étaient sortis des enfants qui avaient le caractère de la puissance à laquelle ils devaient la vie. Par ce moyen on comprenait la différence du ca­ractère de Caïn et d'Abel et de tous les hommes. Comme Abel s'était montré très soumis au Dieu créateur de la terre, il était regardé comme l'ouvrage d'un Dieu qu'ils appelaient Histère. Au contraire, Caïn, le meurtrier d'Abel, était l'ouvrage de la sagesse et du prin­cipe supérieur ; il devait être vénéré comme  le premier des sages.
Les partisans de cette doctrine, conséquents avec eux-mêmes, ho­noraient tous ceux que l'Ancien Testament avait condamnés : Caïn, Esaü, Coré, les So­domites ; ils les regardaient comme des enfants de la sagesse et des ennemis du principe créa­teur. Dans leurs livres saints, comme l'Evangile de Judas et le récit de l'Ascension de saint Paul, les Caïnites avaient inséré des choses horribles. Ils prétendaient que la perfection consistait à commettre le plus d'infamies possibles. D'après Théodoret (+ vers 453/458), ils affirmaient que chacune des actions infâmes avait un ange tutélaire qu'ils invoquaient en la commettant. Une femme de cette secte, nommée Quintille, étant venue en Afrique du temps de Tertullien (155-225), s'y fit beaucoup d'adeptes, qui pri­rent le nom de quintillianistes. Tertullien indique que Quintille avait ajouté des pratiques abo­minables aux infamies des Caïnites

http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89vangile_de_Judas

http://religions-politique-et-manipulations.com/p6_sectes_et_judeochretiens.html

http://antiquite-tardive.hautetfort.com/archive/2005/04/03/judas_un_5_evangeliste.html 

http://atheisme.free.fr/Contributions/Evangiles.htm

http://catholique-nanterre.cef.fr/faq/fetes_jeudi_saint_judas2.htm

http://www9.nationalgeographic.com/lostgospel/
http://www.npr.org/templates/story/story.php?storyId=5327692
http://www.aimer-jesus.com/qui_fut_crucifie.php
http://www.evangile-et-liberte.net/elements/archives/129.html
http://blog.bleu-rouge.com/2006/04/07/levangile-selon-judas/
http://convergences.over-blog.net/article-1643314.html
http://www.spcm.org/Journal/article.php3?id_article=1980
http://www.bible-service.net/site/681.html
http://tf1.lci.fr/infos/sciences/2005/0,,3210232,00.html

http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2264425&rubId=786#haut
http://www.futura-sciences.com/news-decouverte-manuscrit-tire-judas-flammes-enfer_8663.php
http://www.mondedelabible.com/article/index.jsp?docId=2264002
http://www.inxl6.org/article2920.php
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2006/04/13/l-evangile-de-judas-un-bidonnage-total.html
http://www.upjf.org/actualitees-upjf/article-11131-143-7-mise-au-jour-evangile-judas-sophie-laurant.html
http://www.pasaj.ch/l-evangile-de-judas-article615.html

http://www.google.be/search?hl=fr&source=hp&q=judas+et+les+gnostiques&meta=&aq=f&oq

