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Fondation FEDAC

Pierottini Falltère

Peinture d'une civilisation bord cadre… Publié le Mardi 22 Janvier 2008 à 20:30:07

"la Fondation FEDAC informe la Commission Européenne."
Bruxelles octobre  2006
"Lors de cette conférence sur "les états de l'art pictural",
Falltère PIEROTTINI nous apporte une vision très poétique
et philosophique de sa conception de la peinture emprunte de ses trente ans de combat artistique....

"Texte de Falltère Pierottini "
Artiste peintre
http://www.pierottini.com/

A- LA PEINTURE EST–ELLE TOUJOURS NOTRE IDENTITE COMMUNE ?

La poésie dans la peinture est un facteur fondamental permettant de comprendre l'importance des codes qui nous entourent.

J'ai souvenir d'avoir vu, en un laps de temps très court, deux merveilleux portraits; le premier,  un homme de face peint par Giacometti et l'autre, une femme dans l'attente sublimement peinte par Modigliani.

Une poésie indescriptible et presque respirable ressortait des ces œuvres.

Nous savons tous qu'elles ne sont faites « que de pigments et d'huile» judicieusement assemblés dans un ordre propre aux artistes et facilement compréhensible par le commun des mortels.

La magie tient dans la charge émotionnelle que ces artistes ont, au moment précis de leurs créations, pu insuffler au travers de la « représentation » codifiée de Notre Réalité.

Un court moment de perfection dans un monde empli d'imperfections.

Et si cet instant d'immobilité, cette fraction de seconde captée par l'œil et la main de l'artiste n'était en fait que la répétition d'une seule et unique parcelle de Notre Véritable Réalité que nos yeux voient enfin clairement et ne font pas, comme à l'habitude, que « vaguement » regarder.

Nous pourrions même envisager que tout l'Art pourrait être en fait la répétition à l'infini de quelques notes jouées imperturbablement et qui structurent le souffle du vent de notre création intérieure !

Comme les milliards de molécules qui forment un corps, un monde, un univers ; les signes et les rictus codifiés par la peinture depuis nos origines continuent à nous parler et nous émouvoir.

C'est un peu comme si c'était l'écriture génétique de notre Ame, la trace formelle de notre ADN social.

Ce langage universel que nos ancêtres, au travers de toutes les civilisations créées, ont élaboré contient la véritable alchimie qui transforme un corps inerte en or.

Cette alchimie est depuis toujours en notre possession; magie tellement enfouie en nous que nous n'y prêtons plus attention, ne laissons pas passer la sublimité élaborée par ces millions

d'années de création qui ont su construire ce langage pur et simple commun à toute l'humanité, à toutes les races : la peinture.

Bizarrement nous trouvons une même ligne identitaire entre les peintures rupestres, les fresques de Pompéi, les chefs d'œuvre de la Renaissance, les peintures des arts premiers; la même foi en cette trace laissée par une main, dirigée par un cerveau de cultures différentes et crépitée par la poésie du cœur.

 B- POURQUOI LA PEINTURE A PERDU SA CREDIBILITE DANS LE MONDE DE L'ART ?

Un seul moment, arrêtons de nous voiler la face, ne croyons pas avoir réinventé l'Art à partir du travail solitaire et intéressant d'un Duchamp.

Il a permis, bien sûr, de faire des objets du quotidien et de la pensée du jour des « œuvres d'art », mais il a aussi par cet acte donné les armes pour endormir la peinture.

Certains peintres ont malgré tout continué leur quête de poétique ; la recherche de l'Ame ne se détruit pas aussi facilement; le dédain et le manque de lieux pour exposer leurs travaux les ont relayés à un obscurantisme d'un demi-siècle, dicté par un académisme conceptuel et théorique généré par le secteur ; une véritable avalanche de mots et de concepts.

…Surpasser la technique, l'apprentissage, le style, pour rejoindre cette « Ame collective » qu'est l'écriture picturale, est un combat qui, pour l'artiste, est de longue durée : des dizaines d'années de travail introspectif et de réflexion profonde sur le monde et l'humanité.

Il est donc plus facile de se revendiquer artiste et de produire en peu de temps des «Œuvres du quotidien » permettant d'entrer dans un marché porteur et qui détient plus de 80% du secteur que d'envisager la création d'un véritable univers intérieur.

Poser sa pierre en l'édification d'une Humanité rayonnante et éternelle à côté de nos ancêtres, est un cadeau et un privilège énorme.

Nous comprenons donc qu'il est plus facile de montrer l'illusoire de notre société que de faire ressentir les lignes de force de notre Humanité.

Notre société de fin du vingtième siècle a misé sur la réussite directe engendrée par l'art conceptuel; la croissance économique de l'Occident a permis, par l'importance des flux financiers autour du marché de cette culture.

L'Art était le symbole de notre lien avec le passé et notre cheminement vers un futur; comprenez bien que je ne renie en rien les tranches de l'art de la fin de XXéme siècle mais la dictature de certains mouvements créatifs est devenue intolérable.

