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lecture en ligne roman

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lecture en ligne roman gratuit Publié le Mardi 15 Avril 2008 à 19:29:31

ImageImageImageImageImage              www.anice-fiction.com               Rêve d'elfe de Valeria J. Campanile

Un jeune homme aux yeux verts d'émeraude avance lentement dans un étroit et sombre couloir. Il porte sur ses épaules un petit être dont j'ignore l'origine. Je les regarde fascinée et effrayée car l'homme me tend la main sans jamais parvenir à me toucher. Ils semblent vêtus d'étranges vêtements, de voilages, mais je n'en suis pas sûre car l'image des corps est plongée dans le flou, seuls ses yeux immenses et implorants apparaissent très nettement dans le couloir sans fin.

Voila plusieurs nuits que ce rêve me poursuit.

Depuis le temps que je fréquentais la Grande Bibliothèque de Pétrarque, je n'avais jamais remarqué la présence de cet homme qui rangeait avec une dévotion quasi religieuse les livres sur les étagères en bois.

Ce soir là, mes recherches sur les rêves, commençaient à me fatiguer. Mes yeux larmoyaient d'avoir trop lu, au niveau du cou, une contracture me lançait des pointes terribles dans tout le dos et mes doigts ne parvenaient plus à tenir le stylo qui, d'ailleurs, alla rouler sous la grande table de lecture jusque de l'autre côté de la pièce. C'est ainsi qu'en essayant de récupérer mon outil de travail, je vis l'homme en blouse blanche ranger les précieux ouvrages.

J'allai me rasseoir à une autre table, plus prés de lui, en m'excusant auprès de ces doctes personnes que j'avais dérangées dans leurs études. Elles me lancèrent des œillades courroucées, et je dus me faire toute petite et transparente pour me plonger dans l'observation de l'étrange manège de l'homme

Il semblait sans âge avec son front dégarni et ses yeux étirés, mais la grâce de ses mains me faisait penser qu'il ne devait pas avoir franchi les trente ans. C'était surtout son air profondément triste qui frappait le regard.

La blouse blanche qu'il portait, flottait comme une robe et ne parvenait pas à dissimuler son corps malingre.

Complètement absorbé par sa tache, il ne se doutait pas qu'il soulevait en moi un intérêt tout particulier. Pourquoi cet homme m'intriguait, je n'aurais su le dire à cet instant. Ce n'était qu'un employé de la bibliothèque chargé de ranger les livres que les visiteurs avaient négligemment oubliés sur les tables.

La bibliothèque était immense et très ancienne, sa construction remontait au début du XVème siècle en mémoire au grand poète Pétrarque dont elle portait le nom.

Le porche monumental de l'entrée principale était orné d'un écusson de pierre représentant Pétrarque et sa belle Laure. Cet unique portrait d'eux ne cessait de m'émouvoir, peut-être parce que je m'appelais Laura et que je n'avais pas encore rencontré mon Pétrarque.

Les rayonnages emplissaient des mètres carrés de surface .C'était un endroit magnifique comme il n'en existait plus dans nos grandes cités dévorées par l'informatique.

Un lieu unique, empli d'odeur de bois ciré et de cuir, un temple dédié à la lecture et aux livres faits de papier, d'encre. Un vrai bonheur pour les derniers adeptes du livre comme moi, les adorateurs du papier et de la plume

Le plus étrange c'est que les autorités ne l'avaient pas encore rasé pour la remplacer par une sonothèque .Peut être que la présence de tous ces lecteurs et des disciples de Pétrarque les freinait un peu dans leur frénésie du modernisme technologique.

Donc il rangeait très lentement mais sûrement selon un ordre bien établi comme un rituel. D'abord il regardait le titre et de ses longs doigts fins il caressait presque amoureusement la couverture, puis il feuilletait l'ouvrage en inspectant toutes les pages comme si il cherchait un signe particulier qui ne s'adresserait qu'à lui, Enfin quand ses recherches semblaient avoir abouti il consultait une feuille couverte de caractères que je ne pouvais distinguer de ma place.

Quand il avait récupéré tous ces livres il se mettait en quête de leur place dans les rayonnages en consultant sans cesse sa liste.

Pourtant cette impression qu'il n'était pas là juste pour ranger les livres ne me quittait pas et m'agaçait profondément. Cet homme semblait chercher autre chose.

