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Le masochisme, Sacha Nacht (1) Posté le Mardi 1 Juin 2010 à 11h41

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Le masochisme, Sacha Nacht, édition petite bibliothèque payot, 1965, mai 2008, ISBN 978-2-228-90326-4

"Le masochisme est un état névropathique caractérisé par la recherche de la souffrance. Le masochisme éprouve un véritable besoin, un "appétit" de souffrir. La souffrance est corporelle ou morale, ou tient à la fois de ces deux nature." Le masochisme, S. Nacht, p13

"Nous pensons pouvoir montrer dans cet exposé que la masochisme, réaction apparemment paradoxale, est un moyen de défense, d'autodéfense pathologique. Tout se passe dès lors, ainsi qu'il sera démontré plus loin, comme si le masochisme, devant le danger [...] de tout perdre, consentait à un sacrifice partiel pour sauver le reste." Le masochisme, S. Nacht, p15

"Deux mécanismes permettent, la plupart du temps, conjointement, la réalisation de ce bénéfice névrotique : a) la souffrance est érotisée; b) la souffrance est utilisée par le surmoi comme moyen d'autopunition destiné à neutraliser partiellement le complexe de culpabilité. De ce fait, des besoins libidinaux, jusque-là interdits, peuvent être autorisés à trouver une certaine satisfaction." Le masochisme, S. Nacht, p16

"Ce n'est que dans ces conditions neurasthéniques ou névropathiques, c'est-à-dire dans un organisme affaibli, irritable, fatigué par des causes acquises ou congénitales -et d'ordinaire peut-être par les deux- que ces manifestations peuvent prospérer vigoureusement pour se mettre au premier plan de la conscience sexuelle, et pour atteindre même une importance si sérieuse qu'elles peuvent constituer par elles-mêmes le but entier du désir sexuel." Pierre Janet, in "Le masochisme", S. Nacht, p22

"Federn, [...], revint sur l'opposition d'actif et de passif. Il s'attacha, dans un long article, à démontrer que le masochisme ne fait que réveiller des pulsions partielles de la sexualité infantile auxquelles le caractère de passivité est inhérent. Toute satisfaction résultant par exemple d'une excitation tactile devient, d'après lui, source de satisfaction sexuelle passive." Le masochisme, S. Nacht, p25

"[...] toute interdiction ou refus de sa satisfaction libidinale déclenche des mouvements d'agressivité (le point culminant de ce processus pourrait être réalisé par le complexe d'Oedipe). Généralement cette agressivité ne peut s'exercer sur les objets visés (parce que craints et aimés). elle se retourne alors, après refoulement, contre le sujet lui-même sous forme de masochisme. Le sujet se traite dès lors de la même manière agressive dont il aurait traité l'objet, s'il avait du le faire. Le masochisme apparaît ainsi comme une manifestation de l'agressivité. donc, rechercher l'origine du masochisme c'est rechercher aussi celle du sadisme." Le masochisme, S. Nacht, p35

"Selon cette nouvelle conception, du tréfond de la matière vivante émergerait une tendance primaire "organique" à l'autodestruction. Une partie de cette tendance destructive serait projetée sur le monde extérieur sous forme d'agressivité; l'autre continuerait à faire partie de l'être à titre d'instinct de mort et constituerait la racine du masochisme primaire. Le phénomène du retour de l'agressivité sur le sujet continuerait à se manifester, mais pour constituer un masochisme secondaire qui s'ajouterait au masochisme primaire." Le masochisme, S. Nacht, p39

"Wilhelm Reich s'est d'ailleurs vigoureusement dressé contre elle. Il a essayé de montrer que la masochisme, loin de représenter une manifestation des instincts de destruction, représenterait plutôt une réaction de défense contre l'angoisse de castration. Quant à l'origine du sadisme, réservoir du masochismme, il la voit dans la libération de la composante agressive de la libido, chaque fois qu'à celle-ci est opposé un refus de satisfaction." Le masochisme, S. Nacht, p43

Le masochisme érogène :

"Le sujet qui en est atteint recherche la souffrance dans le but d'obtenir des satisfactions érotiques. [...] , la satisfaction érotique est recherchée sciemment, le sujet ayant établi consciemment un lien entre la souffrance et la satisfaction qu'elle lui procure. En cela, il se distingue du masochisme-névrose (masochisme moral), où le sujet ignore les raisons de son comportement. La nature de la souffrance dont le masochiste éprouve le besoin varie d'un sujet à l'autre. On s'imagine volontiers que c'est surtout la douleur corporelle qu'il recherche." Le masochisme, S. Nacht, p45

"La pathogénie de cette perversion se rattacherait, d'après lui (Freud), au complexe d'Oedipe. Dans ces fantasmes, l'enfant battu représente le sujet, celui qui bat, son père. Le désir d'être aimé, refoulé, se trouve exprimé par le besoin d'être battu. Le châtiment est érotisé par la suite." Le masochisme, S. Nacht, p77

"Le masochiste, comme tous les pervers, n'ose aspirer à des satisfactions génitales, qui lui apparaissent inaccessibles. celles qu'il recherche ont toujours un caractère d'infantilisme sexuel, elles restent donc prégénitales. Le coït lui est rarement possible, malgré toute la mise en scène et les sévices masochistes." Le masochisme, S. Nacht, p84

"[...] les perversions sont des manifestations de la sexualité infantiles, soit par développement excessif de telle ou telle pulsion partielle, soit par fixation à telle ou telle phase prégénitale, soit, ce qui arrive fréquemment, par combinaison entre ces deux facteurs." Le masochisme, S. Nacht, p85

"Un enfant, privé par exemple des satisfactions libidinales érotiques sublimées, c'est-à-dire tendres, ayant accidentellement fait l'expérience de l'excitation procurée par la douleur, s'arrangera pour provoquer des punitions qui, malgré leur caractère désagréables, lui procureront des sensations de plaisir. Souvent aussi, l'enfant ayant, à tord ou à raison, le sentiment pénible d'être abandonné [...], voudra capter de nouveau son intérèt (à la mère) coûte que coûte. Souvent il n'aura d'autre moyen pour cela que de provoquer la colère et la punition. Il se dira d'abord inconsciemment qu'il aura ainsi mieux que rien, puis ce mieux que rien deviendra tout. Dans d'autres cas, enfin, la souffrance sera recherchée et provoquée par un retour sur soi-même de l'agressivité d'abord dirigée contre la mère." Le masochisme, S. Nacht, p87

"Il arrive aussi que l'enfant, pour bien des raisons, et surtout parce qu'il craint de se voir complètement abandonné, n'ose pas manifester cette agressivité au-dehors : elle s'infléchit alors sur lui-même et se satisfait des mauvais traitements reçus. Bref, la privation d'amour ou de satisfaction érotique conduit l'enfant à y remédier par la recherche de mauvais traitements qui, érotisés, finissent par contenter ses besoins libidinaux, mais suru n mode masochiste." Le masochisme, S. Nacht, p88

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