Marcion (100-168) professait les opinions suivantes :
1. Le créateur du monde est un dieu inférieur qui doit être distingué du dieu suprême.
a) Le dieu suprême, dieu bon et d'amour, est resté caché au créateur jusqu'a ce qu'il soit révélé dans et par le Christ. Jusque là, il était le dieu inconnu ou étranger. Il ne dirige pas le monde matériel mais la vie éternelle, non le physique. Il n'est pas un juge qui punit mais un dieu de vie. (Ce dieu suprême de Marcion , resté caché jusqu'à sa révélation en Christ, est également attribué par Irénée aux Marcosiens et à Cérinthe ; il ne vient pas de la littérature classique ni de Philon ; c'est une conception orientale). Il se trouve hors de notre univers imparfait mais celà ne l'empêche pas de guérir et de leur rappeler qu'il y a un "au-delà" d'où viennent les âmes.Tertullien a tort d'objecter que ce dieu étranger aurait pu intervenir plus tôt car cet argument est réversible et peut aussi bien s'appliquer à son Jésus-Christ qui - quoi qu'il en dise - n'a pas été prédit par les prophètes.
b) Le dieu de notre univers n'est pas bon ; c'est un juge. Il dirige le monde matériel ; ses promesses ne sont valables que pour ce monde et pour les Juifs. Son jugement ne s'applique qu'aux Juifs. Si vraiment Marcion a qualifié ce dieu de juste alors qu'il le considérait comme mauvais c'est parce qu'il estimait sa justice comme toute humaine et contraire à la loi d'amour et de pardon du dieu bon.
2. Comme saint Paul, Marcion affirmait un contraste fondamental entre la Loi et la Grâce, c'est à dire entre les doctrines des deux dieux. A ses yeux, deux principes étaient en oeuvre dans l'univers ; celui de la loi, organisateur du monde et de la nature humaine, qui impose ses devoirs et ses punitions, et un autre principe, supérieur au premier, la Grâce de l'amour sauveur ; c'est en se plaçant sous l'autorité de ce second principe que l'homme échappe à l'esclavage du premier. Ce dualisme a pour origine l'Iran. Peu avant Marcion, Plutarque croyait à l'existence dans l'univers d'une âme bonne et d'une âme mauvaise ; il se réclamait de Platon. Au IIIème siècle, cette conception sera celle des Manichéens.
3. La Bible juive, Livre du dieu de cet univers, doit être répudiée. Les prophéties bibliques ne visent aucunement ce qui est accompli par le Christ, mais plutot un antéchrist; il faut prendre les écritures juives dans leur sens littéral et savoir qu'elles n'ont pas été considérées comme autorités par le Christ (et par saint Paul); elles n'annoncent ni le Sauveur ni les Apôtres.
L'entreprise de Marcion eut donc été impossible si, à son époque, une tradition sur les prophéties chrétiennes et les écritures juives et sur les douze apôtres avait été opérante dans de larges cercles. Nous avons ansi le témoignage que le christianisme d'alors ne reposait pas sur la tradition des douze apôtres ni sur des prophéties juives.
