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Le Voyage de Danpie

Changer d'horizon

De Ténériffe à Mindelo, aux iles du Cap Vert Posté le Jeudi 19 Novembre 2009 à 23h57

05-11-2009

Arrivée à Santa Cruz de Tenerife. Petit déjeuner puis douche et lavage du linge (laverie).

Jean espère retrouver son frère qui part aussi pour les Antilles, mais de Gran Canarias. Espoir déçu !

Le séjour sur Ténériffe va nous permettre de découvrir l’île. Tout d’abord la ville de Santa Cruz dont un très beau tramway nous permet de parcourir sans fatigue  les rues escarpées et de visiter « la Laguna » vieux quartier très typique. Le soir après le repas nous partons boire  les spécialités locales dont le « RONMIEL » que Jean a déjà eu l’occasion de déguster  et dont il nous a longuement  vanté la saveur. Nous atterrissons dans un très beau bar dont la serveuse (un peu jeune mais fort jolie) ne connaît pas cette spécialité. Jean, insistant, finit par obtenir que cette fameuse boisson nous soit servie et pour amortir son degré nous dégustons des anneaux de calamars frits ! Cette première approche ne suffisant pas nous poursuivons  la soirée dans un autre établissement  où le « RONMIEL » nous est servi sans tarder. Les  habitués  sont membres d’une chorale et d’une troupe ayant pour but d’animer le carnaval et cette préparation (toute l’année) pour une semaine de fête ! donne une joyeuse ambiance.

Toujours à la découverte de l’île, cette fois-ci  nous prenons  un bus à destination du volcan
 « le TEÏDE ». Notre skipper  ayant à faire quelques travaux à bord nous laisse partir en excursion. La desserte de l’île par bus est très importante et bien faite : magnifique gare routière  digne d’une grande capitale !

De bon matin nous partons au pas de course de « Puerto la Cruz ». Là nous attendons le bus suivant pour le « Teïde » via la vallée  d’Oro….  A notre grande surprise nous trouvons un groupe  important de VTTistes  avec leurs vélos qui doivent prendre le même bus que nous ! Comment tous ces vélos vont-ils rentrer dans les soutes ? Chacun démonte ses roues, selles, …Enfin l’embarquement des « chicos » prend un temps certain et il apparait  que nous ne pourrons pas tous monter dans le bus ! Finalement un second bus est commandé et les randonneurs à vélo, restant sur le trottoir pourront  à l’aise caser leurs vélos  et nous partons enfin pour le volcan. Temps superbe !  Soleil et pas de vent ! Arrivée au pied du volcan nous prenons un téléphérique qui nous amène à un site de roches lunaires et par un petit sentier nous pouvons accéder à un poste d’observation remarquable. Nous ne pourrons pas atteindre le sommet car nous avions besoin d’une autorisation délivrée à Santa Cruz ! Déjeuner sur place au pied du téléphérique à 2400 mètres arrosé  d’une bonne bouteille offerte par René !

Le retour en fin d’après midi, nous permet de dormir dans le bus et de retrouver Pierrick  à la nuit tombée. Le vent à terre et sur l’eau souffle en rafales et Pierrick nous promet une « branlée » pour le départ de demain.


09-11-2009

Départ prévu aujourd’hui. René et Anne partent faire les dernières courses de vivres. Envoi de cartes postales. Dernière douche !

Le vent souffle toujours assez frais. Nous quittons la marina à l’heure du déjeuner pour aller faire du GO au port de commerce. Dès les jetées franchies, vent dans le nez, sans voile, nous sommes secoués. Dans la cabine tout ce qui n’était pas rangé valse, dans la cuisine « grand bruit », précipitation ! Il pleut !

Enfin nous atteignons la pompe à carburant où une brève accalmie nous permet de prendre un, puis deux ris avant de ressortir. Le gas-oil étant dans le réservoir nous partons  et cette fois cap vers le sud !

La mer est houleuse mais une fois la grande voile établie et le génois déroulé le bateau avance bien !

Tout roule à bord. Nous reprenons nos habitudes de mer et les quarts se suivent. Le repas chaud du soir est un peu agité, mais chacun réussit à coincer son assiette ou son mug de soupe ! La première nuit sera un peu agitée, chacun met sa toile de roulis pour rester calé dans sa couchette. Quelques grains se succèdent dans la nuit et occupent l’homme de barre, le P.A. fait bien son travail. Pierrick aura une nuit agitée car il sort chaque fois que le vent refuse ou que les voiles ne portent pas. Mindelo est à 840 milles.

Nous avons le temps.


10-11-2009

Après une nuit agitée où nous avons tous été très secoués, la journée s’annonce meilleure.

