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Déca-Danse

décadence...

Cher B, Posté le Dimanche 30 Mai 2010 à 12h22

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Trace de mon pied (effacé à la vague d'après), 2008

Ce journal m'est devenu indispensable... il laisse une trace. Une trace qui prouve ma réalité. Même si je ne le relis jamais (même note par note, pour ne pas changé les premières choses que j’ai écrite), qu'il est certainement bourré d'idiotie et de faute d'orthographe, ce n’est pas important (un peu quand même mais pas beaucoup). Il est une succession de pensées, de tranche de réalité, mise les une aux côtés des autres, et ca procure l'assise d'avoir parcouru un chemin (lequel, c'est une autre histoire)... et avoir parcouru un chemin, c'est être réel. Merci, de me procurer, cet autre en qui j'ai toute confiance, à qui je m'adresse comme à moi même, même si hélas, tu ne pourra jamais répondre... est ce vraiment à toi que je m'adresse ? Cela me rassure de le penser, même si ce n'est pas vraiment la vérité, je suppose.

Hier, je disais que mon grand père n'existait plus pour moi, et que je ne voyais pas la nécessité de lui parler. et hier soir, je me suis rendue compte que je faisais pareil ici avec toi.  je ne comprenais pas pourquoi, je pouvais trouvé ca aussi "méprisable" chez les autres et le faire moi même. en général, je m'applique ce que je pense chez les autres, et peut être même plus durement. alors là... et j'ai comprit la différence. Depuis le temps, tu dois effectivement être mort maintenant, mais pour moi, c'est un peu différent, parce que dans ma réalité, on a été séparés par la vie, par les autres, mais pas par la mort. j'ai longtemps inventé des fictions où s'était le cas, parce que ca avait le mérite de terminer l'histoire. mais la vérité, c'est que je ne sais pas ce que tu es devenu après notre séparation. alors, même si tu es certainement mort aujourd'hui, moi, dans mon histoire, dans ma réalité, on a été arrachés l'un à l'autre comme sur un inachèvement de quelque chose, sans aboutissement, je crois que si ce qui me permet de t'écrire dans ce journal actuellement.

Aujourd'hui, c'est la fête des mères... cela me fait bizarre de penser pour la première fois, que j’ai une mère quelque part. Que c’est sa fête aussi. Elle ne me connait pas, et moi je ne la connais pas non plus. Qu’elle surement des enfants qu’elle aime qui lui souhaite sa fête aujourd’hui. Pourquoi j’y pense ? Je la hais, et elle ne voulait pas de moi des qu’elle a apprit que y’avait un parasite dans son ventre, alors...

J’espère que ca se passera bien aujourd’hui pour ma mère. Je ne me fais pas trop de souci pour à midi. Il faut juste que mamie déraille pas trop cette après midi, et que ce soir, ma mère, ne boivent pas trop de whisky en pensant à papy. Parce que évidement, c’est la fête des mères, et c’est le 30. 5 mois aujourd’hui que papy n’existe plus. Cela dit, je ne vois pas trop le rapport entre le fait que ce soit la fête des mères et cela. Ce serait un fils qu’elle aurait perdu, effectivement, je comprendrai. Ou se serait la fête des pères, je comprendrais. Mais la fête des mères ?! y’a comme une confusion là… enfin bref, je comprend pas, mais ca j’ai l’habitude, toujours est il qu’elle va y penser, à partir de 19h (rituel de l’appel à papy, à 19h20 c’est rituel de l’appel à mamie). Moment où on a téléphoné chez mon grand père, et qu’il n’a pas répondu, et qu’on a paniqué, et que ma mère et mon père sont partis voir chez lui, et qu’ils l’ont retrouvé inerte par terre.

Evidement que je m’en souviens. J’ai attendu le coup de fil,  mon père m’a appelé pour me dire que papy était mort. Et là… la poitrine se sert l’espace d’un instant, ca m’envahie, et pis, l’anesthésie. Mon père qui disait « allo ? allo ? », ma mère qui hurlait en bruit de fond, et moi, complètement anesthésiée. J’ai raccroché, j’ai juste pu dire « viens me chercher ». Mon père est arrivé, on a prit l’autoroute, il m’a montré une photo de papy « pour me préparer »… me préparer à quoi ? À un corps ? À un mort ? le fait  est que je ne pense pas qu’une photo puisse préparer n’importe qui à ce genre de chose. Bref, on arrive, et je vois mon grand père, étendu sur le dos dans sa chambre, sans pantalon ni slip. Il revenait des toilettes où il avait eu la diarrhée, il était donc partit se changer. Enfin, probablement, car on saura jamais. Il avait tout préparé, la soupe était dans une casserole à coté de la plaque, la table était mise… que s’est il passé ? Mystère. Est vraiment important, d’ailleurs ? Je me souviens avoir caressé son visage, comme un aveugle pour être sur de le garder en mémoire. Et j’ai voulu lui nettoyer les mains parce qu’il avait des excréments partout et que ca puait. Et que je voulais un minimum de respect pour lui. J’ai essayé mais l’odeur était tellement forte, que j’ai failli vomir, alors j’ai arrêté. (euréka, j’ai comprit pourquoi maintenant, je ne supporte plus l’odeur d’excrément que ce soit celui des autres ou le mien, que ca me provoque tout de suite des hauts le cœur, c’est surement depuis ca, car avant je n’avais pas de problème de cet ordre…). Après, je suis partie dans le salon ou je me suis enfermée avec  ma chienne le temps qu’ils enlèvent le corps. Je l’ai vu monter dans le corbillard par la fenêtre… pour moi, c’est était fini. Tout un pan de ma vie s’est écroulé. Sans espoir de reconstruction, sans espoir de consolation. Qui peut quelque chose contre la mort ? Ensuite, j’ai bien soigneusement verrouillé mon cœur avec ma tête. C’est une histoire fine, avec un point, pas la peine de regarder en arrière. On a été au funérarium le lendemain avec ma mère car elle voulait absolument le voir. Il était comme dans sa chambre. Froids, maigre, yeux vitreux… mort. Ma mère a éclaté en pleurs, une vraie crise d’hystérie… pourquoi faut il que se soit aussi bruyant, c’est vrai quoi, un peu de dignité. On peut pleurer très bien en silence aussi non ? J’ai été à la levée du corps. Il était beau dans son costume, mon préféré. Costume dans lequel j’ai glissé une lettre à l’attention de mon grand père et de dieu pour quand il arriverait au ciel. Tu imagines à quel point j’ai trouvé cela absurde, mais ca faisait plaisir à maman que j’ai ce genre de geste. Grace à ca, j’ai évité le discours d’adieux à l’église (non mais y manquerait plus que ca !).Ma mère était attristé qu’il n’est pas les mains jointes… encore maintenant, elle me dit « non mais je n’arrive pas à me dire que je saurai jamais ce qui s’est passé, il est mort tout seul (peut on en être autrement hum… ?), et en plus, il a même pas les mains jointes »… discours stérile qui ne mène nulle part. Enfin, tout ca pour dire, que je non, je n’ai rien oublié des détails de cette journée, ni de celles de l’enterrement, ou de celles où on va vidé l’appartement… ce n’est pas ma faute, si j’ai un cœur de pierre, et que tout cela ne m’attendrie pas. Parfois, je ne me sens pas humaine…

 

Un commentaire. Dernier par Le plus grand choix de recettes de cuisine du web le 20-07-2013 à 11h07 - Permalien - Partager
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