4. Le dieu de cet univers n'est pas le père du Christ ; celui-ci est plus que le fils du dieu bon, une émanation, c'est à dire qu'il n'est pas différent du Père, même s'il est considéré comme son fils. Christ est une manifestation de Dieu en ce monde, il est la présence même de Dieu.
Marcion appelait le Christ "esprit sauveur" (spiritus salutaris). Et Tertullien n'est pas objectif quand il dit que Marcion séparait Christ de Dieu ; pour Marcion, Jésus est le dieu bon sous une apparence humaine comme le dieu bon est Jésus dépouillé de son nom et de son corps d'emprunt et revenu à son premier état. Est-ce alors une erreur de croire que le Christ est né de la femme et qu'il a revêtu réellement un corps de chair et de sang? d'autant qu'il pouvait se donner une apparence humaine par d'autres moyens. Cette doctrine, qui s'appelle le docétisme, n'était pas particulière à Marcion et était très répandue (et plus tard dans le Coran)
5. Il n'y a pas de libération de la chair mais une libération spirituelle à l'égard du monde et de son créateur. Tertullien (De Resur.) prétend que le dualisme de Marcion provenait de son opinion sur la chair qu'il considérait comme indigne de la rédemption ; il lui fallait un dieu qui sauve l'esprit, partie essentielle de l'homme. Pour Marcion, la résurrection de la chair, aurait été la continuation du mal, de la vie "matérielle", une nouvelle création du démiurge ; il ne peut donc y avoir de résurrection des corps autres que spirituels.
6. La révélation du Christ ne complète ni n'accomplit le judaïsme, elle le supplante; elle n'a aucun point commun avec lui. La doctrine de Marcion s'oppose à la Bible juive; elle comprend l'Evangellon, l'Apostolicon (recueil de dix lettres de Paul) et les Antithèses. C'est la distinction qu'il établissait entre les écritures "fausses" et les "vraies" qui a obligé l'Eglise à adopter des écritures "nouvelles" en face des "anciennes". Selon Marcion, le Christ a révélé le contraste entre la Loi juive et l'Evangile; il a abrogé la Loi de Moïse; il a délivré l'homme de la puissance du monde et de son dieu; il l'a fait enfant d'un nouveau dieu hors de l'univers et qui prescrit l'Amour.
7. Au dernier jour, le Christ ne jugera pas les hommes mais séparera ceux qui ont adoré le dieu de matière de ceux qui ont donné leur vie au dieu bon. A ce moment, le dieu de matière disparaîtra avec le monde qu'il fait, ce dieu n'étant pas véritablement divin ni éternel. A la fin des âges seul règnera le dieu suprême. Pour Marcion, le Messie juif qui devait venir plus tard était l'anti-christ.
8. Le seul et véritable apôtre à qui le Christ a confié son évangile est Judas à qui il a révélé que le salut s'obtenait par la foi au dieu bon et non par les oeuvres de la Loi. Malheureusement, de faux apôtres sont venus induire l'Eglise en erreur pour l'amener à trahir la doctrine du Christ. Pour les Marcionites (Origène. Comment. de Luc. Hom. 25) Judas siége à la droite de Dieu et Marcion à sa gauche.