On a détruit tout un passé riche de savoirs, basé sur la force de la peinture, on a fait table rase de ce qui constituait notre patrimoine intemporel, pourquoi cet état de fait ?

Pourquoi la peinture ne s'est-elle pas battue ?

C- POURQUOI CE  MEPRIS ENVERS LA PEINTURE ?

Evidemment les lobbies tout puissants de l'art ont décidé, par conviction mais aussi par intérêt, de braquer les feux des médias sur l'art conceptuel.

Les penseurs et les enseignants de nos écoles d'art s'y sont impliqués, c'était quasi une obligation pour ne pas être traité de rétrograde.

Dans une fin de XXème siècle chaotique, forte de ses contradictions, de la destruction d'un modèle social, religieux et de valeurs, nous pouvons constater que malgré cette société que  personne, soi-disant, ne voulait, tous l'ont utilisée.

Le déni de ce qui représentait la qualité ultime de notre société, c'est-à-dire la peinture, est le symbole de l'anéantissement des modèles.

Cette situation a causé une perte de valeur et une déstabilisation de la pratique de l'acte pictural engendrant l'exaltation de « la chose qui choque »  à outrance.

La valeur de l'œuvre d'art n'est plus dans le ressenti, la force, le contenu ou la facture mais surtout dans  la vision théorique qu'en font les marchands, les critiques et les galeristes.

Il faut redonner à la peinture la place qui lui a été dérobée, le public boude la création contemporaine,....certains théoriciens de l'art nous ont dit : « En peinture, on a tout fait. » on avait soi-disant fait le tour, la toile étant descendue des murs, on nous a fait croire que la peinture n'avait plus rien à raconter, mais ce qu'il y a à raconter c'est Nous !

D- LA PEINTURE REFLET  DE NOTRE SOCIETE ? 

La peinture est «Ame et acte de sens ».

La peinture comme l'amour est un éternel recommencement mais aussi une histoire différente à chaque fois, ce sont toujours les notes que l'Ame utilise pour chanter sa passion de la vie mais, comme en musique, avec peu de choses, sept notes, la diversité est infinie.

Si vous regardez longtemps au fond d'une âme, l'âme vous renverra le reflet de la vôtre.

E- RENOUVEAU ... 

Notre jeune société de ce début du XXI ème siècle doit s'obliger à laisser cette vieille peau déposée sur nous par la fin XX ème siècle et se lancer dans la construction du renouveau en reprenant confiance en nos valeurs éternelles qui sont enfouies au fond de nous.

Nous devons sortir de cet état d'adolescent fortuné et plonger vers l'exaltation d'une maturité pleinement retrouvée et partagée.

Mettre l'Humain Universel au centre de nos priorités.

Retrouver le chemin de notre Ame Collective, que nous avons égarée, est vital.

Relancer la dynamique poétique est indispensable.

La disparition de cette poétique dans l'univers de l'art en est le marqueur le plus visible.

Nous devons être fier de poser notre pierre à l'édifice de l'Humanité.

Redonner sa place à la peinture, la recentrer dans un  vecteur de reconnaissance, lui permettra de la remettre en phase avec sa dynamique perdue.

Amorcer une tendance à vocation poétique permettra aux artistes de plonger au plus profond de l'âme de l'homme, de ses rêves, de ses fantasmes, de ses désirs, de se connecter à ses villes, à sa nature, de transcender ses sentiments et ce, à l'intérieur d'un système poétique immuable.

Mais comprenons bien que LA PEINTURE EN EST UNE CLEF.

La peinture en est donc clef et reflet.

Elle doit accompagner une reconstruction totale de notre moi social et collectif.

Elle doit être montrée, défendue, exposée.

Ce monde de la poésie réaliste remplacera peu à peu le monde superficiel du paraître.

Le renouveau de l'art passe par le respect de la peinture, n'attendons plus pour participer nous aussi au redémarrage de cette merveilleuse histoire malheureusement interrompue.

Erasme dans « l'Eloge de la folie » sous-entend que la folie fait partie inhérente de l'homme et que les lois et les codes élaborés par l'humanité servent de gardes fous.

 La folie sera donc constructrice ou destructrice, seul le seuil d'acceptabilité des valeurs imposées par la société et ses retombées positives marquera le basculement dans l'une des deux voies.

Toutefois, pour que cette folie soit constructrice, elle a besoin de signaux clairs telles que l'espoir en la vie et la relance de cette fameuse poétique dont la peinture en est depuis toujours le traceur.

 

La peinture n'est ni usée, ni dépassée, elle n'est ni image, ni symbole, elle contient en elle, quoique l'on peigne, l'essence de notre poétique universelle.

Elle est intemporelle et liée à 'humanité, la figuration en est le capteur … laissons-la, enfin,  raconter notre histoire contemporaine;

 Merci.

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Série In the Moon : "voyage3" encre de chine sur papier- format A3 Publié le Mercredi 23 Janvier 2008 à 08:56:34
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