Cette fois-ci c’est la « pétroleuse » (nom donné par Jean au réchaud-fourneau qui nous sert pour la cuisine) qui donne du souci. En effet le cul des casseroles et de la bouilloire sont désespérément noircis ainsi que le plafond de la cuisine, les portes des placards ! Tout est noir !! Jean se désespère et va rendre son tablier de « plongeur de choc ». Une bonne crise de fou-rire  et la bonne humeur  revient. René le relaie à la plonge et s’adonne aussi à la cuisine. Toujours pas de poisson à la lige de traîne.

Pour ramener  la bonne humeur rien de tel qu’un p’tit punch avec du jambon ! René ou Pierrick prépare le p’tit punch, Jean coupe le jambon et Anne se laisse servir. La mer se calme peu à peu mais le vent toujours de l’arrière est bien faible. Chacun vaque a ses occupations (lecture, pêche, sieste…) quand il n’est pas de quart.

Le foc (génois) est tangonné ! Dans la nuit Pierrick a reçu un coup de bôme de trinquette et il arbore un magnifique coquart a l’œil droit ! Il ira jusqu'à faire croire que je lui ai flanqué un « gnon »


11-11-2009

Aujourd’hui nous allons fêter l’armistice à notre façon : jambon + rhum + vin à midi. Une bouteille achetée à Ténériffe sera sacrifiée et bue de bon cœur pour accompagner le repas.
A l’heure de la sieste (ou seule l’équipière est de quart !!) chacun cuve son vin et le bord somnole.
Dans la journée, on manœuvre  pour récupérer une bouée couronne orange par N 25°40’3 et W 18°16’8 appartenant  au « CHEMICAL PIONNER » de NEW-YORK. Il ya déjà de nombreux coquillages dessus.

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Bouée courronne trouvée en mer

Quand Pierrick relaie Anne, la cuisinière ira s’affairer  pour faire cuire toutes les viandes qui sont décongelés et donnent de l’odeur au frigo (qui ne marche pas). Jean va bondir  de sa couchette  car les odeurs de cuisine « l’envahissent » dans le poste avant ! la couleur du cul de la bouilloire  le met de méchante humeur ! René surveille les lignes mais toujours rien à l’horizon.


11-11-2009

La nuit a été très calme. Vent très faible Nous pouvons admirer le ciel étoilé et essayer pour les novices de reconnaître quelques étoiles et planètes. Grâce aux calmes que nous subissons le génois va être affalé pour recevoir quelques  points de couture  sur quatre lignes. René et Anne vont additionner leurs talents de « couturier-voilier » pour réparer les quelques coutures qui avaient souffert du vent fort et de quelques retards dans les virements de bord hésitants, d’où fasseyements, ragages, sur les barres de flèche et amorce de déchirure… Deux heures plus tard le génois est à nouveau sur l’enrouleur et le bateau repart.

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Anne la voilère


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Anne et René sur le génois

 

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Pierrick surveille


Lors des quarts de nuit chacun emploie son temps à sa façon. Il s’agit surtout de surveiller les bateaux que nous pouvons croiser. En Méditerranée cette surveillance était parfois pénible  ou du moins importante car notre route coupait parfois celle de bateaux de lignes régulières : Gènes-Barcelone, ou Barcelone-Baléares… Lors du passage de Gibraltar où le trafic est très important nos avons même eu droit à une brume épaisse  et là, tout l’équipage était sur le pont à assurer la veille ! (facilitée grâce au radar).
Depuis que nous avons quitté Ténériffe les quarts sont tranquilles, le P.A. maintient le cap et chacun s’occupe : Jean lit avec sa lampe frontale les aventures d’un certain Jack Aubry, René écoute de la musique et bat la mesure quand un morceau lui plait. Anne médite en contemplant le ciel étoilé et occupe son quart à grignoter, un fruit, un chocolat ou du lait concentré sucré ! Quant à Pierrick, il ne nous dit pas ses secrets. Mais il lui arrive de se battre avec les voiles (voire le coup de bôme de trinquette).


Nous sommes à la latitude des côtes de Mauritanie ( Nouatchott) et il commence à faire plus chaud, l’eau de mer est bonne et nous prenons une douche sur le pont avec un seau. René se douche et Anne se lave les cheveux !
Jean et à nouveau dans la cuisine à astiquer laver, ranger ! Cette tâche quotidienne accomplie il va se doucher sur le pont aussi.

A 18 h 30 une troupe de dauphins nous accompagne  pendant vingt minutes.