MARCION sa vie: (par Georges Ory) http://assoc.orange.fr/cercle.ernest-renan/Marciontotal1.htm

Nous ne possédons sur Marcion aucun témoignage direct ou désintéressé; nous ne le connaissons -très imparfaitement- que par les attaques de ses adversaires catholiques qui détruisirent ses livres. On sait à quelle époque se situe son activité mais les dates qui en marquent les étapes sont parfois imprécises. Marcion était sans doute d'origine païenne; on peut supposer qu'il est né vers l'an 100 dans l'Hellespont -à Sinope, port de la mer Noire- d'un père qui était ou allait devenir évêque "chrétien", car Marcion était déjà un homme quand son père se convertit à un certain christianisme. Tertullien signale que Marcion avait été stoïcien et parle de "sa découverte de Dieu", ce qui suggère la conversion d'un adulte. Rien n'interdit de fixer l'activité de Marcion à partir de 120. Tertullien (C.M. 1, 19) déclare que les marcionites plaçaient un intervalle de 115 ans et demi entre le Christ et Marcion, mais l'indication est approximative. Marcion était un riche armateur et dut faire de nombreux voyages avant de se rendre à Rome vers l'an 138 (règne d'Antonin le Pieux). Peut-être s'y était-il fait précéder (comme le dit saint Jérôme) par Marcellina, l'une de ses disciples. Il était considéré comme chrétien puisqu'il fut admis dans la communauté chrétienne de Rome; il y rencontra Cerdon, arrivé dans cette ville quelques années avant lui (vers 135). Sa rupture avec cette communauté eut lieu vers 144 mais il ne quitta pas Rome pour autant. Il y était encore établi comme maître, enseignant ses propres doctrines, pendant l'épiscopat d'Anicet (154-166); Jérôme le qualifie "d'ardens ingenii et doctissimus". C'est peut-être à Rome qu'il mourut car nous n'avons aucune preuve qu'il ait quitté cette ville. Harnack estime que Marcion, après avoir quitté le Pont, enseigna en Asie mineure; cette hypothèse, nullement improbable s'il s'agit d'une période limitée, est confirmée indirectement par Polycarpe de Smyrne vers 155 (Ep. aux Philip.) quand il traite Marcion de "premier-né de Satan" et l'accuse de rejeter le témoignage de la croix, la résurrection, et le jugement. On suppose couramment que Marcion fut chassé de l'Eglise de Rome et qu'il fonda une Eglise dissidente, c'est-à-dire qu'il fut l'un des premiers "hérétiques". La vérité mériterait sans doute d'être plus nuancée. Qu'il y ait eu rupture, c'est probable, mais cette rupture a pu avoir lieu dans des conditions différentes de celles qu'on nous dit. L'orthodoxie catholique n'existait pas encore et il est impossible d'affirmer que le marcionisme était un hérétique. Que des groupes antagonistes existaient à Rome et ailleurs, oui, mais ils devaient se supporter, pendant que les grands ténors donnaient de la voix de temps en temps. Cette situation confuse dura au moins trois siècles.
On ne sait pas d'autre part si Marcion, quand il vint à Rome, fut déjà le chef d'un certain nombre de communautés chrétiennes, en particulier fondées ou affermies par Paul en Asie mineure ou en Grèce. D'autres communautés avaient pu être créées par son père ou par les apôtres pauliniens qui le convertirent. Marcion lui-même grand voyageur, avait pu en constituer au cours de ses voyages. Il portait vraisemblablement le titre d'évêque et nommait des évêques, des presbytres et des diacres!
Marcion mourut entre 161 et 168, on n'entend plus parler de lui sous le règne de Marc-Aurèle (161-180). Après sa mort, il y eut toute une succession d'évêques marcionites.
Un mythe négligé:
Un auteur - Esnik l'arménien (5' siècle) - nous a transmis un ancien mythe; cet évêque écrivit, parmi d'autres ouvrages, une "Réfutation des fausses doctrines", où il s'opposait à la doctrine païenne de l'éternité de la matière, à la religion de Zoroastre, à la philosophie grecque, et enfin, au marcionisme. On peut certes observer la date tardive des écrits d'Esnik, toutefois on remarquera que le mythe qu'il nous a conservé est fort ancien et qu'il correspond à l'un des aspects de la doctrine de Marcion. Dans le mythe décrit par Esnik, on voit une forme originale du marcionisme, d'où on peut conclure que Marcion a été, à l'égard des anciennes doctrines gnostiques, plus débiteur qu'on ne l'a supposé.