Le tintement délicieusement désuet d'une clochette rompit à peine le silence de la bibliothèque pour rappeler à ses occupants qu'elle fermait.

Les lecteurs soupirèrent, refermèrent leur livres à contre cœur et se levèrent  sagement en direction de la sortie que je dus également emprunter abandonnant le curieux bibliothécaire a son rangement.

J'attendis avec impatience la fin de ma laborieuse journée pour retourner à la bibliothèque. Je voulais discuter avec le bibliothécaire. Je me hâtais dans le grand escalier car le bâtiment fermait peu après 17h.

Il était toujours là, énigmatique et silencieux, perché sur son échelle de rangement.

Je m'approchai de lui, prétextant être à la recherche d'un livre dont j'avais vaguement entendu parler mais dont je n'étais même certaine qu'il exista.

- Bonjour, je crois que j'ai besoin de vos lumières.

- Je cherche un livre d'interprétation des rêves très ancien, peut être XVème siècle, je n'ai plus ni le titre, ni le nom de l'auteur en tête mais …

En entendant ma voix, Il suspendit son geste et se pencha vers moi en souriant, absolument pas désarmé par ma requête.

- Mais certainement, accompagnez moi dans la salle d'étude, c'est un livre qui ne peut pas sortir. Il n'a pas été réédité, il est devenu très rare. Et le monde des rêves n'est plus à la mode ? N'est ce pas ?

Je bégayai une vague réponse, un peu surprise par son aplomb et sa réaction.

Puis je me ressaisi et lui demandais.

- Vous travaillez ici depuis longtemps, je ne vous avais jamais vu avant !

- Moi si, je vous ai vu consulter de nombreux livres sur les rêves, l'imaginaire, Etes vous psychiatre ?

Je baissai la tête un peu gênée.

- Absolument pas. Depuis quelque temps, j'ai un problème avec certains rêves.

- Alors suivez moi, j'ai ce qu'il vous faut.

Nous nous dirigeâmes vers la grande salle d'étude qui n'était accessible qu'aux universitaires, étudiants et enseignants et quelques privilégiés dont je faisais partie ce jour là. Il ouvrit un battant de l'immense porte sculptée et je découvris avec ravissement la fameuse salle de lecture où Pétrarque aimait à se réfugier.

Il m'invita à m'asseoir à l'une des petites tables d'étude et me demanda d'attendre.

Puis il revint portant dans ces bras deux livres. Un livre de la taille d'un album mais épais et relié de cuir noir et un autre plus petit et couvert de tissu bleu.

Il les posa sur la table, j'étais seule dans la pièce,

- ce livre est celui sur les rêves et celui la, me dit il en me montrant le petit livre, c est une sorte de cadeau, mais lisez le à la maison, tranquillement, vous verrez, c'est très intéressant.

Je regardais le titre : " Contes et légendes sans fin ".

-Mais cela n'à rien avoir avec les rêves. Dis je en repoussant le livre.

- Si, cela vous intéressera et vous ouvrira des portes, je vous assure, rêves et féerie sont du même monde, non ? Me répondit il en repoussant le livre vers moi. 

Comme je faisais mine de l'ouvrir quand même, il m'arrêta d'un geste sûr mais sans violence.

- Non chez vous. Vous comprendrez plus tard.

Face à une telle insistance, J'acceptai, de plus il me restait peu de temps avant la fermeture.

Je fis semblant de consulter le livre sur les rêves tout en me demandant comment il avait pu me trouver un livre aussi extravagant et qui n'était pas censé exister. De toute façon la lecture en fut rapide car je n'en compris par un traître mot, car écrit en vieux français et locutions latines et grecques.

Au bout d'une demi-heure, je m'éclipsai, emportant le livre du bibliothécaire.

Le soir dans mon lit, je retournai plusieurs fois le livre dans mes mains avant de l'ouvrir. Sa couverture de tissu, épaisse et souple attestait de son ancienneté. Il s'en dégageait de la sensualité, comme une promesse de caresse. Un livre sur les contes et légendes. Enfin ce qui me sembla au début d'après le titre. 

Je l'ouvris, pas de nom d'éditeur, ni de date.

Et durant une heure, je plongeai avec délectation dans l'histoire.