13-11-2009

Journée identique à la précédente, le vent toujours aussi léger pour Danpie nous pousse vent arrière  à 4,5 ou 5 nds. Le génois est tangonné, la GV assurée par une retenue de bôme pour éviter un empennage intempestif. Jean et René sous l’œil vigilant de Pierrick sont à la manœuvre des voiles et essaient de nous faire gagner un ½ noeud. Mais hélas ces tentatives ne donnent pas grand chose.

Ainsi chacun vaque à ces occupations : lecture, sommeil…Vers 18h00 Jean sort le jambon qu’il découpe avec minutie aidé de René qui maîtrise l’animal. Ceci sous l’œil attentif de l’équipière qui attend avec impatience les morceaux du gras. Nous allons sacrifier au « beer-time » presque quotidien (il se transforme en punch ou whisky selon les désirs de chacun et surtout selon l’existence ou non des glaçons).Le frigo marche lorsque le moteur tourne car l’éolienne trop paresseuse avec ce petit temps, ne suffit pas à alimenter les batteries de service ! Après la dégustation du jambon, la nuit tombe et le repas du soir se prépare. Nous le prenons dans le cockpit chacun dans son coin avec son assiette sur ses genous ou sur le plat-bord ! Ce soir c’est René qui est aux fourneaux et il nous servira des pâtes à la sauce bolognaise. Après le repas nous discutons et Anne et Pierrick partent se coucher (vers 20h00) car ils assurent le quart après dans la nuit. Anne à 01 h 00 et Pierrick à 04h00.


14-11-2009

Jean prend son quart à 07h00 et attend qu’Anne soit levée pour prendre son thé. Par chance ce matin l’eau sera chauffée vers 07h30 (grâce au Camping Gas), car le bidon de pétrole  de la pétroleuse sont à remplir. Dés que l’eau est brulante Jean a son thermos, et Anne prépare le café qui va faire sortir du lit ceux qui y sont encore. Et le petit déjeuner réunit l’équipage dans le cockpit autour des tartines de miel confiture … beurre. Notre cafetière réparée  à plusieurs reprises porte une chaussette (sac en plastic)
Inesthétique mais efficace qui lui permet  de ne pas nous arroser lorsque le café est versé. Le vent semble changer et les équipiers vont s’affairer à établir le tangon sous une autre amure.
A 9h00 : Ce soir une bonite au but de la ligne. Notre repas (soupe de lentilles) sera amélioré de darnes de bonites.


15-11-2009

Ce matin le vent est faible et le génois va être enroulé, le tangon rentré, et nous prenons le petit déjeuner à faible allure. Le moteur va à nouveau tourner : le frigo marche et nous allons à nouveau prendre une douche à l’eau de mer ! Puis repas (salade de tomates et œufs durs, riz à l’espagnole et escalope de poulet). Un petit café avec la cafetière italienne.

Une troupe de dauphins nous accompagne pendant 20 minutes et nous les observons du balcon avant. Des petits nagent tout à coté de leur mère( ?)
C’est très beau à suivre. Deux familles semblent être constituées, un petit très proche d’un adulte et deux autres de taille voisine. En tout deux groupes de 4 à 6 individus qui plongent sous l’étrave et jouent à rattraper puis se laisse distancer…

C’est l'heure de la sieste. Anne assure son quart en remplissant le journal qui sera recopié pour le blog.
Puis lecture. Jean apprend pour l’examen du Certificat Radiotéléphoniste. Hier, Jean nous a préparé un concert avec son Ipod et les baffles achetés à Madère. Cette musique accompagnait une dégustation de « Rom Miel » (sans glaçons hélas) puis de prune. Tout ceci sous un ciel étoilé. Malheureusement notre skipper était parti se coucher mais il a du nous entendre discuter car la soirée était animée et les confidences se succédaient… Anne est partie se coucher car les effets de l’alcool furent assez rapides
Et il fallait qu’elle soit lucide pour son quart de nuit. Au point de ce matin nous pouvons enfin nous situer sur la carte de détail des Iles du Cap Vert. Nous sommes à environ 230 milles de Mindelo. La météo prose ce matin nous annonce du vent pour demain, 4 à 6 avec grains ! sur le Nord du Cap Vert.


16-11-2009

Toujours pas de terre en vue ! Pour réconforter  l’équipage de cet espoir déçu : menu amélioré, les vivres fraiches sont épuisées, d’où « tortilla » à la mode espagnole : omelette + patates et quelques douceurs car il n’y a plus de dessert non plus (sauf en conserve !) chacun a son carré de chocolat. Pierrick des fruits au sirop. Puis du café avec la cafetière italienne ! Le soir tombe  et toujours pas de poisson ! La nuit est tombée et pour nous consoler après le repas (le moteur ayant tourné qq heures pour suppléer  au manque de vent) nous prenons un Rommiel avec des glaçons.