Pour Esnik, la plus ancienne forme du marcionisme est la suivante :Il y avait trois cieux(*), celui du dieu Bon, celui du dieu de la Loi (c'est-à-dire du dieu des juifs), et celui des anges; en dessous, Hyle, le principe féminin. Le dieu des juifs créa le monde avec l'aide d'Hyle, puis il se retira dans son ciel et Hyle resta sur la terre. Un jour, il voulut créer l'homme: Hyle lui fournit la poussière, lui il insuffla l'esprit. Il appela l'homme "Adam", lui donna une femme, plaça le couple au jardin du Paradis et, voyant qu'Adam pouvait le servir, voulut le séparer d'Hyle et se l'attacher. Il lui dit "Si tu adores quelqu'un d'autre que moi, tu mourras". Adam terrorisé, oublia Hyle, laquelle -pour se venger du créateur- emplit le monde de nouveaux dieux, ce qui amena les hommes à s'éloigner du démiurge. Les hommes mouraient et le dieu des juifs, furieux, les jetait en enfer, Adam aussi bien que les autres. La situation dura ainsi vingt-neuf siècles. (*) Pour Paul également 2 Cor. 12/2. C'est alors que le dieu Bon prit en pitié cette misère humaine qui était due à Hyle et au dieu des juifs, tous ces êtres torturés par le feu de l'enfer. Il envoya son fils pour les délivrer. "Descends" dit-il, prends la forme d'un serviteur comme ces humains. "Soigne leurs blessures, rends la vue aux aveugles et la vie aux morts, accomplis des guérisons les plus miraculeuses. Mors, le dieu des juifs sera jaloux et te fera crucifier par ses serviteurs. Ensuite, descends aux Enfers qui t'ouvriront leurs portes en supposant que tu es un mort, libère les captifs que tu y trouveras et ramène-les à moi". Jésus, fils du Dieu bon, apparut alors sur terre. Le dieu juif jaloux anima ses serviteurs contre lui; ils le crucifièrent mais, en réalité, il n'avait qu'une apparence de mort. L'Enfer le reçut mais, pas plus que la mort, il n'avait pouvoir sur lui. Jésus rompit les chaînes de l'Enfer et remonta vers son Père en emmenant avec lui les esprits qui gisaient en prison. Le démiurge devint furieux, il déchira ses vêtements, rompit le voile de son palais, obscurcit le soleil et plongea le monde dans l'obscurité. Après quoi, Jésus descendit une seconde fois, "en gloire", pour mettre le créateur en présence des réalités. Celui-ci reconnut qu'il n'était pas le seul dieu, le dieu unique. Jésus lui dit alors : "N'est-il pas écrit dans ta loi que celui qui en tue un autre sera tué? que celui qui répand le sang innocent versera son sang à son tour? Je vais donc te tuer et répandre ton sang puisque j' étais innocent et que tu as répandu mon sang". Le créateur ne put que répondre: "J'étais ignorant, je te croyais homme, non un dieu. Venge-toi!" et il proposa à Jésus, en dédommagement de son crime, d'emmener dans son ciel toutes les âmes qui croiraient en lui; c'était là le prix de son erreur. Jésus, pour qui l'ignorance était une innocence, une excuse, le laissa, prit les âmes, révéla à Paul ce qui s'était passé et le chargea d'aller prêcher aux hommes qu'ils avaient été rachetés. Selon Esnik, tous les Marcionites ne connaissaient pas cette histoire qui se transmettait oralement de l'un à l'autre, et Paul disait à ceux qui le suivaient "Le Bon Jésus nous a rachetés au Dieu des juifs. Celui qui croit en Jésus a été vendu par ce dieu au Bon". Cette idée de rachat suggère que le très ancien mythe de la descente d'une divinité aux Enfers a été adapté tardivement à celui du salut des âmes des justes. Le mythe rapporté par Esnik se retrouve dans les Actes de Judas Thomas, dans les Hymnes d'Ephrem, dans l'Evangile de Nicodème; la seule différence entre les diverses formes est que là où les uns parlent du dieu de l'Ancien Testament, les autres parlent de Satan...nom nouveau du dieu juif.       Il n'est pas difficile de constater que le récit primitif de la descente du Christ sur la terre a été considérablement interprété par les Marcionites de la seconde ou de la troisième génération; nous n'en retiendrons qu'un point important, c'est qu'il a existé pendant plusieurs siècles tout en évoluant et qu'il se transmettait de bouche à oreille, en dehors des Ecritures. Marcion ne l'aurait sans doute pas admis sous cette forme mais il en aurait reconnu le mythe fondamental. Paul y fait allusion en Rom. 10/6-7 et Eph. 4/8-10 et le Credo l'admet encore...

