La mer nous innonde;des flots plus grands que l enceinte de la kasba nous encercle.On vomit le passé par dessus bord.Les estomacs sont vides et nos regards vitreux s'entrechoquent à chaque houle. On gémit sans savoir quelle douleur nous enfantera bientôt.
Des cris à peine audibles nous parviennent de nos corps.Ainsi plié en trois,les poings crispés on prie.La clameur dévine se léve dans l albe marine.Il n' y a plus d'humanité à part notre embarcation dont le ventre gémit encore plus que les notre;arrimés à ses flancs on bascule vers l'incertitude.La déillusion soudaine! là où personne ne vous attend et la crépitude nous envahit!
Il pleut depuis l'aube.Nous attendons comme un seul homme,le regard fixé dans le vide.La pluie ramifie la mer au ciel.Au loin,un point agité par les vagues combat l horizon.L'espoir!
La barque arrive!
Embarquons!Embarquons vers le continent des avenirs dont les avenues elysiennes nous happent parmi leurs néons.Ici,nous avons brûlé notre passé et nos envies...La promesse d'Europe qui s'offre à nous.Nous sommes dix et vingt ou bien cent ,je ne sais plus.Nous nous entassons,tremblant d'incertitude mais si impatient d'être au-delà du détroit...
LA CRISE
Me voilà devenu sans papiers pour une mémoire et un individu à construire.Me suis-je toujours ainsi caché? Je ne sais plus qui je suis en vérité;à force de fuire je n ose plus me regarder.Cette ombre qui passe et qui sans doute s évade.Est-ce moi?
Encore un soleil qui me dénonce au grand jour.
Quelle honte!
Donnez-moi un visa pour le peu de temps qui me reste.Ne voyez vous pas que je souffre des myriades d envies.
Etre libre! Etre libre qu'un moment;le temps de paraître humain sans la frontiere des regards qui me balotte et déjà me chavire avant le naufrage .
O ami allons!allons vers la pélégrination des ouests annonciateurs que l on devine plein de promesses.Et,des nords angéliques dont la chevelure blonde se moissonne à des orgasmes sans mendécité. .........