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Les amis du colombier Lureuil

HOSPITALE DE LORIOLO

 

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colombier avant sa restauration: photographie BB

De nombreuses tensions existent de nos jours,  entre l’islam et le monde occidental. La montée des mouvements intégristes religieux démontre une haine pour les occidentaux. Plusieurs évènements moyenâgeux peuvent expliquer ces mouvements au vingt-et-unièmes siècle.

En 1095 le pape Urbain II lançait un appel aux chrétiens pour délivrer la terre sainte des mains des infidèles. Un événement aussi important et aussi violent ne peu que créer un différent entre deux civilisations.

Les croisades, qui se déroulèrent de 1096 à  1291, opposèrent les chrétiens aux musulmans. C’est le 27 novembre 1095 au concile de Clermont, que le pape UrbainII lança un appel aux chevaliers et aux princes pour reconquérir la terre sainte  et venir en aide aux chrétiens d’orient menacés.  «  Dieu le veut », lance t’il à ses auditeurs pour les motiver.

Plusieurs causes sont à l’origine de la première croisade mais l’idée du pape Urbain II n’était pas sans précédent ; le pape Grégoire VII avait organisé, en 1074 un projet afin de reconquérir les terres saintes. Les récits  de témoins racontent les malheurs subits par les chrétiens à la merci des musulmans en terre chrétienne ; atrocités commises sur les prêtres et les pèlerins, églises transformées en  mosquées, lieux saints profanées…..

Au milieu du XIème siècle fut fondée à JERUSALEM une église du rite latin, appelée sainte Marie de latine, on y adjoignit un monastère de bénédictins pour la desservir et un hôpital destiné à recevoir les pèlerins de la terre sainte et les pauvres malades.

Cet hôpital dédié  à saint Jean Baptiste, était tenu par un pieux prêtre originaire de Provence : Gérard ou Gérald, originaire croit on de Martigues, en Provence, Gérard s’était dévoué, sans ambigüité au service des malades dans l’hôpital que des marchands d’Amalfi avaient construit auprès du saint sépulcre de Jérusalem en l’an 1050. Son ardente charité se communiqua aux autres serviteurs des malades de l’hôpital qui prirent l’habit religieux et en 1113 le pape pascal II adressa à Gérard une bulle qui le nommait fondateur et chef des hospitaliers et confierait aux seuls frères, après sa mort, de lui élire un successeur. Il mourut en 1120 et ses vertus l’on fait ranger parmi les bienheureux.

La première Croisade de 1099 fait passer Jérusalem sous la domination  chrétienne, mais renforce l'insécurité dans la région. Les frères hospitaliers, reconnus comme ordre monastique le 15 février 1113 par le pape Pascal II, deviennent vite des chevaliers hospitaliers. C'est le second ordre militaire de Terre Sainte après les Templiers fondés vers 1120. Le maître Hospitalier Raymond du Puy (mort vers 1160) transforme l'Ordre charitable en ordre militaire. Le pape Innocent II attribue aux Hospitaliers le drapeau à croix blanche en 1130 pour les différencier des Templiers qui portent la croix rouge.

Gérard TEUNC est le fondateur  des  hospitaliers de saint jean de Jérusalem et depuis de nombreux maîtres se sont succédés et les commanderies étaient  une des sources principales de financements de cette organisation ecclésiastique, militaire, d’une organisation sans faille.

Les hospitaliers qui nous intéressent plus particulièrement étaient présents à LUREUIL avec Philibert de Naillac depuis 1348, la première date connue, mais sans doute bien antérieurement, nous retrouvons des traces. LEOPOLD NIEPCE, cite la commanderie comme premier siège des grands prieurs d’auvergne, version très controversée par différents historiens de l’ordre mais l’abbé DE VERTOT ne le dément néanmoins pas dans ses divers ouvrages ; comme nous le verrons postérieurement.

Les principes fondamentaux  de cet ordre, comme d’autres organisation tel les teutoniques, templiers par exemple,  sont basés sur la « désappropriation » celui qui rentre dans l’ordre donne son bien à la « fondation ». De nombreux dons en échange de prières, de confort dans l’au-delà, sont bien entendu acceptés et fortement encouragés  par le commun des mortels en semi état de servitude dans ce XIème siècle ou l’homme est vendu avec la terre.

Dans le principe de son institution, vers l’an 1099, l’ordre de saint jean ne fut que religieux et hospitalier. GERARD, avait fondé l’hôpital de Jérusalem, pour y recevoir les pèlerins malades qui venaient de toutes les régions d’Europe visiter ; et surtout prier dans les lieux saints. Ils soignaient les croisés qui avaient été blessés dans les combats répétés contre les musulmans.

Apres le siège de Jérusalem, l’hôpital regorgeait de croisés, qui émus des soins et des secours qui leurs furent prodigués par les hospitaliers, en eurent tant de reconnaissance qu’ils ne voulurent se séparer d’eux et prétendirent les imiter dans leur piété et leur charité, en partageant leurs travaux et en s’agrégeant à leur ordre.