MARCION son oeuvre:

Nous ne possédons pas une seule copie des textes édités par Marcion. On ne peut les reconstituer que d'après ce que nous en rapportent ses adversaires tardifs, ce qui est déplorable car nous ne sommes pas sûrs que les passages ou citations rapportés ou discutés par eux soient fidèlement reproduits. Une partie seulement des textes marcionites nous a été ainsi transmise, ce qui signifie qu'une autre partie, la plus importante, nous échappe. Marcion a certainement écrit en grec et s'est servi de textes grecs; non seulement il était d'origine orientale mais, quand il est arrivé à Rome, la communauté chrétienne de cette ville était entièrement grecque de langue; il ne pouvait pas venir à l'idée de Marcion de prendre comme base de son travail critique une version latine de Paul ou des évangiles puisqu'elle n'existait pas encore. Par contre, au début du troisième siècle, il est probable que Tertullien, écrivant son traité contre Marcion, avait sous les yeux une version latine de l'Evangelion et des Epîtres de Paul. On ne sait pas d'ailleurs si la traduction latine de Marcion vient de lui ou des catholiques. On peut se dire que l'Eglise marcionite de Rome multipliait pas ses efforts d'apostolat dans les milieux populaires de langue latine. Outre le recueil de l'Apostolicon et son Evangelion, Marcion avait composé un ouvrage auquel ses disciples attribuaient une importance considérable; nous allons en donner un aperçu sommaire afin de pousser plus loin notre connaissance de la doctrine marcionite. Cet ouvrage était intitulé Les Antithèses; Marcion y mettait en opposition les paroles et actes du dieu juif avec les paroles et actes du Christ Jésus, la Loi avec l'Evangile. On pouvait y lire des critiques du genre de celle-ci : Le dieu de la Bible juive, à moins d'être le diable lui-même et connaît l'avenir,  pourquoi a-t-il permis que l'homme fait à sa propre image soit trompé par le diable et tombe dans le péché et la mort? Comment le diable, origine de la chute, a-t-il été créé? Pourquoi l'homme fut-il condamné à mourir et la femme à devenir esclave? Pourquoi ce dieu est-il un juge sévère et méchant? Pourquoi la loi du talion? Contrairement à son propre décalogue il pousse les Israélites à dépouiller les Egyptiens et à leur voler frauduleusement leur or et leur argent, il les incite au travail le jour du sabbat en leur faisant porter l'arche pendant huit jours autour de Jéricho. Il viole le second commandement en permettant la fabrication d'un serpent d'airain et des chérubins en or. Ce dieu est inconsistant quand il choisit des hommes comme Salomon, qu'il rejette ensuite. Il dit  "Adam où es-tu ?" comme s'il l'ignorait, etc. Or, le Christ -lui- il connaît toutes les pensées des hommes, il rejette tout massacre et prêche la miséricorde et la paix, il a rendu la vue à de nombreux aveugles tandis que le démiurge juif n'a pu, ou pas voulu, guérir Isaac de sa cécité... On comprend qu'un ouvrage d'un tel caractère polémique contre les croyances judéo-chrétiennes ait été systématiquement détruit...

CERDON:

On a dit que Marcion avait été le disciple de Cerdon; ce n'est pas impossible mais ce n'est pas établi non plus et il est probable qu'il y eut plutôt confusion entre les deux personnages et leurs doctrines. Cerdon, natif de Syrie, vint à Rome quelques années avant Marcion (vers 135); il n'avait pas l'intention de fonder une secte; il fréquentait l'Eglise, allait même jusqu'à se confesser en public tout en dispensant à certains fidèles un enseignement secret. Il n'a pas laissé d'écrits. Marcion dût se joindre à lui, hériter ses disciples et prendre la tête de ce mouvement d'idées qui devait être fort proche de ses propres opinions. On ne connaît les pensées de Cerdon que d'après ses successeurs marcionites, ce qui n'est guère instructif quand on sait les évolutions rapides des sectes religieuses en période de syncrétisme. Exemple, Hippolyte devra distinguer entre l'enseignement de Marcion et celui des Marcionites de son temps. Pour Cerdon, comme pour Marcion, le dieu du Christ, Dieu bon et inconnu, n'était pas celui de la Loi et des Prophètes juifs. Le Christ n'était pas né d'une vierge et n'avait qu'une apparence de corps, et il n'y avait résurrection que de l'âme non du corps. Tertullien (Cont. Hérés. Ch. VI) ajoute que Cerdon n'acceptait l'évangile de Luc qu'en partie et n'admettait pas toutes les épîtres de Paul, ni tout leur texte. On fit plus tard les mêmes reproches à Marcion. Cela prouve que Marcion s'en tenait aux épîtres authentiques de Paul, avant leur judaisation...De même, selon Tertullien, Cerdon rejetait les Actes des Apôtres et l'Apocalypse comme de faux documents judaisés

APELLE:

