Je vais vous raconter un peu de
mon histoire, cela vous permettra mieux de savoir avec qui vous discutez .
Je suis née en 1982 dans une famille très aimante et attentionnée envers leurs
enfants. En faite je suis la plus jeune, j'ai une sœur de 3 ans et un frère de
10 ans de mon aîné. Mes parents, malgré le salaire moyen que mon père à touché
et ma mère qui restait à la maison puisqu'elle souhaitait être là pour ses
enfants, ont tout fait pour qu'il ne nous manque en rien. Alors j'ai grandi
dans un cocon bien douillé sans manque d'affection ni manque matériel.
Comme enfant j'aimais tellement mes parents et mes grand-mères (surtout celle
du côté maternelle) que j'ai toujours essayé d'être la petite fille idéale et
de ne pas leur faire de soucis. Alors j'ai toujours essayé de plaire et d'agir
selon leurs points de vues afin de ne surtout pas les contrarier. Au contraire
de ma sœur ... elle a toujours eu sa propre tête ... une vraie petite chipie de
rebelle (j'y pense en souriant puisqu'elle est vraiment unique, je l'adore).
Plus que j'ai remarqué que mes parents se sont toujours fâchés avec ma soeur,
plus j'ai essayé de mieux faire ... d'être parfaite. Et cela s'est aggravé dans
mon adolescence ...
Une peur bleue de solitude a grandi en moi, que j'ai fait la même chose avec
mes copines ... rester toujours bien sagement de leur avis ... ne surtout pas
leur contredire ... toujours sourire .... mais qu'est-ce que les autres
peuvent-ils penser si un jour je ne sourit pas .... etc.
Jusqu'à l'âge de 15 ans je ne me souciais pas de mon physique au point que je
ne me rendais pas compte de la couleur de mes yeux .... imaginez vous ... à 15
ans seulement je me suis rendue compte que j'ai des yeux claire et des cheveux
châtains clair! Et cela juste parce qu'une amie a fait une réflexion (positive)
sur mon visage. Je ne me suis jamais vraiment regardée dans une glace ... j'ai
en fait jamais réalisé que j'existais.
Je me rappelle encore bien du jour ou plutôt de la soirée où tout a commencé
....
C'était un lundi soir .... et je me retrouvais toute seule à la maison avec un
grand paquet de biscuits (500gr) en regardant un film sur une fille anorexique
que ma mère a enregistré puisque à ce moment là j'avais une bonne copine de
classe qui était gravement atteint d'anorexie et de boulimie.
Alors je bouffais tout le paquet ... alors les 500gr .... en regardant ce film.
A un certain moment, une scène montrait que la fille faisait une crise de
boulimie et à ce moment précis je me disais "tiens dis donc ... tu
pourrais aussi essayer", alors j'ai couru au toilettes et j'ai purgé pour
la toute première fois, et ça allait si facilement. (Ce qui m'étonne encore
aujourd'hui car jusqu'à ce fameux jour ... j'étouffais presque à chaque fois
que je devrais vomir lors d'une gastrite...). Je me sentais vraiment soulagé,
que je n'ai même pas continué à regarder le film mais que je suis allée dans ma
chambre et que j'ai dansé!!!!
A partir de ce soir là, je me faisais vomir 3 à 4 fois par jour. Tout ce que je
mangeais, devrait sortir. Je me suis arrangée de faire mon petit business au
resto, à la gare, partout où j'étais ... je suis devenue accro ... d'un côté la
panique de grossir s'est installée et de l'autre côté cela me faisait sentir
bien puisque je me sentais de plus en plus pitoyable.
Ca allait "bien" pendant presque 3 mois. La balance était devenue ma
meilleure copine ... il ne fallait surtout pas la décevoir. Jusqu'au jour J...
Ce fameux jour J .... je me rappelle encore bien comme si c'était hier .... ma
mère cuisinait une choucroute à la hongroise (un de mes plats favoris en plus)
.... et comme le hasard fait bien les choses des fois ... il se trouvait que
c'était également un lundi ....
Après les cours du matin, je rentrais vite pour manger le bon petit plat que ma
mère a préparé avec beaucoup d'amour et de soin - comme elle a l'habitude de
faire tout ce qu'elle fait - et de repartir après de suite pour les cours
d'après-midi.
Mais ce jour là, les toilettes ont "décidé" de faire un peu de
"congé" ... soit de se boucher... PANIQUE. Alors j'ai tout laissé
comme c'était ... en espérant tout naïvement que ça s'en irait de tout seule
... et j'ai filé au cours.
En rentrant le soir de mes cours, je retrouvais mes parents assez furax et
pleins de reproches envers moi.
Ils essayaient de comprendre …
mais ils n’arrivaient pas … Puisque moi non plus je ne savais pas m’exprimer et
leur dire ce qui m’arrive. Tout cela était devenu tout à fait « normal »
à mes yeux, sans même comprendre ce qui m’arrive.
Du coup ma mère m’a suivi pendant
un certain temps par après aux toilettes pour me surveiller que je ne
recommence pas. Mais ce n’était pas la solution, car j’arrivais à trouver un
moyen de faire mon « petit business » sans que mes parents ne le
remarquent.
Aujourd’hui, je suis vraiment
heureuse que mes parents l’ont appris et remarqué – même si c’était assez
pénible – et qu’ils m’ont mis un frein … même si ce n’était pas une aide afin
de me sortir de ce cercle vicieux mais il y avait déjà un frein.
Alors je dis un très grand Merci à mes parents …. Même s’il ne vont jamais comprendre ce qui m’arrive mais ils me soutiennent comme il le peuvent.