Raymond DUPUIS successeur de l’illustre GERARD, comme maître des hospitaliers, fit de nouveaux statuts dans lesquels il imposa à ses frères de prendre les armes pour la défense des lieux saints, de former un corps militaire qui constituerait une croisade perpétuelle, pour seconder les divers souverains de la chrétienté occidentale.

Le destin des hospitaliers et des templiers étant étroitement lié, nous ne pouvons savoir si les templiers furent présents avant les hospitaliers ou vice-versa  et furent t-ils les créateurs de la commanderie de LUREUIL ?  La première hypothèse reste la plus probable car de nombreux sites templiers sont présents dans la région : LE TEMPLE, LES TEMPLAUX, devenu depuis L’ETANG PLAUD : nos prédécesseurs étaient ils amateurs de bons mots : surement mais la phonétique aidante, ce lieu fut orthographié différemment comme le prouve la carte de Cassini.

Pourquoi les moines soldats sont ils venus en BRENNE ? Il est trop  ambitieux d’en extraire une réponse définitive. L’influence de la famille NAILLAC du BLANC n’en est surement  pas étrangère, famille noble, bâtisseuse, chrétienne ayant fourni à l’ordre des chevaliers, des commandeurs, mais n’ayant habité au BLANC que peu de temps, plus le commandeur était célèbre plus la commanderie dont il avait la charge avait de notoriété.

Les chevaliers, emblème de l’ordre, ne dérogeait pas aux règles de la chevalerie en général ; mis à part que les chevaliers de l’époque n’étaient pas liés de la sorte avec la religion.

 PIERRE D’AUBUSSON qui à été un des rédacteurs des règles de l’ordre et commandeur à LUREUIL des1494 personnage de grande activité et de haute conviction.

La plupart de ces croisés étaient français et gentilshommes, issus de familles les plus nobles et les plus considérables ; ils renoncèrent au retour dans leur patrie, pour se consacrer au service des pauvres dans l’hôpital saint jean de Jérusalem, et au service militaire pour favoriser l’entrée de la Palestine aux croisés de l’Europe, ou pour appuyer de leurs bras les conquêtes que les princes chrétiens venaient entreprendre en terre sainte. Ce fut des cet instant que l’ordre devint militaire.

Resituons la situation  originale du onzième siècle dans notre région : nous venons juste de passer l’an 1000 où était prévue la fin du monde par de nombreux prêcheurs, il est vrai plusieurs  raisons  laissaient à penser à cela, les pestes, les calamités, les famines étaient de plus en plus répétées et les guerres dévastatrices. Tout était glacé d’effroi dans l’attente du jour fatal, on se précipitait dans les églises pour donner ses biens afin d’être  protégé par le divin. …….

 De cette époque reculée, on n'a retrouvé qu'un seul témoignage. Un moine de l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire confie : « On m'a appris que, dans l'année 994, des prêtres, dans Paris, annonçaient la fin du monde. Ce sont des fous, il n'y a qu'à ouvrir la Bible pour voir que l'on ne saura jamais ni le jour ni l'heure. Pour comprendre les peurs de nos ancêtres, il faut se replonger dans l'histoire du Moyen Age. Au Xe siècle, le territoire correspondant à la province du Berry comptait 350 000 âmes, la vie rurale y était rude et l'homme médiéval rural vivait, au quotidien dans un dénuement complet.

Comme je l’évoque plusieurs fois, LUREUIL est au carrefour de plusieurs provinces, son histoire se chevauche avec celles-ci au XIème et XIIème siècles.

 

 Le Berry ou Berri, ancienne biturige comprend l’Indre, le cher, le nord de la creuse et la partie septentrionale de l’allier avait comme capitale bourges appartenant au comté de DEOLS puis aux GUILLAUME DE CHAUVIGNY pour sa partie couchante et le vicomte de Bourges Eudes Arpin puis Aliénor d'Aquitaine, lorsque celle-ci se remarie avec Henri II Plantagenêt pour sa partie levante.

  

Le Poitou en poitevin Poetou comprenant les actuels départements de la Vendée, des deux sèvres et la vienne dont la capitale était Poitiers. Il a donné son nom au marais poitevin, marais situé dans l'ancien golfe du Poitou, sur la côte occidentale de la France.

 

La Touraine une ancienne province, héritière de la civitas turonensis ou cité des Turones. Les comtes d'Anjou et de Blois sont les maîtres politiques de la Touraine, longtemps plus puissants que les rois capétiens. Au terme d'une reprise capétienne séculaire, Philippe auguste s'impose face à la prestigieuse dynastie Plantagenêt  après 1216. Les hautes vallées de l’Indre, de l’indrois, de la Claise et la mythique Brenne tourangelle, plus importante que notre BRENNE berrichonne qui jouxte la rive méridionale de la creuse, notre rivière affluant de la vienne.


 

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