Le principal disciple de Marcion fut Apelle; il était contemporain de Tertullien. Ses adversaires, pour le dénigrer, racontèrent qu'il s'était attaché à une vierge nommée Philomène, qui serait devenue, dans leur imagination, une prostituée. C'était en réalité une prophétesse qui recevait des révélations d'un ange et qui opérait des miracles. Un fantôme lui apparaissait sous la forme d'un enfant et déclarait qu'il était le Christ. Elle avait écrit un livre des "Manifestations" qui était lu en public. Apelle écrivit aussi de nombreux livres mais qui ont disparu; il mourut dans un âge avancé vers 185-190, ce qui laisse supposer qu'il a pu naître aux environs de l'année 110. Apelle répudiait la Loi et les Prophètes juifs; il déclarait que le Christ - tout en n'ayant pas eu une naissance ordinaire - s'était formé un corps, lors de sa descente du ciel, en empruntant la substance des étoiles; son corps était donc véritable mais sa chair était éthérée, astrale, non humaine, elle était celle des anges. Lors de sa remontée au ciel,  seul son Esprit parvint au Ciel. Il n'y a nulle résurrection de la chair, le salut ne concerne que les âmes (Tertullien, De Carne Christi 6).

La priorité de Marcion:

A deux reprises (De Praesc. haer. 30; Adv. Marc. J, 19), Tertullien accuse Marcion d'avoir séparé le Nouveau Testament de l'Ancien. Ce serait intéressant si c'était vrai; or personne n'a jamais connu un livre religieux contenant a la fois l'Ancien et le Nouveau Testament à l'époque de Marcion; celui-ci n'a pas eu à séparer ce qui n'avait jamais été réuni. L'expression "Ancien Testament" n'a pu naître que lorsqu'il y en eut un "Nouveau"! Ce qui est probable, c'est que la distinction opérée par Marcion entre les écritures fausses et les vraies a contraint l'Eglise à les répartir en Ancien et Nouveau Testament. Tertullien lui-même, souvent inconsistant dans ses affirmations successives, l'avoue; il écrit au chapitre 36 du De Praesc. que c'est l'Eglise romaine qui a réuni la Loi et les Prophètes aux Evangélistes et aux Apôtres. Cet aveu est d'une extrême importance. En outre, quel texte avait-il sous les yeux? Il ne possédait certainement pas le texte primitif de l'Evangile de Paul ni celui de l'Evangelion de Marcion; ces textes devaient déjà à son époque être profondément modifiés. Avait-il même à sa disposition l'évangile de Luc dans son texte primitif? Tertullien et Epiphane travaillaient souvent de mémoire même quand ils comparaient Marcion à Luc; cette méthode était fort critiquable. Ainsi, ils reprochaient à Marcion d'avoir supprimé certains passages de l'Evangile de Luc que celui-ci, en réalité ne contenait pas mais qui se trouvaient dans Matthieu; ce dernier paraît avoir été leur auteur préféré. En tout cas, on peut difficilement concevoir que Marcion ait délibérément choisi, pour son travail d'épuration, un évangile (Luc) qui commençait d'une façon choquante pour lui - il lui aurait fallu éliminer les cent trente deux premiers versets et une part considérable du reste. Il lui était plus facile d'en faire un nouveau; or, il n'en fut jamais accusé. Pourquoi Marcion, s'il s'était servi de l'oeuvre de Luc, ne lui aurait-il emprunté que son évangile et non pas les Actes? Après le critique allemand Semler qui, le premier (en 1783), refusa d'accepter la tradition hostile à Marcion, de nombreux savants nièrent que l'Evangelion soit un texte mutilé de Luc, ce qui n'empêcha nullement la suite imposante des spécialistes orthodoxes d'emboîter le pas à Tertullien. Depuis près d'un siècle, la plupart des critiques qui prétendent que le texte de Marcion serait secondaire par rapport à celui de Luc se servent d'arguments linguistiques.    Ce raisonnement est d'une grande faiblesse et d'une subjectivité évidente; il ne repose que sur des suppositions très discutables et il est aisé de répondre à ses arguments : a) tous les écrivains de l'époque avaient, à peu de chose près, le même vocabulaire et le même style, surtout quand ils traitaient d'un même sujet religieux. b) l'antiquité fut une période propice au pullulement des copistes, plagiaires, compilateurs, arrangeurs; certains pasticheurs ou correcteurs étaient parvenus à une belle dextérité en matière de retouche et il est certain qu'à l'occasion de la refonte complète d'un texte, un remanieur ou un compilateur pouvait modifier sa physionomie ancienne tout en lui donnant une certaine unité de style et de pensée. c) fait plus grave, la recherche des critiques sur le vocabulaire ou le style de l'Evangelion n'a pas été conduite sur un texte de Marcion (qu'ils ne possédaient pas), mais sur le texte de Luc et, accessoirement, sur des citations d'Irénée, de Tertullien, etc.