Ce n'était pas comme je le pensais une étude sur les légendes mais un conte écrit par un inconnu relatant l'aventure d'un jeune guerrier Djaban, dans une époque indéterminée, à la lisière du moyen-âge. Un très bel homme d'après le texte, mais les héros sont toujours très beaux dans les légendes.

Escorté de son elfe personnel, une sorte de conscience comme le petit criquet de Pinocchio, Il n'avait de cesse de retrouver sa bien aimée que de mauvaises fées, jalouses de sa beauté, retenaient prisonnière dans un monde parallèle. C'était un peu mièvre mais prenant, et alors que je me demandais quel rapport cela avait avec mon problème, je dus m'arrêter de lire car les dernières pages où était censée se dénouer l'intrigue, étaient vierges de toute écriture.

- qu'est ce que c'est que cette bizarrerie marmonnais-je. Un livre sans fin, il doit y avoir une erreur d'impression. Puis en feuilletant le reste du livre, je me rendis compte que ce n'était pas un accident mais bien intentionnel car une phrase sibylline s'inscrivait en lettres manuscrites et aux formes déliées :

A toi de finir l'histoire que tu as commencé.

Mais quelle plaisanterie !! Je comprenais maintenant le sens du titre, ce bibliothécaire ne manquait pas d'humour.

Très énervée- j'avais horreur de ne pas connaître la fin d'une histoire- je refermai le livre et le jetai sur ma moquette me promettant de le rendre à son propriétaire en échange d'explications.

Mais quand trois jours après, je retournai à la bibliothèque, l'homme avait disparu.

Je me renseignai auprès de la vieille secrétaire qui me répondit à ma grande surprise que l'homme dont je parlais n'existait pas.

Je n'insistai pas et lui demandais de reprendre ce livre qui ne me convenait pas.

La secrétaire prit le livre sans y jeter un regard, le passa devant son scanner puis me le rendit d'un air agacé :

- Vous avez du vous tromper, ce livre n'appartient pas la bibliothèque, il n'y a pas de trace d'enregistrement.

Je m'écriai presque.

-Mais ce n'est pas possible, le bibliothécaire me l'a donné il y a trois jours.

Elle fronça ses sourcils dessinés au crayon noir derrière ses épaisses lunettes.

- Pour la dernière fois, je vous répète qu'il n'y a plus de bibliothécaire depuis des années, seulement des androïdes qui rangent les livres et maintenant je vous prierais de sortir, vous gênez les lecteurs.

Je regardai autour de moi, deux petits robots argentés s'affairaient pour ranger les livres. Je me mordis les lèvres, et sortis en courant, l'esprit en pleine confusion.

Mais que se passait –il ?

Au bas des marches du grand édifice, je jetai négligemment le livre sur le bas côté. Mais une voix masculine, aux accents outrés par mon geste, s'éleva derrière moi.

- hé, madame, vous avez fait tomber votre livre. Un si joli livre, il faut le garder précieusement.   

Je repris le livre en grimaçant un sourire et retournais à ma voiture.

J'en aurais pleuré de rage. Je jetai le livre à l'arrière de ma voiture, me jurant de le laisser moisir là .Au fil des jours je l'oubliai, Noël approchant avec sa cohorte de cadeaux a faire, de repas a préparer.

Mais le rêve est revenu, identique ou presque, le petit personnage a disparu de l'épaule de mon beau chevalier, l'expression des yeux s'est fait plus inquiète comme si il redoutait un danger.

Des liens évidents entre les événements commencent à apparaître mais mon esprit les refuse de toutes ses forces.

Depuis le début de la semaine le mistral desséchait la terre de son souffle glacial. En trois jours, l'herbe hier encore verte, avait prit la teinte grise et malade de l'hiver, les arbres s'étaient couchés au sol, le ciel offrait sa pureté froide et bleue.

Je sortis dans le patio, ma main serrant fermement mon manteau et la tête ceinte d'un bonnet affreux mais qui me protégeait du froid.

Je bondis dans ma voiture en maudissant ce mistral soi disant si typique !

J'étais en retard comme d'habitude, mes rendez vous devaient attendre dans mon bureau. La journée n'avait pas commencé qu'elle était programmée donc finie et sans intérêt.

Je démarrai en trombe la voiture en mettant la radio pour apaiser mes tourments et pris le petit chemin de terre qui me menait vers la cité.

Malgré la clarté du matin et la pureté du ciel, je distinguais mal la route car le vent tourbillonnait en nuages de poudre terreuse et emportait des broussailles et des feuilles sur le chemin.