Cette fois et c’est bien meilleur. Anne prend  son quart avec l’espoir de voir un phare  dans la nuit. Espoir déçu. Quand Pierrick prend son quart il décide de mettre le moteur pour gagner qq nœuds. Au lever du jour le terre (ou plutôt des nuages sur la terre). Sera en vue au loin…loin.

C’est Sao Vincente. Puis San Antonio où nous devons atterrir.


16-11-2009

Vers 10 heures, alors que nous approchons de la baie de Mindelo, cris de joie, les deux lignes ont du poisson. Pierrick ralentit et après une remontée patiente de chaque ligne deux magnifiques dorades sont en vue. La plus petite (5 kg) se débat sur le pont et manque de repasser par-dessus bord. Pierrick la bloque avec l’échelle de coupée, lestée de plomb, et l’autre dorade arrive à bord. René l’achève d’un coup de poignard dans les ouïes. Deux magnifiques dorades coryphènes, 12 et 5 kg, nous assurant du poisson pour plusieurs jours. La persévérance de René  a payé et le pécheur a été récompensé. Il faut préparer l’arrivée au port et rincer le pont du sang !

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La pèche de René


La marina est en vue, beaucoup de bateaux au mouillage. Nous allons nous amarrer à un ponton. Pierrick part faire les formalités, nous nettoyons le bateau. René dépèce les poissons et prépare les filets et les darnes pour les jours à venir.

Nous doublons les amarres car le vent souffle frais… Ensuite direction les sanitaires et douches.
Au menu : darnes de dorades et pain frais. Puis sieste et découverte de la ville. Ce soir Pierrick tout heureux des bonnes nouvelles reçues de sa famille, nous invite au restaurant. Nous partons pour une soirée des plus sympathiques qui se terminera au Club Nautico (en face de la marina)
Dans une ambiance capverdienne avec chants « Sandade… le répertoire de Casaria Evora chanté par l’artiste  à la voix très chaude !


18-11-2009

Nous partons en balade dans l’ile grâce à une camionnette louée pour la journée avec son chauffeur. Les hommes montent à l’arrière sur des bancs et j’ai droit à la place à coté du chauffeur ! A l’abri du soleil et du vent, et en route sur les pistes pavées.

Nous arrivons  au sommet de l’ile, un peu dans la brume, il fait frais. Une escouade de militaires garde une forêt d’antenne de toutes sortes, et deux hommes en haut d’un mat gigantesque effectuent une réparation. Du sommet la vue est magnifique lorsque les nuages et la brume (chassés par le vent) se dissipent.


Nous descendons par une piste pavée magnifique, et allons sur une belle plage. En fait au lieu de baignade nous allons dans un bistrot nous rafraichir. Ensuite nous poursuivons le tour de l’ile qui est assez vite fait. Il n’y a que quelques toutes goudronnées : celle qui mène à l’aéroport et retour vers Mindelo. Le repas de midi sera pris à bord, menu dorades avec salades de fraicheur, car nous nous sommes approvisionné au marché. L’après-midi petite sieste pour tout le monde, puis Pierre dans la réparation de la réserve de pétrole ; elle est HS.
Jean et Anne vont au cybercafé, René en exploration de la vile qu’il va connaître comme sa poche.
Il aide Pierre à la réparation en cour : le couvercle des poulaines qui a explosé lors d’un coup de pompe René font de résine et vont recoller le couvercle, opération réussit.


Le repas du soir sera pros au Club Nautico dont l’ambiance sympathique nous a plut. En lus il y a un match de foot France-Irlande retransmis par la TV. Dommage pour l’artiste du soir, car l’attention du public n’est que pour le match. Lorsque celui-ci est terminé les artistes seront mieux écouté. Nous prenons un bon repas suivit de crêpes au chocolat. La soirée s’achève pour nous et rentons au bateau où le vent souffle assez frais.


19-11-2009

Réveil matinal pour certain, la pompe à pétrole va être réparé et Pierrick a du mal a tout remettre en place. Après quelques difficultés tout marche.  Jean part au cybercafé René part à la poste et cherche la boulangerie française pour trouver du pain.


Quelques photos de la traversée :


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Découpe du jambon


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Comme il est beau


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Jean à la plonge


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Jean à la veille


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René avec ses cannes


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René


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La bonite !


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L'heure du café


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Pavillon de courtoisie


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Un poisson volant


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Vent arrière


Un commentaire. Dernier par carbonel le 12-01-2010 à 09h52 - Permalien - Partager
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