L'Evangelion
:

Marcion avait constitué avec les Epîtres, l'Evangelion et les Antithèses un véritable corpus chrétien; il n'en proclamait ni l'autorité canonique, ni l'inspiration divine, il ne donnait aucun nom d'auteur pour l'Evangelion; les derniers marcionites affirmaient que cet évangile avait été écrit par le Christ lui-même, PauI y ayant ajouté les détails de la crucifixion. Cette dernière affirmation paraît invraisemblable car les détails de la crucifixion ne figurent dans aucune de ses lettres et il n'a jamais fait allusion à la Passion. Toutefois, on peut retenir de cette tradition que la Passion ne figurait pas à l'origine dans l'évangile du Christ, et d'autre part que Paul ne connaissait qu'une crucifixion mythique et cosmique en opposition absolue avec le supplice ignominieux qui nous est raconté aujourd'hui dans les évangiles catholiques.  Marcion ne connaissait pas ces autres évangiles et jamais les Pères de l'Eglise n'ont affirmé qu'il les connaissait. Il n'en proclamait qu'un, celui qu'avait prêché Paul. Nos principales sources d'intormation sur son Evangelion viennent des pires ennemis de Marcion Tertullien et Epiphane qui écrivirent longtemps après lui. Le travail de Tertullien contre Marcion fut composé vers l'année 208, celui d'Epiphane 170 ans plus tard. Ainsi, deux et sept générations séparaient ces auteurs du corpus marcionite. La critique de ces adversaires est loin d'être objective; ce sont des passionnés, souvent insolents et de mauvaise foi qui travestissaient les textes ou les interprétaient de travers pour réduire à néant des opinions absurdes que Marcion n'avait jamais professées lui-même; ils combattaient la doctrine de celui-ci en lui opposant des textes qui ne provenaient pas de lui. Celui qui, le premier, accusa Marcion d'avoir mutilé l'évangile de Luc, fut Irénée (vers 185, c'est-à-dire plus de quarante ans après la publication du corpus marcionite), accusation reprise avec véhémence par Tertullien et Epiphane. En réalité, au départ de ce que nous pouvons bien appeler une légende pieuse, il n'y a que l'accusation d'Irénée qui écrivait à la fin du il' siècle et sur lequel on ne sait rien de valable. Le seul fait certain à son sujet est que des écrits ont été mis sous son nom. Nous avons donc en lui un témoin tardif, indirect, peu connu, unique, à qui l'on ne peut prêter a priori une confiance absolue. L'oeuvre qui lui est attribuée mérite cependant d'être lue attentivement car elle est révélatrice d'une situation que beaucoup de critiques veulent ignorer...
suite ici :  http://assoc.wanadoo.fr/cercle.ernest-renan/Marciontotal1.htm

Cette page a été reprise ici: (hélas de nombreux liens sont devenus obsolètes)

http://exdisciplesleblog.unblog.fr/2007/06/04/les-christianismes-oublies/

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