Ce souffle incessant me rendait folle. De nombreux insectes, papiers vinrent se coller sur mon pare brise, je les enlevais avec mon essuie glace.

Le vent couvrant presque le chant de ma radio, je l'éteignis et au même moment j'entendis un bruit mat contre le pare brise. Un bruit plus fort et inhabituel que les autres. Surprise, je stoppai le véhicule et me rapprochai de la vitre pour tenter de percevoir l'origine du bruit. J'allais mettre mes essuie-glaces en route, quand je perçus un petit cri. Je fronçai les sourcils, j'avais peut être heurté un animal.

A contre cœur je sortis de la voiture et m'avançai prudemment vers le devant craignant de voir une quelconque bête ensanglantée. Rien. Je fis le tour de la voiture puis regardai à nouveau le pare brise. Et je vis bouger un gros insecte à l'aspect très insolite, coincé entre l'essuie-glace et la vitre.

Je ne comprenais pas ce que c'était, une grosse libellule peut être, mais elle semblait gémir. Sans chercher plus, je pris délicatement l'insecte entre mes mains et rentrais me mettre à l'abri dans la voiture.

Prise d'une soudaine appréhension, j'hésitai à ouvrir les mains. Mes tempes résonnaient, et mon souffle s'était fait plus rapide. Je me décidai enfin. J'écartai très lentement les doigts, poussai un cri et lâchai l'animal sur le siège à côté de moi.

La bestiole n'avait pas bougé, allongée, immobile sur le siège passager je pus l'observer attentivement. Haut d'une dizaine de centimètres, l'insecte avait un corps humanoïde, des membres et de très longues ailes transparentes qui auréolaient de lumière son visage. Car il avait un visage en tout point semblable aux nôtres et curieusement ses traits me rappelaient vaguement quelqu'un mais sans pouvoir le nommer.

Il ouvrit lentement les yeux. Je sursautai, et me plaquai contre la portière de la voiture. Il me sourit et se releva péniblement en secouant un peu la tête. Il sauta sur ses pieds, tendit ses jambes gainées de voile vert pour s'assurer de leur fonctionnement et se mit à voleter pour se mettre à la hauteur de mon visage.

Je n'avais pas bougé, tellement j'étais stupéfaite, j'avais devant moi, un elfe. Un petit elfe des bois, certainement un male et un male absolument charmant. Un elfe qui me dévisageait avec candeur et malice a la fois.

- Tu es un elfe ou je suis folle ? Bégayai je.

L'elfe secoua la tête de haut en bas.

- Tu parles ma langue ?

- Bien sur que je parle ta langue, les elfes parlent toutes les langues, mon nom est Morean, Elfe de Djaban .

- Djaban, du livre !?

- Eh  oui, je suis venu te chercher, Djaban a besoin de toi à ses côtes, je ne suis que son elfe gardien. Et je croyais bien ne pas te trouver. Je pensais que tu n'existais pas et que Djaban délirait, il est tombé amoureux de toi depuis qu'il t'a vu.

- Depuis qu'il m'a vu, répétai je, éberluée ! Mais où m'a-t-il vu ? C'est complètement absurde.

Mais l'elfe ne m'entendit pas, le ton de sa voix faiblit jusqu'à être inaudible, il se mit à tituber dans les airs, se heurta au volant et tomba, évanoui dans ma main.

Affolée, je le posai sur mes genoux et rabattis sur son petit corps, le pan de mon manteau puis d'un coup sec au volant, je fis demi- tour vers la maison.

Je devais le mettre au chaud. Et tel un enfant soignant un petit oiseau blessé, je m'occupai de l'elfe.

Je le couchai délicatement sur un oreiller près du radiateur et lui préparai un peu de lait chaud que je versai dans un dè à coudre et en déposai quelques gouttes sur ses lèvres.

L'elfe revint doucement à lui. Son visage bleui par le froid commençait à prendre de jolies couleurs dorées.

Soulagée je m'assis a côté de lui et attendis qu'il se réveille tout a fait.

Mon téléphone portable sonna. On s'inquiétait de mon absence. J'avais complètement oubliée que j'avais un bureau et des rendez vous, Je m'excusai et prétendis une grosse grippe qui me clouait au lit. De toute façon c'était mon dernier jour de travail, Noël était là, j'étais en vacances, j'avais tout mon temps.

