merci lof :) Publié le Samedi 25 Juillet 2009 à 23:34:43
C'est un texte que j'ai trouvé sur le blog d'une amie et je trouve que ce texte est vraiment magnifique ;)
Le Petit
Prince
C'est alors
qu'apparut le renard. -Bonjour, dit le renard. .. -Bonjour, répondit
poliment le petit prince, qui se retourna mais ne vit rien. -Je suis là, dit
la voix, sous le pommier. -Qui es-tu ? dit le petit prince. Tu es bien
joli.. -Je suis un renard, dit le renard. Viens jouer avec moi, lui
proposa le petit prince. Je suis tellement triste... -Je ne puis pas jouer
avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé -Ah ! pardon, Et Je petit
prince. Mais, après réflexion, il ajouta: -Qu'est ce que signifie «
apprivoiser » ? -Tu n'es pas d'ici, dit le renard, que cherches-tu! -Je
cherche les hommes, dit le petit prince. Qu'est-ce que signifie « apprivoiser »
? -Les hommes, dit le renard, ils ont des fusils et ils chassent. C'est bien
gênant! Ils élèvent aussi des poules. C'est leur seul intérêt. Tu cherches des
poules ? -Non, dit le petit prince. Je cherche des amis. Qu'est-ce que signifie « apprivoiser
»? -C'est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie « créer
des liens... » -Créer des liens ? -Bien sûr, dit le renard. Tu
n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits
garçons. Et je n' ai pas besoin de toi. Et tu n'a pas besoin de moi non
plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de
l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au
monde... -Je commence à comprendre, dit le petit prince. Il y a
une fleur... je crois qu'elle m'a apprivoisé... -C'est possible, dit le
renard. On voit sur la Terre toutes sortes de choses. -Oh! ce n'est pas sur
la Terre, dit le petit prince. Le renard parut très intrigué: -Sur une autre
planète ? -Oui. -Il y a des chasseurs, sur cette planète-là
? -Non. -Ça, c'est intéressant! Et des poules ? -Non. -Rien n'est
parfait, soupira le renard. Mais le renard revint à son idée: -Ma vie est
monotone. Je chasse les poules, les hommes me chassent. Toutes les poules se
ressemblent, et tous les hommes se ressemblent. Je m'ennuie donc un peu. Mais,
si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Je connaîtrai un bruit de
pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous
terre. Le tien m'appellera hors du terrier, comme une musique. Et puis regarde!
Tu vois, là-bas, les champs de blé ? Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi
est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c'est triste! Mais
tu as des cheveux couleur d'or. Alors ce sera merveilleux quand tu m'auras
apprivoisé! Le blé, qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j'aimerai le bruit
du vent dans le blé... Le renard se tut et regarda longtemps le petit
prince: -S'il te plaît... apprivoise-moi ! dit-il. -Je veux bien, répondit
le petit prince, mais je n'ai pas beaucoup de temps. J'ai des amis à
découvrir et beaucoup de choses à connaître. -On ne connaît que les choses que l'on apprivoise, dit le
renard. Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des
choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de
marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis. Si tu veux un ami,
apprivoise-moi ! -Que faut-il faire ? dit le petit prince. -Il faut être
très patient, répondit le renard. Tu t'assoiras d'abord un peu loin de moi,
comme ça, dans l'herbe. Je te regarderai du coin de l'œil et tu ne diras rien.
Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t'asseoir un
peu plus près... Le lendemain revint le petit prince. -Il eût mieux valu
revenir à la même heure, dit le renard. Si tu viens, par exemple, à quatre
heures de l'après- midi, dès trois heures je commencerai d'être heureux. Plus
l'heure avancera, plus je me sentirai heureux. A quatre heures, déjà, je
m'agiterai et m'inquiéterai; je découvrirai le prix du bonheur! Mais si tu
viens n'importe quand, je ne saurai jamais à quelle heure m'habiller le cœur.
Il faut des rites. -Qu'est-ce qu'un « rite » ? dit le petit prince. -C'est
aussi quelque chose de trop oublié, dit le renard. C'est ce qui fait qu'un jour
est différent des autres jours, une heure, des autres heures. Il y a un rite,
par exemple, chez mes chasseurs. Ils dansent le jeudi avec les filles du
village. Alors le jeudi est jour merveilleux ! Je vais me promener jusqu'à la
vigne. Si les chasseurs dansaient n'importe quand, les jours se ressembleraient
tous, et je n'aurais point de vacances. Ainsi le petit prince apprivoisa le
renard. Et quand l'heure du départ fut proche: -Ah ! dit le renard... je
pleurerai. -C'est ta faute, dit le petit prince, je ne te souhaitais point de
mal, mais tu as voulu que je t'apprivoise... -Bien sûr, dit le
renard. -Mais tu vas pleurer! dit le petit prince. -Bien sûr, dit le
renard. -Alors tu n'y gagnes rien ! -J'y gagne, dit le renard, à cause de
la couleur du blé. Puis il ajouta: -Va revoir les roses. Tu comprendras
que la tienne est unique au monde. Tu reviendras me dire adieu, et je te ferai
cadeau d'un secret. Le petit prince s'en fut revoir les roses. -Vous
n'êtes pas du tout semblables à ma rose, vous n'êtes rien encore, leur dit-il.
Personne ne vous a apprivoisées et vous n'avez apprivoisé personne. Vous êtes
comme était mon renard. Ce n'était qu'un renard semblable à cent mille
autres. Mais j'en ai fait mon ami, et il est maintenant unique au monde. Et
les roses étaient gênées. -Vous êtes belles, mais vous êtes vides, leur
dit-il encore. on ne peut pas mourir pour vous. Bien sûr, ma rose à moi, un
passant ordinaire croirait qu' elle vous ressemble. Mais à elle seule elle est
plus importante que vous toutes, puisque c'est elle que j'ai arrosée. Puisque
c'est elle que j'ai mise sous globe. Puisque c'est elle que j'ai abritée par le
paravent. Puisque c'est elle dont j'ai tué les chenilles (sauf les deux ou trois
pour les papillons). Puisque c'est elle que j'ai écoutée se plaindre, ou se
vanter, ou même Quelquefois se taire. Puisque c' est ma rose. Et il revint
vers le renard: -Adieu, dit-il... -Adieu, dit le renard. Voici mon secret.
Il est très simple: on ne voit bien qu'avec
le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux. -L'essentiel
est invisible pour les yeux, répéta le petit prince, afin de se
souvenir. -C'est le temps que tu as perdu
pour ta rose qui fait ta rose si importante. -C'est le temps que
j'ai perdu pour ma rose... lit le petit prince, afin de se souvenir. -Les
hommes ont oublié cette vérité, dit le renard. Mais tu ne dois pas l'oublier.
Tu deviens responsable pour toujours de
ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta
rose... -Je suis responsable de ma rose... répéta le petit prince, afin de se
souvenir.