Les mauvais jours

Aujourd’hui...

Une grasse matinée.

Des croissants au petit déjeuner et des dessins animés.

Mon pyjama et mes chaussettes, enroulée dans un plaid, la tête sur l’oreiller.

Sortir ? Non.

Regarder la pluie tomber et les feuilles s’envoler.

Un jour. Pas plus.

Jme sens pas belle. Soit.

Mais c’est facile. Je regarde autour de moi et elles sont toutes là : P-A-R-F-A-I-T-E-S.

Est-ce que je suis la seule à toujours penser que les autres filles sont mieux que moi ?

Je regarde leur visage, leur peau, leur maquillage, leur coiffure, leurs vêtements, leur sac et leurs chaussures. Je termine pour leur Tout. Et yen a, c’est si injuste, elles sont juste là. Elles remplissent l’espace, elles habitent tout leur corps.

Ya des matins, je n’habite que mes yeux et mon air bougons.

Ya des jours, j’habite juste mon petit orteil droit. Le reste fonctionne au radar.

Et même les jours où je m’habite au moins jusqu’en bas du nombril, je ne suis pas LÀ autant qu’elles.

Je ne suis pas jalouse. Je les observe. Quoiqu’elles fassent, elles sont belles. Inconsciemment belles. Même pas si objectivement belles. Juste. Comme elles sont.

C’est fou comme je regarde plus les filles que les garçons.

C’est jamais aussi beau qu’une fille, un garçon. Si ?

Ya des jours comme ça, si tu savais, même pas tu te lèverais.

Si tu savais, mais ce serait trop simple…

Au lieu de ça, le mauvais jour se révèle au compte-goutte.

Petit à petit, d’une vague mauvaise humeur au réveil, une vieille conne dans le métro, quelques mails à la con au boulot, des petites vexations que tu es la seule à voir.

Il est midi. Ca y est. Tu commences à comprendre que la journée va être longue.

Ca te submerge, mais tu encaisses.

Les heures passent, les mauvaises nouvelles, les faux espoirs aussi. Tes nerfs se crispent. Tu sens qu’une bonne crise de larmes aurait du bon, mais tu encaisses.

Même quand tu crois que c’est fini pour la journée. Yen a encore.

Vivement que la lumière s’éteigne.