J'éteignis le téléphone et le jetai dans mon sac. L'elfe venait d'ouvrir les yeux et me regardait avec étonnement.

- Il fait froid dans ton monde.

- Nous sommes en hiver c'est normal.

Dans mon monde on ne connaît ni froid, ni faim, ni soif.

- D'où viens tu donc joli elfe ?

- Du livre de Djaban. Il a rêvé de toi. Tu étais dans un couloir à le regarder, il disait que tu étais si belle avec tes cheveux bouclés et tes yeux noirs, il n'avait pas tort.

- Petit flatteur ! C'est donc lui que j'ai vu dans mes songes. Et maintenant je te reconnais, c'est toi qu'il portait sur ses épaules. C'est absolument incroyable Comment est ce possible ?

- Quelquefois les mondes se rejoignent, à la croisée incertaine de l'imaginaire et du réel, où plus personne ne s'aventure, dans les rêves et les chimères, c'est rare, seul des êtres particuliers y parviennent et Djaban a compris tout de suite que tu étais l'un d'entre eux.

Il m'a envoyé pour te chercher, je suis le seul à pouvoir passer d'un monde à l'autre mais je n'ai que quelques jours terrestres, il m'en a fallu déjà trois pour te trouver il nous faut partir avant la pleine lune qui est dans deux jours.

Je l'écoutais, sans parvenir à croire ce que j'entendais, puis je me mis à rire, d'un grand éclat de rire nerveux qui me secoua de la tête au pied.

-Mais partir où ? Je ne suis pas un personnage de conte de fées. J'ai un repas a préparer, des invités à recevoir, enfin la vie quoi !

-Tu le deviendras ce n'est pas difficile, tu dois m'accompagner dans le livre.

- Et puis qui te dis que j'en ai envie ?

- Vous vous êtes rencontrés, ce n'est pas un hasard, vous vous êtes choisis à travers le rêve.

Je refusais net.

- C'est du délire, écoute dés que tu te sens mieux, tu retournes dans ton histoire et tu diras à Djaban que je ne suis pas celle qu'il croit.

Morean hocha la tête.

- Comme tu voudras. Mais tu sais, c'est ma première mission dans le monde extérieur, je ne peux pas faillir à ma tache. Réfléchis encore.

- Désolée, je ne peux pas.

- Après une bonne nuit de sommeil, tu auras changé d'avis me dit-il en clignant de l'œil.

Mais ma nuit fut particulièrement agitée, cette histoire extravagante m'avait chaviré l'esprit.

Djaban m'apparaissait souriant, il m'appelait et me racontait combien il était malheureux sans moi. Bientôt je serais à ces cotés et nous parcourons le monde, je frissonnai, et me réveillai mes cheveux longs ébouriffés comme après une lutte amoureuse et le corps tremblant de désir.

Le lendemain Moeran m'apparut en pleine forme. Il s'agitait dans tous les sens, de son air espiègle et enfantin il me faisait les louanges de son monde. Je l'écoutais d'une oreille distraite, occupée à préparer le repas de Noël. Puis je me rappelai du bibliothécaire.

- D'où venait l'home qui m'a donné le livre, demandais je à Morean.

- Oh, lui  il n'est qu'une illusion pour forcer un peu la main au destin.

- Le livre bien sur !! Dis je d'un air triomphal, je le menaçai de ma cuillère en bois. Espèce de comploteur !! Mais tu ne m 'y prendras pas, tu crois que je vais te suivre dans tes divagations. Si tu ne te décides pas a réintégrer ton histoire, je t'avertis je brûle ce livre de malheur. D'ailleurs je ne sais même plus où il se trouve.

L'elfe marmonna entre ses dents :

- Moi je sais. Puis il se mordit la langue, craignant d'avoir trop parlé, mais je ne l'écoutais déjà plus. Alors d'un petit battement d'ailes morose, il s'en alla par un fenestron ouvert et je ne le revis plus de la journée.

Il était déjà vingt heures quand je regardai la pendule de la cuisine, je devais me hâter. La journée était passée trop vite, les invités seraient là dans une heure et il fallait encore trouver un moyen de cacher Morean, (j'eus une petite pensée émue, j'avais été un peu dure avec lui). Je l'appelai, peut être pourrions nous trouver un compromis, tenter l'aventure enfin je ne savais pas trop, tout était arrivé si vite et j'étais terrorisée à l'idée de tout quitter. Je criai à la cantonade :

- Ecoute, Morean, je me prépare et après on discute de toute cette histoire, d'accord.

