05/10/07
Tout me lasse: je remorque avec peine mon ennui avec mes jours, et je vais partout bâillant ma vie. Chateaubriand
Toute société qui prétend assurer aux hommes la liberté, doit commencer par leur assurer l'existence. Blum(Léon)
Aux obsèques du rêve éteint subitement
Le deuil déchire un coeur atteint cruellement
Tout en larmes de feu, miné par cette perte
Il fait ses adieux à ce défunt inerte
L'âme désemparée, en soif d'éternité
Préférant un exil dans la sérénité
Déserta l'atmosphère âcre du cimetière
Loin du cher disparu gisant dans la poussière
Le Temps s'était figé comme un corps pétrifié
L'air répandit des maux aux échos amplifiés
La Parque convoitait un coeur las mais rêveur
Aujourd'hui je médite au pied de vieux tombeaux
Sur les rêves portés jadis tels des flambeaux
Sur tous les désirs fous, nourris avec ferveur
Lui, l'affreux, le rapace
Aux transports vifs, fugaces
L'oeil perçant, dent vorace
A l'affût, faim tenace
Le coeur, il tourmente d'appétits versatiles
Ce pervers vil, sordide
Qui convoite en avide
Possessif impavide
Fin en tours, le perfide
L'âme, il empoisonne dans les gouffres hostiles
Ce dément ténébreux
Hibernant fiévreux
de son être Amoureux
Aimant jouir, songe-creux
l'esprit, il occupe de soucis vains futiles
Lui, l'incube émotif
Cet autre primitif
Prédateur instinctif
C'est l'Ego combatif
Ce double très subtil, cette image infantile
Envolée mystique
Tel un appel venant de l'espace étoilé
L'air mystique, éthéré de la flûte magique
Eveilla en douceur mon âme léthargique
Qui séjournait au creux de profondeurs voilées
Mue par un vent frais frémissante d'ardeur
Elle rendit des jets de maux ensevelis
De longs regrets moisis, des passions avilies
Ces macules troublant l'éclat de sa grandeur
Débuta l'envolée aux allures mystiques
En quête d'évasion de splendeurs extatiques
Loin de la pesanteur de cet exil maudit
Sur sa couche de mort l'enveloppe charnelle
Gisait, délaissée par la divine rebelle
Les yeux toujours noyés de larmes refroidies
Entre le rêve et la réalité
Un labyrinthe frappant de splendeur
Aux appas trompeurs, grouillant de rôdeurs,
Est incertaine la finalité
Mais on s'y accroche
Entre le rêve et la réalité
Parade gaîment la douce espérance
Et son cortège de désirs intenses
Courtisant sans fin la fatalité
Loin des anicroches
Entre le rêve et la réalité
Des voeux avortés jonchent les dédales
De folles passions gisent sous les dalles
Martyrs des leurres de la cécité
Mais on ne décroche
Entre le rêve et la réalité
Un pont étalé sur un fil fin d'or
Qu'un coeur pur franchit tel un prompt condor
Pour étreindre enfin la félicité
Parfois c'est si proche