good for me !

L'imigrante intégrée .

Après avoir trainé les pieds, quoi je j'en dise, travailler s'est imposé comme une necessité après l'achat de mon nouveau jouet (: mon ordi à 800 $).

Un peu perdue dans ce monde totalement américain, j'ai pinaillé les deux premières semaines. Envoie de CV un peu à l'arrache, pour appaiser ma conscience, j'ai quand même fais quelques recherches correctement pour travailler dans le tourisme ou idéalement dans l'évenementiel. Les réponses n'arrivant pas rapidement, j'ai accépté l'idée que je devrais peut-être trouver un petit job, histoire de pouvoir gagner de quoi bouger. new-york, new-york...

Mercredi matin, je me suis levée avec une envie de sushis... Ceux qui me connaissent savent jusqu'où peuvent aller mes idées fixes ! Alors quand j'ai consulté les annonces du jour, jeudi matin, et que j'ai trouvé un petit message pour un petit job, pour un sushis shop, j'ai appelé.

• «  Alex ? Hi, je suis Emi, j'ai vu ton annonce sur Kijiji et je serais disponible pour travailler... »

• «  Ok ! Tu peux tu être là à 4:00pm, pour un training ? « 

• «  Sure ! Pantalon noir ? OK, je serais là... »

Voilà, c'est comme ca que ca se passe, chez Oncle Sam bis.

Me voici « caissière, preneuse de commandes, serveuse et faiseuse de sushis. »

Mon training a duré une heure, et j'étais engagée. Je travaille donc a Sushi Time, avec cinq japonais (qui parlent japonais et anglais), un indéfinit (genre indien) qui ne parle qu'anglais moyen, un algérien (cool, lui je le comprend bien !) et moi au milieu. Je m'entend déjà bien avec « Vou », si toutefois j'ai bien compris son nom, qui arrive de Toronto. Japonais, il est là pour faire des sushis... 13 ou 14 heures par jour... J'adore être obligée de parler anglais, ça décomplexe, et, it's good for me. En attendant le bus après le service, il me demande « Who show you ? « prononcé à la japonaise, avec la fatigue, je me suis demandé s'il croiait que je parlais jap !! Mais il me demandait simplement qui m'avait montrer le chemin pour venir jusqu'ici !

Oui, car avec tous les boulots possibles à Montréal, j'en choisi un qui m'oblige à : prenre un bus, pour aller prendre le metro, remonter toute la « ligne bleue », pour aller prendre un autre bus ! Mais c'est pas grave, je suis inscrite à la bibliothèque, j'ai plein de choses à lire! Arrivée là bas, je met ma casquette sushis time, mon tablier vert et GOGOGO !

Ma conaissance en sushis se résume à : poisson cru ? Coupé très fin ? !!

Mais maintenant la différence entre un sashimi, un hosomaki et un nigiri... Wahou... Je remarque que je tombe souvent dans des boulots « de composition », hier soir après 9 heures de travail, je m'entend raconter à une cliente, qui manifestement s'y connait plus que moi sur le sujet, quelle doit absolument gouter le makis printemps végé (car il coute 3$ de plus que les autres). Ce qu'il y a la dedans? Je ne sais guère... Du poisson et du riz ? Même pas sur !

Enfin voilà je rigole et je prend ce job épuisant à la légère, l'important n'est-il pas de rire ?

Je suis embachée à 8$ de l'heure (environ 5 euros). Oui, j'ai traversé l'Atlantique, refusé un job à 1400 euros pour 7heures par jour et le 13eme mois, pour me faire exploiter, 12 heures par jour, sans pauses. Mais que voulez-vous ! Je suis une adepte du « ce qui ne tue pas, rend plus fort », et je me dis que ça m'endurcie. Niveau salaire, vu que les relations boss/ employés sont très friendlies, je me suis permis de dire que j'étais venu au Canada pour faire de l'argent... Vu qu'il m'aime bien, il 'a parlé tout de suite d'augmentation. A suivre...