N'obtenant aucune réponse, je haussai les épaules et allai choisir ma tenue de réveillon.

Après avoir pris ma douche, j'allai m'habiller dans la chambre et alors que j'enfilai ma robe de soirée rouge, j'entendis glousser et sursautai, Morean m'espionnait derrière les rideaux.

- Mais tu as tous les vices. Maudit elfe ! Je te cherche partout et toi tu me reluques en cachette ! Retourne chez toi et je me précipitai vers lui pour l'attraper. Je ne vis pas le livre qui gisait ouvert sur le tapis de la chambre et quand je posai le pied dessus, l'elfe stoppa sa course et émit un petit rire de triomphe. Un léger chuintement se fit entendre, une lumière verte émanant du livre m'enveloppa dans son faisceau, je sentis mon corps se disloquer, je n'eus même pas le temps de crier, je disparu de la chambre, laissant Morean perplexe sur les pages du livre.

 

 

 

 

Des coups retentirent à la porte du salon, les invités venaient d'arriver, n'ayant aucune réponse ils entrèrent en riant et en appelant laura. Les enfants courraient et les parents s'asseyaient bruyamment dans le sofa.

Ils virent avec satisfaction que la table était mise, les bougies brûlaient dans les photophores. Laura n'était pas loin. Mais on eu beau l'appeler, elle ne répondit jamais. En pénétrant dans la chambre, les enfants hurlèrent en voyant un homme quasiment nu assis sur le tapis de leur tante en train de lire d'un regard hébété les dernières lignes qui s'inscrivaient dans le livre qu'il tenait entre ses mains :

Venue d'un autre monde, grâce au sacrifice de l'elfe Morean que Djaban avait envoyé pour vaincre les sorcières, la jeune et altière Laura se tenait maintenant aux cotés de Djaban. Ils étaient radieux et souriants mais n'oublieraient jamais l'elfe dont l'esprit léger les accompagnerait toujours.

Car l'elfe ignorait que pour ne pas basculer dans le chaos, l'équilibre entre les mondes doit toujours être respecté et que pour un être vivant passé dans le monde des contes, un être merveilleux doit rester sur terre.

C'était contre cela que Djaban avait voulu le mettre en garde, mais il en avait fait qu'à sa tête. Laura, c'était lui qui la désirait plus que tout depuis qu'il l'avait vue dans le rêve de Djaban.

Il le comprit trop tard. Ses ailes déjà s'effritaient, son corps s'était allongé et il ressentait des picotements dans les mains. Un sang neuf battait sourdement dans ses veines, il tremblait. Des sirènes de police retentissaient dans le lointain.

                                       FIN

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J'ai publié à ce jour deux ouvrages :

-Un recueil de nouvelles de Science- fiction " CLIMATS 3042, des nouvelles de la terre "

-Un roman de science-fiction : LEXANDRIA ou la révolte des téléportés

Vous pouvez les commander sur mon site www.valeriajcampanile.com

Avec l'aide d'une petite maison d'édition associative, j'ai composé un site sur lequel on peut lire des extraits de mes textes, des nouvelles et les rendez-vous avec le public.

De nombreuses nouvelles sont publiées sur des sites de lectures  www.anice-fiction.com http://tachedencre.webou.net www.nousvelles.com www.inlibrosveritas.net

Mon roman " Le créateur de rêves " est en lecture gratuite sur www.inlibroveritas.net

En juillet 2006, une comédienne, a joué l'adaptation théâtrale d'une de mes nouvelles VISIOMANES au festival d'Avignon au théâtre de La Petite Tarasque

Ce texte est une critique de la dictature de la télévision et du monde virtuel.

Courant 2008, mon dernier livre paraîtra aux éditions Terriciae :

LA NUIT DE LA SALAMANDRE

Un roman à l'univers fantastique.

Je suis à la recherche d'un éditeur jeunesse pour mon roman jeunesse :

- Le créateur de rêves.

Ainsi que pour mon album illustré pour enfants :

- Dardaillan, l'étrange petit cheval de Camargue.

Email : valeria.j@wanadoo.fr

 

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